McGeorge of Scotland

 

Vous avez sans doute déjà vu ces deux photos célébrissimes de pulls Aran. Sur la première, Steve Mcqueen lors du tournage du film The Thomas Crown Affair. Sur la seconde, Grace Kelly en 1950, dans la baie de Monaco.

De quelle marque s’agit-il ? McGeorge of Scotland ! En 100 ans, McGeorge s’est fait une bonne place sur le marché mondial et ce notamment parmi certains des acteurs et actrices les plus célèbres de l’histoire. On pense par exemple au film de Jean-Luc Goddard des années 1960, À bout de soufflé, où Jean Seberg porte un pull oversize McGeorge.


Histoire

En 1881, James McGeorge reprend Robert Scott and Sons, un petit atelier de tricot familial situé à Dumfries afin de créer sa propre marque. Le site Future Museum South-West of Scotland précise qu’à partir de 1885, “McGeorge se spécialise dans la production de gants sur des machines à tricoter conçues et développées dans leurs propres usines. Une nouvelle expansion a eu lieu à partir de 1888 lorsque les vastes usines de la rue St Michael sont devenues vacantes et que l'entreprise de McGeorge y a transféré ses opérations. En 1902, l'entreprise disposait également d’une partie des usines de Nithsdale, où de 700 à 800 travailleurs, pour la plupart des jeunes femmes, étaient employés. McGeorge exploitait également une usine de gants à Sanquhar et d'autres unités plus petites dans les campagnes autour de Dumfries.” 
Au fil des années McGeorge est devenue la plus grande entreprise de bonneterie à Dumfries. Elle y produit alors majoritairement des pulls en cachemire, en laine Shetland ainsi qu’en coton. Elle est également spécialisée dans les tricots intersia.
McGeorge travaille à la fois en marque blanche - pour des marques de Luxe telles que Lanvin, Burberrys, Sulka - mais aussi sous sa propre marque.

Pull en cachemire Sulka fabriqué par McGeorge Image tumblr.com

Pull en cachemire Sulka fabriqué par McGeorge
Image tumblr.com

Pull Lanvin par McGeorge Image tumblr.com

Pull Lanvin par McGeorge
Image tumblr.com

Motif intersia fait à la main - sous entendu hand-framed Image tumblr.com

Motif intersia fait à la main - sous entendu hand-framed
Image tumblr.com

Pull Burberrys par McGeorge Image tumblr.com

Pull Burberrys par McGeorge
Image tumblr.com

Plus tard, McGeorge a été rachetée par le groupe Dawson International qui possédait également d'autres marques écossaises historiques telles que Braemar, Pringle of Scotland, Todd & Duncan et Barrie Knitwear.
McGeorge a fermé ses portes dans les années 1990. Ce n’est que très récemment, en 2017, que Lorenzo Borre et Simone Castronvo relancent J&D McGeorge à Hawick avec le soutien du Scottish Borders Council et du Scottish Development International. 20 emplois qualifiés ont été créés.


PRODUCTION

Sans surprise, McGeorge of Scotland utilise principalement des Cotton Machines pour tricoter ses pulls. Comme expliqué dans notre article dédié à ces machines, les machines Straight Bar Frame ont été conservées dans un certain nombre d’ateliers haut-de-gamme du fait de leur tricotage tout en douceur et de leur bonne productivité.

Remaillage manuel Image McGeorge of Scotland

Remaillage manuel
Image McGeorge of Scotland

The Bentley-Cotton Image McGeorge of Scotland

The Bentley-Cotton
Image McGeorge of Scotland

COLLECTIONS & DISTRIBUTION

Les collections McGeorge ne sont pour le moment pas faciles à trouver. The Rake a proposé une sélection l’hiver dernier de pulls en cachemire - de chez Loro Piana - et en laine Shetland. Principalement à col rond.
Autre possibilité via le Oconnells Clothing. Ou sur Yoox.

