L'annuaire - Eiichiro Homma, Nanamica & The North Face Purple

 


Eiichiro Homma Crédit photo : Shinji Serizawa

Eiichiro Homma
Crédit photo : Shinji Serizawa

Eiichiro Homma est le co-fondateur avec le designer Takashi Imaki de la marque Nanamica qui signifie “Maison des sept mers” en japonais.
Il a d’abord fait ses armes chez Goldwin en 1982, juste après ses études en sociologie. Goldwin est une entreprise qui est devenu l’une des marques leader au Japon dans la catégorie des vêtements outdoor et notamment pour le ski. Il a par la suite travaillé au développement de Helly Hansen au Japon, une marque sous licence Goldwin. Mais après plus de 20 ans à accumuler de l’expérience dans les matières techniques, il décide de lancer sa propre marque. Il est alors âgé de 40 ans. Pour l’anecdote, avant d’opter pour le nom de Nanamica, Eiichiro Homma et Takashi Imaki ont d’abord choisit celui de «Seven Seas of Rhythm». Mais il’est avéré que «Seven Seas» et «Rhythm» étaient difficiles à déposer et que le nom était résolument trop long. Après réflexion ils choisissent «Nanamica» qui se traduit par «Maison des Sept Mers» et qui est facile à déposer.
L’objectif affiché de Nanamica est de mélanger les vêtements de sport très techniques à une vision plus mode. C’est pourquoi ils travaillent régulièrement avec Gore-Tex - pour développer des technologies Windstopper ou utiliser sur des mélanges avec des fibres naturelles comme le coton. On peut également citer Coolmax, Kodenshi ou encore Polartec pour le tissu Alphadry qui est régulièrement utilisé par Nanamica.

En parallèle du lancement de Nanamica, Eiichiro Homma travaille pour le nouveau label de The North Face : The North Face Purple Label. Il retravaille les silhouettes de la marque pour les rendre plus fines et plus citadines. Il continue également d’innover sur l’utilisation de matières techniques comme pour le lancement de la “Moon Parka” en soie d’araignée synthétique.

Roden Gray : Selon vous, qu’est-ce qui distingue Nanamica des autres marques techniques ?

Eiichiro Homma : L’aspect le plus important pour nous est la possibilité d’avoir accès aux informations les plus récentes sur la fabrication et les textiles. Cela est dû à mes relations avec des personnes clés au sein de Goldwin, qui est entre autres titulaire de la licence The North Face et Helly Hansen parmi les entreprises de fabrication d’articles et de vêtemens outdoor. Ces relations garantissent que, même si Nanamica est une petite entreprise, elle a accès au plus haut niveau de production disponible. De plus ces autres marques semblent être orientées vers le design et l’esthétique, car elles changent souvent de style et de pièces d’une saison à l’autre. Nanamica aborde les vêtements d’une manière qui essaie de s’appuyer sur les styles existants tout en apportant des améliorations mineures et en veillant à ce que nos choix graphques et de matières gardent le consommateur affamé, pour ainsi dire (rires).
Grailed : Vous avez déclaré dans des interviews précédentes que vous ne veniez pas vraiment d’un milieu de la mode, mais plutôt que vous avez étudié la sociologie et la psychologie. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui cherchent à démarrer leur propre entreprise de mode, mais qui n’ont pas d’expérience en design, en mode ou en marketing?

Eiichiro Homma : De nombreux designers, japonais en particulier, ont tendance à se concentrer sur le produit, le produit et encore le produit. Mon approche a toujours été plus humaine. Je pense et je cherche toujours des solutions qui pourraient rendre les gens heureux, plus confortables et rendre la société plus pacifique et meilleure.
— Eiichiro Homma, Grailed, Novembre 2018
The Hambledon : Parlez-nous un peu de l’équipe avec laquelle vous travaillez.

Eiichiro Homma : Nous sommes encore une petite entreprise. Il n’y a actuellement que 23 personnes travaillant avec moi. Tous travaillent très dur. J’espère qu’à l’avenir l’un ou plusieurs d’entre eux prendront la suite de Nanamica.
— Eiichiro Homma, thehambledon.com


 

Shirtonomy - Marque suédoise de chemises Made To Measure

 
 
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Pour certains, elle est indissociable du vestiaire masculin ; pour d’autres, un symbole imposé par une hiérarchie : la chemise unit autant qu’elle divise. Peu de pièces permettent de véhiculer un trait de notre personnalité comme la chemise ou à l’inverse, la gommer. Ainsi transparaît la richesse de cette pièce : être à la fois sobre voire lisse, ou criarde et intime. Il existe autant de styles de chemises que de tissus, c’est à s’y perdre lorsque l’on cherche une simple chemise bleu ciel ! Aujourd’hui, la démocratisation du made to measure permet de rendre accessible un produit qui ne l’était pas auparavant. Si la demi-mesure permet des merveilles, la demi-mesure à distance reste un pari risqué.

Décryptage de mon expérience chez Shirtonomy.

Histoire de Shirtonomy

Tobias Skogquist, cofondateur et directeur artistique de Shirtonomy - il porte une chemise de la marque

Tobias Skogquist, cofondateur et directeur artistique de Shirtonomy - il porte une chemise de la marque

Shirtonomy est une marque suédoise cofondée en 2015 à Stockholm par Tobias Skogquist et l’un de ses amis proche. L’aventure débute toutefois en 2012 lorsque Tobias et son équipe voyagent à travers l’Europe à la rencontre de nombreuses manufactures et à la recherche de tissus de qualité. Le chemisier suédois naît de la frustration du manque de chemises qualitatives sur un marché certes énorme, mais dispersé et opaque.

La firme lance le pari de proposer une expérience made-to-measure à distance dès le début de son aventure. Cela signifie que les mesures sont fournies directement par le client, processus que j’étayerai ultérieurement. L’ambition de la maison est donc de créer une chemise personnalisée et personnalisable aux souhaits du client.

Les tissus proviennent tous d’Italie ou de Grande-Bretagne. Sur le site, la marque nous renseigne d’ailleurs sur le dilemme auquel elle a dû faire face en lançant sa production : certains tisserands qui fournissent la firme ne souhaiteraient pas voir accoler leurs noms sur les chemises Shirtonomy. La raison avancée : les prix proposés par le chemisier scandinave seraient trop bas pour assurer le prestige de ces maisons. Certains tisserands prestigieux ont tout de même accepté, tels que Thomas Mason, Albini ou encore Albiate. Pour les autres, qu’importe, Shirtonomy décide tout de même de travailler avec eux sans les mentionner en ligne.

Toutes les chemises sont confectionnées au Portugal, dans une usine près de Porto, un des berceaux de l’industrie du textile européen.Shirtonomy se veut comme le résultat de la rencontre entre la tradition et l’innovation technologique.

L’eshop est décliné en Suédois ainsi qu’en Anglais. La monnaie utilisée est la Couronne Suédoise. A l’heure où je vous écris ces lignes, le taux de change est celui-ci : 1€ = 11 SEK.

« Hard working, good looking »

Le slogan de Shirtonomy n’est certes pas le plus révolutionnaire mais il en dit long sur le travail investi dans la confection des pièces.

Le processus de commande chez Shirtonomy

A l’ère du 100 % digital, Shirtonomy choisit la sobriété et la clarté en présentant un choix intéressant de tissus tout en proposant des finitions intéressantes.

Le processus d’achat s’articule en trois étapes : le choix du tissu, le choix du design et de la personnalisation, enfin la prise des mesures de la chemise.

Le processus d’achat s’articule en trois étapes : le choix du tissu, le choix du design et de la personnalisation, enfin la prise des mesures de la chemise.

Les tissus se déclinent par couleurs, saisons, occasions – formels ou casual – ou encore par propriété. Ainsi, les tissus oxford côtoient le seersucker ou la popeline.

Un aperçu de 6 tissus parmi les 82 qu’offrent la maison. Ceux de saison sont toujours proposés en tête de liste. Du seersucker pour 90 euros environ, frais de ports exclus.Les frais de port s’élèvent à 99 SEK – environ 9 € – pour toute commande infé…

Un aperçu de 6 tissus parmi les 82 qu’offrent la maison. Ceux de saison sont toujours proposés en tête de liste. Du seersucker pour 90 euros environ, frais de ports exclus.

Les frais de port s’élèvent à 99 SEK – environ 9 € – pour toute commande inférieur à 1500 SEK, soit 140 €.

Un vaste choix de styles de cols

Un vaste choix de styles de cols

La dernière étape permet de choisir une chemise slim ou non, avec ou sans poche

La dernière étape permet de choisir une chemise slim ou non, avec ou sans poche

Idem, beaucoup de choix de poignets

Idem, beaucoup de choix de poignets

Le choix des boutons en nacre ou plastique, la possibilité de transformer la chemise en popover ou en surchemise : la sélection n’est pas très étoffée mais reste respectable

Le choix des boutons en nacre ou plastique, la possibilité de transformer la chemise en popover ou en surchemise : la sélection n’est pas très étoffée mais reste respectable

« Guaranteed perfect fit »

Shirtonomy garantit un fit parfait pour toutes ses chemises. Un argument marketing ? Une publicité aguicheuse ? La marque scandinave étaye le processus de prise des mesures et permet aux clients non satisfaits de retourner leur première chemise si le résultat ne convient pas.

Voici les différentes étapes à suivre, toutes très claires :

Le choix entre les mesures d’une chemise ou des tailles standard

Le choix entre les mesures d’une chemise ou des tailles standard

Ci-dessus le tableau des tailles « standard » Shirtonomy. Si aucune ne vous correspond, la demi-mesure remplie évidemment ce manque.

Ci-dessus le tableau des tailles « standard » Shirtonomy. Si aucune ne vous correspond, la demi-mesure remplie évidemment ce manque.

Voici le tableau à remplir pour la prise de mesure. Tout en suivant minutieusement les dessins des différentes prises de mesures ci-dessous

Voici le tableau à remplir pour la prise de mesure. Tout en suivant minutieusement les dessins des différentes prises de mesures ci-dessous

Je trouve que les dessins répondent véritablement à toutes les questions que l’on pourrait se poser lors d’une prise de mesure : faut-il prendre la mesure jusqu’à la boutonnière ? A partir de quelle couture ? Jusqu’à quelle couture ? Mention spécial…

Je trouve que les dessins répondent véritablement à toutes les questions que l’on pourrait se poser lors d’une prise de mesure : faut-il prendre la mesure jusqu’à la boutonnière ? A partir de quelle couture ? Jusqu’à quelle couture ? Mention spéciale au dessinateur : ses croquis sont bien exécutés !

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Je me pose cependant une question : que faire lorsqu’on n’a pas de chemise convenable sur laquelle se baser pour la prise des mesures ? Deux possibilités s’offrent à nous, la première est le choix d’une taille standard comme mentionné plus haut. La seconde possibilité serait d’écrire directement à la marque afin de connaître la meilleure façon de prendre ses mesures. Mais tout de même, je dirais que c’est un bon baptême de feu pour ceux qui souhaitent sauter le pas de la demi-mesure pour la première fois : Shirtonomy peut retoucher la chemise si elle ne convient pas et les frais de retour restent à leur charge !

Test & Avis d’une chemise Shirtonomy

Avant de rentrer dans le vif du test, je souhaiterais au préalable différencier les termes « sur-mesure » – synonyme de « grande mesure » ou bespoke – ainsi que « demi-mesure », made to measure en Anglais.
Le mot sur-mesure est aujourd'hui galvaudé : de la demi-mesure industrielle et du sur-mesure artisanal peuvent être mis sur le même plan alors qu’ils ne jouent pas dans la même catégorie. La différence entre demi-mesure et sur-mesure n’est pas toujours facile à établir mais il est souvent admis pour simplifier :

• Le bespoke est le procédé selon lequel le tailleur prend directement les mesures sur le corps du client en créant ainsi un patron unique, en ne se basant sur aucune autre référence que celle de son mètre ruban.

• Le procédé de la demi-mesure consiste lui en une prise de mesure sur le corps du client mais en se basant sur un patron préexistant et en l’ajustant ainsi aux mesures adéquates du client.

Fondamentalement, quelle différence entre les deux me diriez-vous ? Outre le prix – comptez entre 300-500 euros pour une chemise bespoke – la demi-mesure n’offre souvent pas la possibilité d’effectuer certains détails de puristes, faits main. Je pense notamment aux boutons cousus en zampa di gallina, à l’emmanchure décalée afin d’assurer plus de mouvement au porteur ou encore à la continuité des motifs entre deux coutures sur l’ensemble de la chemise.

Une épaule typiquement italienne dit « spalla camicia » : les rayures bleu et blanches se répondent parfaitement des deux côtés de l’épaule.

Une épaule typiquement italienne dit « spalla camicia » : les rayures bleu et blanches se répondent parfaitement des deux côtés de l’épaule.

Une emmanchure décalée qui permet une meilleure rotation de l’épaule sans que le tissu ne « tire » excessivement.

Une emmanchure décalée qui permet une meilleure rotation de l’épaule sans que le tissu ne « tire » excessivement.

Mais est-ce à dire que le sur-mesure est forcément mieux que la demi-mesure, ou que le Prêt-à-Porter ? Je ne pense pas pour une raison très évidente : aucun physique ne se ressemble. Une chemise en PAP peut parfaitement convenir à certains s’ils y trouvent leur compte. La demi-mesure ainsi que le bespoke permettent souvent un saut indéniable en qualité, mais il ne faut pas oublier l’élément le plus fondamentale d’une pièce : le fit. Certains articles de PAP taillent parfois mieux que ceux confectionnés en demi-mesure ou bespoke. Certains vous diront : « c’est le charme du bespoke, ces petites imperfections ». Sans doute. Mais pour 400 € la chemise, je préfère en endosser une parfaitement bien coupée et qui convienne à ma morphologie, fusse-t-elle du monde du PAP ou de la demi-mesure.

Je ne me fais pas l’avocat du diable. Je souligne simplement certaines nuances qui conduisent à d’éternels nœuds dans le cerveau pour certains d’entre nous. Si j’ai moi-même opté pour la demi-mesure, c’est parce que je ne trouvais pas de chemises correctement coupées dans le commerce qui me conviennent. Soit des manches trop longues, soit des épaules tombantes sur une chemise formelle – un sartorial faux pas –, ou encore des cols riquiquis.

Shirtonomy parle ainsi de « made to measure ». Toutefois, si les mesures renseignées sont celles d’une chemise bespoke, la chemise finie n’est-elle pas elle-même une véritable chemise sur-mesure ? La nomenclature du bespoke est bien plus complexe : elle comprend non seulement les mesures mais également les finitions. Pour cette raison, une chemise en made to measure ne pourra jamais être qualifiée de véritable bespoke. Selon moi, Shirtonomy utilise le bon vocable pour ses services en parlant de « made-to-measure ».

