Cravate Archivio E. Marinella – Napoli

 
 

Note : nous avons demandé à Marinella de nous envoyer la cravate que vous allez découvrir dans cet article.

Dans un monde de moins en moins formel, il apparaît incongru de porter une cravate. Cet accessoire est graduellement devenu au fil du temps un emblème de démarcation parmi les autres. Difficile de défendre le port de la cravate au travail lorsque tous vos collègues adoptent les cols de chemises ouverts – cols souvent bien trop courts qui rebiquent vers l’intérieur – le jeans ainsi qu’un blazer étriqué. Une minorité continue de porter la cravate, parfois par obligation mais surtout par choix. Je tombe dans cette seconde catégorie. 

Si la maison E. Marinella ne vous parle pas, vous allez découvrir l’essence même de la cravate. Pour ceux qui connaissent, vous ne pourrez qu’acquiescer et savourer nos photos. 

Décryptage. 

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Une italianité napolitaine revendiquée

Beaucoup a été écrit et dit sur Naples – Napule en dialecte napolitain. La ville parthénopéenne est un concentré d’art tailleur en constante ébullition. Sans doute à cause du Vésuve tout proche qui veille plus qu’il ne menace la ville. Ceux qui ont déjà eu la chance de voyager dans cette ville attesteront quant à son atmosphère si particulière. 

À Naples, les habitants ne sont pas Italiens, mais Napolitains en premier lieu. Le dialecte et l’art de vivre napoletano irriguent les relations au quotidien. Naples est un concentré de culture, de foot et de savoir-faire tailleur. 

Au 287 de la Via Riviera Chiaia se niche une échoppe plus que centenaire, une véritable institution napolitaine : E. Marinella. Si la boutique ne fait que 20m2, son rayonnement est mondial. 

La maison propose une sélection de chemises, foulards, pochettes de costume, écharpes, pulls, bérets, souliers et surtout cravates. Un choix exceptionnel à en faire pâlir plus d’un. La maison voit le jour le 26 juin 1914 lorsque Don Eugenio concrétise sa vision d’un magasin qui serait un miroir de ce qu’il y a de plus élégant, en s’inspirant des Anglais. Si le terme galvaudé de la sprezzatura a été analysé et décortiqué à tort et à travers, Eugenio Marinella défend la sobriété dans l’élégance : « ne jamais porter une chemise bleu-ciel le soir ou une cravate rouge criarde » font partie de ses préceptes. 

Grâce à un article de la romancière et journaliste Matilde Serao au début du siècle, la maison Marinella gagne de l’importance et attise la curiosité du Prince Humbert de Savoie qui se rend en personne dans l’échoppe pour s’armer d’élégantes cravates pour ses sorties mondaines. Son oncle, Emmanuelle Filiberto Duc d’Aoste, y passait des après-midi entiers. 

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Fabrication

Si nous n’avons pas encore eu la chance de visiter les ateliers Marinella, la marque est présente chaque année au Bon Marché Rive Gauche à l’occasion des fêtes de Noël. Maurizio Marinella se déplace régulièrement en personne, accompagné de deux couturières qui réalisent sur place des cravates sur-mesure.
C’est à cette occasion que nous avons pu voir le montage dans les règles de l’art d’une cravate Marinella. A titre d’exemple, la structure de la cravate - la couture qui ferme la cravate sur sa longueur - est montée à la main. C’est encore le seul moyen de garantir une main et une longévité exceptionnelle de la cravate. 

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Un bout de tissu de la collection E. Marinella Archivio

La collection E. Marinella Archivio est une machine à remonter le temps. Elle permet de (re)découvrir des tissus du passé. L’occasion de mettre la main sur de véritables pépites, des trésors qui attendent d’être déterrés. Il n’est pas rare que les hommes les plus illustres du siècle en aient portés autour du cou. 

L’archivio rassemble des tissus produits au Royaume-Uni depuis les années 1930 jusqu’aux années 1980. L’archive compte plus de soixante motifs dans plus de deux-cents couleurs qui enrichissent la collection déjà bien garnie de la maison. 

La collection archivio est ainsi un véritable cadeau que nous offre la maison E. Marinella, un cadeau à porter sans modération fièrement autour du cou. 

Je porte une cravate Marinella Vintage issue d’une étoffe datant de 1948. Je l’associe ci-dessus avec une veste et un pantalon Prologue ainsi qu’une chemise Camessi*. La cravate est d’une belle teinte bordeaux à médaillons couleur crème. Elle relève une tenue sans l’occulter. 

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*Article à découvrir bientôt. 

Texte : Marcos Eliades
Photo : Thomas M.













 

Qu’est ce qu’un pull Guernesey ?

 
 
Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni. Capture écran - Google Maps - Do…

Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni.
Capture écran -
Google Maps - Données Cartographiques @2021 Google

Un pull Guernesey (ou Gansey, mais aussi “knit-frock” et “Polperro knitfrocks”) est un pull marin vraisemblablement* originaire de l'île de Guernesey, où il a été développé il y a plus de 400 ans.

L'industrie du tricot à Guernesey a commencé au début du 16e siècle, lorsque des licences ont été accordées à l'île de Guernesey par la Couronne Britannique pour importer de la laine d'Angleterre. A cette époque la majorité des tricots produits sont des sous-vêtements et plus particulièrement des collants. La reine Elizabeth I les portait brodées de soie, et l’histoire raconte que la reine Marie Stuart a insisté pour porter une paire de bas de Guernesey avant d’aller à son exécution. Si le pasteur William Lee invente la première machine à tricoter en 1589, celle-ci est uniquement conçue pour la production de bas. Le pull Guernesey étant une maille beaucoup plus grosse, il sera pendant longtemps tricotés à la main.

Le pull Guernesey gagnera en notoriété lorsque le célèbre amiral Nelson le recommanda à la Royal Navy. C’est ainsi qu’en 1857, les soldats de la garnison d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, reçurent des Guernseys dans le cadre de leur équipement d'hiver. Certains régiments de la Royal Navy utilisent encore ce type pull aujourd’hui.

Tricoté à la main en une seule pièce, le pull Guernsey est particulièrement adapté au travail des marins qui sont à la merci du vent et de la météo en général. Le pull Guernesey est une pièce très dense et lourde afin d’être non seulement chaude, mais aussi résistante à l'eau et au vent grâce à un tricotage très serré. C’est pour cette raison qu’il fût adopté par de nombreux pêcheurs et leurs familles. Les pulls étaient souvent tricotés par les épouses de ces pêcheurs même s’il n’était pas rare que les hommes tricotent également eux même des pulls. Jusqu’à 80 heures de travail pour tricoter un seul pull. Les modèles de tricot de ces pulls étaient transmis à travers les générations, de manière purement orale et non écrite. Traditionnellement, les Ganseys sont tricotés à partir de laine 5 fils dans une couleur marine profonde, teinte naturellement à partir d'indigo.

