Howlin' - Cardigan Will O' The Wisp

Comme expliqué par Marcos dans son article sur l’un des cardigans de chez Malloch’s, le cardigan est tantôt vieillot, tantôt premier de la classe, certains disent même qu’il serait démodé…Mais à notre avis il fonctionne très bien avec un simple t-shirt.

Ici la laine brossée apporte une touche supplémentaire de cool. Jean porte d’ailleurs également un bonnet Shaggy Dog de chez Bosie.

Si parfois les cardigans peuvent s’avérer des pièces très lourdes et (trop ?) épaisses, celui de Howlin’ est très léger, moelleux et vous tiendra bien au chaud. Enfin sauf au niveau du cou, mais avec une écharpe cela ne pose pas de problème.

Question coupe, elle est moderne sans être trop étroite. Juste ce qu’il faut. Jean porte ici une taille M.

Il s’agit d’un modèle O' The Wisp. Pour avoir vu le modèle Shaggy Bear de Mathieu, la coupe est plus ajustée. Niveau brossage cela semble identique. Mais la laine utilisée n’est peut être pas la même.

En définitive l’on ne peut que recommander ce cardigan - tricoté en Écosse, comme toutes les mailles Shetland de Howlin’.

Disponible ici.

 
 

McGeorge of Scotland – Un lookbook parisien

Note : nous avons reçu les pièces prises en photo

Timeless Anarchic Luxury” peut-on lire sur certaines étiquettes des mailles écossaises de la maison McGeorge of Scotland. Depuis 1881, la marque propose des pièces en laine, cachemire et coton. Des icônes du styles ont endossés les mailles McGeorge, de Steve McQueen en passant par Grace Kelly, toutes ont eu leur Aran cable sweater ou cardigan col châle.

Le magazine japonais Men’s Club classait, dans son édition de 1990, McGeorge parmi les “Status Brand” au même titre que Rolex et Louis Vuitton. Ce qui est loin d’être un hasard.

 

Le pull rouge mc george est coincé entre J.M. Weston et gucci

 

Nous aimons la maille et en portons au quotidien. Il était logique pour nous de collaborer avec une marque du calibre de McGeorge.

Nous avons le plaisir de vous proposer notre lookbook de pièces en maille de la maison écossaise. Les deux premières ci-dessous sont toutes les deux tricotées dans une très laine Super Geelong très agréable à porter au quotidien.

À noter que Mathieu porte un taille M sur toutes les pièces.

La meilleure tricoteuse britannique - Máirín Thomáis Uí Dhomhnaill

Máirín Ni Dhomhnaill est une tricoteuse irlandaise dont les compétences sont si réputées qu'elles lui ont valu une place sur un timbre-poste irlandais en 1983.

Née à Inis Meáin, l'une des trois îles d'Aran, elle a commencé à apprendre l'art du tricot à l'âge de 6 ans en regardant et en imitant sa mère. Son talent a ensuite été découvert par Pádraig Ó Síocháin, un journaliste et entrepreneur irlandais qui a aidé à promouvoir la vente de pulls Aran dans le monde entier. Sa vie a été consacrée à la création de beaux articles tricotés à la main jusqu'à sa mort en 2020 à l'âge de 85 ans.

Elle a notamment travaillé avec la marque Inis Meáin qui lui a rendu hommage.

 

“les pulls Aran ne viennent pas de compétences techniques, mais du cœur"

en 1981, l'un de ses pulls tricotés à la main de Máirín Thomáis Uí Dhomhnaill a été présenté au pape Jean-Paul II

 

Yaichiro Nozawa, auteur du livre “Irelance/Legend of Aran Sweater”, propriétaire de SavilleRowClub et derrière la marque THISISASWEATER a beaucoup oeuvré pour populariser le pull Aran au Japon.

 

Le livre de Yaichiro Nozawa consacré au pull aran

 

Passionné par la culture du tricot fait main, il s'est rendu de nombreuses fois en Irlande et a pu rencontrer Mme Dhomhnaill. Il en est reparti avec un pull avec qu’il considère comme le plus beau pull d'Aran du 21e siècle. Dans les années qui ont suivi, son rêve de était de reproduire ce type de pull pour le partager avec le plus grand nombre. Il s’est finalement associé avec Yonetomi Seni (dont nous avions déjà parlé ici) afin de créer un pull qui rendrait justice aux plus beaux Aran.

D’après la marque THISISASWATER, ils sont finalement parvenus à créer un pull tricoté machine tout aussi beau que l’exemplaire de Yaichiro Nozawa tricoté par Mme Dhomhnaill.

 
 

Pour la matière, il sont parti sur un fil 100% laine qui est en fait une combinaison de trois types de laine, chacune provenant d'une région différente et d’une finesse différente. Il y a de la laine britannique de 30 microns, de la laine uruguayenne de 30 microns et de la laine uruguayenne de 14,8 microns (très fine).

Cela évite les démangeaisons sur la peau que l’on peut sentir avec les anciens pulls Aran qui sont traditionnellement tricotés à partir de fils plus grossiers et épais. Très souvent de la laine non lavée pour conserver la lanoline naturelle, ce qui permet de rendre les pulls résistants à l'eau et plus durables. Mais aussi plus inconfortables.

Pour en savoir plus, vous pouvez suivre le compte Instagram de Yonetomi.

le pull aran THISISASWEATER

le pull aran THISISASWEATER

Quelles sont les meilleures marques de pulls pour homme ?

Où trouver les meilleurs pulls ? Quels sont les meilleurs marques, les meilleurs fabricants ? Des questions qui nous travaillent depuis plus de 10 ans et auxquelles on essaye de répondre chaque année.
On est donc très content de voir que la plupart des fabricants ou des marques dont on parle régulièrement sont bien présents dans le livre japonais SWEATER Book-World Masterpiece Sweater BEST 150 Items, paru en 2010.

Il est relativement difficile de mettre la main sur cette édition, les exemplaires mis en vente se sont plutôt rares. Une première liste de marques est néanmoins affichée sur la première de couverture.

 
 

On vous les a listés ci-dessous. Cette liste n’est pas exhaustive, il y a probablement d’autres marques citées dans le livre. On aurait par exemple aimé voir un Laurence J.Smith, un S.N.S Herning, un Drumohr ou encore un Inis Meain.

Vous remarquez la prédominance des marques britanniques. Il faut dire que l’archipel a su conserver de très beaux savoir-faire au cours du 20ème siècle. On est donc pas surpris de retrouver dans cette liste Jamieson’s, William Lockie et Harley of Scotland. On notera aussi la présence du fabricant autrichien Fanni Lemmermayer, spécialiste des cardigans en Alpaga. Ils sont distribués chez Anatomica à Paris si vous souhaitez voir leurs produits de plus près.

L’Italie, autre grand pays de la maille n’est finalement pas très présent mis à part Roberto Collina et Cruciani. Sans doute parce qu’ils se sont très vite concentrés vers le développements de mailles plus créatives et moins classiques. Sans doute aussi parce qu’ils sont plus tournées vers le travail en marque blanche pour des grands groupes de Luxe.

Mais ça se discute, car on pourrait facilement citer quelques belles pépites.

Quid des marques françaises ? On a vu que Saint James était citée. Un Le Minor y aurait également toute sa place.

John Smedly
Pringle of Scotland
Johnstons
Lyle&Scott
Jamieson’s
Anderson&Co “Everest”
William Lockie
John Tulloch
Black Sheep
Harley of scotland
Inverallan
Highland2000
Dale of Norway
James Charlotte
Brooks Brothers
Ralph Lauren
Kent & Curwen
Barbour
Kempton Clothing
Banana Republic
Skookum
Ibex Outdooe clothing
Janette Murray
Cruciani
L.L.Bean
Guernsey WOOLLEN
EL GRAND PAJATEN
Carraig Donn
SCOTT OFFICER
Henry Cotton’s
SAINT JAMES
KANATA
CANADIAN SWEATER COMPANY
Flyer Hooks
Nigel Cabourn
Wings + Horns
MARGARETT HOWELL
Fil MELANGE
Haversack
Ryesville koats & jack
Roberto Colina
THE MINNESOTA RUGG
CHESWICK
ARTESANIA
SKIBHOULL
NOR’EASTERLY TRADITION
FANNI LEMMERMAYER
BUZZ RICKSON’S
CE FORSYTH
TOYS McCOY

Et vous, quelles sont vos marques préférées ?

 
 

James Charlotte - Des tricots britanniques reconnus au Japon

Il y a plus d’un an nous avions écrit un article intitulé 6 marques qui utilisent des machines à tricoter manuelles. Parmi elles figuraient Stoffà, Corgi, Batoner, Laurence J.Smith…on aurait pu rajouter la marque que l’on va vous présenter aujourd’hui : James Charlotte.

LES FINITIONS

TRICOTAGE MANUEL

UNE REMAILLEUSE

MACHINE DUBIED

Tricots britanniques réalisés sur des handframe machines, autrement dit des machines à tricoter manuelles

James Charlotte est l’une des marques bien établie de Top Floor Knitwear, un fabricant britannique de maille basé à Grimsby, en Angleterre.

Comme expliqué sur le site de James Charlotte, l’usine est logée dans un bâtiment initialement construit il y a 150 ans pour la réparation et la fabrication de filets de pêche. Un autre métier nécessitant des doigts très agiles.

James Charlotte a été fondé en 1976. Leurs tricots sont tous fabriqués sur des machines à tricoter manuelles. Des machines Dubied d’après ce que l’on peut voir sur leurs photos.

La marque est essentiellement distribuée au Japon. Quelques points de vente l’a distribuent également en Corée.

Ci-dessous quelques images du e-shop Ships, un multimarque référence souvent cité au même titre que United Arrows ou Beams.

James Charlotte est notamment connu pour ses pulls cricket. Ils sont tricotés dans une laine 100% britannique qui respecte les normes strictes fixées par le British Wool Board.

La marque propose également des pulls Shaggy Dog. Ils sont également tricotés sur des machines manuelles, le tout dans une laine britannique de chez Jamieson’s.

Quid de l’Europe ? Si la marque James Charlotte n’y est pas distribuée à notre connaissance, vous pouvez néanmoins jeter un oeil au site Wool Britania. Leur pulls sont a priori fabriqués par Top Floor Knitwear.

Ils sont tous en laine bio de la ferme Bolitho. Composition 75 % de laine biologique et à 25 % d'alpaga. Le fil est fabriqué par New Lanark et teint en utilisant uniquement des teintures approuvées GOTS.

Pour en savoir plus, leur site est consultable ici.

Et pourquoi pas un pull rouge ?

 

Note : nous avons demandé à Bosie de nous envoyer le pull Rouge que vous allez découvrir dans cet article


Après le Jaune Citron, le Kelly Green et le Bleu Roi, une autre couleur vive nous captive particulièrement cette saison : le rouge !

Si le bleu est actuellement la couleur préférée des européens, le rouge a longtemps été majoritaire dans les productions culturelles et vestimentaires et ce jusqu’à la fin du Moyen Âge.

Le rouge est en Occident la première couleur que l’homme a maîtrisée, aussi bien en peinture qu’en teinture. C’est probablement pourquoi elle est longtemps restée la couleur «par excellence», la plus riche du point de vue matériel, social, artistique, onirique et symbolique.