J’ai découvert Shirtonomy au détour d’un compte Instagram, celui d’Andreas Weinas. Ce n’est pas ma première expérience en « remote made to measure », la demi-mesure à distance. J’ai déjà pu tester Luxire, véritable temple des possibles : beaucoup de choses à dire sur cette marque, du bon comme du moins bon. Je voulais simplement changer pour essayer un chemisier de confection européenne (Luxire produisant en Inde). Les délais chez Luxire sont parfois assez longs, là où ceux de Shirtonomy sont de 20 jours ouvrés maximum. L’expédition est d’ailleurs rapide avec un service soignée.

Je cherchais un tissu pour une chemise formelle. Quelque chose de simple, d’efficace et surtout pas de popeline ! Ceux qui ont déjà essayé ce tissu savent qu’au moindre signe de transpiration, la chemise se transforme en ce que j’appelle « région Grands Lacs ». J’ai donc trouvé un twill de coton bleu ciel tissé en Italie. Pour moi, une chemise formelle n’est pas forcément blanche. Je trouve d’ailleurs une chemise bleu ciel plus essentielle qu’une chemise blanche : essentielle car plus polyvalente, là où une chemise blanche pourra faire tâche dans un cadre plus décontracté, mais nécessitant tout de même le port d’une chemise. Ce twill de coton bleu ciel est donc parfait : robuste, ne brille pas – je ne suis pas un S. A. P. E. U. R – avec surtout une jolie teinte de bleu.

 
Un beau twill de coton proposé à 1049 SEK, soit 98 euros.

Un beau twill de coton proposé à 1049 SEK, soit 98 euros.

 

Shirtonomy propose dix cols différents, du plus casual au plus formel. Mes préférés sont le « Turndown » ainsi que le « Formal BD – button down ». Ce dernier est parfait pour une pièce casual, le col forme un magnifique « S » ou « rollino » en Italien, avec une pointe à 9,3 cm !

 
Juste pour le plaisir des yeux, admirez ce « rollino »…

Juste pour le plaisir des yeux, admirez ce « rollino »…

 

Voici les différents détails de ma chemise : boutons en nacre, sans poche, sans gorge et surtout, un col très généreux. Je suis tombé amoureux des cols proposés par Shirtonomy – outre les nombreux button down que je possède – je suis partisan des cols bien proportionnés. A bas les petits cols ! Le mien se nomme « turndown collar » et voici ses caractéristiques : une longueur des pans de 9,3 cm, une hauteur de col de 4,2 cm et une distance entre les deux pointes de 12,5 cm, le tout moyennement rigide. Pour moi, le col parfait.

 
C’est un col qui se prête au port de la cravate : les pointes tombent harmonieusement sur le torse. Rien ne vous empêche de porter ce type de chemise ouverte sans cravate mais je déconseille fortement la pratique du « air-tie » comme sur la photo de…

C’est un col qui se prête au port de la cravate : les pointes tombent harmonieusement sur le torse. Rien ne vous empêche de porter ce type de chemise ouverte sans cravate mais je déconseille fortement la pratique du « air-tie » comme sur la photo de gauche.

 

C’est un col assez généreux peu courant en France mais très apprécié en Italie. C’est précisément ce que je recherchais : un col souple et assez long – qui ne fasse pas Seventies pour autant – afin que les pointes se logent harmonieusement sous la veste. Je ne mets plus de baleine dans mes cols depuis de nombreuses années. Une baleine est un petit bout en métal, plastique ou nacre, que l’on place à l’intérieur des cols afin de les maintenir en place. Shirtonomy propose cette option gratuitement.

Une baleine amovible se loge ici à l’intérieur du col. Il existe aussi des baleines incorporées directement dans le col, fuyez-les s’il vous plaît. Crédit photo ici

Une baleine amovible se loge ici à l’intérieur du col. Il existe aussi des baleines incorporées directement dans le col, fuyez-les s’il vous plaît.
Crédit photo ici

Je trouve les baleines peu esthétiques et peu pratiques : le col est en général déjà bien maintenu et le rajout de cet accessoire ne fait qu’en doubler la rigidité. Pour se débarrasser des baleines, le secret est de porter des cols généreux – je dirai qu’à partir de 8 cm cela devient intéressant – afin que les pointes puissent se loger sous la veste et ne soient plus visibles. C’est un avis personnel, mais le confort ainsi que le rendu visuel sont du plus bel effet.

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Je trouve que l’effet du col est très beau visuellement. J’ai volontairement incurvé les pointes du col pour obtenir cet effet « toboggan ».

Je trouve que l’effet du col est très beau visuellement. J’ai volontairement incurvé les pointes du col pour obtenir cet effet « toboggan ».

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Voici comment j’intègre la chemise en portant tout simplement un blazer bleu.

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Quels points regarder pour savoir si une chemise est qualitative ou non ?

En plus du tissu, je regarde les finitions suivantes. Pour ma chemise :

• Poignets : les coutures sont nettes et le bouton est bien aligné au niveau de la boutonnière. Par ailleurs, les poignets sont « dégarnis » : le superflu de tissu est enlevé à l’intérieur, signe de qualité.

• Col : lui aussi est dégarni, il a une très bonne tenue.

• Quantité de fils qui dépassent : je n’en vois pas ! Signe de soin et de bonne finition.

• L’emmanchure est-elle bien alignée ? Oui tout de même, les coutures sont propres.

• L’épaule : les coutures sont très nettes et robustes, un vrai plus.

• Finesse et régularité de l’ourlet du bas de la chemise : lui aussi est net.

• Montage des boutons : il n’est pas à queue, mais résistant tout de même.

• Boutonnière : elle n’est pas faite main mais elle est très bien exécutée.

• Hirondelle de renfort sur le bas de la chemise : inexistante, Shirtonomy ne la propose pas en option malheureusement. L’hirondelle de renfort est un empiècement de tissu venant joindre le bas des pans avant et arrière de la chemise sur la couture du côté ayant pour objectif de renforcer ce point éventuel de tension.

• Présence de couture anglaise : oui ! Un super point pour cette chemise. La couture anglaise donne un aspect moins brut aux bords et permet de les rendre très nets. La couture anglaise a comme avantage de rendre la couture plus solide : avec une double couture, le tissu sera moins susceptible de s’effilocher avec le temps. Les Anglais appellent d’ailleurs paradoxalement ce type de finition « french seam », soit « couture française ».

• Boutons : en nacre. C’est une option payante chez Shirtonomy, mais quitte à en poser, autant que cela soit sur un beau tissu comme celui-ci.

Un poignet bien exécuté

Un poignet bien exécuté

Une épaule nette

Une épaule nette

Une boutonnière très propre

Une boutonnière très propre

Les finitions de ma chemise Shirtonomy sont dans l’ensemble très satisfaisantes.

Shirtonomy propose également le rajout possible d’un monogramme sur l’extérieur de votre chemise, mais ne le faites pas : à moins de souffrir d’Alzheimer, vous savez que c’est la vôtre ! Cette pratique remonte à la moitié du XIXème siècle lorsqu’on envoyait son linge dans les lavoirs collectifs publics et permettait ainsi de retrouver ses vêtements plus facilement.

Conclusion

Une chemise fabriquée en Europe avec de très belles finitions pour un prix raisonnable ? Oui, tout à fait. J’aime cette chemise. Les prix chez Shirtonomy sont justes, les délais de livraison sont respectés et le service client toujours disponible. Sans doute une efficacité suédoise qui nous échappe.

Je dirais tout de même que le chemisier scandinave doit encore se développer pour proposer encore plus de tissus et plus de personnalisation dans le design de la chemise. Je pense notamment au rajout de poches poitrines à rabats ou de forme « saw-tooth » sur une belle toile denim.

Qu’est-ce qui différencie Shirtonomy des autres marques « made-to-measure » qui fleurissent sur Internet ? Selon moi, les tissus sont tous très beaux et proposés à des prix justes. La fabrication européenne avec le savoir-faire qui l’accompagne est également un réel atout. Enfin, la livraison assez rapide de la pièce est un réel point positif, là où il faut parfois patienter (trop) longtemps pour recevoir sa chemise ailleurs : à vous le lin et le seersucker pour cet été !

Texte et photos : Marcos Eliades

Instagram : lord_byron1

 

Quelle est la marque du pull à col roulé de Steve Jobs ?

 
Steeve Jobs en 2007

Steeve Jobs en 2007

 

D’où provient le pull à col roulé de Steve Jobs?

Steve Jobs porte un col roulé noir dans la plupart de ses mythiques présentations de produits Apple. Le livre "Steve Jobs" de Walter Isaacson nous éclaire sur sa provenance. Cela se passe en 1980 lorsque Seve Jobs revient du Japon où il a rendu visite au président de l'époque, Akio Morita. C’est à cette occasion qu’il a visité l'usine Sony, et qu’il a été surpris de voir tous les employés en uniforme. Un uniforme conçu par la designer japonais Issey Miyake qui est en nylon pour éviter de se déchirer facilement et qui se transforme en gilet lorsque les manches zippées sont retirées.

Impressionné Steve Jobs contacte Issey Miyake et demande des uniformes pour les travailleurs d'Apple. Un uniforme qui ne sera finalement jamais adopté mais qui donnera l’idée à Steeve Jobs de créer son propre uniforme. Il souhaite avoir un col noir. Issey Miyake lui en enverra au total une centaine.

Issey Miyake commercialise ce pull jusqu’en 2011. Après cette date, il restait toujours le marché de l’occasion. Comme ci-dessous sur Grailed.

Pull Issey Miyake - Modèle “Steeve Jobs”

Pull Issey Miyake - Modèle “Steeve Jobs”

Mais avec sa marque Homme Plissé, on a eu la bonne surprise de voir que Issey Miyake a lancé un modèle similaire cette année - même si pour être précis un premier modèle avait déjà été sorti en 2017, en mélange 60% polyester et 40% coton.

Capture écran - Store Issey Miyake - Mai 2020

Capture écran - Store Issey Miyake - Mai 2020

Le pull est en 100% coton tout doux parce qu’il est tricoté avec du fil peigné. Seuls les bords-côtes des poignets contiennent 2% de polyuréthane. On apprend également que plusieurs prototypes ont été nécessaires pour obtenir cette couleur “encre noire” si spéciale.

Première remarque : il ne s’agit pas d’un pull à col roulé puisque le col n’est pas roulé sur lui même. On parle ici plutôt de col cheminée.
Deuxième remarque : ce n’est pas vraiment un “pull” au sens “maille”. Il s’agit plutôt d’un jersey, un jersey Tenjiku. Voir notre article qui explique cette différence ici. On est donc à notre avis plus proche ici d’un t-shirt manches longues à col cheminée que d’un pull à col roulé.

Le col cheminé

Le col cheminé

Couture centrale sur le devant - une caractéristique souhaité par Steeve Jobs

Couture centrale sur le devant - une caractéristique souhaité par Steeve Jobs

100% Made in Japan

100% Made in Japan

Comptez environ 330€ TTC

Comptez environ 330€ TTC

L’article est pour le moment exclusivement vendu au Japon au prix d’environ 330€.

L'annuaire - Karl Oskar Olsen - Pas Normal Studio

 

On continue notre série l’Annuaire. Parce que derrière les marques, c’est avant tout des aventures humaines qui se jouent.

Qui est Karl Oskar Olsen ?
Né au Danemark dans une famille de cyclistes, il est l’un des fondateurs de Pas Normal Studio (2014) et de Wood-Wood (2002). La première est une marque de cyclisme épurée et la seconde une marque streetwear.

Je pense que pour ce qui est du look, le cyclisme est un peu démodé depuis de nombreuses années. Je voulais tenter de refléter davantage le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, notamment en ce qui concerne les couleurs ou le graphisme [...]” Karl Oskar Olsen dans Peleton Magazine

Crédit photo : Whitelies Magazine

Crédit photo : Whitelies Magazine

 

Grailed, marketplace de référence pour les vêtements masculins d'occasion

 
 

Grailed

Un site de revente qui draine plus de 6 millions de visites uniques par an

Grailed est une plateforme de vente de vêtements crée en 2013 par 2 entrepreneurs : Arun Gupta et Jake Metzger. Elle est basée à New York et est entièrement dédié aux vêtements homme, et particulièrement les vêtements streetwear. Le ratio entre marques streetwear et marques plus classiques est aujourd’hui d’environ 50 / 50.

Arun Gupta - Co-fondateur de Grailed Crédit photo : Associated Press

Arun Gupta - Co-fondateur de Grailed
Crédit photo : Associated Press

Avant de créer Grailed, Arun Gupta a d’abord lancé WakeMate, un bracelet qui se porte pendant la nuit et qui suit les cycles de sommeil, sonne le matin au bon moment….Une bonne expérience mais beaucoup moins passionnante pour Arun Gupta que celle qui suivra peu après : Grailed. L’idée de départ est parti du constat simple qu’il est difficile de trouver des vêtements Haut de Gamme à des prix abordables. A cette époque Arun cherchait désespéramment son graal : une paire de Visvim FBT. Mais mettre plus de 500€ dans une paire de chaussure alors qu’il était encore étudiant - boursier - à Yale n’était pas possible. Ebay existait déjà, mais l’expérience client (en tant que vendeur ou acheteur) n’était pas à la hauteur. Il commence alors à coder la plateforme Grailed, un marché en ligne de vêtements d'occasion où des dizaines de marques comme APC et Our Legacy sont revendues par leurs propriétaires. Les vêtements proviennent exclusivement des placards d'individus passionnés de mode. La sélection est bien organisée et il est possible de les acheter à environ 50% de réduction par rapport au prix de vente au détail. Ce qui reste l’un des moyen les plus abordable pour remplir sa garde-robe de pièces de bonne qualité.

Cinq ans plus tard le site compte 3,7 millions de visites et un site dérivé pour femmes du nom de Heroine. Aujourd’hui Grailed atteint même plus de 6 millions de visites uniques d’après Similar Web.

Capture écran Similar Web, Mai 2020

Capture écran Similar Web, Mai 2020

652 000 abonnés sur Instagram au 01/05/2020

652 000 abonnés sur Instagram au 01/05/2020

Étiez-vous également le pseudonyme AJustRun sur Styleforum?
Vous savez, je pense que j’ai été banni de Styleforum pour avoir fait Grailed. Je ne sais pas si vous pouvez trouver mon compte.
— Arun Gupta, Complex.com, 09 janvier 2015

Les marques vendues sur Grailed

Supreme, la marque streetwear des ces dernières années bénéficie d’un beau succès sur Grailed. A tel point qu’immédiatement après les lancements de Supreme, certaines pièces sont déjà en vente sur Grailed.