 
Photo de portrait d’un marin de Guernsey Image letricoteur.co

Photo de portrait d’un marin de Guernsey
Image letricoteur.co

 

La silhouette des pulls Guernesey est très particulière. Les épaules sont tombantes et le col légèrement montant présente une forme allongée à cause de ses goussets - cf. plus bas. De même, des goussets sont souvent ajoutés sous les bras pour une plus grande facilité de mouvement, très utile pour les marins qui doivent régulièrement lever les bras. Certains modèles de pull Gansey présentent également des fentes sur le bord côte inférieur afin de faciliter mouvements. Le pull se porte près du corps pour éviter que le marin ne s’accroche accidentellement aux différents outils de pêche pendant les longues sorties en mer.

Historiquement, on pourrait distinguer plusieurs catégories de pulls Guernesey selon leur usage : ceux prévu pour l’été, ceux adaptés à la période hivernale et ceux, plus excentriques, qui étaient exclusivement portés le dimanche et les jours fériés. Avant l’avènement des colorants synthétiques à la fin du XIXe siècle, le bleu était obtenu en utilisant l'indigo naturel, un extrait de plante importé d'Inde et que l’on connaît tous aujourd’hui grâce au denim. Les pulls d’été étaient quant à eux parfois gris pâle ou fauve. Le poids des pulls ganseys fabriqués variaient également selon la saison. En hiver les pulls étaient tricotés avec un cinq fil et l’été dans un fil, deux fils, trois fils, ou quatre fils.

Pour trouver plus de photos d'époque, on vous conseille de regarder le travail de Francis Meadow Sutcliffe. C’est un photographe anglais connu pour ses clichés pris à Whitby, en Angleterre, à la fin de l'ère victorienne et au début du 20e siècle.

Fait intéressant, les pulls Guernesey sont unisexes et le devant et le derrières sont identiques. Ils étaient tricotés à l'identique afin de pouvoir être inversés en cas d'usure excessive au niveau des coudes ou ailleurs. Certaines parties des pulls étaient même démaillées et réparées au besoin. Cela signifie aussi que la couleur indigo des pulls pouvait varier énormément à mesure que certaines parties vieillissaient et que d’autres étaient remplacées. 

Chaque pull Guernesey présente un motif qui raconte une histoire. Certains sont basés sur la météo, d’autres font écho aux formes faites par les vagues, la grêle les éclairs...ou encore à la pêche, aux cordes…Dans le Livre de Gladys Thompson,“Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans” on apprend même qu’il existe un motif «mariage lines» qui représente les hauts et les bas de la vie de couple.

Chaque motif était souvent propre à une famille de pêcheurs ou à un village de pêcheurs. Les initiales étaient aussi parfois ajoutées afin d'aider à identifier un corps récupéré du mer suite à la la perte d'un bateau, événement qui était assez fréquent.*

Livre de Gladys Thompson,“Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans” Image amazon.fr

Livre de Gladys Thompson,Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans”
Image amazon.fr

De nos jours les modèles les plus courants de pulls Guernesey sont : Whitby, Filey, Staithes, Channel Islands, Scarborough…Mais le plus simple et le plus connu est sans doute le Channel Island Guernsey. On le reconnaît grâce à ses deux colonnes en point mousse sur la poitrine, son col côtelé en forme de bateau, le point 2x2 qui ressemble à une corde au niveau des emmanchures, la présence de goussets, les bords côtes des poignets très longs et serrés pour éviter que l’eau ne pénètre et les manches légèrement plus courtes pour la même raison.

Pull Guernesey motif Channel Islands

Pull Guernesey motif Channel Islands

La flèche rose indique le sens de tricotage lorsque les pulls étaient tricotés à la main.
Concernant les flèches vertes :

  1. Ce qu’on appelle un gousset, une pièce (ici en maille) située aux aisselles qui facilite les mouvements

  2. Point mousse (garter Stitch)

  3. Fente sur le côté pour faciliter les mouvements

  4. Point mousse (garter Stitch)

  5. Côtes 2x2 qui représente les cordes des bateaux

  6. On ne le voit pas très bien sur cette photo, mais il y a un gousset similaire à celui présent sous les aisselles

 

Où trouver des pulls GUERNSEY ?

La tradition des pulls Guernesey se perpétue bien qu’ils soient à présent principalement tricotés via des machines. On recommande 3 marques :

  • Le Tricoteur Guernsey

  • Guernsey Woollens

  • Channel Jumper

Elles tricotent toutes les 3 leurs pulls sur l’île de Guernsey dans les règles de l’art.

Quelques exemples de pulls Guernsey modèle Channel Islands provenant de la marque Le Tricoteur.
On a volontairement mis un petit intrus dans les photos ci-dessous, saurez-vous le retrouver ?

100% laine peignée.

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Dernière suggestion, la marque Flamborough Marine propose des tricots Guernesey réalisés entièrement à la main. A partir de 400£.


*Comme expliqué dans cet article, les preuves ne sont pas établies, les pulls Ganseys pourraient initialement ne pas être originaires de Guernesey. Il en va de même sur l’ajout d’initiales afin d'aider à identifier un corps récupéré en mer suite à la la perte d'un bateau. Cela relève sans doute plus du mythe que de la réalité. Voir notamment les travaux de Siún Carden sur ce sujet.

 

Fast fashion - Les dessous de la mode à bas prix

 

Arte diffuse jusqu’au 06/06/2021 un reportage de 92 minutes intitulé Fast fashion - Les dessous de la mode à bas prix.

Vous y découvrirez notamment :

  • Un focus sur Leicester, l’ancienne capitale mondiale de la bonneterie. Si la majorité de l’activité de production a été délocalisée à partir des années 80, Leicester est devenue depuis 2008 le plus gros centre de production de fast-fashion du Royaume-Uni. Un reportage qui permet de prendre conscience que le Made in UK n’est pas toujours synonyme de conditions environnementales et sociales décentes.

  • Les effets néfastes de la transformation chimique de la cellulose de bois en viscose, aussi appelée soie artificielle ou rayonne. Ce procédé a été inventé par un Français, le comte Hilaire de Chardonnet en 1884. L’un des composants chimique le plus dangereux utilisé est le disulfure de carbone (CS2). Un produit dont l’action néfaste sur le corps humain est connue depuis plus d’un siècle. Paul Blanc, médecin du travail américain et spécialiste de la viscose, affirme que dès 1850 on connaissait ses effets de part son utilisation dans l’industrie du caoutchouc en France. “Après des jours d’exposition au produit, les ouvriers devenaient fous, ils devenaient cinglés”.