Admiré des Grecs et des Romains, le rouge est dans l’Antiquité symbole de puissance, de richesse et de majesté. Au Moyen Âge, il prend une forte dimension religieuse, évoquant aussi bien le sang du Christ que les flammes de l’enfer. Mais il est aussi, dans le monde profane, la couleur de l’amour, de la gloire et de la beauté, comme celle de l’orgueil, de la violence et de la luxure.[…] Toutefois, à partir de la Révolution française, le rouge prend une dimension idéologique et politique. C’est la couleur des forces progressistes ou subversives, puis des partis de gauche, rôle qu’il a conservé jusqu’à aujourd’hui.

4ème de couverture du livre sur le Rouge de Michel Pastoureau

Dès la fin du Moyen Age, de nombreux décrets vestimentaires sont pris et certaines couleurs sont interdites à des classes sociales. Le rouge est imposé à des activités en marge comme les prostituées, les bouchers, les bourreaux, les lépreux. Mais c’est la Réforme protestante qui va contribuer à interdire et faire reculer le rouge. Les Réformateurs considèrent en effet que le rouge est une couleur trop voyante, trop couteuse, indécente, immorale et dépravée. Le rouge est associé à quatre des sept pêchés capitaux comme l’orgueil, la colère, la luxure et la goinfrerie. Il est lié à la violence, la débauche, la trahison et au crime. Au XVIe siècle, une véritable haine du rouge se développe et la Réforme déclare la guerre aux couleurs trop vives et trop voyantes.

Céline Baccari |clio-cr.clionautes.org

 
 

Le rouge c’est aussi la couleur des moniteurs de ski. Les fameux pulls rouges. À tel point que son port est même inscrit dans la charte de l’École du ski français. Soit une armée de pulls rouges avec près de 17 000 moniteurs dans l’Hexagone.

Mais pas besoin d’être moniteur de ski pour porter un pull rouge. Comme toute les couleurs vives, le rouge s’associera particulièrement bien avec un pantalon blanc. Cela fonctionne également très bien avec un pantalon beige et c’est ce que choisit de faire Marcos ici.

Comme à notre habitude, nous avons opté pour un pull est brossé 4 fois de chez Bosie. La marque l’a d’ailleurs appelé French Red en notre hommage ! Car oui, on aime tellement ce rouge que nous avons poussé pour qu’ils le proposent cette saison dans leurs collections. Une vraie réussite.

Disponible ici.

 
 

COLHAY’S – Le cardigan grosse maille fabriqué en Ecosse

COLHAY’S

Le cardigan grosse maille fabriqué en Ecosse

 

Texte : Marcos E.
Photos : Thomas M.
Note : nous avons demandé à Cohlay’s de nous envoyer la pièce que vous aller découvrir dans cet article

4 octobre 1853, la guerre de Crimée éclate et déchire l’Europe. Les forces belligérantes turques, françaises et anglaises s’unissent contre l’expansionnisme russe. Considérée comme la véritable première « guerre moderne » de l’Histoire, elle permit l’utilisation massive de nouvelles technologies telles que les bateaux à vapeur, le télégraphe, les fusils à canon rayé et surtout la photographie. De cette guerre naissent les premiers photographes de guerre – ancêtres des reporters de guerre – grâce à Roger Fenton et James Robertson. Embarqué dans sa photographic van, Fenton entreprend un voyage périlleux en 1855 en direction de la Crimée. Assisté par son cuisinier et assistant, Marcus Sparling, ils sillonnent les champs de batailles en roulotte photographique faisant office de chambre noire ambulante chargés en plaques de verres pour le développement des photos. Si la guerre annihile, elle crée aussi des nouveautés. Sur le champ de bataille, une opposition vestimentaire a lieu. James Thomas Brudenell, lieutenant-général de l’Empire britannique et 7ème Comte de Cardigan, a pour idée de vêtir ses soldats d’une pièce chaude en maille dérivée de la sous-veste militaire lors de l’assaut victorieux de la bataille de Balaklava le 25 octobre 1854. Lord Cardigan vient d’inventer le cardigan.

James Thomas Brudenell, le 7ème Earl de Cardigan, connu sous le nom de Lord Cardigan (1797-1868)

De cet héritage militaire il ne subsiste pas grand-chose – sinon la possibilité de la décliner dans une matière technique – le cardigan est une pièce tellement ancrée dans les habitudes stylistiques modernes, qu’elle en est devenue indispensable dans la cohérence de certaines tenues. C’est ainsi que les marques d’aujourd’hui proposent leur version du cardigan. 

Nous vous proposons de découvrir la version de la marque COLHAY’S, un cardigan grosse maille confectionné en Ecosse dans la plus pure tradition britannique.

Interview du fondateur, Ronnie Chiu

Pour comprendre une marque – qui plus est une marque jeune comme Colhay’s, née en 2019 – nous pensons qu’il est toujours intéressant de se tourner vers celui qui l’a fondé. C’est ainsi que nous avons posé quelques questions à Ronnie. Sa vision du vêtement est précise et classique, inspirez-vous !

 1. Colhay's est-il né de la frustration de ne pas trouver des vêtements en laine que vous recherchiez ? 

D'une certaine manière, oui, mais l'inspiration derrière Colhay's est plus profonde que cela. Mon père a travaillé toute sa vie dans l'industrie de la mode, d'abord dans le prêt-à-porter masculin dans les années 1970, puis il a créé sa propre entreprise de bijoux et d'accessoires de mode. En grandissant, je lui rendais visite sur son lieu de travail et je me souviens avoir vu des piles de magazines de mode sur son grand bureau en chêne, et des milliers d'échantillons accrochés aux murs et éparpillés dans sa salle d'exposition. Par conséquent, dès mon plus jeune âge, mon père a eu une grande influence sur mon style ; c'était un père "cool" qui s'habillait de manière impeccable ; un de ces pères qui avait toujours quelque chose à dire sur la tenue que je portais et qui hochait la tête pour l'approuver ou fronçait les sourcils pour la désapprouver ! Je me souviens qu'on allait faire du shopping ensemble et qu'il me donnait toutes sortes de conseils de style, comme on peut s'y attendre d'un père qui travaille dans la mode. C'est donc de lui que viennent mon amour et mon intérêt pour les vêtements, et il n'est pas surprenant que je me sois orienté vers la mode masculine. La plus grande marque qu'il m'a laissée est peut-être sa conviction qu'il faut investir dans des vêtements de la plus haute qualité et en prendre soin pendant longtemps, car ils prendront ensuite soin de vous. 

En particulier, il croyait fermement que les vêtements fabriqués en Grande-Bretagne étaient de la meilleure qualité et valaient la peine d’avoir investi dedans, car il a grandi dans le Hong Kong colonial britannique. Il m'a transmis deux pulls fabriqués en Écosse qu'il avait achetés avec son premier salaire dans les années 1970, en parfait état après plus de 40 ans d'usure et de lavage à la main. J'ai été tellement impressionné par la qualité de ces pulls que je me suis mis en quête de la même qualité que celle dont mon père parlait si affectueusement, mais j'ai eu du mal à trouver ce même niveau de qualité qui, en même temps, était conçu pour flatter la personne qui le portait - si la qualité était là, le style ne l'était pas, et vice versa. J'ai fini par trouver la ville d'Écosse où les pulls de mon père étaient fabriqués toutes ces années auparavant. Certains des fabricants restants, bien que beaucoup plus petits, produisent toujours avec la même qualité que lorsqu'ils fabriquaient les pulls de mon père il y a tant d'années. En fait, l'un des directeurs de l'usine a tout de suite reconnu l'étiquette du pull de mon père et a plaisanté en disant qu'il avait probablement participé à la fabrication de ce pull lorsqu'il était jeune, il y a 40 ans !

C'est ainsi qu'est né Colhay's - l'idée est de combiner la qualité d'un héritage (des vêtements qui durent toute une vie) avec une esthétique et un design qui flattent la personne qui les porte. Contemporain, oui, mais il s'agit en fait de créer des vêtements qui durent des décennies, tout en veillant à ce que la personne qui les porte soit belle pour l'ère moderne ! 

Par conséquent, je passe beaucoup de temps à concevoir et à redessiner les plus petits détails - la finesse de la taille ou des ourlets côtelés, la façon dont le col doit se placer sur un vêtement. Je passe également beaucoup de temps sur les couleurs et les motifs - pour trouver un équilibre entre l'élégance et le style du porteur, afin qu'il n'attire pas les regards indiscrets !

Par exemple, notre pull cricket en laine d'agneau superfine est doté d'un col en V délibérément plus profond, et est également réalisé dans des rayures très foncées de couleur bordeaux, olive, marine et crème. Je pense que ces détails de conception flattent beaucoup plus la personne qui le porte, et donnent au vêtement un aspect plus moderne et pertinent, par rapport aux pulls de cricket très traditionnels aux couleurs beaucoup plus vives, et aux cols V plus serrés et plus petits. Chacun des produits de notre gamme suit la même philosophie.

 

2. Ces deux dernières années, nous avons assisté à un retour fracassant du cardigan. De quelle manière avez-vous essayé de changer ou de composer avec l'image " vieillotte " que ce vêtement a pour certaines personnes ?

Bonne question ! Le cardigan est un vêtement génial - il dégage cette sensation de nonchalance. Il est extrêmement confortable et va avec n'importe quelle tenue. Il n'est donc pas surprenant que le cardigan soit l'un de nos styles préférés. Comme je l'ai mentionné plus haut, pour tout produit, nous voulons nous assurer que le vêtement flatte la personne qui le porte, et certains éléments de design permettent de donner à la pièce un aspect plus moderne, afin d'ébranler l'image "vieillotte". Par exemple, pour notre tout nouveau cardigan en cachemire à col châle, nous avons accentué la forme en V du col châle en abaissant le point de boutonnage pour qu'il se situe juste au niveau du nombril. Cela exagère la forme en V inversé de l'épaule à la taille (comme une veste de tailleur), et élargit les épaules tout en affinant la taille. Le col châle, lorsqu'il est rabattu, reproduit également le "revers" que l'on obtient sur une veste cintrée en toile de haute qualité :

 

L'autre chose que nous aimons faire, c'est montrer aux gens comment ces vêtements peuvent être intégrés dans une tenue contemporaine, par exemple, le cardigan à col châle peut être superposé à une veste en jean vintage patinée :

 

J'ajouterais que nous avons une section entière sur notre site internet intitulée Style Journal où nous avons réalisé un certain nombre de journaux photo pour donner aux gens des conseils sur la façon de styliser nos vêtements - certaines des combinaisons ne sont peut-être pas si évidentes, mais elles sont superbes selon nous.

3. D'où tirez-vous votre inspiration ? 

Nous nous inspirons de nombreux vêtements historiques, dont beaucoup ont été créés à l'origine pour des raisons fonctionnelles. La plupart des pièces en laine avaient autrefois une fonction qui exigeait qu'elles soient à la fois robustes, confortables et durables. Souvent, lorsque les pièces sont redessinées à plusieurs reprises, la fonctionnalité peut être perdue au profit de l'esthétique - la plupart du temps, nous essayons de ramener cette fonctionnalité, mais en apportant quelques modifications au design pour la rendre plus contemporaine.

La chemise henley en mérinos en est un bon exemple. Nous avons repris la forme traditionnelle de la chemise henley originale avec ses manches courtes plus longues, sa silhouette ajustée pour un look sport et l'ouverture à trois boutons sur le devant. Cependant, nous avons fait en sorte que l'ouverture du col V soit plus profonde, contrairement à l'ouverture plus arrondie de la chemise henley traditionnelle, afin de rendre l'ensemble plus moderne.

 

À gauche : chemise henley en mérinos extra fin de Colhay avec col V profond.