Soixante-dix pour cent des articles se vendent au cours des deux premières semaines.
— Arun Gupta, Complex.com, 28 avril 2015

Les marques sont organisées en 4 catégories :

  • Hype : pour les dernières nouveautés streetwear de Supreme, Jordan, Yeezy, Palace, Bape, BBC, F.O.G., Artist Merch…

  • Grails : pour les marques de Luxe et les marques Designer comme Rick Owens, Saint Laurent, Raf Simons, A.P.C., Maison Margiela, Acne, Comme des Garcons, Balmain, Undercover, Gucci, Celine…

  • Sartorial : pour la mode masculine classique haut de gamme, allant des vêtements aux chaussures : Brunello Cucinelli, Loro Piana, Tom Ford, Kiton, Boglioli, Alden, Crocket & Jones, Incotex, Isaia, Drakes, etc.

  • Core : pour les marques Mass Market ainsi que les vêtements vintages : J.Crew, Uniqlo, Levi's, Polo, Ralph Lauren, Gap, Tommy Hilfiger, H&M, Zara….

A mesure que le site grandit la communauté se diversifie, et les meilleures ventes ne sont plus les mêmes. On le voit très nettement grâce à deux interviews de Arun Gupta, l’une menée en 2015 et l’autre en 2019. Les marques populaires en 2015 sur Grailed étaient APC et Our Legacy. En 2019 il s’agit de Supreme, Nike et Off White.

Quelles sont les marques les plus populaires que vous voyez sur le site?
C’est assez divers, je dirais. C’est bien représentatif de ce qui est tendance en général. Il y a donc beaucoup de Band of Outsiders, beaucoup de Our Legacy, Norse Projects, beaucoup de jeans A.P.C. - une quantité folle, chaque jour il y a plusieurs nouvelles paires de jeans - [...] Et beaucoup de J.Crew.
— Arun Gupta, Complex.com, 09 janvier 2015
Quelles sont les marques populaires sur Grailed ?
Supreme est énorme. Nike est énorme. Off White est énorme. Et puis il a des marques qui deviennent vraiment populaires en ce moment: Amiri, Gucci, Balenciaga.
— Arun Gupta, Associated Press, 17 février 2019

En 2018 un blouson Raf Simons a été vendu pour 47 000 $, une des pièces les chères jamais vendue sur le site. Un chiffre à mettre en corrélation avec les 6% que prend le site sur chaque vente. A noter d’ailleurs que chaque vendeur est noté afin de favoriser la transparence entre tous les utilisateurs et encourager des transactions justes et amicales pour toute la communauté.
Grailed dispose également de sa propre application à télécharger pour accélérer la mise en vente et les achats.

Toutes les tailles de jeans A.P.C sont vendues - impressionnant

Toutes les tailles de jeans A.P.C sont vendues - impressionnant

Toutes les collaborations de Uniqlo sont classées

Toutes les collaborations de Uniqlo sont classées

Le blog et la ligne éditoriale de Grailed : les articles Master Class

En plus d’être un site de revente, Grailed est également un blog reconnu. Avec en moyenne 30 articles écrits par mois sur la mode masculine, il est devenu une source d’inspiration pour beaucoup d’acheteurs. Des articles pointus sont même devenus des références. Ce sont tous les articles Master Class. C’est d’ailleurs par ce biais que l’on a connu pour la première fois Grailed.
Beaucoup de sujets et de marques ont été traités : Carol Christian Poell, LL Bean, Mackintosh, Gucci, Nigel Cabourn, Vans ou encore Brioni !


 
 

L'annuaire - Victor Lindh et Ulrik Pedersen, NN07

 
 

Connaissez-vous Victor Lindh et Ulrik Pedersen ? 

Co-fondateurs de la marque NN07 en 2007, leur idée est de construire un vestiaire de vêtements basiques, bien coupés et dans de belles matières. Et surtout des vêtements qui durent dans le temps. A la fois en terme de mode/désirabilité et de résistance à l'usure.
Ainsi Victor Lindh déclare dans le magazine Berlingske.dk qu'ils ont atteint leur but lorsque votre copine vous dit:” Tu ne veux pas jeter ce vieux pull, il est tellement usé ? ”

Si vous voulez vous faire votre propre avis sur NN07, direction la boutique French Trotters à Paris. Ils proposent une très bonne selection.

Image : Finans.dk

Image : Finans.dk

 

A GIRL'S Co - Jersey japonais de Luxe

 
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A-Girl’s

Jersey Japonais de Luxe

Si l’on entend souvent parler de Toki Seni et de leurs jerseys tricotés sur des machines Tsuri-Ami, il existe d’autres très belles entreprises nippones créatrices de jersey. L’une d’entre elles est A-GIRL’S.

A-GIRLS est une usine familiale créée en 1972 qui est basée à Wakyama (la ville du tricot) au Japon. Elle est mondialement connue pour ses jerseys et travaille ainsi avec les plus grandes maisons de Luxe. En 2017 elle a même reçu le prix PV FABRICS GRAND JURY au salon Première Vision pour le tissu le plus exceptionnel, le plus symbolique et le plus pertinent de la saison. Le designer de A-Girls est Takao Ozaki. Il travaille dans la mode depuis ses 19 ans. Avant de rejoindre A-Girls, il travaillait pour Yamayo, l’un des partenaires du groupe.

Ma force professionnelle ? Je suis capable d’intervenir dans tous les processus industriels de création : filage du fil, tricotage, coloration et finissage des tissus. Faire partie de ces processus me rend capable, je crois, de créer une collection qui communique au monde les espoirs et les rêves de la communauté du tricot japonais. Il y a longtemps, nous avons produit un jersey super léger, très novateur pour l’époque, un mélange de cachemire avec une trame très serrée, jouant sur les torsions et les stratifications. Cette expérience a repoussé les limites et la place du jersey dans le milieu du textile. Je suis toujours très fier de cette réalisation.
— Takao Ozaki pour Première Vision

A-Girl's met souvent l’accent sur les matières naturelles et les mélanges inédits. En 2016 on par exemple pu voir un jersey brossé aux chardon 100% cachemire. Une incarnation du luxe décontracté. 

T-shirt en LOTUS

T-shirt en LOTUS

Mais c’est surtout pour le LOTUS qu’A-Girl’s est connu. Il s’agit d’un jersey qui est tricoté avec un coton indien à fibres super-longues : le Suvin. Le Suvin a été créé par V Santhanam, un professeur indien à la retraite de l'Université d'agriculture Tamil Nadu. Il a créé le Suvin en croisant la variété de coton égyptien «Sujata» avec la variété «St Vincent Sea Island» des Antilles. Elle en tire d’ailleurs son nom SUjata + VINcent. Les huiles naturelles du coton Suvin ajoutent un riche éclat soyeux aux fibres. Le mélange spécial LOTUS a un toucher extrêmement crémeux et doux avec un éclat extra fin qui exprime une « élégance silencieuse » selon A-Girl’s, un peu comme la fleur de lotus. Il représente environ 30 à 40% des ventes de A-Girl’s et il est souvent utilisé pour les T-shirts.

A-Girl’s a également développé d’autres tissus, comme le CLOUD (une laine lavable avec une douceur et une élasticité proche du cachemire), le FRESCA (un fil de coton à haute torsion spécialement développé pour obtenir une main lisse, soyeuse et croquante avec un superbe drapé), le COCA (un mélange de COton et CAchemire)…

PARTENAIRES

A-Girl’s travaille principalement avec Yamayo Textile, Yamayo Jersey et Komechu. Le groupe Yamayo est un groupe reconnu pour son savoir faire dans la production de fils et de tricots au Japon. Ce sont elles qui produisent les créations de Takao Ozaki : COULD, LOTUS, COCA….

 
L’envers d’un molleton A-Girl’s

L’envers d’un molleton A-Girl’s

T-shirt en coton SUVIN

T-shirt en coton SUVIN

Jersey LOTUS

Jersey LOTUS

Gamme Excella de chez YKK - le top du top (sweatshirt THE SWEAT, projet supervisé par Takao Ozaki )

Gamme Excella de chez YKK - le top du top (sweatshirt THE SWEAT, projet supervisé par Takao Ozaki )

T-shirt en coton SUVIN

T-shirt en coton SUVIN

Issue d’un échantillon de Jersey AGIRL’S que l’on possède

Issue d’un échantillon de Jersey AGIRL’S que l’on possède

 

L'annuaire - Adam Lewenhaupt, sneakers CQP

 
Lookbook CQP, juin 2019

Lookbook CQP, juin 2019

Lookbook CQP, juin 2019

Lookbook CQP, juin 2019

Adam Lewenhaupt est le fondateur de la marque suédoise de sneakers CQP, qui est l’abréviation de Conversations & Quintessential Products . Adam, qui a travaillé pendant dix ans dans le secteur financier, a choisi en 2013 de se reconvertir dans un secteur qui allie à la fois design, créativité et artisanat. Et comme il s’avère qu’il est également passionné de baskets, c’est donc logiquement qu’il décide de créer sa propre marque. Il a démarré from scratch comme ont dit en anglais. Quelques recherches Google et quelques conversations plus tard, il trouve un fabricant au Portugal. Le premier prototype prend 7 mois à être développé mais la machine est lancée.
Presque 7 ans après, la marque est distribuée parmi les meilleurs retailers menswear au monde : Trunk Clothiers, The Armoury, Beams, Thom Sweeney, A.GI.EMME…Elle dispose également de son propre e-shop.

Dans leur ligne éditoriale vous pouvez retrouver leurs Conversations, (d’où le nom Conversations & Quintessential Products) des interviews de personnes qu’ils admirent et qui correspondent à leur valeurs. L'entreprise est quant à elle toujours basée à Stockholm, en Suède.

Dans quelle mesure un article de Monocle (un magazine à la portée internationale) vous impacte-t-il?

- Ils ont un lectorat intéressé qui le lit un peu comme une Bible, donc vous remarquez tout suite un effet. Les ventes à l’internationales ont augmenté directement.
— Adam Lewenhaupt, Rawness.se, 2015
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La plus grande difficulté en cours de route?
Nous avons assez bien géré les différents obstacles, mais la plus grande difficulté a probablement été lorsque, après moins d’un an d’activité, nous avons été obligés de changer notre nom de Coloquy en CQP en raison d’un litige. Ce fut douloureux mais nous avons finalement décidé de changer notre nom plutôt que d’aller en justice.
— Adam Lewenhaupt, Opumo.com, 2018
Que savez-vous maintenant que vous aurez aimé savoir quand vous aviez 21 ans?
J’aurais aimé avoir pris plus de risques plus tôt, essayé plus de choses. Pour une raison étrange, j’ai commencé à prendre des risques trop tard et j’ai passé 10 ans à travailler dans la finance sans jamais vraiment en profiter…
— Adam Lewenhaupt, Opumo.com, 2018
Slip-on hautes - coloris bleu

Slip-on hautes - coloris bleu

Slip-on coloris tabac

Slip-on coloris tabac

Sneakers basses - Ebony Brown

Sneakers basses - Ebony Brown

 

Qui fabrique les sweatshirts en LOOPWHEEL [TsuriAmi-Ki] ?

 
 

Définition : Loopwheel machine

Qu’est ce qu’une loopwheel machine ? C’est le nom qui est donné pour désigner spécifiquement les machines à tricoter circulaire des années 1920. En japonais on parle de "Tsuriami-ki" : "tsuri" signifie accrocher, "ami" signifie tricoter et "ki" est le mot pour la machine. Car oui ces machines ont la particularité d’être “suspendues”. Elles sont le plus souvent accrochées à des poutres en bois et tricotent des sortes de grandes chaussettes tubulaires. Elles peuvent tricoter du jersey pour les t-shirts ou du jersey molleton pour les sweatshirt. Petite parenthèse d’ailleurs sur le mot sweatshirt : on parle de sweatshirt parce qu’il a initialement été pense pour absorber la transpiration du corps et ainsi le garder grâce au frais grâce aux petites boucles sur l’envers du tissu.

L’histoire de ces machines suit la même destinée que celles utilisée pour réaliser des jeans selvedges telles que les fameuses Draper X3 looms.
Alors que le monde occident se sépare de ses machines vieillissantes dans les années 50 et 60 pour se tourner vers des machines circulaires plus productives, les entreprises Japonaises en rachètent une partie.
Elles offres des caractéristiques intéressantes par rapport à leurs concurrentes plus modernes :

  1. Le fil utilisé pour tricoter n’est pratiquement soumis à aucune tension.

  2. Seul un ou deux fils peuvent être utilisés lors du tricotage. Un processus plus lent, mais un résultat final beaucoup plus moelleux.

  3. Le tricot tombe sur un chariot qui tourne avec la machine. Il tombe naturellement avec la gravité et n'est pas tiré, roulé ou mis sous tension.

Toutes ces avantages rendent manifestement les jerseys loopweel plus résistants, plus moelleux et plus élastiques car ils s'étirent verticalement et horizontalement et s'adaptent ainsi confortablement au corps. Ils seraient même plus résistants aux lavages répétés, là ou un molleton lambda perd vite de son moelleux. On a même pu lire qu’un jersey classique cède en moyenne lorsqu’il est lesté de 4 kg de plomb, là où un jersey loopwheel cède seulement lorsqu’il est lesté de 7kg de plomb.

On distingue très bien que les machines loopwheel sont suspendues

On distingue très bien que les machines loopwheel sont suspendues

Le diamètre des machines varie en fonction des tailles. A chaque machine correspond une taille. Et comme elles tricotent en tubulaire, il n’y a pas de coutures sur les côtés des t-shirts ou sweatshirts réalisés avec ces tricots. Le seul hic concerne le rendement : 1 seul mètre par heure. Il faut donc entre 2 à 3 jours pour tricoter 24 mètres, là où les nouvelles machines circulaires plus récentes sont capables de le faire en 1 heure. Et forcément le prix s’en ressent également : 1 mètre de jersey looppwheel est beaucoup plus cher que du jersey standard.


Les fabricants de jerseys LOOPWHEEL 吊り編み

Ce qui est sûr c’est que personne ne sait précisément le nombre de fabricants qui possèdent encore des machines loopwheel. Parfois on lit qu’il n’y a plus qu’une seule usine, parfois deux, parfois quatre…nous on tablerait plutôt sur 6 dans le monde. Ce qui est sûr c’est qu’on en a identifié au moins 4 : 3 au Japon et 1 en Allemagne.