  • Le combat de la marque Rains contre le géant Zara

  • Des robes à quelques euros montées rapidement avec des surjeteuse-raseuses qui “n’ont pas du tout de forme, ce sont des sacs” - dixit le reportage. “Des vêtements vite portés, vite jetés”.

 
 
Le livre du docteur Paul blanc : Fake Silk: The Lethal History of Viscose Rayon  Image amazon.fr

Le livre du docteur Paul blanc : Fake Silk: The Lethal History of Viscose Rayon
Image amazon.fr

 

Le résumé du livre :

Ce livre inquiétant raconte une sombre histoire de matières toxiques, d'abus environnementaux et de machinations politiques et économiques qui l'emportent sur les préoccupations en matière de sécurité. Il explore l'histoire centenaire de la «fausse soie», aussi appelée viscose, utilisée pour fabriquer des produits tels que les textiles, les pneus, le cellophane ou encore les éponges de cuisine. Paul Blanc découvre la sombre histoire d'un produit qui a paralysé et même entraîné la mort de nombreux travailleurs tout en libérant du sulfure de carbone toxique dans l'environnement.

La viscose, un produit innovant et lucratif introduit pour la première fois au début du XXe siècle, est rapidement devenue une entreprise multinationale. Blanc étudie les pratiques de l'industrie depuis le début en passant par les deux guerres mondiales qui furent très rentables, la délocalisation des usines de production dangereuses vers les pays en voie de développement et le "greenwashing" actuel de la viscose en tant que produit écologique. Très documenté et présenté avec audace, ce livre met en lumière un danger industriel dont l'histoire rejoint celle de l'amiante, du plomb et du mercure.

Camber USA - De ces détails qui n'en sont pas

 
 

Avez-vous lu l’article de Marcos sur Camber USA ? Il s’agit de l’un des articles les plus lu du site. En le relisant, un détail qui m’avait échappé jusqu’à présent m’a immédiatement frappé : le placement du panneau de jersey avant. Contrairement à la quasi majorité des sweat-shirts, ici la “trame”* du panneau avant ne suit pas le droit fil mais est visiblement orientée à 90°. En clair, le tissu avant est mis dans le sens horizontal et non vertical. On le remarque sur la deuxième photo : les colonnes de mailles sont à l’horizontale, ce qui n’est - par exemple - pas le cas sur la capuche.


Pourquoi ? Bonne question.

Sweatshirt Camber USA

Sweatshirt Camber USA

Un tissu en jersey est le plus élastique dans le sens trame, ici à l’horizontal.

Un tissu en jersey est le plus élastique dans le sens trame, ici à l’horizontal.

*dans le tricot on parle plutôt de colonne de mailles, soit le sens de la longueur du tricot - par opposition à une rangée de mailles qui est dans le sens de la largeur

 

Qu'est ce qu'un pull Norvégien ?

 
 

A vrai dire, il existe plusieurs types de pulls norvégiens. On pense aux pulls Eskimos, Mariusgenser, Fanatrøye, Lusekofte…mais le plus célèbre est sans aucun doute l'Islender qui présente des motifs de petites tailles répétés sur toute sa surface - tel un print all-over.
Ces motifs sont couramment en forme de X, un simple trait ou encore inspirés du pull “Lusekofte”, qui signifie “veste anti-poux ou anti-puces” en norvégien. Comme le précise la conservatrice en chef du Musée norvégien-américain de Vesterheim, Laurann Gilbertson :

“Les pulls Islander étaient produits en masse dans les îles Féroé (appartenant au Danemark) et exportés vers 1800. Ils étaient souvent tricotés et foulés pour être revendus par la suite - parfaits pour les pêcheurs, les trappeurs, les chasseurs et même les explorateurs polaires. Certains pulls Islander étaient fabriqués à partir de tissus tricotés préalablement à la machine.

Les deux premières entreprises norvégiennes à tricoter des pulls de ce style étaient Devold à Ålesund et Petersen & Dekke près de Bergen. Les tricoteurs à la main (NDLR : les tricoteurs individuels, qui travaillent à la maison) ont également créé des pulls avec de petits motifs simples. Ceux-ci s'appelaient sponsetrøyer et étaient réservés au travail - en mer ou sur terre.”

Pull Norvégien Devold Image devold.com

Pull Norvégien Devold
Image devold.com

Pull Norvégien Petersen & Dekke Image ebay.com

Pull Norvégien Petersen & Dekke
Image ebay.com

Pull Norvégien Devold - Made in Lituanie Image devold.com

Pull Norvégien Devold - Made in Lituanie
Image devold.com

Le pull Islender est vraiment devenu célèbre mondialement lorsque la marque LL Bean, fondée en 1912 dans le Maine aux Etats-Unis, a importé ce type de pull dans les années 1965. Il est facilement reconnaissable par son motif “triple Lusekofte”. Le pull était originellement fabriqué en Norvège en 80% laine, 20% rayonne. Par la suite, LL Bean a lancé la production de ce pull en Chine. Le début de ce qu’on appelle couramment la “mondialisation”. Fabriqués dans un mélange de coton, de laine et de nylon, ils n’ont pas reçu un bon accueil. LL Bean a donc arrêté sa production en 1999.
Depuis 2009, ils font fabriquer à nouveau ce pull mythique en Norvège, et cette fois-ci en 100% laine.

Le pull originel de chez LL Bean Image @fukukei1635

Le pull originel de chez LL Bean
Image
@fukukei1635

Les pulls norvégiens étaient considérés comme essentiels dans les années 1980  Image The Official Preppy Handbook

Les pulls norvégiens étaient considérés comme essentiels dans les années 1980
Image The Official Preppy Handbook

Pull LL Bean Fabriqué en Norvège Image llbean.ca

Pull LL Bean Fabriqué en Norvège
Image llbean.ca

Les pulls originel avaient tendance à gratter Capture écran reddit.com

Les pulls originels avaient tendance à gratter
Capture écran reddit.com

Version femme à col roulé  Image llbean.ca

Version femme à col roulé
Image llbean.ca

Où trouver des pulls norvégiens Islender ?

Pour un pull authentiquement norvégien vous pouvez regarder du côté de chez LL Bean Canada. La marque norvégienne Norlender propose également pull fait en Norvège, 100% laine et dans le mythique motif “triple Lusekofte”. Il s’agit du modèle Svalbard.
Autre possibilité chez Devold. Les pulls sont également en 100% laine. Le motif est cependant légèrement différent du “triple Lusekofte” - il n’y a qu’un “Lusekofte” - et les pulls ne sont plus fabriqués en Norvège mais en Lituanie. Si cela ne signifie pas que leurs pulls soient de moindre qualité, cela n’a probablement pas le même attrait ni la même authenticité.