À droite : chemise henley traditionnelle à col arrondi (telle que portée par la légende de l'aviron britannique Jack Beresford)

 

Nous avons écrit un article avec quelques autres exemples que vous pouvez consulter ici. :

4. Quel est votre vêtement en laine préféré pour l'hiver ?

Pour moi, le cardigan à col châle en laine d'agneau superfine est difficile à battre. C'est le vêtement le plus épais et le plus lourd de notre gamme, avec un poids d'environ 1,2 kilogramme, et pourtant, il est super doux sur la peau, car il est fabriqué avec de la laine d'agneau superfine (la laine d'agneau la plus douce au monde, avec des fibres d'un diamètre d'environ 18,5 microns), et lavé dans de l'eau écossaise pour plus de douceur. Habituellement, avec les vêtements en laine, s'ils sont épais, ils sont généralement rugueux ; s'ils sont doux, ils sont généralement fins et fragiles. Avec ce cardigan à col châle en laine d'agneau superfine, vous obtenez le meilleur des deux: épais mais doux. J'adore son côté douillet et confortable, idéal à porter à l'intérieur comme à l'extérieur, et il est si facile à assembler - je préfère personnellement une combinaison double denim avec le col châle écru, comme ceci : 

 
 

 Merci Ronnie !

 

Comment portons-nous le cardigan Colhay’s ?

Ce cardigan col châle est en 100% laine superfine d’agneau de la manufacture Todd & Duncan’s Lamaine, filateur écossais mythique fondé en 1867 et spécialisé dans le cachemire. Sans surprise le cardigan est fabriqué à Hawick, haut lieu de la maille écossaise. C'est d’ailleurs à Hawick que sera développé le concept de «twin-set» dans les années 30 par Otto Weisz, designer en chef de Pringle.

Notre cardigan écru est épais à la main extra-moelleuse, tricoté en 6-fils en jauge 3, il pèse 1,2 kg, un beau bébé ! 

Nous apprécions particulièrement le col généreux et enveloppant. La pièce est épaisse – nous ne le redirons jamais assez – mais non écrasante. Le cardigan Colhay’s est rassurant. 

 
 

Les boutons en corne proviennent d’Italie, deux poches latérales vous permettent de réchauffer vos mains, des manches raglan complètent l’ensemble. Vous connaissez notre amour pour les manches raglan désormais, ce détail est particulièrement apprécié car il permet une liberté de mouvement sans égal tout en flattant une carrure. Parfaite pièce intermédiaire, ce cardigan contient une emmanchure plus haute conférant à l’ensemble une coupe plus contemporaine sans pour autant compromettre l’allure de son porteur.

Nous aimons l’ampleur mais nous conseillons tout de même d’opter pour sa taille habituelle. Ici Mathieu porte une taille M, Colhay’s taille normalement.

Nous affectionnons l’écru pour sa luminosité mais Colhay’s propose ce cardigan dans d’autres couleurs également telles que gris, camel, marron foncé ou encore olive.

 

Un cardigan historique à la réinterprétation contemporaine

Pourquoi opter pour ce cardigan col châle de Colhay’s ? Car Ronnie est un passionné qui a véritablement investi du temps à élaborer une coupe classique et contemporaine à la fois. Mais aussi parce que les détails présents dans cette pièce pour du prêt-à-porter sont quasiment introuvables ailleurs et surtout pour cette laine superfine absolument incroyable de douceur.

Nous sommes de nature assez frileuse, quoi de mieux que de s’envelopper dans une laine moelleuse pour y passer l’hiver avec style ?

 Le cardigan Colhay’s figure comme un indispensable.

 
 
 

Howlin’ - Le pull Kelly Green “Shaggy Bear”, un indispensable de cet Hiver

Les Kelly Green de chez Howlin’

 
 

Note : Howlin’ ont accepté de nous envoyer le pull que Marcos porte dans cet article. Mathieu porte un cardigan Howlin’ acheté récemment.
Texte : Marcos E.
Photos : Thomas M.


Nous avions déjà écrit sur la marque Belge il y a plus d’un an et souhaitions présenter deux autres pièces de la nouvelle collection. Voici la première, le pull Kelly green baptisé Shaggy Bear.

 
 

notre vert favori : LE « Kelly Green »

MERCI est devenu l’un de nos multimarques préféré à Paris. L’un des rares endroits à proposer des doudounes Crescent Down Works. En s’y rendant avec Mathieu début octobre, nous avions découvert une sélection conséquente de vêtements en maille. Parmi elle, Howlin’.

Quel plaisir de retrouver cette marque sur laquelle nous avions écrit sur Les Indispensables ! Peu distribuée en France, MERCI propose une offre plutôt étoffée. Nous avons ainsi pu voir en vrai la ligne Shaggy Bear, des pulls Shaggy à la laine shetland locale fabriqués en Ecosse. La main de ces pulls est assez incroyable, douce, onctueuse, spongieuse et ne grattant pas.

Outre ce côté Shaggy, nous sommes conquis par le vert Kelly Green – notre nuance favorite de vert – qui est si lumineux !

 
 

Un véritable pull « shaggy »

Voilà quelques années que nous portons des pulls shetland de plusieurs marques et indirectement on peut les comparer entre eux. Ce modèle Shaggy Bear d’Howlin’ coche toutes les cases. La laine est superbement brossée lui conférant ce côté duveteux que nous affectionnons tant. De plus, la longueur du pull est bonne, là où d’autres marques – notamment Jamieson’s – préfèrent un pull (trop) long. Enfin, à notre goût.

Autre sujet de discorde, le col. Ici sa tenue est parfaite. Il serré bien et ne se détend pas au moindre mouvement. Je porte ici un XS, le pull m’enveloppe confortablement tout en flattant ma carrure – mais pas d’effet slim fit !

 
 

Enfin, d’un point de vue plus artistique et esthétique, j’affectionne particulièrement le logo « Shaggy Bear ». Le genre de détail que l’on ne trouve pas chez les marques fabricants !

Impossible également de ne pas penser aux « Shaggy Dog » de J.Press mais avec Howlin’ vous aurez non seulement l’effet shaggy, un coloris incroyable mais aussi un prix plus accessible à 225 €.

 
 

Toutes les caractéristiques du parfait pull shetland sont réunies : des manches marteau, un double brossage pour un effet shaggy garanti, une laine écossaise et surtout un prix doux pour un produit d’exception.

Un indispensable pour cet Hiver.

Où les trouver ? Par exemple ici (pour le pull) et ici (pour le cardigan).

 
 
 

N.E. BLAKE & Co. – Cricket jumper

NE-Blake

Pull Cricket

 
 

Note : nous avons demandé à N.E. Blake de nous envoyer le pull que vous allez découvrir dans cet article.

En 465 av J.-C., deux tyrans Siciliens - Gelon et Hiéron – exproprient et déportent les habitants de Syracuse. Pour se défendre, le peuple fit appel à trois grands orateurs pour soutenir leur cause : Empédocle d’Agrigente, Corax et Tisias. Le peuple triomphe, l’art de la rhétorique est né. Le philosophe romain Cicéron érigea cette technique en véritable art oratoire et déclare « l’éloquence comme la raison est la vertu de l’homme ». 

Dans son art oratoire, De Oratore, il accorde une importance particulière à la gestuelle, à l’éloquence et l’élégance du corps. La personnification de la rhétorique dans l’Histoire de l’art est celle d’une jeune femme, couronnée de fleurs, de perles ou de pierreries et toujours habillée en blanc. L’habit justement. Une pièce essentielle de ce puzzle : une personne mieux habillée qu’une autre a-t-elle un pouvoir de persuasion plus fort ? L‘art rhétorique semble répondre par la négative à cette interrogation. 

Mais d’autres questions peuvent être soulevées aujourd’hui. Dans le même ordre, peut-on porter des vêtements de travail lorsque nous n’y sommes pas ? Il nous semble tout à fait normal de porter une veste de travail le weekend. Peut-on porter des vêtements de sport lorsque nous n’en pratiquons pas ? La réponse ne peut qu’être positive. La preuve avec ce pull cricket que nous avons découvert chez la marque anglaise N.E.Blake & Co.

Décryptage. 


Une marque de cricket pour les joueurs de cricket

C’est en 1926 que Nicholas « Paddy » Padwick établie sa nouvelle marque « N.E.Blake&Co » à Minster Street à Reading, en Angleterre. Son but était d’offrir des vêtements de sport de la plus haute qualité. Paddy était un sacré sportif lui-même : golf, hockey, boxe ou encore cricket.

"Paddy" Padwick, neblake.com

Le business est florissant, même durant les bombardements de la Blitz Krieg, Paddy réussi à revenir à la boutique après son service militaire.À son décès, la marque est reprise par sa femme Anne. Lorsqu’elle décède à son tour en 2017, c’est son petit-fils Henry Lloyd-Hughes qui prend la suite et redynamise l’image de marque. Étant lui-même un jeune acteur à succès, son but était de rendre cette marque presque centenaire plus contemporaine. Le pari est réussi.

Lorsque Henry reprend la marque en 2019, il redécouvre l’abondance des archives de la marque et se dit qu’il en fallait ressusciter l’âme vintage. Il en sait quelque chose. A la fois amateur d’art sartorial et grand collectionneur de vêtements vintage des années 1940 et 1950, il a amassé une collection impressionnante, des « chambres remplies de vêtements vintage » dit-il ! Ce qui lui plaît le plus, est de voir par exemple un adolescent japonais porter sa marque mais aussi des joueurs de cricket eux-mêmes. Rendant ses vêtements portable sur et en dehors du terrain.


Tous les vêtements de la marque portent des noms de sportifs ayant pratiqué le cricket, à l’instar de la chemise « Peter May », le pantalon « Len Hutton » ou encore le « Jack Russell – bucket hat ». Chaque pièce proposée sur le site est l’incarnation des meilleurs détails de pièces vintage ayant existé.À l’image de la chemise de cricket en jersey « Peter May » au long col années 1950.


Un pull de cricket pour la ville, la campagne ou la pratique du sport

La versatilité du vêtement est un élément qui nous tient très à cœur chez Les Indispensables. Pouvoir porter des vêtements qui sont initialement destinées à un autre but est souvent captivant. Ce pull en est un parfait exemple. Il est tricoté en Angleterre, avec de la laine anglaise et adopte un motif à torsades avec un grand col « V » échancré caractéristique, à liseré bleu ciel.

Le pull est chaud, la laine est douce, l’allure est là.

Nous avons opté pour une taille « S », le pull est déjà assez confortable. Nous vous conseillons de prendre votre taille habituelle, mais pour toute question, la marque a un guide de taille sur leur site et surtout est très réactive sur Instagram.

Là où réside la spécificité de la marque en fait également sa force : elle est collabore avec les clubs de cricket – une personnalisation est possible pour ceux-ci – et propose des vêtements fonctionnels pouvant être portés par tous, tous les jours.

Si vous n’avez pas encore de pull cricket, vous savez où vous pouvez vous en procurer un, ou deux même.

Texte : Marcos E.
Photos : Thomas M.

 

McGeorge of Scotland

 

Vous avez sans doute déjà vu ces deux photos célébrissimes de pulls Aran. Sur la première, Steve Mcqueen lors du tournage du film The Thomas Crown Affair. Sur la seconde, Grace Kelly en 1950, dans la baie de Monaco.