Toki Seni

TOKI SEN-I est une entreprise Japonaise qui produit des tricots depuis 1984. Tout comme Kanekichi Industries (voir plus bas), elle est située dans la préfecture de Wakayama. Elle possède de nombreux métiers à tricoter dont les fameuses machines Tsuri qui ont été fabriquées il y a plus de 100 ans en Europe. Toki possède également des machines circulaires plus standards : tous les jerseys Toki Seni ne sont donc pas tricotés sur des machines Tsuri.
Depuis février 2005 Toki Seni est présente sur Première Vision, le salon pour les professionnels de la mode et du textile. Les marques de Luxes et de mode haut de gamme font parties de leurs clients.

Un travail d’orfèvre

Un travail d’orfèvre

Chaque machine a son propre caractère, et l'état de la machine change en fonction de la température et de l'humidité de la journée. Des ajustements précis et des contrôles réguliers sont essentiels.

Chaque machine a son propre caractère, et l'état de la machine change en fonction de la température et de l'humidité de la journée. Des ajustements précis et des contrôles réguliers sont essentiels.

Molleton rayé

Molleton rayé

Kanekichi Industries

Fondée en 1912 Kanekichi Industries est une entreprise japonaise située à Wakayama (aussi appelée la ville du tricot au Japon*) qui continue de produire des tissus tricotés à l'aide de machines Tsuri-ami. Tout en conservant les méthodes de production traditionnelles, Kanekichi Industries s’efforce de développer de nouveaux tricots. De gros efforts sont également déployés pour continuer à former des artisans tricoteurs, une profession aujourd'hui en déclin. Il s’agit d’un travail méticuleux quand on sait qu’il y a plus de 1000 aiguilles sur chacune de ces machines. Chaque aiguille est placée à la main, et est espacée de sa voisine grâce au coup d’oeil expert du tricoteur. L’atelier de Kanekichi Industries est équipé d’environs 200 machines à tricoter loopwheel, mais seulement la moitié d’entre elles sont actuellement en service. Les autres sont soigneusement stockées en cas de besoin. 

*Au début de l'ère Taisho, Tokyo, Osaka et Nagoya étaient les principaux centres de production de tricot, mais la préfecture de Wakayama s’est rapidement développé jusquà les dépasser. Entrant dans l'ère Showa, la préfecture de Wakayama est devenue la principale zone de production de tricot du Japon. À cette époque, il y avait presque 100 entreprises de tricotage dans cette région, et certaines rues s’appelaient même “tricot”.

Kanekichi Industries japan.jpg
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Merz B Schwanen

L’aventure commence lorsque Peter Plotnick (à la tête de Merz b.Schwanen aujourd’hui) tombe sur un vieux stock de sous-vêtements Mertz b. Schwannen lors d’un marché aux puces. Il sent tout de suite que la main est différente et que le produit est bon mais découvre que Mertz b. Schwannen a fermé 3 ans plus tôt. Il continue de chercher une entreprise capable de reproduire ses produits et rencontre alors Rudolf Loder, l’un des derniers fabricants de sous-vêtements de la région. Par miracle son entreprise possède une trentaine de machines à tricoter loopwheel, la plus ancienne de 1928 et la plus jeune des années 1960. Elles ne sont pas utilisées et font plutôt office de musée. Peter Plotnick comprends vite le potentiel de ces machines en vue rééditer les anciens modèles Merz b. Schwanen. Les héritiers de la marque Merz b. Schwanen acceptent le projet et c’est ainsi que la marque est revenue sur le marché en 2011 plus de 100 ans après sa création.

C’est une des seules marque au monde avec The Flat Head (qui en aurait 4) à posséder de telles machines.

Made in Germany

Made in Germany

Wada Meriyasu (和田メリヤス)

Wada Meiyasu est une entreprise de tricot fondée en 1957. Elle compte environ 120 machines Tsuri-ami et quelques artisans tricoteurs. 7 employés en 2017 pour être précis.

Son dirigeant actuel

Son dirigeant actuel

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Où trouver des sweatshirts Loopwheel ?

Le premier commentaire que l’on peut faire est qu’à moins de travailler dans l’industrie textile, il est assez difficile de reconnaître un jersey fabriqué à l’aide de machines loopwheel. Il ne suffit pas d’avoir un t’shirt sans coutures sur les côtés pour qu’il s’agisse d’un jersey tricoté avec cette machine. D’autres types de machines circulaires peuvent tricoter en tubulaire.

Le plus simple à notre avis est donc de se fier à une liste de marque sûres.
A commencer par Merz B.Schwannen. C’est la marque la plus facile d’accès puisqu’ils sont situés au cœur de l’Europe et qu’ils disposent d’un bon réseau de distribution. La marque précise made on original loopwheeler sur les jerseys réalisés à partir de cette machine.

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2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler 100% coton bio

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler
100% coton bio

Molleton 340 gr

Molleton 340 gr

1 fil, made on loop wheeler

1 fil, made on loop wheeler

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler 100% coton bio

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler
100% coton bio

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler 100% coton bio

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler
100% coton bio

T-shirt bleu indigo en collaboration avec Blue Print Amsterdam (qui ont notamment travaillé avec Fransboone Store sur une Toronto jacket Aspesi)2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler

T-shirt bleu indigo en collaboration avec Blue Print Amsterdam (qui ont notamment travaillé avec Fransboone Store sur une Toronto jacket Aspesi)

2 fils, 220 gr. (7,8 oz.), made on loop wheeler

LOOPWHEELER

LOOPWHEELER est une marque japonaise crée par SATOSHI SUZUKI en 1999. Elle est souvent considérée comme l’une des meilleurs en matière de sweatshirts. Ils sont fabriqués par Kanekichi Industries puis confectionnés chez Maruwa Textile Industry.

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Confectionné chez Maruwa Textile Industry

Confectionné chez Maruwa Textile Industry

AutreS marques

  • Studio D’artisan

  • The Strike Golden

  • Momotaro

  • Nanamica

  • Iron Heart

  • The Real McCoy’s

  • Ware-House

 

Superdenim est à vendre - Prix en baisse

 

Superdenim est un eshop multimarque anglais fondé en 2009 qui propose une sélection de marques workwear tel que The Real McCoy's, Orslow, Viberg, Engineered Garments, Lady White Co...Le e-shop est actuellement mis en vente sur la plateforme Exchangemarketplace.com au prix de 95000$ par Lewis H. son fondateur.
A noter que quelques mois plus tôt, le prix était de 135000$.

Quelques chiffres intéressants :

  • Une moyenne de plus de 17 000 visites uniques/mois en 2019

  • Un chiffre d’affaire mensuel moyen de plus de 25000$

  • Un revenu net par mois de 5000$

  • Une mailing list de 25000 personnes

Capture écran - 28 Avril 2020

Capture écran - 28 Avril 2020

Traffic de Superdenim - On note d’ailleurs que Superdenim est bâti via la plateforme Shopify

Traffic de Superdenim - On note d’ailleurs que Superdenim est bâti via la plateforme Shopify

Capture écran - 14 février 2020

Capture écran - 14 février 2020

La communauté SUPERDENIM

La communauté SUPERDENIM

Rentabilité de SUPERDENIM

Rentabilité de SUPERDENIM

Si vous êtes observateurs vous remarquerez les bannières MARRKT sur le site de SUPERDENIM.
MARRKT est un site de seconde main que l’on aime beaucoup. Et nul doute qu’il s’agit du nouveau projet des équipes de SUPERDENIM.
Est-ce à dire que le marché du vintage est porteur ? Probablement oui. C’est également un marché sans vraiment de grosse concurrence installée sur le web, contrairement à SUPERDENIM qui doit lutter face à une myriade d’acteurs dont les puissants MrPorter, Endclothing...

SUPERDENIM en vente - MARRKT en plein lancement

SUPERDENIM en vente - MARRKT en plein lancement

En regardant via SimilarWeb on se rend compte que le pari est déjà en partie gagné : MARRKT a autant et même plus de visites que SUPERDENIM sur le mois de Janvier 2020. (même s’il est vrai que le e-shop de SUPERDENIM s’est arrêté en Janvier 2020, ce qui a dû causer un net ralentissement du nombre de visites uniques)

Capture écran de SimilarWeb - Février 2020

Capture écran de SimilarWeb - Février 2020

Capture écran de SimilarWeb - Février 2020

Capture écran de SimilarWeb - Février 2020

 

Berg & Berg - Le style sartorial moderne - Test & Avis du trenchcoat « Nisse »

 

« Sartorial », « tailoring » : deux synonymes qui cristallisent un même et unique style basé sur un code vestimentaire issu du monde « habillé ». Si certaines marques tendent vers un style figé basé sur la « mode » du moment, la firme suédoise Berg & Berg réussit le pari de proposer un savant mélange de pièces résultant des mondes sartorial et casual en conférant à ses tenues un aspect intemporel.

En cela, peu de pièces vestimentaires permettent de maîtriser l’art du « mix and match » comme le « trenchcoat ».
Décryptage.

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Plusieurs marques scandinaves ont rythmé le monde du vêtement masculin ces dernières années – Gabucci, Saman Amel, A Tempo Rubato –, Berg & Berg ne fait pas figure d’exception.

Il y a chez ce conglomérat de firmes un élément qui revient continuellement et inlassablement : la quête d’un style dit « intemporel ». Une sorte de potion magique. Les ingrédients essentiels à cette préparation seraient des influences italiennes et anglaises avec une touche de piment américain. Mais alors, comment faire le tri dans toutes ces nouvelles marques qui pullulent sur le net et qui se proclament les unes après les autres « stylées » ? La réponse se loge dans l’expérience personnelle que l’on entretient avec le vêtement et du désir que l’on a de piocher des éléments d’inspiration d’un style pour l’intégrer dans le sien. C’est ce que je nomme un style « cross-road ». Le « style » n’est plus figé, mais évolue et respire avec celui qui le dirige. Je pense par exemple à une tenue sartoriale – un pantalon taille haute, droit avec plis, chemise – couronnée d’une Jungle Jacket de l’armée américaine ; ou encore à un baseball cap avec un costume dépareillé (à l’instar des modèles de la marque britannique Drake’s). Le vêtement sert précisément à cela : essayer, se tromper, réessayer, se tromper à nouveau et enfin trouver sa bonne recette.

Je dois dire que Berg & Berg m’a aidé dans cette quête. Elle se distingue des autres marques en confectionnant des vêtements – tous dans la botte italienne – qui sont réellement portés et portables par le plus grand nombre. Il suffit de regarder leurs lookbooks. Tout y est très bien présenté, sans donner pour autant une vision fantasmée de leur pièces. C’est parfois un exercice d’équilibriste, mais la marque offre la possibilité de réussir de prodigieux mélanges de styles, de savants « mix-and-match ».

 “The purpose of Berg & Berg is to offer clothes and accessories that are inspired by the rich heritage of classic style, but are adapted to a modern world”.

Cela est d’autant plus surprenant que Berg & Berg est une marque relativement jeune : établie en 2009 à Oslo mais basée à Stockholm depuis 2012, elle s’est donnée pour mission de proposer des vêtements et accessoires « inspirés du riche héritage du style classique, mais adaptés au monde moderne ».

La marque a été fondée par le couple Karin et Mathias Berg et ne compte pas d’investisseurs extérieurs ; cette autonomie financière et créatrice est un point d’orgue dans la philosophie de la marque qui se dit « familiale ». Ce qui compte le plus dans cette famille, c’est le produit avec tout ce qu’il englobe : le design, la matière, la construction et la finition. Le travail du produit se fait dans des ateliers prônant un savoir-faire particulier dans le respect des traditions, jamais dans de grandes usines. La maison privilégie la qualité à la quantité.

Sur son site internet, la marque nous renseigne sur les lieux de fabrication de toutes ses pièces : à tel point que nous avons l’impression d’assister à un cours de géographie !
Les pantalons sont confectionnés à Naples, les chemises à Brescia, les pulls en Vénétie (avec une laine venant souvent d’Hawick en Ecosse, lorsqu’elle n’est pas italienne). Les chaussettes sont issues de la maison Bresciani, réputée pour la qualité de ses mi-bas (une très belle alternative aux chaussettes Pantherella). Les costumes sont faits dans les Pouilles – dans des tissus divers tels que Fox Flannels, Hardy Minnis ou encore Carlo Barbera –, les pochettes de costumes et les cravates à Côme ainsi qu’à Naples. Les écharpes sont tissées à Biella – capitale mondiale de la laine – chez Vitale Barberis Canonico ou Loro Piana.

Montage d’un polo de la marque dans la région de Bergame, au Nord de l’Italie

Montage d’un polo de la marque dans la région de Bergame, au Nord de l’Italie

Les cravates sont faites à la main, à Naples ou Côme

Les cravates sont faites à la main, à Naples ou Côme

Les machines à tricoter en Vénétie

Les machines à tricoter en Vénétie

Une ouvrière à l’œuvre : élaboration d’une chemise.

Une ouvrière à l’œuvre : élaboration d’une chemise.

Fabrication de leurs jeans à Stockholm

Fabrication de leurs jeans à Stockholm

Berg & Berg a récemment ajouté – en octobre 2019 – un nouveau venu dans son offre déjà bien large : le denim. Leur jeans a la particularité d’être fait en Suède, à Gothenburg, à base de tissu japonais de la réputée maison Kuwamora. La marque nous précise que l’atelier produisant ce jeans est si petit – il n’a que quatre employés –, qu’ils ne peuvent produire plus de 15 pairs par jour ; chaque jeans prend en effet quatre heures à monter.

C’est donc une marque presque confidentielle qui s’offre à nous. Une marque qui se soucie des détails apportés dans chaque pièce et surtout du suivi des traditions dans l’élaboration de chacune de ses pièces. La richesse de la marque se trouve dans son offre pléthorique mais maîtrisée et rationnelle : d’une saison à l’autre, Berg & Berg réinvente un classique en lui apportant un twist. A l’image, par exemple, des chemises westerns ou hawaïennes.

Chemise hawaïenne Berg & Berg

Chemise hawaïenne Berg & Berg

Chemise Western Berg & Berg

Chemise Western Berg & Berg

Pour ce test, j’ai choisi une pièce qui a longtemps fait défaut dans ma garde-robe : l’imperméable, la gabardine, le « trenchcoat », ou tout simplement le « trench ». Autant de dénominateurs communs pour caractériser cette pièce qui se veut – à tort – clivante. Cette fausse idée découle sans doute de l’histoire même de la pièce, qui remonte à la moitié du XIXème siècle.