100% Shetland wool Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool
Image oconnellsclothing.com

Pull motif Argyle - 100% Shetland wool Image oconnellsclothing.com

Pull motif Argyle - 100% Shetland wool
Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool
Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool Image oconnellsclothing.com

100% Shetland wool
Image oconnellsclothing.com



Pull Aran - Mythes et légendes

 

Tout comme les îles d'Aran, le pull Aran est associé à de nombreux mythes et légendes qui perdurent encore aujourd’hui. Les travaux de Siún Carden (cf son article intitulé Cable Crossings: The Aran Jumper as Myth and Merchandise paru en 2014 dans la revue Costume), Richard Rutt (cf son livre A history of hand knitting), Alice Starmore (cf son livre Aran Knitting) ou encore Vawn Corrigan, ont permis de casser quelques uns de ses mythes qui continuent depuis des années.
C’est le cas par exemple avec Heinz Edgar Kiewe (1906–1986), auteur du livre The Sacred History of Knitting dans lequel il associe les motifs des pulls Aran à des motifs celtiques Irlandais d’origine médiévale. Bien que fallacieuse, cette théorie fût pendant longtemps très répandue.

 
The Sacred History of Knitting de Heinz Edgar Kiewe Image amazon.fr

The Sacred History of Knitting de Heinz Edgar Kiewe
Image amazon.fr

 

Les mythes qui entourent les pulls Aran sont nombreux et continuent à se diffuser, même dans des livres dédiés à la maille qui semblent sérieux.

Fifteen years ago I wrote this book with the intention of demolishing some of the myths surrounding Aran knitwear
— Préface de Alice Starmore dans Aran Knitting 

Les motifs distinctifs

L’une des principale légende affirme que chaque famille d'insulaires d'Aran tricotait un motif distinctif pour ses pulls afin de pouvoir identifier le corps d’un pêcheur qui se noyait en mer.

Il est possible que les racines de ce mythe ait vu le jour en 1904, avec la pièce Riders to the Sea de John Millington Synge, dans laquelle une femme des îles d’Aran identifie un marin mort grâce à se chaussette qu'elle avait tricoté. En découvrant le vêtement, la fille, Nora, s'écrie : « C'est Michael, Dieu épargne son âme [...] C'est la deuxième [chaussette] de la troisième paire que j'ai tricotée, et j'ai mis trois points de suture […] ».

Une histoire reprise et consolidée en 1962 par Pádraig O’Síocháin dans son livre Aran: Islands of Legend. Il y rapporte que les tricots Aran ont toujours été un moyen d'identification des insulaires retrouvés en mer.

Et pourtant, si on l’en croit les travaux de Siún Carden ou Alice Starmore, tout ceci n’est qu’un mythe qui a grandement contribué à populariser ce pull.

inis-meain-pull-aran-merinos-col-roule-bordeaux.jpeg
inis-meain-pull-aran-merinos-col-rond-ecru.jpeg
inis-meain-pull-aran-merinos-col-roule-bordeaux.jpeg
inis-meain-pull-aran-merinos-col-rond-noir.jpeg

Images beige-habilleur.com - Pulls Aran Inis Meain

Le pull Commando aka The Woolly Pully

 
 

Le Woolly Pully a été développé à l'origine pendant la Seconde Guerre mondiale pour être utilisé le Special Air Service (SAS) - les commandos britanniques - créé en 1941. Ces forces spéciales ont mené des opérations sur les territoires occupés que ce soit en Europe, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et même au nord du cercle polaire arctique.

Le prototype du premier modèle était un pull spécialement conçu pour les soldats qui combattaient dans les montagnes. Il était composé d’un cordon de serrage au niveau du col mais était dépourvu patchs en sergé sur les épaules et sur les coudes. Des pulls 100% laine qui protégeaient bien du froid et étaient relativement résistants.