De quelle marque s’agit-il ? McGeorge of Scotland ! En 100 ans, McGeorge s’est fait une bonne place sur le marché mondial et ce notamment parmi certains des acteurs et actrices les plus célèbres de l’histoire. On pense par exemple au film de Jean-Luc Goddard des années 1960, À bout de soufflé, où Jean Seberg porte un pull oversize McGeorge.


Histoire

En 1881, James McGeorge reprend Robert Scott and Sons, un petit atelier de tricot familial situé à Dumfries afin de créer sa propre marque. Le site Future Museum South-West of Scotland précise qu’à partir de 1885, “McGeorge se spécialise dans la production de gants sur des machines à tricoter conçues et développées dans leurs propres usines. Une nouvelle expansion a eu lieu à partir de 1888 lorsque les vastes usines de la rue St Michael sont devenues vacantes et que l'entreprise de McGeorge y a transféré ses opérations. En 1902, l'entreprise disposait également d’une partie des usines de Nithsdale, où de 700 à 800 travailleurs, pour la plupart des jeunes femmes, étaient employés. McGeorge exploitait également une usine de gants à Sanquhar et d'autres unités plus petites dans les campagnes autour de Dumfries.” 
Au fil des années McGeorge est devenue la plus grande entreprise de bonneterie à Dumfries. Elle y produit alors majoritairement des pulls en cachemire, en laine Shetland ainsi qu’en coton. Elle est également spécialisée dans les tricots intersia.
McGeorge travaille à la fois en marque blanche - pour des marques de Luxe telles que Lanvin, Burberrys, Sulka - mais aussi sous sa propre marque.

Pull en cachemire Sulka fabriqué par McGeorge Image tumblr.com

Pull en cachemire Sulka fabriqué par McGeorge
Image tumblr.com

Pull Lanvin par McGeorge Image tumblr.com

Pull Lanvin par McGeorge
Image tumblr.com

Motif intersia fait à la main - sous entendu hand-framed Image tumblr.com

Motif intersia fait à la main - sous entendu hand-framed
Image tumblr.com

Pull Burberrys par McGeorge Image tumblr.com

Pull Burberrys par McGeorge
Image tumblr.com

Plus tard, McGeorge a été rachetée par le groupe Dawson International qui possédait également d'autres marques écossaises historiques telles que Braemar, Pringle of Scotland, Todd & Duncan et Barrie Knitwear.
McGeorge a fermé ses portes dans les années 1990. Ce n’est que très récemment, en 2017, que Lorenzo Borre et Simone Castronvo relancent J&D McGeorge à Hawick avec le soutien du Scottish Borders Council et du Scottish Development International. 20 emplois qualifiés ont été créés.


PRODUCTION

Sans surprise, McGeorge of Scotland utilise principalement des Cotton Machines pour tricoter ses pulls. Comme expliqué dans notre article dédié à ces machines, les machines Straight Bar Frame ont été conservées dans un certain nombre d’ateliers haut-de-gamme du fait de leur tricotage tout en douceur et de leur bonne productivité.

Remaillage manuel Image McGeorge of Scotland

Remaillage manuel
Image McGeorge of Scotland

The Bentley-Cotton Image McGeorge of Scotland

The Bentley-Cotton
Image McGeorge of Scotland

COLLECTIONS & DISTRIBUTION

Les collections McGeorge ne sont pour le moment pas faciles à trouver. The Rake a proposé une sélection l’hiver dernier de pulls en cachemire - de chez Loro Piana - et en laine Shetland. Principalement à col rond.
Autre possibilité via le Oconnells Clothing. Ou sur Yoox.

100% Shetland wool Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool
Image oconnellsclothing.com

Pull motif Argyle - 100% Shetland wool Image oconnellsclothing.com

Pull motif Argyle - 100% Shetland wool
Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool
Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool
Image oconnellsclothing.com



Qu’est ce qu’un pull Guernesey ?

 
 
Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni. Capture écran - Google Maps - Do…

Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni.
Capture écran -
Google Maps - Données Cartographiques @2021 Google

Un pull Guernesey (ou Gansey, mais aussi “knit-frock” et “Polperro knitfrocks”) est un pull marin vraisemblablement* originaire de l'île de Guernesey, où il a été développé il y a plus de 400 ans.

L'industrie du tricot à Guernesey a commencé au début du 16e siècle, lorsque des licences ont été accordées à l'île de Guernesey par la Couronne Britannique pour importer de la laine d'Angleterre. A cette époque la majorité des tricots produits sont des sous-vêtements et plus particulièrement des collants. La reine Elizabeth I les portait brodées de soie, et l’histoire raconte que la reine Marie Stuart a insisté pour porter une paire de bas de Guernesey avant d’aller à son exécution. Si le pasteur William Lee invente la première machine à tricoter en 1589, celle-ci est uniquement conçue pour la production de bas. Le pull Guernesey étant une maille beaucoup plus grosse, il sera pendant longtemps tricotés à la main.

Le pull Guernesey gagnera en notoriété lorsque le célèbre amiral Nelson le recommanda à la Royal Navy. C’est ainsi qu’en 1857, les soldats de la garnison d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, reçurent des Guernseys dans le cadre de leur équipement d'hiver. Certains régiments de la Royal Navy utilisent encore ce type pull aujourd’hui.

Tricoté à la main en une seule pièce, le pull Guernsey est particulièrement adapté au travail des marins qui sont à la merci du vent et de la météo en général. Le pull Guernesey est une pièce très dense et lourde afin d’être non seulement chaude, mais aussi résistante à l'eau et au vent grâce à un tricotage très serré. C’est pour cette raison qu’il fût adopté par de nombreux pêcheurs et leurs familles. Les pulls étaient souvent tricotés par les épouses de ces pêcheurs même s’il n’était pas rare que les hommes tricotent également eux même des pulls. Jusqu’à 80 heures de travail pour tricoter un seul pull. Les modèles de tricot de ces pulls étaient transmis à travers les générations, de manière purement orale et non écrite. Traditionnellement, les Ganseys sont tricotés à partir de laine 5 fils dans une couleur marine profonde, teinte naturellement à partir d'indigo.

 
Photo de portrait d’un marin de Guernsey Image letricoteur.co

Photo de portrait d’un marin de Guernsey
Image letricoteur.co

 

La silhouette des pulls Guernesey est très particulière. Les épaules sont tombantes et le col légèrement montant présente une forme allongée à cause de ses goussets - cf. plus bas. De même, des goussets sont souvent ajoutés sous les bras pour une plus grande facilité de mouvement, très utile pour les marins qui doivent régulièrement lever les bras. Certains modèles de pull Gansey présentent également des fentes sur le bord côte inférieur afin de faciliter mouvements. Le pull se porte près du corps pour éviter que le marin ne s’accroche accidentellement aux différents outils de pêche pendant les longues sorties en mer.

Historiquement, on pourrait distinguer plusieurs catégories de pulls Guernesey selon leur usage : ceux prévu pour l’été, ceux adaptés à la période hivernale et ceux, plus excentriques, qui étaient exclusivement portés le dimanche et les jours fériés. Avant l’avènement des colorants synthétiques à la fin du XIXe siècle, le bleu était obtenu en utilisant l'indigo naturel, un extrait de plante importé d'Inde et que l’on connaît tous aujourd’hui grâce au denim. Les pulls d’été étaient quant à eux parfois gris pâle ou fauve. Le poids des pulls ganseys fabriqués variaient également selon la saison. En hiver les pulls étaient tricotés avec un cinq fil et l’été dans un fil, deux fils, trois fils, ou quatre fils.

Pour trouver plus de photos d'époque, on vous conseille de regarder le travail de Francis Meadow Sutcliffe. C’est un photographe anglais connu pour ses clichés pris à Whitby, en Angleterre, à la fin de l'ère victorienne et au début du 20e siècle.

Fait intéressant, les pulls Guernesey sont unisexes et le devant et le derrières sont identiques. Ils étaient tricotés à l'identique afin de pouvoir être inversés en cas d'usure excessive au niveau des coudes ou ailleurs. Certaines parties des pulls étaient même démaillées et réparées au besoin. Cela signifie aussi que la couleur indigo des pulls pouvait varier énormément à mesure que certaines parties vieillissaient et que d’autres étaient remplacées. 

Chaque pull Guernesey présente un motif qui raconte une histoire. Certains sont basés sur la météo, d’autres font écho aux formes faites par les vagues, la grêle les éclairs...ou encore à la pêche, aux cordes…Dans le Livre de Gladys Thompson,“Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans” on apprend même qu’il existe un motif «mariage lines» qui représente les hauts et les bas de la vie de couple.

Chaque motif était souvent propre à une famille de pêcheurs ou à un village de pêcheurs. Les initiales étaient aussi parfois ajoutées afin d'aider à identifier un corps récupéré du mer suite à la la perte d'un bateau, événement qui était assez fréquent.*

Livre de Gladys Thompson,“Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans” Image amazon.fr

Livre de Gladys Thompson,Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans”
Image amazon.fr

De nos jours les modèles les plus courants de pulls Guernesey sont : Whitby, Filey, Staithes, Channel Islands, Scarborough…Mais le plus simple et le plus connu est sans doute le Channel Island Guernsey. On le reconnaît grâce à ses deux colonnes en point mousse sur la poitrine, son col côtelé en forme de bateau, le point 2x2 qui ressemble à une corde au niveau des emmanchures, la présence de goussets, les bords côtes des poignets très longs et serrés pour éviter que l’eau ne pénètre et les manches légèrement plus courtes pour la même raison.

Pull Guernesey motif Channel Islands

Pull Guernesey motif Channel Islands

La flèche rose indique le sens de tricotage lorsque les pulls étaient tricotés à la main.
Concernant les flèches vertes :

  1. Ce qu’on appelle un gousset, une pièce (ici en maille) située aux aisselles qui facilite les mouvements

  2. Point mousse (garter Stitch)

  3. Fente sur le côté pour faciliter les mouvements

  4. Point mousse (garter Stitch)

  5. Côtes 2x2 qui représente les cordes des bateaux

  6. On ne le voit pas très bien sur cette photo, mais il y a un gousset similaire à celui présent sous les aisselles

 

Où trouver des pulls GUERNSEY ?

La tradition des pulls Guernesey se perpétue bien qu’ils soient à présent principalement tricotés via des machines. On recommande 3 marques :

  • Le Tricoteur Guernsey

  • Guernsey Woollens

  • Channel Jumper

Elles tricotent toutes les 3 leurs pulls sur l’île de Guernsey dans les règles de l’art.

Quelques exemples de pulls Guernsey modèle Channel Islands provenant de la marque Le Tricoteur.
On a volontairement mis un petit intrus dans les photos ci-dessous, saurez-vous le retrouver ?

100% laine peignée.

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Dernière suggestion, la marque Flamborough Marine propose des tricots Guernesey réalisés entièrement à la main. A partir de 400£.


*Comme expliqué dans cet article, les preuves ne sont pas établies, les pulls Ganseys pourraient initialement ne pas être originaires de Guernesey. Il en va de même sur l’ajout d’initiales afin d'aider à identifier un corps récupéré en mer suite à la la perte d'un bateau. Cela relève sans doute plus du mythe que de la réalité. Voir notamment les travaux de Siún Carden sur ce sujet.

 

Qu'est ce qu'un pull Norvégien ?