Histoire du Trenchcoat

Si l’histoire de l’imper’ ne débute pas en 1914, il adoptera tout de même la forme iconique qu’on lui doit aujourd’hui durant la Première Guerre Mondiale. Le trench est le résultat des avancées scientifiques, technologiques, et du début de la production de masse : une histoire en résonnance profonde avec notre monde moderne.

Les trenchs sont réputés pour leur versatilité : en ville ou dans les tranchées, l’imperméable est l’allié idéal.

Les trenchs sont réputés pour leur versatilité : en ville ou dans les tranchées, l’imperméable est l’allié idéal.

L’histoire de cette pièce remonte à 1823, avec l’invention d’un coton caoutchouté, utilisé lors de la fabrication de toile imperméable à l’eau pour un usage à la fois civil et militaire. Ces « macks », nommés d’après leur inventeur Charles Macintosh, avaient le défaut de leur qualité : ils étaient idéaux pour rester au sec mais n’évacuaient pas la transpiration, ce qui engendrait une puanteur insoutenable ! Ils fondaient même en plein soleil…cela n’a pas empêché l’armée britannique de s’en équiper tout au long du XIXème siècle.

Inspirés par le marché qui venait de se créer, les drapiers ont donc continué à développer une meilleure toile, plus respirante et imperméable. En 1853, John Emary développe et brevette un tissu cochant ces cases et nomme son entreprise Aquascutum : du latin « aqua » – signifiant eau – et « scutum », pour bouclier. La pièce est un succès immédiat pour les gentlemen de l’époque qui souhaitent pouvoir rester bien habillés en toute occasion et au sec par temps incertain.

Trois ans plus tard, un jeune drapier de 21 ans de Basingstoke, Hampshire, fonde son entreprise concurrente : Thomas Burberry. Inspiré par l’accoutrement imperméable des bergers de sa région, il met au point en 1879 la « gabardine », un tissu imperméable et surtout respirant. La pièce devient rapidement un instant favorite des aviateurs et explorateurs de l’époque, à l’image de Sir Ernest Shackleton lors de son expédition en Antarctique en 1907, habillé en tissu gabardine Burberry.

L’imperméable iconique de Burberry, synonyme d’aventures et d’élégance

L’imperméable iconique de Burberry, synonyme d’aventures et d’élégance

La parfaite adaptabilité de ce tissu séduit l’armée britannique qui équipe ses troupes durant la Première Guerre Mondiale. La couleur choisie est le « khaki » – qui signifie « poussière » en Hindi – sélectionnée à la suite des expéditions successives en Inde, qui commencent déjà en 1840, afin de pouvoir se confondre avec la nature. A noter que le « khaki » ne correspond pas à une nuance précise de couleur mais désigne une teinte brune jaunâtre. Aujourd’hui, il est donc préférable de parler de la couleur « vert armée » ou « vert militaire » lorsque l’on souhaite évoquer le vert foncé terne.

La dénomination « trench », est issue des « tranchées » exiguës de la Grande Guerre : l’accoutrement résistant des soldats permit de palier les conditions très difficiles de cet habitat belliqueux improvisé. Un vêtement utilitaire, d’une longueur conséquente et de forme croisée. Après la guerre, l’imper’ d’Aquascutum connaît lui aussi un succès considérable : le Prince de Galles – futur Roi Édouard VII – en accorda même un royal warrant en 1897.

La guerre des tranchées laisse place à celle dans les armoires : la paternité du trenchcoat est discutée entre les maisons Aquascutum et Burberry. Cette dernière apparaît toutefois avantagée : fournisseur des uniformes « khaki » de l’armée britannique, et en 1912 Burberry décide de breveter la longueur de la pièce « jusqu’au genou » en la baptisant « Tielocken ». Le manteau compte une ceinture de serrage au niveau de la taille ainsi qu’un col aux revers généreux.

Le Tielocken : long et généreux afin de couvrir et protéger son porteur –  Vous noterez aussi le S à BURBERRYS. Non ce n’est pas une contrefaçon

Le Tielocken : long et généreux afin de couvrir et protéger son porteur –
Vous noterez aussi le S à BURBERRYS. Non ce n’est pas une contrefaçon

A l’issue de la guerre, le trench est propulsé sur le devant de la scène internationale et séduit même Hollywood durant son âge d’or. Le trenchcoat devient sociologique : il est porté par des acteurs à l’écran portraiturant des gangsters, détectives ou encore des femmes fatales. C’est ainsi une des rares pièces – avec le jeans – qui se retrouve aussi bien dans le vestiaire masculin que féminin. Le trench est synonyme de panache et de poigne.

La fièvre du trench gagne aujourd’hui les designers qui proposent leur propre déclinaison de cette pièce iconique : courte, longue, droite, croisée, colorée ; autant de déclinaisons possibles que d’appellations du mythique imper’.

Comment ne pas vouloir alors porter un bout d’Histoire sur ses épaules ?

Test & Avis du trenchcoat « Nisse »

Raglan Coat coloris Beige

Raglan Coat coloris Beige

Gabardine de coton japonaise

Gabardine de coton japonaise

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il convient de faire une distinction primordiale entre trois termes qui portent souvent à confusion mais qui sont fondamentaux à la compréhension de l’étanchéité d’une pièce : water-resistent, water-repellent et waterproof.

Water-resistent : est la plus faible des trois protections. Le tissus résiste à l’eau, mais non pour une durée conséquente et ne garantit pas une étanchéité exceptionnelle.

Water-repellent : le tissu est hydrophobe, c’est-à-dire qu’il ne laisse pas pénétrer l’eau et la maintient sur la surface pour une durée conséquente. Mais n’est pas une armure efficace lors de pluies torrentielles pendant une longue durée. La propriété water-repellent est souvent obtenue lors de l’étape de finissage du tissu via des traitements chimiques comme le traitement DWR (durable water repellent).

Waterproof : le tissu est non seulement déperlant comme dans le cas du water-repellent, mais aussi pendant plusieurs heures. Il faut cependant garder à l’esprit qu’un tissu n’est jamais totalement imperméable : au bout d’un temps suffisamment long, une goulette d’eau finira toujours par le traverser. C’est pourquoi l’on voit parfois une indication du type 800mm à 5000mm. C’est une mesure qui représente la hauteur d’eau minimale à laquelle les premières gouttes d’eau vont commencer à traverser le tissu. Cette hauteur de colonne d’eau donne la mesure de l’imperméabilité.


« Hey Sherlock Holmes ! », « Inspecteur Gadget ! » : voilà le genre d’apostrophes auxquelles nous pouvons être assujettis en portant l’imperméable. Je souhaite passer outre celles-ci car si l’image du trench véhicule une certaine idée dans l’imaginaire collectif aujourd’hui, c’est aussi une pièce qui permet de s’amuser, tout simplement.

Je suis client chez Berg & Berg depuis 2016 et je remarque que tous mes achat sont des pièces « fortes » qui m’ont permis de franchir un cap : polos en laine mérinos, pantalon avec plis et pinces, gilets sans manches ou encore col roulé en laine/cachemire. L’imperméable Berg & Berg est confectionné en 100% coton japonais, hydrophobe « water repellent ». La pièce est doublée en 100% viscose, contient une ceinture de serrage amovible et des boutons en corne invisibles. Ce trench est fabriqué en Italie.

Berg & Berg utilise FedEx comme moyen d’expédition, ce qui a l’avantage d’être rapide. Comptez toutefois un minimum de 200 euros pour bénéficier d’une livraison gratuite. C’est élevé, certes. Mais c’est aussi le contrepoids d’une entreprise qui ne finit de grandir et souhaite se développer rationnellement. D’autant que la marque n’a pas de boutique physique en Suède, tout passe par leur site internet. Je reçois donc l’article après avoir passé commande sur l’eshop, et je dois dire que le packaging est impeccable : sont fournis un cintre et une housse protectrice pour le trench. Une attention qui en dit long sur l’ADN de la marque, celui de toujours vouloir faire les choses simplement et efficacement.

Pour cet imper’, j’ai choisi la taille 44. Je cherchais une coupe qui n’était pas très près du corps mais pas ample pour autant : Berg & Berg taillant normalement. J’ai tout de suite beaucoup aimé la longueur conséquente de la pièce : 110 cm. Je voulais respecter un minimum les caractéristiques historiques du trench. Aujourd’hui, il est coutume de dire que cela confère un aspect un peu « rétro », mais c’est une fausse idée car ce sont les imperméables proposés par les marques d’aujourd’hui qui souffrent – à mon goût – de rétrécissement. Il faut selon moi réussir à dépasser ce dicton qui veut que les vêtements longs soient faits pour les personnes de grande taille. Cette idée a longtemps été mon mantra, me causant même quelques blocages ; mais l’expérience m’a permis de me rendre compte que cela était avant tout une affaire de goût : il faut pouvoir – et réussir ! – se sentir à son aise dans ses choix vestimentaires. Donc un conseil, si vous souhaitez acquérir un trench, préférez-le avec une longueur généreuse, vous me remercierez.

Je l’ai par ailleurs choisi dans une couleur beige/sable qui renvoie de suite aux origines historiques de la pièce. Quitte à avoir un imperméable digne de ce nom, autant qu’il soit de cette couleur, non ? C’est une nuance très facile à porter, qui sied à tout le monde et s’accorde avec toutes les couleurs d’une garde-robe. Il ne faut pas avoir peur des salissures ! Laissons la pièce vivre dans le temps. A noter que Berg & Berg propose également le même modèle en bleu. Voici le rendu, porté par Andreas Weinas.

Le boutonnage de cet imper’ est droit, mais la ceinture (amovible) à la taille permet de le transformer justement en croisé : il suffit de serrer la ceinture – j’effectue un nœud en le plaçant toujours sur le côté, non sur le devant, pour un rendu visuel plus fort – et de croiser légèrement les deux pendants. C’est, pour moi, un des avantages de ce type de construction : il permet de choisir et d’alterner avec un boutonnage droit ou croisé, two-in-one !  Vous me connaissez un peu désormais, ce sont mes « OVC » - Obsessions Vestimentaires Compulsives – qui parlent…

3 photos de gauche : L’imperméable permet de réaliser de savoureux « mix and match » et de casser ainsi le côté parfois trop imposant de la pièce. Avec des mocassins comme ci-dessus ou avec des sneakers comme ici-bas. Notez la fente à boutons dans le dos, une caractéristique à l’héritage militaire.

2 photos de droite : Le jeans blanc est une excellente alternative au jeans bleu, il permet de construire une tenue avec une forte identité visuelle.

La matière de ce pardessus est vraiment agréable : pour un tissu technique, il est étonnamment doux. Il protège efficacement contre la pluie, dans la limite de son appellation « water repellent ». Il est d’autant plus surprenant – et j’en suis agréablement surpris – de trouver des matières japonaises sur ce type de pièces, au demeurant fabriquées en Italie. C’est donc un très bon point et une belle découverte pour cet imper’.

Le trench compte deux poches poitrines internes et deux poches externes, toutes les quatre assez profondes. Concernant la ceinture de serrage, comme je l’ai mentionné plus haut, j’aime beaucoup. C’est pour moi un des éléments clefs d’un trench. Ce que j’aime ici, c’est le côté hybride de la pièce : généralement, les imperméables à boutonnage droit n’ont pas de ceinture, mais Berg & Berg réussit à l’intégrer, sans que cela n’altère la silhouette ou la rende bizarre. Pendant longtemps, je me suis demandé l’utilité de la ceinture lorsque je ne ferme pas mon trench : est-ce que je l’enlève, est-ce que je la laisse ballante, est-ce que je fais un nœud derrière ? La réponse est qu’il n’y en a pas. C’est le porteur qui décide. Je remarque cependant que j’opte assez souvent pour le nœud à l’arrière, sans raison particulière, sans doute car j’ai vu mon père l’effectuer depuis toujours et le mimétisme permet de construire, étape par étape, son propre style.

La construction dans l’ensemble est très solide, avec des coutures bien nettes. Les manches sont raglans et comme vous le savez je raffole de ce type de construction, il est pour moi inconcevable que les trenchcoats n’en aient pas. La manche raglan prend tout son sens avec un imperméable : c’est typiquement avec ce type de pièce qu’un layering – ou « couches d’oignon », le fait de construire une tenue en plusieurs strates de vêtements afin de rester au chaud – est possible. Il est ainsi envisageable de porter un jeans, une chemise OCBD, un sweat gris chiné, une veste Trucker Lee – ou une Levi’s Type II en chinant – et de poser ensuite le trench sur ses épaules. Porter un gros col roulé donne aussi un très joli rendu visuel, et vous resterez bien au chaud. Je déteste avoir froid et suis parfois obsédé par le choix idéal d’une pièce vestimentaire afin d’affronter mère nature… « OVC », what else ?

Le trench est réellement une pièce intemporelle avec une forte identité visuelle et historique, mais je souhaitais justement changer du traditionnel Burberry et je n’ai pas été déçu. J’ai toutefois relevé deux bémols.

Le premier se trouve au niveau du col. Pour moi, il n’est pas assez conséquent – à l’image d’un Tielocken – mais il permet tout de même à la pièce d’être plus discrète et de ne pas prendre le dessus sur l’ensemble de la tenue, visuellement du moins. Le deuxième est son prix conséquent. J’ai cependant pu l’acquérir en soldes. Les soldes chez Berg & Berg sont justement l’occasion de faire de réelles belles affaires, mais les pièces partent vite ! Je vous conseille ainsi de faire un repérage en amont et de noter les pièces qui vous intéressent, pour limiter le risque de ne pas les manquer.

CONCLUSION

J’ai horreur de l’obsolescence programmée de nos appareils électroniques. J’aime à penser qu’une pièce de vêtement suit la même logique. Si elle est de bonne facture, elle nous suivra pendant longtemps et ne souffrira pas – ou peu – les affres du temps. Je ne parle pas ici de modes passagères qui s’évanouissent d’année en année. J’aime beaucoup cette phrase de Baudelaire, extraite du Peintre de la Vie Moderne : « Il s’agit (…) de dégager de la mode ce qu’elle peut contenir de poétique dans l’historique, de tirer l’éternel du transitoire ». C’est une des raisons pour lesquelles j’aime autant le trench : il permet de savoureux mélanges de styles, des « mix and match » ingénieux et la promesse d’un style intemporel.