1st pattern - 1er modèle du pull commando britannique ⎜Celui-ci date de 1953 Image etsy.com

1st pattern - 1er modèle du pull commando britannique ⎜Celui-ci date de 1953
Image etsy.com

Par la suite des renforts en tissu seront ajoutés au niveau des coudes et des épaules du fait des forttements répétés des sangles de leur armes mais aussi pour la simple raison que les soldats étaient souvent amener à se déplacer à quatre pattes.
Autre exemple ci-dessous avec la reproduction britannique de la marque N.Peal pour le dernier James Bond, No Time To Die. Le pull est en vente sur Farfetch. Des patchs sont présents aux épaules et aux coudes. Le cordon de serrage est également encore présent. On notera enfin la forme “bateau” du col qui nous rappelle celle des pulls Guernesey.

Pull N.Peal Image farfetch.com

Pull N.Peal
Image farfetch.com

Coton 100%, Laine 90%, Cachemire 10% Image farfetch.com

Coton 100%, Laine 90%, Cachemire 10%
Image farfetch.com

Au fil du temps, les pulls de commando furent portés non seulement par les soldats britanniques (et plus seulement les commandos), mais ont également intégré une les uniformes de nombreuses armées européennes dont la France ou l’Allemagne. Chez cette dernière les pulls commando présentent d’ailleurs souvent une poche poitrine que n’arborent pas leurs homologues britanniques.

Résumé des caractéristiques des pulls commando

  • Les Patchs

Protège les épaules et les coudes des frottements. Des épaulettes ont parfois également être rajoutées ainsi que des proches poitrines ou des scratchs pour les insignes.

  • Le Col

La plupart des modèles originels étaient fabriqués avec un col rond et un cordon de serrage. Ce n’est que plus récemment que des cols en V ont été développés.

  • La matière

Les pull commando sont originellement 100% laine. Dans les nouveaux modèles utilisés par les différentes armées, la laine est souvent mélangée avec du coton ou de l'acrylique. Cela ajoute de la solidité et diminue les coûts de production.

  • La coupe

Telle une chaussette, le pull Commando moule le corps de près - il est néanmoins possible d’opter pour une taille en plus.

 

LE MINOR

Aujourd'hui, les pulls commando peuvent figurer dans une garde-robe de basiques. A la manière des M65, ce type de vêtement n’est plus réservé au cadre stricte d’une utilisation militaire.
En France, une marque en particulier produit un très beau pull commando. Il s’agit de Le Minor dont on a déjà parlé ici. La marque française fût le fournisseur officiel La Marine Nationale jusqu’en 2010, avant que la production ne parte vers la Roumanie. Le pull commando Le Minor est toujours réalisé selon le même cahier des charges.
Il est fabriqué dans une très belle laine (100% laine, pas d’acrylique) à Guidel, à proximité de Lorient.

Le Minor31.JPEG
Pull sous-officier vert kaki Le Minor - Pull de Seconde Main Image leminor.fr

Pull sous-officier vert kaki Le Minor - Pull de Seconde Main
Image leminor.fr

Pull militaire kaki MBL de seconde main. Image leminor.fr

Pull militaire kaki MBL de seconde main.
Image leminor.fr

 

Autre exemple : la marque japonaise Fujito, propose depuis deux saisons un modèle similaire remis au goût du jour. Il est facilement reconnaissable grâce à son cordon de serrage au niveau du col, ses patchs aux coudes ou encore la forme bateau (ici moins prononcée) du col.

Contrairement aux modèles historiques, Fujito a décidé d’utiliser la côte perlée - très à la mode - pour le corps de son pull commando et non la côte 2x2 plus classique.
Cela rend le pull plus confortable, il sera moins moulant. A noter également des inserts au niveau des coudes en point jersey. Pas de patchs en tissus.
Le bord côte de la taille est quant à lui en côtes 1x1.

La version Printemps - Été en 100% coton est décliné en deux couleurs : noir et lavande. Les modèles de l’hiver dernier sont quant à eux 100% laine et déclinés en 3 couleurs : camel, vert olive et bleu marine.

Image superdenim.com

Image superdenim.com

commando sweater fujito.jpeg

Image fujito.theshop.jp

 

Qu’est ce qu’un pull Guernesey ?