 
 

A vrai dire, il existe plusieurs types de pulls norvégiens. On pense aux pulls Eskimos, Mariusgenser, Fanatrøye, Lusekofte…mais le plus célèbre est sans aucun doute l'Islender qui présente des motifs de petites tailles répétés sur toute sa surface - tel un print all-over.
Ces motifs sont couramment en forme de X, un simple trait ou encore inspirés du pull “Lusekofte”, qui signifie “veste anti-poux ou anti-puces” en norvégien. Comme le précise la conservatrice en chef du Musée norvégien-américain de Vesterheim, Laurann Gilbertson :

“Les pulls Islander étaient produits en masse dans les îles Féroé (appartenant au Danemark) et exportés vers 1800. Ils étaient souvent tricotés et foulés pour être revendus par la suite - parfaits pour les pêcheurs, les trappeurs, les chasseurs et même les explorateurs polaires. Certains pulls Islander étaient fabriqués à partir de tissus tricotés préalablement à la machine.

Les deux premières entreprises norvégiennes à tricoter des pulls de ce style étaient Devold à Ålesund et Petersen & Dekke près de Bergen. Les tricoteurs à la main (NDLR : les tricoteurs individuels, qui travaillent à la maison) ont également créé des pulls avec de petits motifs simples. Ceux-ci s'appelaient sponsetrøyer et étaient réservés au travail - en mer ou sur terre.”

Pull Norvégien Devold Image devold.com

Pull Norvégien Devold
Image devold.com

Pull Norvégien Petersen & Dekke Image ebay.com

Pull Norvégien Petersen & Dekke
Image ebay.com

Pull Norvégien Devold - Made in Lituanie Image devold.com

Pull Norvégien Devold - Made in Lituanie
Image devold.com

Le pull Islender est vraiment devenu célèbre mondialement lorsque la marque LL Bean, fondée en 1912 dans le Maine aux Etats-Unis, a importé ce type de pull dans les années 1965. Il est facilement reconnaissable par son motif “triple Lusekofte”. Le pull était originellement fabriqué en Norvège en 80% laine, 20% rayonne. Par la suite, LL Bean a lancé la production de ce pull en Chine. Le début de ce qu’on appelle couramment la “mondialisation”. Fabriqués dans un mélange de coton, de laine et de nylon, ils n’ont pas reçu un bon accueil. LL Bean a donc arrêté sa production en 1999.
Depuis 2009, ils font fabriquer à nouveau ce pull mythique en Norvège, et cette fois-ci en 100% laine.

Le pull originel de chez LL Bean Image @fukukei1635

Le pull originel de chez LL Bean
Image
@fukukei1635

Les pulls norvégiens étaient considérés comme essentiels dans les années 1980  Image The Official Preppy Handbook

Les pulls norvégiens étaient considérés comme essentiels dans les années 1980
Image The Official Preppy Handbook

Pull LL Bean Fabriqué en Norvège Image llbean.ca

Pull LL Bean Fabriqué en Norvège
Image llbean.ca

Les pulls originel avaient tendance à gratter Capture écran reddit.com

Les pulls originels avaient tendance à gratter
Capture écran reddit.com

Version femme à col roulé  Image llbean.ca

Version femme à col roulé
Image llbean.ca

Où trouver des pulls norvégiens Islender ?

Pour un pull authentiquement norvégien vous pouvez regarder du côté de chez LL Bean Canada. La marque norvégienne Norlender propose également pull fait en Norvège, 100% laine et dans le mythique motif “triple Lusekofte”. Il s’agit du modèle Svalbard.
Autre possibilité chez Devold. Les pulls sont également en 100% laine. Le motif est cependant légèrement différent du “triple Lusekofte” - il n’y a qu’un “Lusekofte” - et les pulls ne sont plus fabriqués en Norvège mais en Lituanie. Si cela ne signifie pas que leurs pulls soient de moindre qualité, cela n’a probablement pas le même attrait ni la même authenticité.

 
 

Country of Origin - Pulls made in UK

 
 

Une histoire incoryable

Country of Origin* est une marque créée en 2014 par Alice Liptrot et Ben Taylor. Chose rare pour un nouvel acteur du marché, la marque possède son propre atelier de production. A ses débuts, les articles en tricot Country of Origin étaient uniquement tricotés sur des machines à tricoter manuelles (hand framed knitting machines) telle que notre Dubied. Les deux associés réalisaient les prototypes à domicile. Les collections étaient ensuite produites en Écosse par des tricoteurs (sur machines manuelles) avec une expertise de plus de 35 ans dans le métier, initialement formés par les entreprises de la ville de Hawick.
En parallèle, la boutique Country of Origin proposait des cours de tricotage, un service de personnalisation ainsi que la possibilité de réaliser ses propres bonnets.

En 2016, ils présentent pour la première fois leur collection à Paris. Le succès est là, la marque sera notamment distribuée au Japon.

L'afflux de commande devient cependant trop important pour le fabricant écossais. A l'automne 2016, les deux co-fondateurs décident donc d'acheter une machine à tricoter industrielle plus moderne (automatique et programmable). Un pari risqué, et ce d'autant plus qu'ils ne savaient pas précisément comment la faire fonctionner. Fort heureusement, Saïd Saleh, un vétéran dans l’industrie de tricot, leur vient en aide.

Aujourd’hui Country of Origin possède sa propre usine à Wigston, dans le Leicestershire. Elle est composée de 12 machines rectilignes Stoll ainsi que des remailleuses, machines à laver professionnelles, tables à repasser…en somme tout l’équipement nécessaire pour réaliser un pull de A à Z.

Le remaillage : une opération longue et hautement technique

Le remaillage : une opération longue et hautement technique

Les machines à tricoter rectilignes allemandes Stoll

Les machines à tricoter rectilignes allemandes Stoll

Pour en savoir plus sur l’histoire de Country of Origin, on conseille l’écoute du podcast Blamo! où Jeremy Kirkland interview Ben taylor. Une conversation intéressante où l’on apprend par exemple que Ben Taylor a initialement fait des études de cinéma et qu’à ce titre il a travaillé pour (une courte durée) Harvey Weintsein, qu’en matière de vêtements et de style il préfère l’hiver à l’été, et surtout c’est l’occasion d’écouter une longue discussion atour de l’univers de la maille et de ses enjeux.

 

COLLECTIONS

Côté design, les collections sont modernes, avec des touches de couleurs vives. La marque proposent également des pièces plus sobres.
Côté matières, la marque privilégie les matières naturelles. laine Mérinos ou d’agneau principalement.
Enfin coté montage, les pulls sont “hand-linked”, c’est à dire que chaque partie du pull est remaillé. Pas de coupé-cousu.

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Quelques pièces ci-dessous de la collaboration avec le Grand Magasin américain Bergdorf Goodman.

Bruce Pask

Bruce Pask

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DISTRIBUTION

La marque dispose de son propre e-commerce.
Vous pouvez également la retrouver chez quelques multimarques tels que Peggs And Son ou Bergdorf Goodman.



*Le nom reflète une certaine idée de la transparence de la production.

Toutes les photos proviennent de countryoforigin.co.uk.

 

Andersen-Andersen ⎜ Les meilleurs pulls du monde ?

Note : A notre demande, Andersen-Andersen ont accepté de nous envoyer les 3 pulls que vous aller découvrir dans cet article

andersen andersen

Andersen-Andersen

The world's best sailor sweaters

 

Texte : Marcos Eliades
Photos : Thomas M.

 

« La mer ne se vante pas d’être salée » dit un proverbe créole. Les choses évidentes de la vie ne se racontent pas mais se vivent, pourrait-on dire à la place.

En tant que citadin d’adoption mais insulaire de naissance, la mer occupe une place à part dans mon cœur. Un de mes plus lointains souvenirs d’enfance se déroule sur la plage de Polis, à Chypre, mon pays. Les eaux sont cristallines et le sable fin. Le soleil réchauffe les petits galets sporadiques de la plage qui s’étend sur une baie calme. Pour une fraîcheur estivale garantie, ma tenue de prédilection est un short de bain, un polo piqué Sunspel et une casquette en seersucker. Loin de moi l’idée de me couvrir plus, au risque d’une surchauffe corporelle.

La beauté de la mer réside dans le fait qu’elle n’est jamais identique selon l’endroit géographique où l’on se trouve. J’ai découvert les côtes normandes voilà plus de dix ans grâce à mon meilleur ami. Des côtes sauvages, majestueuses et apaisantes. Un tout autre décor de ma Méditerranée familière ! Au gré de ces balades côtières, j’ai aussi découvert le plaisir de porter des vêtements d’inspiration marine adaptés à cet environnement plus rude.

Un bon pull marin peut vite se transformer en vêtement réconfort. La marque danoise Andersen-Andersen navigue dans cette direction.

Décryptage.

andersen andersen
 
 

Une histoire marine

En 2009, Catherine Lundgren-Andersen et Peter Kjær-Andersen, couple dans la vie, décident de créer le « meilleur pull marin du monde ». Cette ambition prend racine après avoir trouvé un pull marin dans un magasin vintage au Danemark. La pièce était marquée par le temps, mais d’une beauté inégalable. Comme souvent le sont les vêtements vintage.

Le couple est conquis. Si la coupe de la pièce laisse à désirer, Catherine et Peter fondent Andersen Andersen dans la foulée et partent à la (re)conquête de ce pull marin mythique qui traverse les âges. Les authentiques pulls marins n’ont pas de face avant ou arrière et ce pour faciliter l’enfilage dans la nuit par les matelots. Ils sont en 100% laine. Une laine épaisse et rugueuse au tissage serré qui résiste à l’abrasion et à l’humidité. Des caractéristiques essentielles qui se retrouvent dans les pulls de la marque danoise.

La laine mérinos de ces pulls danois provient d’Uruguay et de Patagonie. Elle voyage ensuite jusqu’au Nord de l’Italie où les usines de filage, tricotage, teinture, ect. sont situés. Les pulls sont tous fully-fashioned, ce qui signifie que les pièces de tricots (le devant d’un pull, les manches, le dos) sont tricotés dans la forme et la dimension souhaitée via des diminutions/augmentations. Ce procédé évite de gaspiller de la matière et réduit le nombre d’opérations.

andersen andersen
 
 

Un pull pour chaque occasion

La beauté d’Andersen Andersen réside dans la pluralité de l’offre, et plus particulièrement dans le poids des pulls. Des pièces fines et légères côtoient celles plus épaisses et lourdes, plus adaptées à un hiver rude et humide.

Pour cette review, nous vous présentons trois pulls références de la marque danoise. Du plus fin au plus épais.

 
andersen andersen

SEAMAN TURTLENECK

Jauge 7
Point jersey
2 fils

Tricoté et remaillé en Italie
100% laine

andersen andersen

SAILOR TURTLENECK

Jauge 7
Côtes perlées
4 fils

Tricoté et remaillé en Italie
100% laine

andersen andersen

NAVY TURTLENECK

Jauge 5
Côtes anglaises
6 fils

Tricoté et remaillé en Italie
100% laine

 
 

Le premier pull est le « Seaman Turtleneck », un col roulé tricoté en jauge 7, 2 fils. Tricoté en point jersey, il s’agit du pull le plus fin de la sélection. Ce type de point est très souvent utilisé pour de la maille légère, que ce soit les t-shirts, les polos ou les pulls.
Si vous regardez attentivement la première photo, vous noterez le “bartak“ au niveau de l’emmanchure. Pour ceux qui font de la couture amateur, il s’agit en quelque sorte d’un point zigag que Andersen Andersen ajoute pour renforcer toutes les parties qui sont assemblées. Des parties qui sont bien entendu assemblées par remaillage maille à maille et non par une “simple” surjeteuse. D’un point de vue technique, le pull présente toutes les caractéristiques d’une maille haut-de-gamme.
D’un jaune rayonnant, le col roulé de ce modèle est souvent laissé déroulé car légèrement plus petit que ses grands frères. Inutile de le rappeler, la couleur jaune et ses variantes ne sont pas difficiles à porter, surtout en hiver. Elle relève parfois une tenue terne et procure doublement bonne mine et un joli teint.

 
andersen andersen
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Le deuxième pull a pour référence « Sailor Turtleneck ». Un pull marin à col roulé tricoté en jauge 7, 4 fils. Le pull est plus épais et lourd que le premier et convient parfaitement pour l’hiver. J’aime particulièrement l’aspect visuel des côtes perlées, ces mailles “arrondies” appelées aussi demi-côtes anglaises. Il est d’ailleurs facile de la différencier avec sa cousine, la côte anglaise : son envers est différent de son endroit, contrairement à celle-ci où l’endroit et l’envers sont identiques. Dans le jargon, on dit que ces deux formes de tricots sont à mailles chargées. Ils sont plus épais, plus lourd et plus stable que la côte 1x1.