Le trenchcoat Berg & Berg cochent toutes les cases de la pièce indispensable et intemporelle. C’est une pièce forte, « totale » : lorsqu’on l’endosse, on ne voit qu’elle. C’est un point qui me plaît beaucoup car je peux jouer avec ce côté (trop) fort : pour le casser, je peux par exemple troquer mes mocassins pour une paire de sneakers. Je vous invite par ailleurs à regarder quelques idées de tenues sur le compte Instagram de notre ami Japonais Shuhei Nishiguchi. (ici , ici ou encore )

Le trench est réellement une pièce d’investissement, mais alors pourquoi ne pas en avoir choisi un de seconde main proposé par les magasins spécialisés ou les salles de ventes aux enchères ? J’aurai pu, il est vrai. Mais je souhaitais créer ma propre histoire avec ce trench, une pièce qui vieillira avec et pour moi. Qui se patinera avec le temps et s’adaptera à ma morphologie. Et lorsque je le transmettrai à ma progéniture, je pourrai lui dire « Here’s looking at you, kid ».

Texte et photos : Marcos Eliades

Instagram : lord_byron1

Sélection du dimanche - BEAMS, ENGINEERED GARMENTS, DRAPEAU NOIR, HARFORD

 

Ceinture en gros grain Beams Plus.
La double boucle est selon nous idéale car elle s’adapte parfaitement à votre tour de taille
Le coloris très preppy ira parfaitement avec un jean blanc ou brut.

Prix : 55€
Fabrication : non précisé
Matière : non précisé

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Pantalon de chez Engineered Garments en toile légère RIPSTOP. On apprécie beaucoup cette coupe tapered qui laisse de la place aux cuisses et s’affine vers les chevilles.

Prix : 260€
Fabrication : USA
Matière : 100% coton

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Jean blanc de chez Drapeau Noir. On aime l’inspiration du célèbre Fatigue Pants de l’armée américaine et la toile japonaise 12,5oz qui provient de chez Kuroki.

Prix : 130€
Fabrication : Portugal
Matière : 100% coton

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Le coton éponge est une matière très confortable et idéale au printemps. La couleur bleu marine ira parfaitement avec le jean kuroki de Drapeau Noir.

Prix : 90€
Fabrication : non précisé
Matière : 100% coton

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ROTOTO - Les chaussettes japonaises par excellence

 
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ROTOTO

Pourquoi les chaussettes Japonaises sont-elles si spéciales ?

Histoire de la chaussette au Japon

L’histoire de la chaussette au Japon est intimement liée à la préfecture de Nara dans la région du Kensai. Avant les chaussettes, cette région a d’abord été connue pour sa production de coton : le coton Yamato. La rivière Yamato qui parcours la région en fait l’endroit idéal pour la culture du coton.

Coton japonais à gauche qui est moins moelleux que le coton “standard” à gauche

Coton japonais à gauche qui est moins moelleux que le coton “standard” à gauche

Avec le développement économique du japon, le matériau de prédilection des objets de la vie courante passe du chanvre au coton, de sorte que les industries de la culture du coton et de la filature dans la région de Yamato se sont enrichies et que le coton Yamato est devenu célèbre dans tout le pays. 

À la fin de la période d’Edo et de l'ouverture du pays, de grandes quantités de coton indien ont commencé à être importées au Japon. La production de coton au Japon a logiquement déclinée et la superficie plantée en coton également. Par contre les nouvelles technologies de filature sont arrivées de l’étranger et se sont implantées dans des villes de la préfecture de Nara. C’est à cette période qu’un homme nommé Taijiro Yoshii du village de Mami (dans la partie ouest de Koryo-cho) a acheté une machine à tricoter des chaussettes aux États-Unis en 1910. Il a par la suite embauché les filles d'agriculteurs voisins et commencé la production de chaussettes.

Car on ne l’a pas précisé mais la préfecture de Nara est avant tout une région agricole. Les personnes qui travaillent dans cette industrie le font donc la plupart du temps le soir, après leurs travaux agricoles. Quand la culture du coton a diminuée, la production de chaussettes s'est logiquement répandue comme une industrie alternative. Avec les innovations technologiques (machines à tricoter mécanisée…) la production de chaussettes s’est agrandie et la préfecture de Nara est devenue le 4ème producteur de chaussettes à l'échelle nationale après Osaka, Tokyo et Aichi.

Pendant la période de forte croissance économique, de nombreuses chaussettes ont été fabriquées par de jeunes employées

Pendant la période de forte croissance économique, de nombreuses chaussettes ont été fabriquées par de jeunes employées

Le nombre de producteurs de chaussettes a temporairement diminué pendant la guerre, mais a augmenté à nouveau après la guerre et il est devenu même une activité principale plutôt qu'un travail secondaire pour les agriculteurs. 
En 1951, la production nationale de nylon (via l’entreprise Toray) a encore entraîné une augmentation spectaculaire de la production. Les chaussettes en nylon (une matière qui supportent bien l'expansion et la contraction) ont fortement contribué à l'économie de la région, et Koryo-cho est devenu le premier producteur de chaussettes du Japon.

Au sommet de sa gloire, on comptait presque 200 usines de fabrication dans cette région. Aujourd’hui on en dénombre une quarantaine du fait de la concurrence étrangère accrue. La préfecture de Nara produit aujourd’hui environ 40% des chaussettes Japonaises.

La ville de Koryo-cho reste célèbre pour ses chaussettes. Un festival est même organisé depuis 2005 pour promouvoir ce savoir-faire.

Koryo-Cho au Japon, la ville de la chaussette

Koryo-Cho au Japon, la ville de la chaussette

Concours de production de chaussettes dans la catégorie Humour

Concours de production de chaussettes dans la catégorie Humour

Le Festival de la Chaussette de Koryo

Le Festival de la Chaussette de Koryo

ROTOTO HISTOIRE

ROTOTO est une marque Japonaise de chaussettes fondée en 2014 par le designer Daisuke Ishii, 38 ans. Daisuke Ishii est né et a grandi dans la ville de Yamatotakada, à côté de la ville de Koryo et où des chaussettes sont aussi fabriquées. Un univers avec lequel il est famillier car il y a baigné toute son enfance. Mais l’histoire de Rototo commence surtout lorsque le designer Ishii se rend à plusieurs reprises au marché de chaussettes de Koryo pour parler avec des artisans. Il recherche des fabricants de chaussettes douces et épaisses, ce qui qui est devenu avec le temps la marque de fabrique de ROTOTO.

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Daisuke Ishii

Designer ROTOTO

SOUKI et Ueda : 2 des fabricants de ROTOTO

Un article du site japonais Wedge Infinity nous apprend qu’une partie des chaussettes de ROTOTO sont fabriquées au sein de l’usine SOUKI que vous pouvez suivre sur Instagram ici. SOUKI a été fondée en 1927 à Koryo-cho. Il s’agit d’une petite entreprise de fabrication de chaussettes. L’entreprise utilise principalement des machines low gauge, c’est à dire capable de produire des chaussettes épaisses.
Sa spécificité ? Elle utilise toujours des machines vieilles de plus de 50 ans alors que de nombreux fabricants de chaussettes renouvellent leur parc avec des machines à commandes numériques. Quant à eux ils préfèrent continuer d'utiliser les machines héritées des générations précédentes tout en les entretenant avec soin. Il s’agit probablement de machines japonaises de la marque Nagata qui a fermé depuis quelques années ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser des problèmes de maintenance de ces machines (difficulté à trouver des pièces de rechange par exemple).

Même si on ne pense pas que c’était nécessairement mieux avant, il est fort probable que c’est ces machines qui rendent les chaussettes SOUKI complètement différentes des machines modernes programmables. Des machines qui peuvent rebuter car elles sont plus difficiles à maîtriser et il faut des employés compétents pour les utiliser. Un niveau de connaissances d’autant plus pointu que les propriétés des fils changent en fonction de la température et de l'humidité.

Une entreprise qui date de 1927 et qui est spécialisée dans les chaussettes épaisse (grosse jauge)

Une entreprise qui date de 1927 et qui est spécialisée dans les chaussettes épaisse (grosse jauge)

Machine double cylindre

Machine double cylindre

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Machines à tricoter des chaussettes manuelle utilisée vers 1910

Machines à tricoter des chaussettes manuelle utilisée vers 1910

Les références mondiales actuelles dans la production de chaussettes sont italiennes. On pense à Lonati, Busi Giovanni ou Santoni. En France, c’est d’ailleurs la marque Lonati qui équipe la plupart des fabricants français de chaussettes : Broussaud, Labonal, Bleu Forêt, Missègle ou encore Perrin. Certains d’entre eux possèdent évidemment d’autres marques. Perrin et Broussaud ont d’ailleurs des machines Nagata.

Kim Jong-Un qui visite une usine Nord Coréenne équipée de machines italiennes Lonati

Kim Jong-Un qui visite une usine Nord Coréenne équipée de machines italiennes Lonati

Est-ce à dire que c’est ces machines anciennes qui font toute la spécificité de beaucoup de marques de chaussettes japonaises ? A notre avis ce n’est pas aussi binaire et cela ne se résume pas uniquement à une histoire de machines. Car même avec les mêmes fils et les mêmes machines le résultat serait probablement différent en Europe. La vision artistique joue également sa part. Et nul doute qu’entre l’Orient et l’Occident cette vision n’est pas la même.

Pour terminer sur l’entreprise SOUKI, notons qu’elle possède également ses propres marques tel que Re loop. Elle promeut également la fabrication de ses chaussettes via le projet Charix : un vélo qui entraîne une machine à tricoter manuelle et qui permet de produire ses propres chaussettes.

Chaussette SOUKI teinte à l’indigo et fil à base de papier japonais (washi paper)

Chaussette SOUKI teinte à l’indigo et fil à base de papier japonais (washi paper)

Le deuxième fabricant, Ueda est plus orienté chaussettes de sport. Il s’est néanmoins adapté au cahier des charges de ROTOTO.
Pour finir on a trouvé la signification (en japonais) du nom de marque ROTOTO :  「漢字の〝足〟を分解して、カタカナにしてロとトとトです(笑)」. Si vous avez la traduction en français on est preneur.


PRODUITS

Outre le fait que les chaussettes ROTOTO soient faites avec des fils assez épais, elles sont souvent également composées de mélanges de matières intéressants, voires inédits.
Quelques exemples :

  • On vu un mélange de coton bio, de soie bio et de laine de YAK (!)

  • Beaucoup de mélanges en laine mérinos et coton

  • Des mélanges soie / coton

  • L’utilisation de Silk Noil, qui est une matière réalisée à partir de déchets lors du tissage de la soie

  • Des chaussettes en mélange coton / dralon® pour plus de résistance

Nos chaussettes préférés sont certainement celles en matière double face : il y a de la bouclette sur les deux côtés de la chaussette. Très confortable et encore jamais vu sur des marques européennes.

Chaussettes doubles faces - mélange laine mérinos / coton

Chaussettes doubles faces - mélange laine mérinos / coton

En coton bio

En coton bio

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On remarque la bouclette sur le plante de la chaussette

On remarque la bouclette sur le plante de la chaussette

Vous avez également peut être remarqué cet anneau textile qui livré avec chaque paire de chaussettes. D’où provient-t-il ?

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Cet anneau est en fait une chute liée à la couture au niveau des orteils. On s’explique. Les chaussettes en low gauge (fils épais) ne peuvent pas être tricotées automatiquement de bout en bout. Au bout des orteils subsiste un “trou”. Pour le fermer il existe différentes possibilités.

  1. Le remaillage manuel

Cette opération n’est en fait pas entièrement manuelle. C’est un abus de langage mais elle nécessite effectivement des compétences pointues et une opération assez longue. Elle est faite avec une machine qui va relier les deux parties des chaussettes avec un fil. Cette “couture” est suffisamment plate pour que les gens ne la sentent pas lorsqu'ils portent les chaussettes.

Le remaillage manuel au niveau des orteils ça ressemble à ça - Capture écran d’une vidéo de la marque Glen Clyde

Le remaillage manuel au niveau des orteils ça ressemble à ça - Capture écran d’une vidéo de la marque Glen Clyde

2. Technique “Rosso”

Cette opération peut aussi être réalisée à l’aide d’une autre machine pour aller plus vite. Elle a été développé initialement par le fabricant italien Rosso et porte donc souvent le nom de technique Rosso. La technique est plus grossière et ne permet pas d’avoir des résultats aussi “seamless” que le remaillage manuel.

Technique Rosso

Technique Rosso

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C’est dans tous les cas à l’issue de cette opération que cet anneau est produit. Il s’agit de la partie supérieur de la couture qui est coupée. Les entreprises ne savent bien souvent pas comment utiliser ce déchet intelligemment.

SOUKI a semble-t-il trouve des solutions autrement plus astucieuses :

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Une sorte de coussin

Une sorte de coussin



Distribution


 

St Germain Annecy - Meilleure boutique menswear des Alpes

 
Chausettes Rototo

Chausettes Rototo

Chemise velours A.P.C.

Chemise velours A.P.C.

St Germain Annecy est une boutique fondée en 2013 par Germain Reinier. Elle est idéalement située à Annecy, à proximité du Lac et du pont des amours. La sélection est très soignée, un vestiaire casual chic mais avec quelques touches workwear. Une offre qui est dans la même veine que celle de tous nos e-shop préférés : Goodscph, Trunkclothiers, Norse Store, Nitty Gritty…ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’ils figurent dans le dernier magazine Monocle consacré aux Entrepreneurs. L’image de St Germain correspond à celle de ce magazine de Luxe international.

Quelles sont les marques distribuées ?
Lors de notre passage nous avons vu :

  • A.P.C

  • La marque de chaussettes Japonaise ROTOTO

  • ORSLOW

  • ASPESI

  • SUNSPEL : les pulls en laine d’agneau proposés étaient vraiment doux, un bonheur

  • BARENA : des vestes faciles à porter

  • GITMAN VINTAGE : chemises made in U.S.A

  • Des Common Project ou Spalwart pour les sneakers

  • ASTORFLEX pour les desert boots

St Germain ne dispose pour le moment pas de e-commerce, mais vous pouvez tout de même suivre son actualité grâce à Instagram. Vous y découvrirez également leurs lookbook qu’ils produisent chaque saison et qu’on apprécie particulièrement.

LOOKBOOK

Automne Hiver 2017

Automne Hiver 2017

Automne Hiver 2017

Automne Hiver 2017

Printemps Eté 19

Printemps Eté 19

Manteau de pluie et polo Aspesi, Pantalon A.P.C.

Manteau de pluie et polo Aspesi, Pantalon A.P.C.