 
 
Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni. Capture écran - Google Maps - Do…

Tout comme l’île de Jersey, l’île de Guernesey est proche des côtes normandes. Ces deux îles sont des territoires autonomes, possessions de la Couronne Britannique mais ne font pas pour autant parties du Royaume-Uni.
Capture écran -
Google Maps - Données Cartographiques @2021 Google

Un pull Guernesey (ou Gansey, mais aussi “knit-frock” et “Polperro knitfrocks”) est un pull marin vraisemblablement* originaire de l'île de Guernesey, où il a été développé il y a plus de 400 ans.

L'industrie du tricot à Guernesey a commencé au début du 16e siècle, lorsque des licences ont été accordées à l'île de Guernesey par la Couronne Britannique pour importer de la laine d'Angleterre. A cette époque la majorité des tricots produits sont des sous-vêtements et plus particulièrement des collants. La reine Elizabeth I les portait brodées de soie, et l’histoire raconte que la reine Marie Stuart a insisté pour porter une paire de bas de Guernesey avant d’aller à son exécution. Si le pasteur William Lee invente la première machine à tricoter en 1589, celle-ci est uniquement conçue pour la production de bas. Le pull Guernesey étant une maille beaucoup plus grosse, il sera pendant longtemps tricotés à la main.

Le pull Guernesey gagnera en notoriété lorsque le célèbre amiral Nelson le recommanda à la Royal Navy. C’est ainsi qu’en 1857, les soldats de la garnison d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, reçurent des Guernseys dans le cadre de leur équipement d'hiver. Certains régiments de la Royal Navy utilisent encore ce type pull aujourd’hui.

Tricoté à la main en une seule pièce, le pull Guernsey est particulièrement adapté au travail des marins qui sont à la merci du vent et de la météo en général. Le pull Guernesey est une pièce très dense et lourde afin d’être non seulement chaude, mais aussi résistante à l'eau et au vent grâce à un tricotage très serré. C’est pour cette raison qu’il fût adopté par de nombreux pêcheurs et leurs familles. Les pulls étaient souvent tricotés par les épouses de ces pêcheurs même s’il n’était pas rare que les hommes tricotent également eux même des pulls. Jusqu’à 80 heures de travail pour tricoter un seul pull. Les modèles de tricot de ces pulls étaient transmis à travers les générations, de manière purement orale et non écrite. Traditionnellement, les Ganseys sont tricotés à partir de laine 5 fils dans une couleur marine profonde, teinte naturellement à partir d'indigo.

 
Photo de portrait d’un marin de Guernsey Image letricoteur.co

Photo de portrait d’un marin de Guernsey
Image letricoteur.co

 

La silhouette des pulls Guernesey est très particulière. Les épaules sont tombantes et le col légèrement montant présente une forme allongée à cause de ses goussets - cf. plus bas. De même, des goussets sont souvent ajoutés sous les bras pour une plus grande facilité de mouvement, très utile pour les marins qui doivent régulièrement lever les bras. Certains modèles de pull Gansey présentent également des fentes sur le bord côte inférieur afin de faciliter mouvements. Le pull se porte près du corps pour éviter que le marin ne s’accroche accidentellement aux différents outils de pêche pendant les longues sorties en mer.

Historiquement, on pourrait distinguer plusieurs catégories de pulls Guernesey selon leur usage : ceux prévu pour l’été, ceux adaptés à la période hivernale et ceux, plus excentriques, qui étaient exclusivement portés le dimanche et les jours fériés. Avant l’avènement des colorants synthétiques à la fin du XIXe siècle, le bleu était obtenu en utilisant l'indigo naturel, un extrait de plante importé d'Inde et que l’on connaît tous aujourd’hui grâce au denim. Les pulls d’été étaient quant à eux parfois gris pâle ou fauve. Le poids des pulls ganseys fabriqués variaient également selon la saison. En hiver les pulls étaient tricotés avec un cinq fil et l’été dans un fil, deux fils, trois fils, ou quatre fils.