Le pull est choisi ici dans un coloris écru du plus bel effet. Au risque de se répéter, le blanc et l’écru sont des couleurs absolument adaptées en Hiver. Nous les encourageons pleinement dans une tenue. À porter sous une down vest Sierra Designs de couleur Kelly Green, le reste suivra. Si vous êtes toujours frileux à vous essayer au pantalon cinq poches blanc/écru, regardez nos anciens articles (article Crockett & Jones, Village Paris). Convaincu ?

andersen andersen
 

Le troisième pull s’appelle le « Navy Turtleneck ». Dans un bleu marine profond, ce col roulé est tricoté en jauge 5 , 6 fils et en côtes anglaises. C’est le plus épais et lourd des trois pulls. Il se porte ainsi parfaitement seul sous un manteau, par exemple un pardessus Balmacaan en Harris Tweed de Beams+. Détail utile, les bords-côtes des poignets peuvent être déroulés en cas de grand froid. Ils laissent alors apparaitre un emplacement pour le pouce afin de former une mitaine. Niveau style et lorsqu’il ne fait pas trop froid, nous préférons plutôt roulotter les poignets et de les maintenir ainsi.

 
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Un pull à l’héritage scandinave

Des pièces en 100% laine mérinos tricotées en Italie et imaginées par les descendants des Vikings, comment ne pas succomber ?


andersen andersen
 
 

Pull Bosie Shaggy Dog ⎜Test et avis

 
 

Note : nous avons demandé à Bosie de nous envoyer le pull que vous allez découvrir dans cet article

Histoire et FABRICATION

Bosie est une marque écossaise spécialisée dans la maille. Mais c’est avant tout une histoire de famille, celle des Harley dont Mathieu a déjà parlé ici.
Pour ceux qui n’aurait pas lu l’article, Harley of Scotland a été lancé par le grand-père de la fondatrice de Bosie, Peter Harley en 1929. D’entreprise à tricoter des chaussettes pour pêcheurs de mer du Nord, elle est passée aux pulls Fair Isle et aux tricots Shetland. Au milieu des années 60, le fils de Peter Harley, Adam, reprend l’entreprise. Il a eu trois filles, dont la fondatrice de Bosie. Après des études de textile à Aberdeen en Ecosse, elle décide de lancer sa propre marque sous le nom de Bosie, un mot en dialecte Écossais (le Doric) qui cela signifie câlin.

Les pulls Bosie sont donc entièrement fabriqués en Écosse par l’atelier familiale de Harley of Scotland. Les fils utilisés proviennent également de la région, à quelques kilomètres de là.
Pour la petite histoire, la machine que Harley utilise pour brosser les Shaggy date des années 1940. Elle est encore équipée de chardons naturels, comme ce qui se faisait à l’époque. Bosie nous a confié que l’atelier a déjà essayé de les remplacer par des “brosses” métalliques mais le résultat ne fût pas satisfaisant.

 
Les chardons en question

Les chardons en question

 
Ce pull Bosie, en mélange cachemire/laine, est le pull Shaggy Dog le plus doux que l’on ait eu entre les mains
— LES INDISPENSABLES PARIS

Bosie Luxury Shetland 

Le pull en laine Shetland est très souvent porté par-dessus une chemise ou un t-shirt. La raison en est simple : sa laine rustique peut gratter.
Il existe une autre solution, celle qui consiste à le gratter pour le rendre plus doux. D’où l’intérêt d’avoir un pull Shaggy Dog, qui sera légèrement plus doux. Le grattage a néanmoins lieu sur l’extérieur du pull, ce n’est donc pas non plus une solution miracle.
Mais en rajoutant du cachemire, on obtient le pull Shaggy Dog le plus doux que l’on ait eu entre les mains.
C’est l’une des seules marques qui propose ce mélange. 12% Cachemire et 88% laine Shetland. Si vous cherchez sur leur site, cette gamme s’appelle Luxury Shetland.

Bosie est aussi la seule marque que l’on connaît à proposer un service de personnalisation du brossage. Quatre pour être précis :

  • Doucement brossé - Brossé une seule fois pour un effet subtil.

  • Shaggy - Le look Shaggy classique, brossé deux fois, le brossage est visible.

  • Extra Shaggy - Brossé trois fois. Le pull a un aspect très brossé.

  • Quad Shaggy - Brossé quatre fois, ce qui donne un effet extrêmement brossé à la limite d'un aspect feutré. Le pull est probablement légèrement plus rigide et a une couleur moins profonde.
    Ils ne brossent jamais plus de quatre fois. A réserver aux fans inconditionnels de pulls Shaggy Dog.

Nous avons opté pour un pull Extra Shaggy, c’est à dire brossé 3 fois. Et on a pas été déçu. Ce brossage donne beaucoup de volume au pull et renforce son aspect “barbe à papa”. Cela ajoute également, à notre sens, une certaine dose de confort. Le pull est plus doux au toucher.

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Au niveau de la coupe, les pulls Bosie taillent assez grand et sont relativement long. Idéal pour profiter d’un confort maximum.
Ceux qui préfèrent une coupe plus près du corps, on recommande de prendre une ou deux tailles en dessous.

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Questions finitions, le pull est tricoté en intégral - sans coutures - et est fini à la main. Le résultat est très beau. Lorsque vous retournez le pull, vous ne distinguez aucunes coutures. L’autre avantage de cette technique réside dans le confort. Là où un assemblage des différentes parties du pull avec des coutures surjetées - comme cela peut se faire pour un sweatshirt - peut “bloquer” l’élasticité naturelle de la maille, l’assemblage sans coutures, maille à maille, garantie une élasticité sans pareille.

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COLLECTIONS

Bosie ce n’est pas uniquement des pulls Shaggy Dog. La marque propose, par exemple, des pulls en cachemire. C’est même une exclusivité Bosie, Harley ne les tricotent pour personne d’autre.

Les coloris disponibles changent chaque saison. La saison précédente nous aimions beaucoup ce rose corail et ce bleu ciel disponibles en Luxury Shetland.
D’autres coloris devraient être disponibles d’ici peu de temps.

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Bosie propose également d’autres matières, comme le Geelong ou encore la laine Donegal. Le tout, toujours 100% made in Scotland

Très très beau bleu cobalt

Très très beau bleu cobalt

Laine Donegal - reconnaissable grâce à ses fils mouchetés

Laine Donegal - reconnaissable grâce à ses fils mouchetés

ENVOIS EN FRANCE

Avec le Brexit, vous vous demandez sans doute si vous allez devoir payer des taxes en achetant sur le site de Bosie. Nous avons vérifié sur les sites gouvernementaux et confirmé avec la marque : il en ressort - à l’heure actuelle - que si votre achat ne dépasse pas 135£ hors frais de transport et d’assurance, vous ne paierez pas de taxes.

Si vous vous voulez acheter plusieurs pulls, n’hésitez pas à contacter le service client, ils trouveront une solution. (des envois multiples, mais un seul frais de port à payer pour vous)

 

Howlin' - Une marque créative de pulls haut-de-gamme

 

Note : A notre demande, Howlin’ ont accepté de nous envoyer les 2 pulls que vous allez découvrir dans cet article.

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Howlin' by Morrison

Une marque créative spécialisée dans la maille

Texte : Marcos Eliades
Photos : Thomas M.

 

Qui n’a jamais senti à plein poumons un pull écossais en laine vierge non traitée ? Si vous n’avez jamais eu l’occasion de le faire, faites-le au plus vite. Les narines reniflent l’ensemble d’un troupeau de moutons : l’odeur est caractéristique. Pour certains, déplaisante, pour d’autres non. Je fais partie de la seconde catégorie. Ce parfum me fait voyager dans les lointaines contrées écossaises, une odeur presque rassurante. Alors quand les deux frères Belges Jan & Patrick Olyslager fondent leur marque de pulls en 2008, ils font un pied de nez aux conventions en baptisant leur marque Howlin’, comprenez « qui sent mauvais » en argot écossais. Un véritable tour de force ! 

Voici deux pulls de leur collection à motifs caractéristiques. 

Décryptage. 

 

Une histoire de localité

Howlin' est une marque belge spécialisée dans la maille depuis 40 ans. Elle est à la fois créative et respectueuse des savoir-faire. C’est finalement ce qu’on aime chez Howlin', cette association entre la modernité et la tradition. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que leurs pulls en laine Shetland sont toujours tricotés en Ecosse et en Irlande. La raison en est simple : ces deux pays sont le berceau historique de ce type de maille. Ils disposent d’un savoir-faire reconnu en la matière. Pourquoi aller ailleurs ?
Les t-shirts et les sweatshirts sont quant à eux fabriqués en Belgique. Lorsque c’est possible, le jersey est même directement tricoté dans la région. Le ton est donné : Howlin’ aime le local et le responsable. Dans un monde globalisé où tout va si vite et se brûle, la marque prend le pari de la lenteur pour favoriser la qualité. 

Question distribution le marque est très bien représentée dans le monde. Une centaine de points de ventes ! 

Deux pulls caractéristiques

Le premier pull est un Shetland sweater confectionné en laine écossaise à 100%. La pièce est entièrement tricotée et finie à la main en Ecosse. Et comme tous ces homologues haut-de-gamme tricotés en Écosse, le pull est seamless. Autrement dit, il n’y a pas de coutures, toutes les parties sont reliées ensemble maille à maille.
Le pull a un fit légèrement oversize, idéal pour mettre une chemise en dessous ou un t-shirt épais. Il est également brossé, ce qui lui confère ce côté shaggy

Le motif du pull est caractéristique des îles Shetland. L’histoire raconte qu’il permettait aux matelots d’être vus de loin par leur compagnes, lorsqu’ils rentraient d’un long séjour en mer.* Howlin’ fait revivre cet héritage et propose un pull complètement adapté à la vie citadine ou bucolique. Un pull à tout faire, en somme. 

Le coloris biscuit mélangeant des pointes de blancs et de marrons rend le pull à la fois sobre et percutant. Il se marie parfaitement avec un jeans brut. L’avantage d’une pièce sobre est qu’elle permet une association de couleurs plus vastes et étendues. N’hésitez pas par exemple à porter de belles chaussettes colorées aux pieds !

Le pull ici est une taille M pour un effet oversize voulu. 

 
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howlin
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Le deuxième pull est caractéristique des cable-knit écossais. Ces pulls à torsades qui inondent le marché du vêtement depuis quelques années, pour notre plus grand plaisir. Il n’y a pas un pull à torsades qui se ressemble : historiquement les motifs étaient choisis par les femmes des marins et permettaient aux matelots d’emporter un souvenir familiale lors de leurs voyages. Aussi, chaque dessin permettait de distinguer les marins. Aujourd’hui nous dirions « signe distinctif ». 