Parka Aspesi, pull MHL, jean Orslow, écharpe Begg & Co, bonnet MHL

Parka Aspesi, pull MHL, jean Orslow, écharpe Begg & Co, bonnet MHL

Automne Hiver 18

Automne Hiver 18

Manteau Harris Wharf London, Chemise, Jean et Casqette A.P.C., Baskets Golden Goose, Echarpe Our Legacy

Manteau Harris Wharf London, Chemise, Jean et Casqette A.P.C., Baskets Golden Goose, Echarpe Our Legacy

Automne Hiver 17

Automne Hiver 17

 

AUTRES PHOTOS RÉALISÉES LORS DE NOTRE PASSAGE

Pantalon décontracté Barena en laine vierge

Pantalon décontracté Barena en laine vierge

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Jungle shirt Orslow

Jungle shirt Orslow

 
Germain - il porte une veste Barena 100% laine, un jean brut A.P.C et une chemise en seersucker Gitman Vintage

Germain - il porte une veste Barena 100% laine, un jean brut A.P.C et une chemise en seersucker Gitman Vintage

Astorflex

Astorflex

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Surchemise orslow et t-shirt A.P.C

Surchemise orslow et t-shirt A.P.C

 

Abhras Style - Dans notre top 5 des blogs Mode Homme

 
 
Utilisation d’une police type Courrier New dessinée par Howard Kettler en 1955 pour IBM

Utilisation d’une police type Courrier New dessinée par Howard Kettler en 1955 pour IBM

Abhras (anciennement Abhras Style) est un blog consacré au vêtement masculin fondé et alimenté par deux amis : Julien Nicaise-Besanger et Démian. En parallèle du blog Julien est épistémologue et enseigne la linguistique à Bruxelles. C’est ce qui explique sans doute que les articles sont toujours très fouillés et bien écrits. Un régal. C’est clairement un de nos blogs francophone préféré.

Le mot Abhras désigne à la fois le filé de laine et le travail artisanal de la laine en gaélique irlandais. La ligne éditoriale est axée sur le workwear, les pièces militaires, vintages, les marques japonaises ou encore les marques héritage. Leur moteur principal est l’esthétique et l’usage des pièces. Ils veillent aussi à parler de marques qui présentent un gender quality gap assez faible entre la ligne pour les hommes et celle à destination des femmes. Des marques à l’allure relativement unisex.

Outre le fond, on apprécie également la forme du blog. Un style minimaliste et une démarche résolument slow.

Privacité

Le site est garanti sans cookie, sans traqueur indiscret et sans velléité statistique ni mercantile. Nous n’entrons dans la course à la data et nous ne faisons pas office de régie publicitaire pour le compte des GAFA et autres autoproclamés géants du web. Nous souhaitons proposer un environnement digital éthique, garant de la privacité et aussi autarcique que possible.

Statique

Le site est développé dans une perspective de sobriété et de déconsommation numériques. Plutôt que de générer ad libidum des milliers de requêtes énergivores à chaque nouvelle visite, nous précompilons localement nos pages avec un générateur de site statique : pas d’usine à gaz, pas de surconsommation de serveur, pas de contraintes de temps de réponse, pas de failles de sécurité avec des injections de bases de données. Notre chaîne de production reste ainsi parfaitement maîtrisée, avec une empreinte minimum et un rendu poids plume.

Modularité

Le site est codé a minima, en s’appuyant sur des méthodologies d’écriture et de nommage (SASS, BEM, ITCSS et OOCSS) pensées pour la cohérence fonctionnelle et la réutilisation des composants. Par leur approche modulaire et minimaliste, ces bonnes pratiques nous engagent au strict nécessaire : pour factoriser des règles communes, éviter les cascades et limiter tout risque de code inutile.

Minimalisme

Le site est conçu avec un design sans bruit graphique ni dispositif intempestif, porteur de fonction utile, orienté vers la compréhension de l’information. Avec cette idée d’une architecture du dépouillement intégral, nous portons une attention particulière à l’équilibre visuel, l’accessibilité, le rythme, le soin typographique et les espaces de respiration des pages.

Ouvert

Le site est hébergé sur une plateforme de projets open source qui œuvre pour la mutualisation des savoirs et le partage de connaissance en développement d’interfaces.

C’est au moins aussi bien que les 10 grands principes du design par Dieter Rams.

Quelques articles qui nous ont beaucoup plu :

  • Fransboone store : ils ont visité la boutique à Sluis, aux Pays-Bas et nous en donne un compte-rendu très complet sur l’histoire de ce multimarque de légende.

  • Resolute denim : récit d’une rencontre avec le fondateur de Resolute et Denime : Monsieur Hayashi

  • Le dernier article sur l'étoffe Brown's Beach

Il y’a quelques autres pépites sur le site, bonne lecture !

 

Quelle est la différence entre la maille et le jersey ?

 
Capture d’écran du compte instagram du compte de Virgil Abloh - 27 mars 2020

Capture d’écran du compte instagram du compte de Virgil Abloh - 27 mars 2020

Quelle est la différence entre le tricot* (knitwear en anglais) et le jersey (…jersey en anglais) ?

Premiers indices

C’est une question que vous vous êtes peut être déjà posée en surfant sur le web.
Quelques exemples.

Sur le site de la marque britannique Joseph on remarque que les t-shirts sont rangés dans deux catégories distinctes : “Maille” et “Haut”. Les t-shirts en jersey dans la catégorie “Haut” et les t-shirts en laine mérinos dans la catégorie “Maille”.
Quelle est l’origine de cette distinction ?

T-shirts de la catégorie Jersey

T-shirts de la catégorie Jersey

T-shirts de la catégorie Maille

T-shirts de la catégorie Maille

Autre exemple avec ce polo de la marque française Editions M.R
Dans la description produit il est indiqué : “Il s'agit d'un polo tricoté (à ne pas confondre avec, entre autre, les polos en jersey ou en coton piqué)

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Idem chez De Bonne Facture la saison précédente. Dans un cas le t-shirt est dans la catégorie des jersey et l’autre dans celui des tricots.

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T-shirt en jersey Japonais De Bonne Facture
100% coton

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T-shirt tricoté De Bonne Facture
60% coton, 40% lin

Dernier exemple avec cette annonce d’emploi. Une distinction est faite entre la maille et le jersey.

 
Annonce emploi - Distinguo Maille / Jersey

Annonce emploi - Distinguo Maille / Jersey

 

Définitions

Si l’on regarde dans le dictionnaire Le Petit Robert (ou Wikipédia), on apprend que le tricot est une technique pour fabriquer une étoffe à partir d'un fil. Le tricot est constitué de boucles, appelées mailles, passées l'une dans l'autre. Le jersey quant à lui est une forme de tricotage. Son nom est liée à l’île de Jersey à proximité de Granville où historiquement cet type de tricot était produit en laine et exporté en Europe. Le jersey est initialement un point de tricot, c’est à dire la manière dont les mailles sont créées lors de l’opération de tricotage. Le tricotage peut être réalisé à la main où via une machine. (qui peut être motorisée, voire même automatisée).

Mais pourquoi séparer la maille et le jersey ? Car finalement le jersey est une forme de tricot, pas une armure de tissu.
Il existe d’autres points de tricot (côtes anglaises, côtes perlées, point Milano, point de Rome…) et ils ne font pas l’objet d’une catégorie particulière.

Forcément on a regardé ce que les autres ont déjà dit sur le sujet. En tapant par exemple dans google “différence maille jersey”.
Le premier site sur lequel on tombe, mars-elle.com donne quelques éclairages intéressants. Un, le jersey n’a pas tellement eu bonne presse au début de son histoire. Il est associé aux sous-vêtements que l’on cache, et n’est pas aussi noble que les tissus. (tissu d’un costume, tissu d’une veste, tissu d’un pantalon…).
Le tournant aura lieu en 1913. Coco Chanel rachète les usines de Jacques Rodier (un célèbre bonnetier de l’époque) afin de pouvoir produire du tricot en grande quantité. Ainsi jusqu’à ce que Coco Chanel ne le mette en lumière et lui donne une nouvelle aura, le jersey n’intéresse que peu de monde et est donc souvent assimilé - par défaut - à du tissu. C’est doute pour cette raison que l’on parle encore aujourd’hui de tissu pour désigner des rouleaux de jersey, alors que techniquement il s’agit de tricot.

différence maille jersey.JPG

Mais ce qui nous intéresse surtout concerne les quelques lignes d’explication sur la différence entre la maille et le jersey. D’après cet article, elle serait liée à la grosseur des fils. Il est vrai que les tricots en jersey utilisent des fils relativement fins et que pour faire une maille d’hiver on utilise souvent des fils plus gros. Mais cette explication, qui contient une part de vérité, ne nous semble pas entièrement convaincante.
Il est, en effet, tout à fait possible de produire des pulls en maille fine. John Smedley vend par exemple des pulls fabriqués en Angleterre en Jauge 30 sur les machines Bentley Cotton, des machines assez anciennes et plutôt rares. En France, seul l’entreprise Bernard-Solfin utilise ces machines - enfin à notre connaissance.
Pour information, la jauge désigne le nombre d’aiguilles au cm, c’est à dire si l’on grossit le trait, la finesse ou non d’un tricot.
Plus le numéro de la jauge est élevé, plus les mailles seront fines.

  • Jauge 3 : les pulls avec mailles les plus grosses -ils sont épais et ressemblent à ce qui est tricoté à la main

  • Jauge 7

  • Jauge 16 : Jauge moyenne

  • Jauge 30

  • Jauge 40 : maille ultra fine, l’aspect visuel est proche d’un tissu

MACHINES à tricoter CIRCULAIRES

Métier Karl Mayer - en sortie le tricot en jersey est enroulé autour d’une ensouple

Métier Karl Mayer - en sortie le tricot en jersey est enroulé autour d’une ensouple

Intéressons-nous à la manière dont est fabriqué le jersey. Peut-être qu’on y trouvera plus de réponses.
La majorité des jerseys sont fabriqués sur des machines circulaires (d’autres possibilités existent : les métiers Rachel par exemple). Ce type de tricotage est idéal pour produire de grandes quantités de jersey. Et donc par là même de diminuer aussi son coût. Certaines entreprises sont spécialisée dans cette production (comme Toki, Dondi, A Girl’s…) et il est possible d’en acheter au mètre comme du tissu. On parle aussi de maille au mètre.
Les machines circulaires produisent en général des tissus tricotés de jauge 7 à 60, c’est à dire de moyen à très fin.

Ces machines circulaires peuvent également produire du molleton, un tricot qui sera surtout utilisé pour les sweatshirts. Ce n’est donc pas un hasard si l’on regroupe souvent les catégories jersey et sweatshirt : non seulement elles ont une apparence assez similaire, assez sport mais elles sont également souvent produites de la même manière.
Pour nuancer le propos, ajoutons qu’il est aussi possible de tricoter que qu’on appellerait de la maille sur des machines circulaires.

Une fois le jersey tricoté, la suite des étapes est proche de celle suivi par un tissu. Le jersey est découpé suivant la forme d’un patronage papier. Les différentes pièces découpées sont ensuite montées par des mécaniciennes. (des couturières si vous préférez). C’est ce que l’on appelle le coupé/cousu.

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Machines circulaires qui tricotent du molleton - dans ce cas précis à chaque machine correspond une taille de pull. Les pulls ou sweat-shirt tricotés de cette manière se reconnaissent notamment grâce à l’absence de coutures sur les côtés

 


MACHINES à tricoter RECTILIGNES

Machine à tricoter rectiligne STOLL qui est programmée par ordinateur

Machine à tricoter rectiligne STOLL qui est programmée par ordinateur

Avec les machines rectilignes il est également possible de produire des tricots jerseys. Le travail s’effectue avec un mouvement de va-et-vient à l’horizontal. Il permet notamment d’éviter un gaspillage de matière en tricotant les formes voulues. On parle de Fully Fashioned lorsque les finitions des pièces (diminution, augmentation) sont intégrées et qu’il ne reste plus qu’à les assembler par couture ou remaillage. Et on parle de Wholegarment ou tricotage en 3D pour un vêtement entièrement tricoté. Les machines rectilignes permettent souvent à ce titre plus de créativité que les machines circulaires.

Les machines rectilignes produisent en général des tissus tricotés de jauge 3 à 21 : de très gros à assez fin. (là où avec des machines circulaires on peut produire des tricots très très fins).

Vous aurez compris qu’avec ce type de machine on n’achète pas de maille au mètre. La méthode de production est différente. Le donneur d’ordre (les marques) sélectionne les fils qu’il souhaite utiliser. Par exemple des fils du filateur CARIAGGI pour produire des pulls en cachemire. En procédant ainsi, tout l’intérêt se situe dans le choix des fils, des mélanges possibles, des points de maille qui peuvent être utilisés - tel que le jersey -, ou encore dans le choix des formes que l’on veut donner aux tricots. La machine rectiligne permet donc plus de créativité mais aussi moins de rendement.

L’explication de la différence de catégorie entre le jersey et la maille se tient donc surtout à notre avis dans le processus de création et/ou de production.



La catégorie Jersey = achat de maille au mètre puis coupé cousu

VS

La catégorie Maille = achat de fils et tricotage en forme/3D.



Généralement ce ne sont d’ailleurs pas les mêmes entreprises qui s’occupent des produits finis Jersey et des produits finis Maille. Cela implique des compétences et des stratégies de production différentes. Les structures de coûts ne sont pas les mêmes, et très souvent les t-shirts en jersey sont 2 ou 3 fois moins chers que les t-shirts en maille.

Pour illustrer notre conclusion, reprenons l’exemple des t-shirts De Bonne Facture. Dans le cas du t-shirt en jersey Japonais, le jersey a vraisemblablement été achetée au mètre puis importée en France. Une fois celui-ci réceptionné, le t-shirt a été monté via un atelier de confection local. Le t-shirt en maille a probablement suivi un autre procédé : choix de fils sur le salon Pitti Filati, puis après réception des fils sélectionnés, l’étape de tricotage. Dernières étapes : probablement remaillage du col et des manches et une couture sur les côtés pour joindre le panneau avant et arrière.

*on utilise souvent de manière indifférenciée les termes maille ou tricot

 

Polo : que porter cet été ? Polo en coton éponge, polo en jersey piqué, polo en maille fine...

 

[Article Non Sponsorisé]

L'été approche, la saison des polos à manche courte. Plus sophistiqués qu'un t-shirt mais plus décontractés qu'une chemise, ils seront parfait pour vos vacances en Italie. On a donc rassemblé une sélection des polos les plus en vue du moment, classés en fonction de leur tissu (ou tricot pour être plus précis). Histoire de vous mâcher le travail.

  1. Polos en coton éponge (french terry)

On en voit de plus en plus. Cette matière, assez vintage et vraisemblablement inventée par des français au début du XXème siècle, n'a pas toujours eu bonne presse...probablement parce qu'elle est surtout utilisée pour les accessoires de bain comme les gants de toilette. (un accessoires de débarbouillage très français, on en retrouve peu ailleurs)
Et comme son nom l'indique, ce tissu possède une grande capacité d'absorption. En somme, il est parfait pour l'été.