Pour trouver plus de photos d'époque, on vous conseille de regarder le travail de Francis Meadow Sutcliffe. C’est un photographe anglais connu pour ses clichés pris à Whitby, en Angleterre, à la fin de l'ère victorienne et au début du 20e siècle.

Fait intéressant, les pulls Guernesey sont unisexes et le devant et le derrières sont identiques. Ils étaient tricotés à l'identique afin de pouvoir être inversés en cas d'usure excessive au niveau des coudes ou ailleurs. Certaines parties des pulls étaient même démaillées et réparées au besoin. Cela signifie aussi que la couleur indigo des pulls pouvait varier énormément à mesure que certaines parties vieillissaient et que d’autres étaient remplacées. 

Chaque pull Guernesey présente un motif qui raconte une histoire. Certains sont basés sur la météo, d’autres font écho aux formes faites par les vagues, la grêle les éclairs...ou encore à la pêche, aux cordes…Dans le Livre de Gladys Thompson,“Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans” on apprend même qu’il existe un motif «mariage lines» qui représente les hauts et les bas de la vie de couple.

Chaque motif était souvent propre à une famille de pêcheurs ou à un village de pêcheurs. Les initiales étaient aussi parfois ajoutées afin d'aider à identifier un corps récupéré du mer suite à la la perte d'un bateau, événement qui était assez fréquent.*

Livre de Gladys Thompson,“Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans” Image amazon.fr

Livre de Gladys Thompson,Patterns for Guernseys, Jerseys & Arans”
Image amazon.fr

De nos jours les modèles les plus courants de pulls Guernesey sont : Whitby, Filey, Staithes, Channel Islands, Scarborough…Mais le plus simple et le plus connu est sans doute le Channel Island Guernsey. On le reconnaît grâce à ses deux colonnes en point mousse sur la poitrine, son col côtelé en forme de bateau, le point 2x2 qui ressemble à une corde au niveau des emmanchures, la présence de goussets, les bords côtes des poignets très longs et serrés pour éviter que l’eau ne pénètre et les manches légèrement plus courtes pour la même raison.

Pull Guernesey motif Channel Islands

Pull Guernesey motif Channel Islands

La flèche rose indique le sens de tricotage lorsque les pulls étaient tricotés à la main.
Concernant les flèches vertes :

  1. Ce qu’on appelle un gousset, une pièce (ici en maille) située aux aisselles qui facilite les mouvements

  2. Point mousse (garter Stitch)

  3. Fente sur le côté pour faciliter les mouvements

  4. Point mousse (garter Stitch)

  5. Côtes 2x2 qui représente les cordes des bateaux

  6. On ne le voit pas très bien sur cette photo, mais il y a un gousset similaire à celui présent sous les aisselles

 

Où trouver des pulls GUERNSEY ?

La tradition des pulls Guernesey se perpétue bien qu’ils soient à présent principalement tricotés via des machines. On recommande 3 marques :

  • Le Tricoteur Guernsey

  • Guernsey Woollens

  • Channel Jumper

Elles tricotent toutes les 3 leurs pulls sur l’île de Guernsey dans les règles de l’art.

Quelques exemples de pulls Guernsey modèle Channel Islands provenant de la marque Le Tricoteur.
On a volontairement mis un petit intrus dans les photos ci-dessous, saurez-vous le retrouver ?

100% laine peignée.

GUERNSEYS.jpg
GUERNSEYS 7.jpg
GUERNSEYS 5.jpg
GUERNSEYS 2.jpg
GUERNSEYS 6.jpg
GUERNSEYS 8.jpg
GUERNSEYS 98.jpg
GUERNSEYS 4.jpg
GUERNSEYS 3.jpg
GUERNSEYS 9.jpg

Dernière suggestion, la marque Flamborough Marine propose des tricots Guernesey réalisés entièrement à la main. A partir de 400£.


*Comme expliqué dans cet article, les preuves ne sont pas établies, les pulls Ganseys pourraient initialement ne pas être originaires de Guernesey. Il en va de même sur l’ajout d’initiales afin d'aider à identifier un corps récupéré en mer suite à la la perte d'un bateau. Cela relève sans doute plus du mythe que de la réalité. Voir notamment les travaux de Siún Carden sur ce sujet.