Le pull est d’un beau coloris écru. Nous l’avions déjà dit précédemment, la couleur écru est fantastique en hiver. Elle se marie facilement avec tout et permet réellement d’illuminer une tenue en lui donnant de l’allure. 

Le fit est généreux. Sans doute aurait-il fallu que j’opte pour un S au lieu dans M, l’épaisseur de la laine accentuant le côté oversize – qui n’est finalement pas déplaisant du tout à l’œil comme au porté. La maille est épaisse et lourde, à l’inverse du premier pull qui compte une texture spongieuse et légère. 

Le pull présente les même caractéristiques que son voisin : tricoté en 100 % laine écossaise. L’odeur dont nous parlions en préambule est très subtilement présente, pas de doute : ce pull est authentique. 

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Des pulls authentiques

Les pulls tiennent chaud, grâce à eux, vous passerez un hiver douillet avec de l’allure. Quelle belle marque et surtout quels beaux designs ! Nous vous encourageons grandement à faire un tour sur l’eshop de la marque qui propose des pièces aux motifs caractéristiques écossais et irlandais. Howlin’ est une marque qui a du flair, un flair authentique. 

*Une histoire qui relève plus du mythe qu’autre chose, voir notamment les travaux de Siún Carden sur ce sujet.

 
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Hawick - Haut lieu de la maille écossaise

 

Au milieu des années 1870, on dénombrais plus 250 usines de traitement de la laine en Écosse. C'est à cette période que l'histoire de la bonneterie à Hawick à commencé à prospérer. Elle a cependant démarré un siècle plus tôt, en 1771, lorsque Bailie John Hardie installe la première machine à tricoter à Hawick. Avantage considérable, elle tricote jusqu'à dix fois plus vite qu'un tricoteur reproduisant le même travail manuellement. Une invention qui avait à cette époque à peine changé par rapport à la première machine du pasteur du Nottinghamshire, William Lee, datant de 1589. Pour la petite histoire, il aurait inventé cette machine pour aider sa femme lorsqu’elle était étudiante. Comme beaucoup de jeunes filles pauvres, elle devait tricoter des bas pour gagner sa vie. A cette époque le bas tricoté était considéré comme un article de luxe. Les bas en tissus, beaucoup moins confortables, étaient plus courants.

Cent ans après l’arrivée de cette première machine à Hawick, plus de la moitié des articles écossais en maille y étaient produits. Aussi, la ville a vu naître les plus belles entreprises de maille du Royaume-Uni : Pringles en 1815, Lyle & Scott en 1874, Barrie en 1903, Peter Scott, Johnstons of Elgin…

Usine Pringle de Hawick dans les années 50 Image pringlescotland

Usine Pringle de Hawick dans les années 50
Image pringlescotland

Usine Pringle de Hawick dans les années 50 Image pringlescotland

Usine Pringle de Hawick dans les années 50
Image pringlescotland


Tout comme son invention originelle, la gamme produite ne concerne à ses débuts que des bas. Mais au milieu du XIXe siècle, les industriels élargissent leurs gammes pour y inclure des articles tels que des maillots de corps et des caleçons. Et si par le passé la majorité des tricoteurs travaillaient à la maison, la construction de grands ateliers équipés de machines plus modernes, plus grandes a encore permit d'amélioré le rendement de production.
Par la suite, avec la concurrence internationale, l'accent a été mis sur la qualité. L’importation de matières premières plus fines comme le cachemire a également augmenté et la production a évolué : elle est passée des sous-vêtements aux pulls, cardigans et autres grosses pièces. C'est d’ailleurs à Hawick que sera développé le concept de «twin-set» dans les années 30 par Otto Weisz, designer en chef de Pringle.

À ce jour, Hawick est toujours reconnue pour ses tricots de luxe.
Nos entreprises préférées sont sans doute :

Mais on oublie pas également Hawico, Maison de Cheviot, Teviotdale Mills ou encore Hawick Knitwear qui possédait probablement l'une des plus grande usine de maille du Royaume-Uni en terme de production.

 

Pulls Shaggy Dog - J.Press

 
 

HISTOIRE

J. Press est une marque pour homme fondée en 1902 sur le campus de l'Université de Yale par Jacobi Press, jeune immigré juif Letton arrivé aux Etats-Unis en 1896. Après avoir rejoint initialement son oncle tailleur dans le Connecticut, il rachète Goldbaum & Press, un atelier de couture, et fonde J.Press. Des magasins seront rapidement ouverts à New-York et sur les principaux campus des universités américaines de la Ivy League.
Jacobi Press aura deux fils, Irving et Paul. Ils travailleront tous deux chez J.Press, le premier en tant que styliste/directeur créatif et le second comme directeur financier. En 1974, la famille Press vend les droits de licence de J. Press pour le marché japonais à Kashiyama, ce qui en fait la première marque américaine à obtenir une licence au Japon. J.Press sera finalement revendue à Onward Kashiyama en 1986. Au moment de la vente, Irving et Paul ont tous les deux déjà plus de 70 ans.
Pour la petite histoire, J.Press a été parmi les premiers à importer des manteaux Burberry à partir de la fin des années 1920, des chapeaux fabriqués par Locke d'Angleterre, des parkas Barbour et même des vestes Brioni au début des années 60. Il s'agissait de costumes faits en Italie mais coupés selon les directives de J. Press.

J.Press est, avec Brooks Brother, probablement la plus belle représentante du style preppy américain. C’est aussi J.Press, qui, à la fin des années 1950 dépose et popularise* le Shaggy Dog, un pull à col rond en laine Shetland légèrement brossé sur l’extérieur. D’où la mention “REAL SHETLAND SWEATERS” sur les publicités de l’époque. Une référence à l’utilisation exclusive de laine Shetland.
Restituons le contexte de cette création. La guerre est finie, l’économie mondiale repart, les fabricants de tricots cherchent de nouveaux marchés. Dans le même temps, J.Press veut concurrencer le célèbre pull Shetland de Brooks Brothers. C’est à ce moment que, Irving Press a l’idée de brosser les pulls Shetland jusqu’à un certain point ; jusqu’à ce qu’ils ressemblent et procurent la sensation d’un “shaggy dog”, autrement dit un chien muni d’un pelage fourni, de poils hérissés. L’expression sera reprise et déposée. Le pull est toujours fabriqué à la main (via des machines manuelles) en Écosse dans un petit atelier familial.

Ah sure now, brush’em until she feels like a Shaggy Dog
— Le tricoteur de chez Drumohr dans les années 1950
 
Moins de 15$ à l’époque pour acquérir un pull J.Press Shaggy Dog  Image jpressonline.com

Moins de 15$ à l’époque pour acquérir un pull J.Press Shaggy Dog - à comparer au coût de la vie à cette date
Image jpressonline.com

Pulls hand-frame knitted i.e tricotés sur des machines manuelles telle que la Dubied que nous possédons Image jpressonline.com

Pulls hand-frame knitted i.e tricotés sur des machines manuelles telle que la Dubied que nous possédons
Image jpressonline.com

 

*Le pull Shaggy Dog sera porté par bon nombre de Stars comme Gary Grant ou JFK.

SUR LA QUESTION DE SA PRODUCTION

Une question passionne les internautes depuis plus de 10 ans : quel atelier fabrique les pulls Shaggy Dog de J.Press ?
Au-delà de la curiosité, cette question cache sans doute l’idée d’acheter le même pull mais moins cher, sous une autre marque produite par le même atelier. Pas sûr de s’y retrouver en terme de créativité, de coupe, du choix des fils, des couleurs ou des finitions.
Ce qu’on peut dire par contre, c’est qu’historiquement les pulls Shaggy Dog ont été conçus et produits en partenariat avec Drumohr, un atelier de maille écossais établi par la famille Robertson en 1770 qui est devenu au fil des ans l’une des références mondiales dans le tricot. La marque Drumohr existe toujours mais l’atelier de production est à présent situé en Italie.
Les pulls Shaggy Dog de chez J.Press sont quant à eux toujours produits en Écosse avec de la laine Shetland, vraisemblablement tricotés par Laurence Odie Knitwear dont a déjà parlé ici. C’est également l’un des quelques ateliers écossais qui tricote encore sur des machines manuelles.

Richard E.Press, ancien CEO de J.Press et FR Tripler, est aussi le fils de Paul Press. Capture écran Twitter 2013 - Décembre 2020

Richard E.Press, ancien CEO de J.Press et FR Tripler, est aussi le fils de Paul Press.
Capture écran Twitter 2013 - Décembre 2020

Capture écran Forum Borasification - Décembre 2020

Capture écran Forum Borasification - Décembre 2020

Pulls J.Press des années 60 - On notera la mention Made in Scotland by Druhmor Image Pinterest - Source indéterminée

Pulls J.Press des années 60 - On notera la mention Made in Scotland by Druhmor
Image Pinterest - Source indéterminée


Mise à jour Avril 2021 : Un de nos lecteurs nous a indiqué via Instagram que les pulls Shetland Woollen Co. et J.Press portaient la même étiquette “LOKL Made in Shetland SCOTLAND”.
LOKL fait - à n’en pas douter - référence à Laurence Odie Knitwear Ltd.

Les deux pulls présentent la même construction et un brossage similaire.

Pull Shetland Woollen Co à gauche et J.Press à droite  Image @valentin__hbt

Pull Shetland Woollen Co à gauche et J.Press à droite
Image @valentin__hbt

Pull Shetland Woollen Co en haut (beige) et J.Press en bas (gris anthracite) Image @valentin__hbt

Pull Shetland Woollen Co en haut (beige) et J.Press en bas (gris anthracite)
Image @valentin__hbt

Mise à jour janvier 2022
Sur cette photo prise en 2019 lors d’une visite de l’atelier Laurence Odie Knitwear par un photographe, on voit les étiquettes avec lequel Laurence Odie travaille ou a travaillé. Vous reconnaîtrez immédiatement le label J.Press Shaggy Dog sur la droite de l’image. On reconnaît par ailleurs également A.P.C, Bonpoint, Shetland Woollen Co., Boggi, Burberry’s, United Arrows, Holland & Holland, Aspesi, Bergdorf Goodman, Marcel Lassance ou encore Inverallan.

 

COLLECTION 2020

J.Press est sans doute la marque qui propose le plus de couleurs différentes pour ses Shaggy Dog. En 1959, au début de son lancement, le pull Shaggy Dog était disponible en 8 couleurs. Soixante ans après, c’est plus de 30 couleurs - on a compté - qui sont en ligne sur le site jpressonline.com. Des noms de coloris qui donneraient presque envie de les manger.

  • Bubble Gum Pink

  • Kelly Green

  • Chocolate Brown

  • Purple

A ses débuts le coloris Ivory faisait parti des meilleurs ventes - appelé Light Natural, il représentait jusqu’à 60% des ventes.

A noter également que les pulls sont disponibles en 2 coupes selon le modèle : Classic fit et Trim fit.
Pour finir, les pulls sont tricotés dans une laine Shetland 2 ply (2 fils).

Où les trouver en Europe ?

La marque est relativement peu distribuée en Europe.
Vous pouvez cependant regarder du côté de chez Nitty Gritty Store ou Mr Porter.

