S’il y a bien une image à retenir du livre, c’est celle présentée ci-dessus. Elle résume visuellement tout le cheminement technologique qui a mené au WholeGarment, i.e le tricotage en 3D.*
Pour aider sa mère qui fabriquait des gants à la main, Masahiro Shima travaillait après l’école dans un atelier de réparation de machines à tricoter des gants. À 16 ans, il dépose son premier brevet pour améliorer une machine à tricoter des gants. En 1962, à 24 ans, Masahiro Shima fonde Shima Seiki dans le but de développer une machine à tricoter des gants entièrement automatisée. Il y parvient en 1965, et suite à ce succès il a l’idée qu’en joignant les trois doigts du milieu ensemble ainsi qu’en rallongeant le pouce et le petit doigt, il pourrait arriver à créer un pull directement en sortie de machine. C'est ainsi qu'est né le concept WholeGarment.
Pour atteindre cet objectif, l'entreprise concentre son développement sur les machines à tricoter rectilignes. En s'engageant par ailleurs dans l'informatisation et l’automatisation de ses machines, Shima Seiki a progressivement commencé à se démarquer de ses concurrents. L'accent est mis sur la conception et la programmation de tricots assistés par ordinateur.
En 1995, la marque donne finalement naissance à la première machine WholeGarment. Elle est capable de tricoter un pull en entier en seulement 30 minutes.
En 2007, la marque développe les premiers modèles "MACH2X", qui comme le nom le laisse entendre, sont très rapides. Elle y associe un système de conception "SDS-ONE APEX" qui permet la représentation tridimensionnelle de tricots, augmentant encore l'efficacité de la production de tricot.
Au fil des ans, cette technologie est vraiment devenu un must-have pour les fabricants de maille. Une tendance qui va aller en s’accentuant. Comme expliqué dans notre article sur le tricotage intégral, les opérations de confection représentent jusqu’à 40% du prix d’un pull. C’est ce qui rend cette technologie intéressante en terme économique et ouvre même la voie à une certaine forme de relocalisation dans les pays occidentaux. C’est une vraie différence par rapport au chaîne et trame qui nécessite un temps de confection - et donc de main d’œuvre - très important.