 

Qu'est ce qu'un pull Norvégien ?

 
 

A vrai dire, il existe plusieurs types de pulls norvégiens. On pense aux pulls Eskimos, Mariusgenser, Fanatrøye, Lusekofte…mais le plus célèbre est sans aucun doute l'Islender qui présente des motifs de petites tailles répétés sur toute sa surface - tel un print all-over.
Ces motifs sont couramment en forme de X, un simple trait ou encore inspirés du pull “Lusekofte”, qui signifie “veste anti-poux ou anti-puces” en norvégien. Comme le précise la conservatrice en chef du Musée norvégien-américain de Vesterheim, Laurann Gilbertson :

“Les pulls Islander étaient produits en masse dans les îles Féroé (appartenant au Danemark) et exportés vers 1800. Ils étaient souvent tricotés et foulés pour être revendus par la suite - parfaits pour les pêcheurs, les trappeurs, les chasseurs et même les explorateurs polaires. Certains pulls Islander étaient fabriqués à partir de tissus tricotés préalablement à la machine.

Les deux premières entreprises norvégiennes à tricoter des pulls de ce style étaient Devold à Ålesund et Petersen & Dekke près de Bergen. Les tricoteurs à la main (NDLR : les tricoteurs individuels, qui travaillent à la maison) ont également créé des pulls avec de petits motifs simples. Ceux-ci s'appelaient sponsetrøyer et étaient réservés au travail - en mer ou sur terre.”

Pull Norvégien Devold Image devold.com

Pull Norvégien Devold
Image devold.com

Pull Norvégien Petersen & Dekke Image ebay.com

Pull Norvégien Petersen & Dekke
Image ebay.com

Pull Norvégien Devold - Made in Lituanie Image devold.com

Pull Norvégien Devold - Made in Lituanie
Image devold.com

Le pull Islender est vraiment devenu célèbre mondialement lorsque la marque LL Bean, fondée en 1912 dans le Maine aux Etats-Unis, a importé ce type de pull dans les années 1965. Il est facilement reconnaissable par son motif “triple Lusekofte”. Le pull était originellement fabriqué en Norvège en 80% laine, 20% rayonne. Par la suite, LL Bean a lancé la production de ce pull en Chine. Le début de ce qu’on appelle couramment la “mondialisation”. Fabriqués dans un mélange de coton, de laine et de nylon, ils n’ont pas reçu un bon accueil. LL Bean a donc arrêté sa production en 1999.
Depuis 2009, ils font fabriquer à nouveau ce pull mythique en Norvège, et cette fois-ci en 100% laine.

Le pull originel de chez LL Bean Image @fukukei1635

Le pull originel de chez LL Bean
Image
@fukukei1635

Les pulls norvégiens étaient considérés comme essentiels dans les années 1980  Image The Official Preppy Handbook

Les pulls norvégiens étaient considérés comme essentiels dans les années 1980
Image The Official Preppy Handbook

Pull LL Bean Fabriqué en Norvège Image llbean.ca

Pull LL Bean Fabriqué en Norvège
Image llbean.ca

Les pulls originel avaient tendance à gratter Capture écran reddit.com

Les pulls originels avaient tendance à gratter
Capture écran reddit.com

Version femme à col roulé  Image llbean.ca

Version femme à col roulé
Image llbean.ca

Où trouver des pulls norvégiens Islender ?

Pour un pull authentiquement norvégien vous pouvez regarder du côté de chez LL Bean Canada. La marque norvégienne Norlender propose également pull fait en Norvège, 100% laine et dans le mythique motif “triple Lusekofte”. Il s’agit du modèle Svalbard.
Autre possibilité chez Devold. Les pulls sont également en 100% laine. Le motif est cependant légèrement différent du “triple Lusekofte” - il n’y a qu’un “Lusekofte” - et les pulls ne sont plus fabriqués en Norvège mais en Lituanie. Si cela ne signifie pas que leurs pulls soient de moindre qualité, cela n’a probablement pas le même attrait ni la même authenticité.