 
 

Jacques Solovière - Mocassin ALEXIS BLACK

Le printemps commence doucement à pointer le bout de son nez.
Vous n’avez jamais porté de mocassin ? C’est l’occasion de s’y essayer. On conseillerai dans ce cas de regarder ce que propose la marque française Jacques Solovière qui fait un tabac au Japon et en Corée du Sud.
Les paires sont faciles à porter et confortables. Et en particulier leur mocassin Alexis Black en semelle crêpe plus décontractée. De vraies pantoufles.

  • Cuir en veau grainé

  • Semelle en Crêpe

  • Made in Italy

320€, disponibles ici.

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Knoll Yarns

 

Knoll Yarns Limited (anciennement SCYarns Limited) a été fondée en 1978 dans la ville d'Ilkley dans le Yorkshire en Angleterre. Son PDG actuel est Sean Crannigan.
Tous les fils Knoll Yarns sont conçus et teints au Royaume-Uni. Ils proposent principalement des fils en laine d'agneau (lambswool), en pure laine vierge, en laine Shetland, voire des mélanges laine mérinos, coton, alpaga, cachemire ou soie.
Les laines utilisées proviennent principalement d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Knoll Yarns propose toutefois une gamme “Heritage” utilisant de la laine britannique, certains coloris étant même non teints.

Images prises par Knoll Yarn chez l’un de ses filateurs anglais Capture d’écran - Instagram knollyarns

Images prises par Knoll Yarn chez l’un de ses filateurs anglais
Capture d’écran - Instagram knollyarns

Si Knoll Yarns ne possède pas d’usine en propre pour filer leurs fils, elle possède des parts dans le filateur irlandais Donegal Yarn Spinning Mill Limited. Knoll Yarns est d’ailleurs l’exportateur exclusif de leurs fils, l’un des seuls “vrai” fil Donegal sur le marché d’où il est originaire.
Donegal Yarn Spinning Mill Limited est niché entre les collines du sud-ouest de la ville irlandaise de Donegal et l'océan Atlantique. Cette filature, anciennement Kilcarra Yarns, remonte au début des années 1900. C’est à cette période que le Donegal Tweed a acquis une réputation mondiale à la fois pour les tissus et les tricots. Donegal Yarns est une entreprise verticalement intégrée, de la laine brute, en passant par la teinture, le cardage jusqu'aux fils finis. Ce processus est réalisé à Kilcar par une équipe d'artisans et de techniciens, dont certains sont des ouvriers de 2ème et 3ème génération de la même famille.

Image Donegal Yarn Spinning Mill Limited

Image Donegal Yarn Spinning Mill Limited

Le travail de Knoll Yarn se concentre sur essentiellement sur développement des couleurs, des matières, des mélanges et des types de fils. Ils suivent le rythme des besoins changeants de la mode et peuvent ainsi fournir des coloris et des matières en phase avec l’époque tout en étant relativement uniques.

Les nuances de jaune et d’orange Capture d’écran - Instagram knollyarns

Les nuances de jaune et d’orange
Capture d’écran - Instagram knollyarns

Knoll Yarns vend également aux particuliers des pelotes de fils.
La différence avec les cônes utilisés par les tricoteurs professionnels ? Les fils distribués aux particuliers ont été lavés pour éliminer l'huile de traitement, ce qui en fait une matière agréable et douce lors du tricotage à la main.
Les fils envoyés aux tricoteurs professionnels sont quant à eux toujours imprégnés d’une huile qui est nécessaire lors de la fabrication du fil. Le fil n'a pas été lavé. Cela permet au tricoteur ou au tisserand de faciliter leurs opérations de transformation et d’obtenir précisément la qualité finale souhaité après lavage et séchage. Les vêtements obtenus avec des fils sur cônes nécessitent donc un traitement supplémentaire. Knoll conseille pour ses fils de réaliser ce processus de “décapage” en deux étapes. Le premier lavage élimine les huiles utilisées dans la production du fil et le second permet d’atteindre le niveau de douceur souhaité.
La marque donne la recette précise. Le premier lavage doit avoir lieu à 40 ° C, avec 15 litres d'eau pour 1 kg de vêtements. Un détergent ou un autre agent doit être ajouté, jusqu'à 10% du poids des vêtements pour éliminer les huiles de traitement. Le cycle de lavage peut durer jusqu'à 5 minutes, suivi d'une vidange et d'un rinçage à l'eau claire. Le deuxième lavage doit également être à 40 ° C, avec la moitié de la quantité précédente du même détergent. Ce cycle doit se poursuivre jusqu'à l'obtention de la finition souhaitée, suivi d'un égouttage et d'un rinçage à l'eau claire. Les vêtements peuvent ensuite être essorés et il est possible d’ajouter un assouplissant. Enfin, les vêtements peuvent être séchés au sèche-linge.


Quelles marques utilisent les fils Knoll Yarns ?

Hormis dans de très rares cas (comme pour le filateur spécialisé dans le cachemire Todd & Duncan), peu de marques précisent l’origine des fils utilisés pour leurs pulls. Nous avons néanmoins trouvé un très beau tricot Aran classique de RRL en olive Donegal utilisant un fil de chez Knoll Yarns.

Disponible chez Frans Boone Store.

Pull Aran Image fransboonestore.com

Pull Aran
Image fransboonestore.com

Fil Donegal Image fransboonestore.com

Fil Donegal
Image fransboonestore.com

Pull RRL 100% laine Donegal Image fransboonestore.com

Pull RRL 100% laine Donegal
Image fransboonestore.com



Fedeli - L'un des rois des pulls en cachemire

 
 

Il y a quelques jours nous écrivions un article sur la très belle marque de pulls italienne Fedeli.
Pour le compléter, voici 4 citations de Nino Fedeli que vous pouvez trouver dans le livre “In principio era un cappello” qui retrace l’histoire de l’entreprise entre 1934 et 1999.
Nino Fedeli y évoque ses voyages très formateurs, les Cotton Machines, les machines Dubied, le savoir-faire écossais dans le cachemire, les pulls à torsades…