Montage de manche “set-in” Image nittygrittystore.com

Montage de manche “set-in”
Image nittygrittystore.com

Image nittygrittystore.com

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Image nittygrittystore.com

Image nittygrittystore.com

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Ci-dessous une sélection de pulls vendus sur le site officiel de la marque.
Des frais de douane peuvent cependant s’appliquer si vous achetez depuis l’Europe.

Image jpressonline.com

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Un Cardigan Cowichan c'est quoi ?

 
 

A l’image des pulls Aran et Fair Isle, les pulls Cowichan, bien que relativement méconnus en Europe, ont une longue histoire parmi les pulls tricotés à la main.

Comment reconnaître un Cardigan Cowichan ?

Le tricot Cowichan est une forme de tricot caractéristique des Cowichans, un peuple salish de la côte vivant en Colombie-Britannique au Canada. Les cardigans Cowichan sont souvent reconnaissables grâce à leurs motifs d’animaux typiques du Canada, l’aigle, le renne, l’ours ou via des formes géométriques répétées à la taille et aux épaules. L’autre signe distinctif concerne le col châle.
Tous les pulls Cowichan sont tricotés en une seule pièce tubulaire à la main à partir d’un fil filé manuellement. Les mailles sont grosses et épaisses.

Un chandail Cowichan dure pendant des années s'il est correctement entretenu. Les huiles naturelles de la laine (Lanoline) ne sont pas enlevées pour que le tricot puisse conserver des propriétés de résistance à l’eau. Traditionnellement, les fibres utilisées ne sont également pas teintes, les seules couleurs utilisées sont celles de la laine que l’on retrouve à l’état naturel : blanche, grise, brune ou noire.

[…] le tricot Cowichan se distingue parce qu’il combine le tissage traditionnel des Salish de la côte et les techniques de tricot européennes. La spécialiste en textiles Priscilla Gibson-Roberts affirme que les femmes et les filles Salish, lorsqu’on leur a enseigné le tricot, n’étaient pas impressionnées par les motifs européens. Elles auraient donc intégré les motifs traditionnels de leur région à leur ouvrage. Certains motifs bicolores tissés dans les couvertures traditionnelles se retrouvent encore aujourd’hui dans les vêtements cowichan.

Regan Shrumm, thecanadianencyclopedia.ca, 22 octobre 2018

Authenticité

Dans les années 70 les tribus Cowichan créent une étiquette « Genuine Cowichan » pour authentifier leurs produits face à la croissance de tricots Cowichan fabriqués sur machines à partir de fibres non naturelles.

Où trouver des cardigan Cowichan ?

Une marque canadienne est connue mondialement pour ses cardigans Cowichan : Kanata. Fondée en 1979, leurs pulls en laine sont toujours fabriqués à la main au Canada.

Autre marque reconnue : Canadian Sweater.

Cardigan Kanata tricoté à la main, laine 6 fils Image nomanwalksalone.com

Cardigan Kanata tricoté à la main, laine 6 fils
Image nomanwalksalone.com

Motif Cowichan Image nomanwalksalone.com

Motif Cowichan
Image nomanwalksalone.com

Fermeture éclair Talon et col châle Image nomanwalksalone.com

Fermeture éclair Talon et col châle
Image nomanwalksalone.com

Entièrement tricoté à la main en Colombie-Britannique, Canada Image nomanwalksalone.com

Entièrement tricoté à la main en Colombie-Britannique, Canada
Image nomanwalksalone.com

 

COOHEM - Marque en propre de l’usine de tricotage Yonetomi Seni Co.

 
 

Yonetomi Seni Co., Ltd. est une usine de tricot fondée par la famille Oe en 1952 au Japon dans la ville de Yamanobe - située dans la partie sud-est de la préfecture de Yamagata réputée pour la son expertise dans la maille. «Yonetomi» est dérivé de «Yonezawaya Tomizo», un nom de marchands transmis depuis de nombreuses générations. La maison Yonezawaya Tomizo était engagée dans la vente extensive de soie brute au cours des derniers jours de la période Edo, il y a environ 150-160 ans, et elle est devenue plus tard un grossiste de coton Yamanobe.
Yonetomi a acquis une certaine renommée grâce à leurs articles en “tweed tricotés”. L’usine collabore avec de très belles marques Japonaises tel que Snow Peak ou Beams.

PRODUCTION

Yonetomi est spécialisée dans les tricots grosse jauge. Sur les 43 machines à tricoter rectilignes automatiques que possède l’entreprise, neuf sont des machines à tricoter jauge 3 et onze des machines à tricoter jauge 5. Yonetomi est aussi connue pour utiliser la technique dite “kōhen” qui consiste à tricoter ensemble une variété de matériaux différents pour créer des “tweed tricotés” uniques. Composé de boucles simples, le tweed en tricot a un toucher doux et léger qui conserve également son élasticité.
Si le fil n’est pas créé en interne, il n’est pas rare que Yonetomi participe à sa création - pour établir son design - avec ses différents filateurs partenaires. Hormis le fil, toutes les étapes de production sont réalisées en interne : production de la maille, patronage, coupe, remaillage, montage, repassage, lavage…

Image yonetomi.co.jp

Image yonetomi.co.jp

Le fondateur de Yonetomi, Ryoichi Oe, a dit un jour: «Qu’est-ce que la maille ? C’est ce que nous devrions nous demander. »
Taeko Sato, mécanicienne depuis 15ans chez Yonetomi Image yonetomi.co.jp

Taeko Sato, mécanicienne depuis 15ans chez Yonetomi
Image yonetomi.co.jp

Zoom sur la fonture d’une machine à tricoter rectiligne Image yonetomi.co.jp

Zoom sur la fonture d’une machine à tricoter rectiligne
Image yonetomi.co.jp

Tsuneo Suzuki, directeur du développement produit Image yonetomi.co.jp

Tsuneo Suzuki, directeur du développement produit
Image yonetomi.co.jp

Les fils fantaisie de Yonetomi qui sont utilisés dans leurs “tweed tricotés” Image yonetomi.co.jp

Les fils fantaisie de Yonetomi qui sont utilisés dans leurs “tweed tricotés”
Image yonetomi.co.jp


COLLECTIONS


COOHEM est la marque en propre de Yonetomi Seni depuis 2010. Le nom est dérivé de “kōhen”, la technique qui consiste à tricoter ensemble une variété de matériaux différents afin de des “tweed tricotés” uniques. Comme expliqué par son PDG, Mr Ken Oe, dans une interview pour rakutenfashionweektokyo.com, Yonetomi met un point d’honneur à développer de nouvelles techniques, des nouveaux designs pour COOHEM. Il s’agit d’éviter de reprendre le travail développé pour les autres marques. Un travail qui demande du temps et de l’argent mais qui est nécessaire pour différencier la production COOHEM sur le marché.

Par rapport à l’Europe où bon nombre des maisons célèbres sont des marques en propre d’usines, au Japon, la distance entre les clients finaux et les personnes qui produisent dans les usines est grande.
— Ken Oe, PDG de COOHEM, Interview rakutenfashionweektokyo.com, 2016

Sans surprise les collections de COOHEM sont majoritairement composées d’articles en maille. Elles sont vendues via le site en propre de la marque mais aussi via des revendeurs tel que Strasburgo ou Farfetch.
A noter que COOHEM était présente en 2019 sur le salon Tranoï, la marque sera donc vraisemblablement mieux distribuée en Europe dans les années qui viennent.

Manteau en Tweed tricoté Corps : 76% polyester, 24% coton  Doublure poches : 100% coton Image coohem.jp

Manteau en Tweed tricoté
Corps : 76% polyester, 24% coton
Doublure poches : 100% coton
Image coohem.jp

Manteau en Tweed tricoté Corps : 76% polyester, 24% coton  Doublure poches : 100% coton Image coohem.jp

Manteau en Tweed tricoté
Corps : 76% polyester, 24% coton
Doublure poches : 100% coton
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Pantalon en velours avec un insert en maille Corps : 98% coton, 2% polyuréthane  Partie tricotée : 67% coton, 21% rayonne, 12% nylon  Doublure poches : 100% coton Image coohem.jp

Pantalon en velours avec un insert en maille
Corps : 98% coton, 2% polyuréthane
Partie tricotée : 67% coton, 21% rayonne, 12% nylon
Doublure poches : 100% coton
Image coohem.jp

Pull en Mohair Mohair 38%, Nylon 28%, Laine 15%, Polyester 11% Acrylique 4% Coton 4% Image coohem.jp

Pull en Mohair
Mohair 38%, Nylon 28%, Laine 15%, Polyester 11% Acrylique 4% Coton 4%
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Zoom sur la bande tricotée Image coohem.jp

Zoom sur la bande tricotée
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Pantalon en velours avec un insert en maille Corps : 98% coton, 2% polyuréthane  Partie tricotée : 67% coton, 21% rayonne, 12% nylon  Doublure poches : 100% coton Image coohem.jp

Pantalon en velours avec un insert en maille
Corps : 98% coton, 2% polyuréthane
Partie tricotée : 67% coton, 21% rayonne, 12% nylon
Doublure poches : 100% coton
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Pull à capuche en cachemire Image coohem.jp

Pull à capuche en cachemire
Image coohem.jp

Pull à capuche en cachemire Image coohem.jp

Pull à capuche en cachemire
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Chemise en maille 100% cachemire - Détail matière Image coohem.jp

Chemise en maille 100% cachemire - Détail matière
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Pull classique 100% cachemire Image coohem.jp

Pull classique 100% cachemire
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Chemise en maille 100% cachemire Image coohem.jp

Chemise en maille 100% cachemire
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Pantalon en maille, laine bouillie  Corps : 88% laine, 12% polyester  Doublure poches : 100% coton Image coohem.jp

Pantalon en maille, laine bouillie
Corps : 88% laine, 12% polyester
Doublure poches : 100% coton
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Pantalon en maille, laine bouillie  Corps : 88% laine, 12% polyester  Doublure poches : 100% coton Image coohem.jp

Pantalon en maille, laine bouillie
Corps : 88% laine, 12% polyester
Doublure poches : 100% coton
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Veste en maille, laine bouillie  Corps: 88% laine, 12% polyester  Doublure poches : 100% coton Image coohem.jp

Veste en maille, laine bouillie
Corps: 88% laine, 12% polyester
Doublure poches : 100% coton
Image coohem.jp

Veste en maille, laine bouillie  Corps: 88% laine, 12% polyester  Doublure poches : 100% coton Image coohem.jp

Veste en maille, laine bouillie
Corps: 88% laine, 12% polyester
Doublure poches : 100% coton
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Blazer en tweed tricoté 100% Polyester Image coohem.jp

Blazer en tweed tricoté
100% Polyester
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Blazer en tweed tricoté 100% Polyester Image coohem.jp

Blazer en tweed tricoté
100% Polyester
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Pull Shetland 83% laine, 17% polyester Image coohem.jp

Pull Shetland
83% laine, 17% polyester
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Pull Shetland 83% laine, 17% polyester Image coohem.jp

Pull Shetland
83% laine, 17% polyester
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Sweatshirt à capuche, laine brossée 78% laine, 22% polyester Image coohem.jp

Sweatshirt à capuche, laine brossée
78% laine, 22% polyester
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Babouche - Tige en Tweed tricoté Image coohem.jp

Babouche - Tige en Tweed tricoté
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Sweatshirt à capuche, laine brossée 78% laine, 22% polyester Image coohem.jp

Sweatshirt à capuche, laine brossée
78% laine, 22% polyester
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Porte-monnaie | Tige en Tweed tricoté Image coohem.jp

Porte-monnaie | Tige en Tweed tricoté
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