 
 

Country of Origin - Pulls made in UK

 
 

Une histoire incoryable

Country of Origin* est une marque créée en 2014 par Alice Liptrot et Ben Taylor. Chose rare pour un nouvel acteur du marché, la marque possède son propre atelier de production. A ses débuts, les articles en tricot Country of Origin étaient uniquement tricotés sur des machines à tricoter manuelles (hand framed knitting machines) telle que notre Dubied. Les deux associés réalisaient les prototypes à domicile. Les collections étaient ensuite produites en Écosse par des tricoteurs (sur machines manuelles) avec une expertise de plus de 35 ans dans le métier, initialement formés par les entreprises de la ville de Hawick.
En parallèle, la boutique Country of Origin proposait des cours de tricotage, un service de personnalisation ainsi que la possibilité de réaliser ses propres bonnets.

En 2016, ils présentent pour la première fois leur collection à Paris. Le succès est là, la marque sera notamment distribuée au Japon.

L'afflux de commande devient cependant trop important pour le fabricant écossais. A l'automne 2016, les deux co-fondateurs décident donc d'acheter une machine à tricoter industrielle plus moderne (automatique et programmable). Un pari risqué, et ce d'autant plus qu'ils ne savaient pas précisément comment la faire fonctionner. Fort heureusement, Saïd Saleh, un vétéran dans l’industrie de tricot, leur vient en aide.

Aujourd’hui Country of Origin possède sa propre usine à Wigston, dans le Leicestershire. Elle est composée de 12 machines rectilignes Stoll ainsi que des remailleuses, machines à laver professionnelles, tables à repasser…en somme tout l’équipement nécessaire pour réaliser un pull de A à Z.

Le remaillage : une opération longue et hautement technique

Le remaillage : une opération longue et hautement technique

Les machines à tricoter rectilignes allemandes Stoll

Les machines à tricoter rectilignes allemandes Stoll

Pour en savoir plus sur l’histoire de Country of Origin, on conseille l’écoute du podcast Blamo! où Jeremy Kirkland interview Ben taylor. Une conversation intéressante où l’on apprend par exemple que Ben Taylor a initialement fait des études de cinéma et qu’à ce titre il a travaillé pour (une courte durée) Harvey Weintsein, qu’en matière de vêtements et de style il préfère l’hiver à l’été, et surtout c’est l’occasion d’écouter une longue discussion atour de l’univers de la maille et de ses enjeux.

 

COLLECTIONS

Côté design, les collections sont modernes, avec des touches de couleurs vives. La marque proposent également des pièces plus sobres.
Côté matières, la marque privilégie les matières naturelles. laine Mérinos ou d’agneau principalement.
Enfin coté montage, les pulls sont “hand-linked”, c’est à dire que chaque partie du pull est remaillé. Pas de coupé-cousu.

210-3LightGrey_Mushroom_TartanGreenIntarsiaCableCrewfront_900x.jpg
210-1Niagara_TartanGreen_BlueIntarsiaCableCrewfront_900x.jpg
209-3LightGrey_Mushroom_TartanGreenIntarsiaCableCardiganfront_900x.jpg
CountryofOrigin1stDec25883_900x.jpg
IMG_8220_P_copy_900x.jpg
209-2EcruIntarsiaCableCardiganfront_900x.jpg
IMG_1796_900x.jpg
IMG_8236_P_copy_900x.jpg

Quelques pièces ci-dessous de la collaboration avec le Grand Magasin américain Bergdorf Goodman.

Bruce Pask

Bruce Pask

COO_pak_shots-224-Edit_900x.jpg
COO_pak_shots-219-Edit_900x.jpg

DISTRIBUTION

La marque dispose de son propre e-commerce.
Vous pouvez également la retrouver chez quelques multimarques tels que Peggs And Son ou Bergdorf Goodman.



*Le nom reflète une certaine idée de la transparence de la production.

Toutes les photos proviennent de countryoforigin.co.uk.