C’était un véritable désert, personne ne savait rien. Il fallait explorer, comprendre, foncer. Ma mise sur orbite eut lieu en mai 1946. Un voyage, un déplacement. Quatre mois. Ce fut, peut-être, la chance de ma vie. Je partis de Monza à destination de Neuchâtel, Suisse. Maintenant on dit “stage”. […] Bref, il s’agissait de passer quatre mois chez Dubied. C’était l’entreprise la plus importante dans la fabrication de machines à tricoter.
— Nino Fedeli
Le fait est qu’il ne faut pas simplement être dans un atelier, y aller tous les jours et être toujours présent. Dans un secteur tel que celui-ci, il faut connaître chaque élement, chaque phase de la production. Et puis, il faut observer ce qui se passe ailleurs. A Neuchâtel j’avais vu les torsades. Oui, les pulls à torsades. On a pensé : “pourquoi ne pas les faire ici ?”. Début des années 50. On a été les premiers à les produire en Italie. Ce fût un succès immédiat.
— Nino Fedeli
La bonneterie est un secteur êtrement complexe. Nous avions par exemple un problème : le finissage et donc la phase servant à contrôler la qualité du travail après l’assemblage des différentes parties d’un vêtement. [...] Un point noir dans toutes les bonneteries italiennes. Il fallait faire un autre voyage.
— Nino Fedeli
Départ le 11 février. Londres. Puis, Édimbourg. J’avais contacté le plus grand producteur de fil de cachemire parce que je voulais voir, observer le traitement.[...] D’Édimbourg je me rends à Hawick, ensuite à Birmingham. Je vois, pour la première fois, un métier Cotton machine. Le nom dérive de son inventeur, William Cotton. Révolutionnaire : une seule personne peut contrôler la production de douze tricots simultanément. Je l’achète puis je vais en Suisse [...] pour voir une autre machine pour la fabrication des bords-côtes
— Nino Fedeli
Machine à tricoter rectiligne Shima Seiki Image tirée du livre “In principio era un cappello”

Machine à tricoter rectiligne Shima Seiki
Image tirée du livre “In principio era un cappello”

Les tables de coupe pour les pièces en coupé-cousu Image tirée du livre “In principio era un cappello”

Les tables de coupe pour les pièces en coupé-cousu
Image tirée du livre “In principio era un cappello”

Remailleuses - 1947 Image tirée du livre “In principio era un cappello”

Remailleuses - 1947
Image tirée du livre “In principio era un cappello”

Surjeteuse Rimoldi  Image tirée du livre “In principio era un cappello”

Surjeteuse Rimoldi
Image tirée du livre “In principio era un cappello”

 

Création d'un espace Membre - Abonnez-vous !

 
 

Il y a quelques semaines nous avons publié un sondage via Instagram. A la question, “êtes-vous intéressé par la création d’un espace privé”, sur 103 réponses, vous étiez 82% à répondre favorablement. Nous avons donc décidé de créer cet espace.

 
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Certains d’entre vous l’ont déjà remarqué, cet espace est déjà accessible sur le site.

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De quelle offre s’agit-il ?

Pour un abonnement 2€/mois - sans engagement et sans frais de résiliations - vous aurez :

  • Un accès en avance aux articles review, ceux qui génèrent le plus de visites sur le site

  • La possibilité de gagner par tirage au sort certains des produits essayés dans les articles review

Nous avons d’ores et déjà prévu les articles review qui vont être publiés au cours des 2 prochains mois. Dès l’inscription vous aurez accès immédiatement à 2 articles review.

Concernant les produits à gagner, il y aura :

  • Au mois de mars : 1 cravate et 2 blousons en taille 36

  • Au mois d’avril : 2 paires de chaussettes, 1 paire de basket en toile en taille japonaise 26,5 cm et 1 autre paire en taille japonaise 27cm.

Bien entendu ces articles à gagner sont neufs, ils auront juste été portés pour réaliser les photos de l’article.


Si à l’issue de ces 2 mois, l’offre ne rencontre pas le succès espéré, l’espace membre ainsi que les abonnements seront clôturés. Cela signera également la fin des articles review tels qu’ils existent actuellement.
 

De la différence entre costume en Grande Mesure, Demi-Mesure et Prêt-à-Porter

 
 
Costume Liverano Liverano en cours de construction Image thearmoury.tumblr.com

Costume Liverano Liverano en cours de construction
Image thearmoury.tumblr.com

L’art tailleur, aussi appelé art Sortorial, est sujet à d’éternels débats, et ce depuis plus de deux siècles. Ce qui fait l’art tailleur et qui le distingue des périodes vestimentaires précédentes, c’est la coupe parfaite. Elle est proche du corps et de ce fait le travail du tailleur consiste souvent à éviter les faux plis et à s’assurer d’un bon tombé.
A cette époque déjà (XIXème siècle), certains tailleurs transmettent à leurs successeurs des patrons “magiques” qui, moyennant quelques ajustements, s’adaptent à la plupart des hommes. Cependant, pour éviter des tâtonnements trop approximatifs lors des prises de mesures et de la construction des costumes, de nombreuses méthodes tailleurs vont naître. Elles permettent aussi de mieux prendre en compte toutes les différentes morphologies humaines. L’une d’entre elles sera, par exemple, créée par Alexis Lavigne, le fondateur de l’école ESMOD en 1841.

De nos jours, il existe trois possibilités pour acheter un costume neuf : le prêt-à-porter, la Demi-Mesure et la Grande-Mesure.
Dans les faits, il est généralement admis que :

  • Grande-Mesure (Bespoke en anglais) = patronage unique aux mesures du client réalisé à partir de zéro

  • Demi-Mesure (Made To Measure en anglais) : ajustement aux mesure du client d’un patronage standardisé

  • Prêt-à-porter (RTW en anglais) = patronage standardisé

La réalité est beaucoup plus floue. Derek Guy, fondateur du blog américain Die Workwear, a écrit deux articles très complets sur la question.

Certains tailleurs Grande-Mesure, même parmi ceux de Savile Row, travaillent à partir de patronages existants qu'ils ajustent par la suite. De même, certaines vestes en prêt-à-porter sont entièrement construites à la main comme le sont celles réalisées en Grande-Mesure.

LA COUPE

Que la veste ou le costume soit réalisée ou non à partir d’un patronage existant n’a finalement pas tellement d’importance. Ce qui importe c’est le résultat final. Un article de David Isle pour NoManWalksAlone illustre cette problématique. Il compare une veste Formosa réalisée en prêt-à-porter non retouchée et l’autre en Grande-Mesure, deux fois plus chère. Une situation idéale pour faire une comparaison puisque le tissu est identique entre les deux vestes et que l’atelier de fabrication est également le même.

En comparant les images ci-dessus, on peut dire que la différence est subtile. La veste prêt-à-porter tombe déjà bien. On remarque cependant assez vite que la coupe de la veste sur-mesure (à gauche) tombe mieux, il n’y a pas de plis au niveau du premier bouton. David Isle précise que ce pli est lié à sa morphologie. En effet, son épaule droite est légèrement plus basse que son épaule gauche. La veste en prêt-à-porter ne prend pas en compte ce détail, elle est prévue pour des épaules symétriques.
La posture naturelle de David Isle est également prise en compte et “absorbée” par la veste sur-mesure. On le remarque sur les photos de profils. La veste en prêt-à-porter remontre sur le devant contrairement à la veste sur-mesure qui reste d’aplomb.

A droite : veste bespoke A gauche : veste en prêt-à-porter Image nomanwalksalone

A droite : veste bespoke
A gauche : veste en prêt-à-porter
Image nomanwalksalone

Veste sur-mesure Image nomanwalksalone

Veste sur-mesure
Image nomanwalksalone

Veste en prêt-à-porter qui tire vers l’avant Image nomanwalksalone

Veste en prêt-à-porter qui tire vers l’avant
Image nomanwalksalone

Des détails qui auraient probablement (dans ce cas) pu être corrigés sur la veste prêt-à-porter par un bon retoucheur.
En résumé, la différence entre la coupe d’un vêtement sur-mesure et prêt-à-porter n’est pas si aussi nette qu’on pourrait le penser. Plus un homme a un physique “facile”et “standard”, plus la différence sera faible entre le prêt-à-porter et le sur-mesure.
Sans compter le fait que les technologies de prises de mesures (scan 3D) évoluent rapidement, le “prêt-à-porter sur-mesure” est sur le point de devenir une réalité.

LA FACON (la fabrication)

La fabrication suit le même chemin que la prise de mesures. Elle s’automatise et devient presque aussi bonne qu’une façon réalisée à la main.
Par exemple, le revers peut être entoilé à la main ou avec une machine spéciale qui permet d’obtenir la même main, le même toucher. A tel point que Robert Jeffery Diduch (cf Can You Spot Bespoke?) pense qu’il n’est pas possible à quiconque faire la différence simplement en portant la veste ou en la regardant sans la démonter.

Pour continuer à creuser ces questions, on vous invite à lire les articles de Die Workwear évoqués précédemment.

 

I Colori Di Antonio

 

[Article initialement publié en mai 2020]

The Armoury vient de mettre en ligne - gratuitement et probablement pour une durée limitée, ne tardez pas trop - le film de de Gianluca Migliarotti, I COLORI DI ANTONIO.
Un très beau documentaire dont avait déjà parlé ici Liverano Liverano et ici Une journée avec Antonio Liverano.

Bon film !

 
Antonio Liverano et son bras-droit Takahiro Osaki Crédit photo : TheArmoury

Antonio Liverano et son bras-droit Takahiro Osaki
Crédit photo : TheArmoury

Antonio Liverano à Florence Crédit photo : TheArmoury

Antonio Liverano à Florence
Crédit photo : TheArmoury

L’équipe de Liverano Liverano à gauche et la future équipe de Anglo-Italian à droite Crédit photo : TheArmoury

L’équipe de Liverano Liverano à gauche et la future équipe de Anglo-Italian à droite
Crédit photo : TheArmoury

Gianluca Migliarotti, le réalisateur derrière O’Mast et I Colori Di Antonio Crédit photo : TheArmoury

Gianluca Migliarotti, le réalisateur derrière O’Mast et I Colori Di Antonio
Crédit photo : TheArmoury

 

Pull Jamieson's of Shetland à torsades

 
 

Kicks Boutique est un magasin Coréen que l’on suit via Instagram depuis quelques temps. Et pour cause, cette boutique distribue de très beaux pulls, certains modèles sont d’ailleurs très difficilement trouvables ailleurs.
Un exemple ci-dessous avec ce pull J.Press Shaggy Fleece à rayures et à boutonnage motif ancre sur l’épaule. Ce pull n’est pas distribué sur le site Internet en propre de J.Press.

Capture écran Intagram

Capture écran Instagram

C’est aussi via Kicks que nous avons découvert que Jamieson’s produisait des pulls à torsades en laine Shetland.

Capture écran Intagram

Capture écran Instagram

Si ce bleu cobalt de toute beauté est quasi-introuvable en ligne, EndClothing vient de rentrer quelques modèles dans des couleurs plus classiques. Bleu marine, gris anthracite, camel et noir.

A retrouver ici sur EndClothing.
100% laine vierge Shetland.
Made in Scotland.
159€

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Alastair Philip Wiper - L’esthétique industrielle

 
 

Alastair Philip Wiper est un photographe anglais spécialiste des installations industrielles et scientifiques. Au coeur de son travail, on retrouve quelques usines textiles.

Parmi elles, S.N.S Herning, une société danoise de tricots située à Herning. Fondée en 1931 par Søren Nielsen Skyt, elle est encore aujourd’hui distribuée dans certains des plus beaux point de vente au monde et est connue pour sa production de pulls de pêcheurs emblématiques - tel que le cardigan Stark - utilisant un point de tricot propre à S.N.S Herning. La société est aujourd’hui gérée par le petit-fils du Søren Nielsen Skyt. Il s’appelle également Søren Skyt.

Vous trouverez ci-dessous quelques-unes des photos prises par Alastair Philip Wiper au sein de l’usine de tricotage S.N.S Herning. Ce sont principalement des machines rectilignes allemandes (STOLL) mais il y aussi quelques machines japonaises (SHIMA SEIKI) ainsi que des machines circulaires. Elles datent d’une période allant des années 50 aux années 80. Beaucoup d'entre elles fonctionnent donc encore à cartes perforées, une technique qui peut être parfois laborieuse à mettre en oeuvre de nos jours. En particulier s’il faut créer une nouvelle carte pour développer un nouveau motif. Dans le cas contraire, il suffit de réutiliser une carte préexistante.

 
S.N.S Herning x CDG Image sns-herning.com

S.N.S Herning x CDG
Image sns-herning.com

 

En 2007, S.N.S Herning a collaboré avec COMME des GARCONS sur une petite collection de pulls revisitant leurs modèles classiques en ajoutant quelques détails subtils. Le fils de Søren Nielsen Skyt, Holger, était en charge d'apporter ces changements techniques à leurs designs classiques. Les cartes perforées de cette collection ont été gardées en souvenir. La marque propose d’ailleurs à la vente quelques pièces d’archives de cette collection.

 

Ci-dessous des photos d’autres usines textiles telles que Febrik Knitting aux Pays-Bas et Adidas.

 

Un livre sorti en juin 2020, Unintended Beauty, regroupe une partie de son travail. Il existe 3 éditions de ce livre, la différence se situe sur la couleur de la couverture ainsi que le nombre d’exemplaires publiés. L’édition la plus répandue est l’édition bleue. La version non signée fût diffusée à 900 pièces et au prix 450 DKK (60 €).

Norse Store dispose de ce livre en stock ici.

Image alastairphilipwiper.com

Image alastairphilipwiper.com

 

Interview d’un ancien directeur technique d’une usine de tricotage française

 
 

Ci-dessous une interview intéressante d’un ancien directeur technique, Gaëtan Douez, d’une usine de tricotage située à Vierzon qui fonctionnera jusque dans les années 1980.
Gaëtan Douez revient sur le développement de la société depuis son arrivée dans les années 50 jusqu’à la fermeture. Une discussion technique (à partir de la 20ième minute) qui permet de mieux comprendre les dessous des usines des tricotages.

  • L’usine de tricotage - Tricotages du Verdin - est initialement spécialisée dans la layette, c’est à dire les vêtements en maille destinés aux nouveau-nés. La layette est obtenue - à cette époque - à l’aide de machines dites à mailles retournées à cartes perforées. Les aiguilles de ces machines possèdent un double crochet qui permet d’obtenir des points particuliers très caractéristiques de la layette : point de mousse, point de riz…

  • Dans un deuxième temps, l’entreprise Tricotages du Verdin va s’équiper de machines rectilignes pour faire des vêtements Enfant.

  • Afin de lancer une ligne Femme, Tricotages du Verdin va également s’équiper de machines circulaires pour produire des tricots uni et jacquards au mètre. On parle généralement de maille au mètre, puisque de manière similaire aux tissus, cette matière est produite au mètre puis transformée en vêtements grâce au coupé-cousu.

  • Dernier ajout dans les années 70, un atelier de fully-fashioned. Tricotages du Verdin achète une machine anglaise Monk similaire aux machines Bentley Cotton dont on a déjà parlé ici. Elles permettent de produire simultanément plusieurs panneaux de tricot en fully-fashionned, c’est à dire déjà en forme via des diminutions/augmentations. Une machine qui est tellement massive que c’est un atelier qui est construit autour d’elle et non l’inverse.

Gaëtan Douez revient également sur ses tâches quotidiennes et notamment sur une notion qui est sans doute assez difficile à percevoir lorsque l’on ne travaille pas dans le milieu de la mode : la différence entre la production et la collection. En effet, Gaëtan Douez passe une bonne partie de ses journées à développer les nouveaux points de tricots des prochaines collections. Ce travail très technique est effectué en parallèle de la production des collections à livrer aux magasins et détaillants. Le directeur technique doit donc sans cesse jongler entre les collections futures et celles en cours de production.
L’atelier ne passera cependant pas le cap des machines électroniques, ne pouvant ainsi rivaliser avec la concurrence sur la rythme de création de nouveaux échantillons et donc de nouvelles collections.

Pour en savoir plus : Memoirevierzon
Image d’illustration : Photo d’archive Tricots Gégé

 

Noah NY - Tout ce que vous devez savoir

 
 

Histoire

Noah est une marque streetwear américaine de vêtements pour hommes fondée par Brendon Babenzien, l’ancien directeur créatif de Supreme. La boutique emblématique de la marque est basée à New York, au 195 Mulberry St. à Soho. La vision de Brendon mélanges des références issues des cultures du skate, du surf et de la musique. Fondée en 2006, la marque Noah se développe réellement à partir de 2015, suite du départ de Babenzien de Supreme quelques saisons auparavant et du début de la collaboration avec Chris Gibbs, le propriétaire du magasin Union LA à Los Angeles.

Noah prend très à coeur toutes les questions environnementales et sociales de l'industrie de la mode actuelle. Aussi, tous leurs vêtements sont produits dans des pays où a priori les usines respectent la tradition et la dignité humaine. Ainsi les chemises, les pulls et les t-shirts sont fabriquées au Portugal, les polos de Rugby au Canada (cf l’article de Mathieu sur la marque Barbarian Polo Shirt) et les costumes en Italie. Chose encore peu répandue, Noah précise également l’origine de ses tissus principaux.

LES differents LOGOS DE NOAH

Un excellent article de Grailed (ici) explique la signification des logos de Noah, remplis de symbolisme caché. Qu'il s'agisse d'une référence au Jolly Roger des pirates, d’un logo inversé ou du Smokey Bear pour évoquer la sauvegarde de la planète, les interprétations sont nombreuses.

Le logo le plus utilisé et le plus facilement reconnaissable de Noah est une croix rouge. Elle fait sans doute référence aux des Templiers, un ordre très puissant ayant existé au Moyen-Âge et qui nourrit également beaucoup de légendes.

BARBOUR x NOAH

Collaborant pour une deuxième saison avec Barbour, la marque britannique mythique de pièces d’extérieurs en coton ciré, Noah s’est inspirée du style éclectique britannique pour créer un motif Paisley et Zebra.

La collection est disponible à la vente depuis le 18 février. Si la plupart des vestes Bedale issues de cette collection sont déjà sold out, quelques pièces encore disponible sur le site suédois Nitty Gritty.

BARBOUR X NOAH ZEBRA BEDALE WAXED COTTON JACKET

BARBOUR X NOAH ZEBRA BEDALE WAXED COTTON JACKET

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Tissu extérieur : 100% coton (ciré) Doublure : 100% coton

Tissu extérieur : 100% coton (ciré)
Doublure : 100% coton

 

Qu'est ce que le GuppyFriend ?

 
 

[Première publication, début 2019]

GUPPYFRIEND PATAGONIA.jpg

Saviez-vous que que pour chaque lavage, un pull en acrylique perd en moyenne plus de 700 000 fibres ? (source ici)
Et devinez où finissent une partie de ces particules ? Dans l’océan bien évidemment. Et vous vous en doutez, une autre partie de ce plastique est même ingérée par les poissons, puis par…nous !
Les marques nous bassinent les oreilles avec leurs, “t-shirt en polyester recyclé”, “les fibres synthétiques se recyclent beaucoup mieux que les fibres naturelles”…Oui toutes ces initiatives vont dans le bon sens, mais pourquoi ne nous ne parle-t-on jamais de cette problématique de pertes de micro-fibres, principalement lors du lavage ?

For each wash load of 6 kg (about 13 lbs), the acrylic sweaters shed an estimated 729,000 fibers.
— QZ.COM

Patagonia produit une quantité impressionnante de vêtements en polyester, dont leur emblématique polaire en Synchilla qui a été conçue dans les années 1980. Car oui, c’est eux qui ont inventé cette laine polaire un peu pelucheuse avec l’entreprise de tissage Malden Mills .

Pull en Synchilla Photo : Patagonia

Pull en Synchilla
Photo : Patagonia

30 ans plus tard on commence seulement à réaliser quels sont les dégâts environnementaux que peuvent engendrer ces textiles. Alertés par différentes études scientifiques récentes, la marque a décidé de trouver une réponse. Elle porte le nom de Guppy Friend. Elle a été développée par les membres de l’association berlinoise STOP! MICRO WASTE qui rassemble des passionnés de sport outdoor et vêtements respectueux de l’environnement.
Cela n’a vraiment rien d’une solution miracle mais ce sac permet de réduire significativement (aucun chiffre exact n’est communiqué) le nombre de fibres qui finissent dans le tout à égout puis dans l’océan.

GuppyFriend Photo : Patagonia

GuppyFriend
Photo : Patagonia

Nous on se demande surtout pourquoi Patagonia continue de produire ces polaires ? Ou alors pourquoi ne pas donner gratuitement un Guppyfriend - vendu actuellement 30€ - avec tout achat de polaire ? Autant pousser le raisonnement jusqu’au bout.

Lorsque qu’une polaire (Patagonia ou autre) est lavée, c’est ce type de fibres (agrandi au microscope) qui peuvent terminer dans les océans Photo : Patagonia

Lorsque qu’une polaire (Patagonia ou autre) est lavée, c’est ce type de fibres (agrandi au microscope) qui peuvent terminer dans les océans
Photo : Patagonia

La marque partage également le guide de l’association STOP! MICRO WASTE pour alerter ses consommateurs sur les dangers des vêtements en fibres synthétiques. On retiendra qu’il faut éviter dans la mesure du possible de laver trop souvent ce type de vêtement et lorsque c’est le cas, de le mettre dans un sac protecteur tel que le GuppyFriend.

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GUPPY FRIEND.jpg
 

Proust - Ou de l'avantage d'être pauvre en matière de vêtements

 
PROUST BOTTON

Extrait de l’excellent livre d'Alain de Botton, Comment Proust peut changer votre vie.
En s'appuyant sur les écrits de Proust, Alain de Botton nous explique simplement et clairement comment l'impossibilité de ne pouvoir s’offrir tous les vêtements que l'on désire est un des chemins vers la connaissance véritable, approfondie et détaillée des vêtements.*

"Proust démontre les bienfaits de l'attente dans ses réflexions sur l'appréciation des vêtements. Albertine, tout comme la duchesse de Guermantes, s'intéresse à la mode. Mais Albertine a très peu d'argent tandis que la duchesse possède la moitié du pays. De sorte que la garde-robe de la duchesse déborde, dès qu'elle aperçoit quelque chose qui lui plaît, elle appelle le couturier et son désir est satisfait aussi vite que des mains peuvent coudre. Albertine, quant à elle, ne peut pratiquement rien s'offrir, et doit donc longuement réfléchir avant tout achat. Elle passe des heures à étudier des vêtements, rêvant de tel manteau, ou de tel chapeau, ou de telle robe de chambre.
Il en résulte que, si Albertine possède beaucoup moins de vêtements que la duchesse, elle les comprend, les apprécie, et les aime bien davantage.

Proust compare Albertine à une étudiante qui se rend à Dresde, mue par le désir d'y admirer une toile en particulier, tandis que la duchesse est comme sans envie, sans connaissance, et n'éprouve en arrivant qu'hébétude, ennui et épuisement.

Ce qui démontre amplement que la possession ne constitue qu'une des composantes de l'appréciation. Si les riches ont la chance de pouvoir gagner Dresde dès que l'envie leur vient, ou de s'offrir une robe juste après l’avoir vue dans un catalogue, ils ont l'infortune de voir leurs désirs être immédiatement satisfaits. Ils ne pensent à Dresde qu'ils peuvent être aussitôt dans le train, ils voient un vêtement qu'ils peuvent le mettre aussitôt dans une armoire. Ils n'ont donc aucune possibilité de subir l'intervalle entre le désir et sa satisfaction, que les moins privilégiés endurent, et qui, bien qu'il leur semble pénible, offre le bénéfice inestimable d'aider à connaitre et à tomber amoureux des peintures exposées à Dresde, de chapeaux, de robe de chambre et de quelqu'un qui n'est pas libre ce soir."

*ce livre n'est pas consacré aux vêtements, il s’agit du seul passage qui évoque le sujet

 

 

Ceintures en cuir tubulaires - Farnese

 
 

On avait déjà parlé des ceintures tubulaires dans notre article phare consacré à NoManWalksAlone, l’un des seul distributeurs en ligne qui propose ce type d’accessoire de la marque italienne Farnese. Ces ceintures sont constituées d'une seule pièce de cuir repliée sur elle-même et cousue sur sa longueur. Elles offrent une douceur, une souplesse et un confort accru par rapport aux autres ceintures, celles fabriquées à partir de deux pièces collées entre elles.

Farnese

Le ceinture “tubo” (tubolare) est née dans l'atelier de maroquinerie de Bruno Longhi. Longhi a ouvert son premier atelier en 1932, produisant des selles et autres accessoires d'équitation. Il s'est rapidement diversifié vers d'autres articles de maroquinerie tels que des valises, des sacs à main, des ceintures (dont la célèbre tubo) et autres accessoires de voyage, tous fabriqués à la main à Parme.

Aujourd’hui les ceintures “tubo” sont fabriquées par Farnèse qui perpétue cette tradition à la demande de No Man Walks Alone.

Plusieurs cuirs sont proposés : cuir lisse, grainé, suédé…le tout dans plusieurs coloris.

Autres ceintures Farnese

Les ceintures tissées "Intreccio" sont un choix idéal pour les tenues plus décontractées. Ce modèle est également fabriqué entièrement à Parme à partir de bandes de cuir tissées autour d'une structure élastique pour plus de confort au porter.

Disponibles sur NoManWalksAlone

Boucle en argent

Boucle en argent

Fabriqué à la main à Parme, Italie

Fabriqué à la main à Parme, Italie

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La fameuse ceinture “Tubo”

La fameuse ceinture “Tubo”

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On distingue la couture sur toute la longueur - la matière est repliée sur elle-même

On distingue la couture sur toute la longueur - la matière est repliée sur elle-même

Images NoManWalksAlone

 
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Monocle - Nouveau livre consacré à l'Italie

 
 

La couverture du nouveau livre de Monocle consacré à l’Italie a attiré notre attention. Et pour cause, sur la première image, on distingue un homme qui porte très bien le costume sur sa Vespa. Il s’agit de Patrizio Cappelli, l'un des très grands cravatiers napolitains. Une voie qui n’était pas tracée d’avance puisque Patrizio Cappelli était censé devenir pharmacien. Après de longues études, il a effectivement commencé sa carrière dans la pharmacie de sa famille. Mais à l'approche de la trentaine, au printemps 1995, Patrizio décide de tout risquer pour suivre sa passion. Comme précisé sur le site de la marque, le style était dans son sang. «J'ai toujours adoré m'habiller. J'ai même eu mon premier costume sur mesure à 17 ans. En flanelle grise.»

Pour en revenir à notre sujet, ce livre consacré à l’Italie est la suite du livre Monocle consacré au Japon, The Monocle Book of Japan. Après plus d'une décennie sur le terrain, il rassemble tous les meilleurs reportages et les bonnes adresses de Monocle. Des vignobles, aux épiceries, au Salone del Mobile, aux meilleures boutiques…on y découvre la culture du italienne sous un nouvel oeil.

Disponible ici en pré-commande - publication et expédions le 25 mars.
£50 - livraison gratuite au Royaume-Uni, en Europe, à Hong Kong, au Japon, aux États-Unis et au Canada.

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On distingue également Giuliano Alborghetti sur la photo du bas, à gauche

On distingue également Giuliano Alborghetti sur la photo du bas, à gauche

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Images Monocle.com