Orlebar Brown

Orlebar est une marque londonienne lancée en mars 2007. L’approche de la marque se veut plus plus adaptée à une utilisation tout terrain du short de bain : il doit être assez élégant pour être porté en dehors de l’eau mais suffisamment technique pour être utilisé lors de bains de mer. Un pari qu’à réussi à tenir Orlebar Brown et qui a suffi à faire de la marque une référence dans l’univers du bain Homme. La gamme des produits s’est par la suite étoffée, le polo étant dans la continuité logique.

Prix : ~130€
Matière : 100 % coton éponge d'épaisseur moyenne de 205 g
Fabrication : européenne

De Bonne Facture

Ce polo en coton éponge japonais est issue de la saison Printemps - Été 2017. Il avait été produit par l’entreprise Le Minor en Bretagne.

“Ce coton éponge dans les tons de beige chiné a été sélectionné chez un de nos tricoteurs japonais favoris. spécialiste du jersey, il possède des machines à tricoter anciennes permettant de reproduire des aspects et des touchers vintage avec une qualité issue de tricotages lents.

La machine traditionnelle qui a servi à tricoter ce coton a été configurée pour former des bouclettes aléatoires, donnant au tissu un toucher particulièrement léger et aérien. un procédé de teinture exigeant a été appliqué au niveau de la fibre même pour obtenir le chiné, ainsi la couleur résiste a l'épreuve du temps. “
De Bonne Facture

Cette saison la marque propose un très beau polo en Jersey de coton japonais fabriquée en France par l'atelier Emo.

SUNSPEL

Sunspel est une très belle marque de bonneterie fondée en 1860 en Angleterre. Elle possède d’ailleurs toujours un atelier de confection à proximité de Nottingham. Quand ce n’est pas en Angleterre, la collection est principalement confectionné au Portugal comme c’est le cas du polo ci-dessous.
Prix : 120€
Matière : 100% Coton Éponge Biologique
Fabrication : Portugal

SUNSPEL POLO EPONGE.jpg
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DOPPIA

DOPPIAA est une marque italienne fondée par deux amis : Alain et Albert.
La fabrication est 100% italienne, et les matières sont sélectionnées avec soin. La marque est distribuée par l’excellent e-shop NoManWalksAlone.
Ce polo en coton terry fait clairement parti de nos favoris pour cet été.

Prix : $195
Matière : 85% cotton, 15% polyamide terrycloth fabric; poids moyen
Fabrication : italienne

Col Capri

Col Capri

DOPPIA ITALIA.jpg



2.POLO EN MAILLE FINE

Un polo en maille fine a la même apparence et la même main qu’un pull fin. Très légers, ces polos sont très agréables à porter et un plus formels qu'un simple polo en jersey. (voir plus loin)
Ils peuvent donc être portés avec un costume. Ce que réussie très bien la marque Berg & Berg dans ses looks.

COS

Les polos ci-dessous sont issu de la collection 2017. Ceux de cette saison sont en mélange soie/coton (55% Mulberry silk, 45% Cotton) et présentent des boutons de col.
Prix : 59€
Matière : 100% coton
Fabrication : non précisé

John Smedley

Une des références mondiales en matière de maille.
Pour en posséder quelques-uns ont doit confesser qu’on est peu déçu des modèles en coton. Ils offrent une très bonne coupe mais notre préférence va plutôt vers ceux en laine mérinos.


Prix : 145£
Matière : 100% Sea Island Cotton
Fabrication : Made in England

Editions M.R

Polo de la collection 2017. 100% coton.

 

3.POLO EN MAILLE PIQUÉE

Le grand classique des polos, le plus connu sans doute. Cette maille a été popularisée par Lacoste. Le jersey piqué existait déjà au début des années 1930. Mais René Lacoste et André Gillier vont réussir à le rendre plus souple et plus confortable grâce notamment à l'emploi de fils plus fin que d'ordinaire.

Cette maille est très aérée et légère. Elle est plus adaptée aux temps chauds que la maille fine. Voire même à la pratique sportive.

Sunspel

Sunspel propose de très beaux polo en maille piquée.

 

4.POLO EN JERSEY COTON

Fluide, extensible, doux : tel sont les caractéristiques du polo en jersey. Souvent le moins cher, le polo en jersey est parfait pour les tenues les plus décontractées.

Sunspel

Sunspel à nouveau, définitivement une très bonne marque de polos.

DRUHMOR

Marque écossaise fondée en 1770.
Prix : 128€
Matière : 100% coton
Fabrication : italienne

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5.POLO EN JERSEY MÉLANGÉE

Les matières présentées précédemment sont souvent fabriquées en 100% coton mais affichent des textures différentes grâce à des techniques de tissage ou de tricotage particulières. Mais il existe d'autres compositions possible, bien pratiques quand le thermomètre commence à grimper. Des mélanges en lin ou en ramie par exemple.

Gant Rugger, ici un mélange de 85% coton et 15% lin

De Bonne Facture saison 2017, ici aussi un mélange de 85% coton et 15% lin

 

6.Polos en velours

Editions M.R

Editions M.R propose depuis saisons maintenant des polos en velours. D’apparence similaire au coton éponge, la matière est plus subtile et plus chic.

Prix : 130€
Matière : 80% Coton, 20% Polyester
Confection : Portugal

L'annuaire - David Shuck et Nick Coe, fondateurs de Heddels

David Shuck

David Shuck

Nick Coe  Crédit photo : Nudie Jean

Nick Coe
Crédit photo : Nudie Jean

Heddels est devenu au fil des années la référence des blogs pour toutes les questions relatives au denim. Le site a été lancé pour la première fois en 2011 par Nick Coe et David Shuck sous le nom «Rawr Denim» puis de Heddels en 2015. Initialement les deux fondateurs ne sont pas issus de cette industrie. Il s’agit seulement de deux consommateurs passionnés par cet univers et désireux d’en savoir toujours plus. Leur but était de créer une sorte de “Wikipédia du Jean”. Le site Web propose donc des articles bien documentés, des guides pédagogiques…mais aussi un e-commerce depuis quelques années (qui distribue la marque Heddels, Corridor, Grant Stone…)
Si l’on revient au moment de la création du blog en 2011, il faut se rappeler que les plus grandes sources d’informations sur le jean étaient disponibles via SuperFuture et Styleforum. Le problème avec les forums, c’est que l’information est difficile d’accès, il faut parfois lire des centaines de commentaires inutiles pour tomber sur des informations intéressantes.
Quant au changement de nom (de Rawr Denim vers Heddels), il souligne une volonté de diversification et de ne plus seulement se limiter à l’univers des jeans bruts.

Quel est votre background dans le denim?

David Shuck : Aucun, à part d’être un passionné! Nous y
sommes entrés uniquement du point de vue du consommateur sans aucune formation spécifique ou expérience commerciale dans la mode. Ma passion pour le denim est née d’un voyage que j’ai fait au Japon il y a quelques années et j’ai pu voir pour la première fois des marques artisanales reproduisant des jeans américains classiques du milieu du XXe siècle. Je voulais savoir comment et pourquoi, ce qui m’a poussé à commencer mes propres recherches et à tomber dans ce “terrier de lapin” qu’est le monde du denim.
— David Shuck pour carvedinblue.tencel.com
Que voulez-vous dire à toutes les “denim heads” (passionnés de denim) autour du monde?

Il peut y avoir beaucoup d’élitisme et de règles stupides dans la culture des “denim heads” - ne pas laver son jean, regarder de haut les jeans non selvedge, plus c’est lourd est mieux c’est - et beaucoup de gens peuvent se sentir gênés [... ] Mais il n’y a pas de mauvaise façon de porter son denim brut, peu importe comment vous le portez ou combien de fois vous décidez de le laver. Cela concerne votre style personnel et votre propre expérience, ne vous sentez pas lié par les «règles du jeans brut » et utilisez-les simplement de la manière qui vous convient le mieux.
— Nick Coe, Denimsquad, 2017

En dehors de ses chroniques sur Heddels, vous pouvez suivre Nick Coe via Twitter.

Hender Scheme - L'artisanat de luxe japonais

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Hender Scheme

Production d’objets industriels de manière artisanale

On avait déjà parlé de Hender Scheme dans cet article sur son fondateur Ryo Kashiwazaki.
Elle a été fondée en 2010 au Japon dans la région de Tokyo. Elle s’est fait connaître grâce à ses interprétations en cuir au tannage végétal de baskets emblématiques telles que la Nike Air Force 1, Air Jordan IV ou encore Adidas Superstar. Depuis 2017, Hender Scheme s'est d’ailleurs associé à Adidas pour proposer des versions au tannage végétal fabriquées au Japon de certains des modèles les plus iconiques de la marque. Elles sont conçus à la main dans le quartier d'Asakusa à Tokyo, connu depuis longtemps pour ses fabricants de chaussures en cuir et leurs usines. La marque revendique donc une production artisanale. C’est ce qui explique l’affirmation qu’elle crée des produits industriels (comme la Nike Air Force 1) de manière artisanale.

A côté de cela, Hender Scheme propose également une large gamme de produits, des sacs, porte-cartes, chapeaux, casquettes…dans différents cuirs. Le résultat est toujours réussi et est très soigné. Sans aucun doute l’une de nos marques préférée dans le domaine.

Où est DISTRIBUÉE hender scheme ?

Hender Scheme possède son propre site en ligne mais la livraison est pour le moment limitée au Japon.
Pour les parisiens, 1LDK distribue une sélection de produits. (ou tout du moins sur la boutique en ligne du concept store)
Autres alternatives sur le web :

  • End Clothing

  • Sivasdescalzo

  • Mr Porter (sélection très réduite)

  • Coverchord

COVERCHORD

Coverchord est un mulimarques Japonais. Il expédie partout dans le monde et propose à notre sens la plus belle et la plus complète sélection d’accessoires de Hender Scheme. Il y a également quelques paires chaussures emblématiques, comme le modèle 1461 Dr Martens.
Suite en images.

540€

540€

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Sandales | semelle EVA - Made in Japan

Sandales | semelle EVA - Made in Japan

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Intérieur très propre de la casquette en cuir suédé. Rien qu’à l’image on sent que le cuir semble de bonne qualité.

Intérieur très propre de la casquette en cuir suédé. Rien qu’à l’image on sent que le cuir semble de bonne qualité.

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Shoulder bag en cuir de porc au toucher doux

Shoulder bag en cuir de porc au toucher doux

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Cuir premium

Cuir premium

Collaboration avec Dr Martens - le fameux modèle 1461

Collaboration avec Dr Martens - le fameux modèle 1461

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Cuir water-resistant - vous devriez rester au sec en cas de petite averse

Cuir water-resistant - vous devriez rester au sec en cas de petite averse

CREDIT PHOTO : COVERCHORD

Ludwig Reiter - le roi de la chaussure autrichienne

[Article non sponsorisé]

Ludwig Reiter est une entreprise de fabrication de chaussures fondée en 1885 à Vienne. Dès cette époque l’atelier possède des clients prestigieux tel que la garde impériale autrichienne. Dans les années 1920, Ludwig Reiter devient même l’un des principaux chausseurs à Vienne. Toutes les paires sont alors manufacturées dans l’atelier de la marque.* Dans les années 1970, alors que la plupart des autres fabricants délocalisent leurs production, Ludwig Reiter continue de maintenir l’activité à Vienne. Un pari qui sera récompensé avec les années.

Quelles sont les particularités d’une sneaker de Ludwig Reiter qui donnent une longueur d’avance sur la concurrence?

Par exemple, nous utilisons du cuir de très haute qualité pour la tige et la doublure, car l’intérieure est particulièrement important pour une chaussure de sport.
— Ludwig Reiter, Capital.de, 2018
Quand l’odeur du cuir est l’une des premières choses que vous sous souvenez, il est normal de s’asseoir et de parler chaussures à table. J’ai toujours su que voulais faire partie de cette entreprise. Ce n’est pas un travail que je laisse dernière moi après 17h, c’est ma vie.
— Anna Reiter, Monocle, The Entrepreneurs Magazine
Le cousu Goodyear est une des marques de fabrique de Ludwig Reiter

Le cousu Goodyear est une des marques de fabrique de Ludwig Reiter

Jusque dans les années 1990, Ludwig Reiter fabrique essentiellement des chaussures de villes en cousu Goodyear. Afin de diversifier l’activité, Ludwig Reiter rachète C. Kitzmantel, une manufacture ayant d’autres savoir-faires et est notamment capable de produire des sneakers. C’est par exemple cette entreprise qui a produit les baskets d’entraînement de l’armée autrichienne pendant des années. Elle a fermé depuis lors mais les machines ont été conservées.

L’atelier actuel de la marque à Vienne qui produit les chaussures en cousu Goodyear

L’atelier actuel de la marque à Vienne qui produit les chaussures en cousu Goodyear

Aujourd’hui l’entreprise est toujours dirigée par la famille Reiter. Till Reiter (quatrième génération) est épaulé par ses filles (Anna et Magdalena) pour continuer à moderniser et répondre aux enjeux du digital. De nouvelles catégories de produits ont également été ajoutées, principalement de la petite maroquinerie (portefeuilles, ceintures…) et de la maroquinerie (sacs, mallettes, sacs de voyage…).

Quelques questions qui vous viennent sous doute à l’esprit à la lecture des paragraphes précédents.

  • Est-ce que toutes les produits de Ludwig Reiter sont fabriqués en Autriche ?

La majorité des chaussures homme sont fabriquées dans l’atelier Viennois de la marque. En 2010, il comptait 40 employés et produisait 150 paires par jour.
Les autres produits (sneakers, accessoires…) sont fabriqués soit par des partenaires en Autriche soit dans des pays voisins : Italie, Slovénie, Hongrie ou Slovaquie.

  • D’où proviennent cuirs utilisés ?

La plupart sont européens assure la marque. Excepté pour le Cordovan qu’elle fait faire venir des Etats-Unis - de chez Horween on imagine.
A noter par ailleurs qu’on a pu lire dans certaines descriptions produits des mentions quant à l’utilisation de cuir français de chez Degermann et Tannerie du Puy.

  • Est-ce que Ludwig Reiter propose un service sur-mesure ?

La marque ne propose pas de service bespoke, mais propose par contre un service qui se rapproche à ce qui se fait en made-to-measure dans le costume.

  • Combien de temps dure une chaussure Ludwig Reiter ?

Environ 3000 heures d’après la Ludwig Reiter. (pour information dans une année, à raison de 8 heures par jour, il y a environ 3000 heures)
Mais tout dépend bien sûr de vous, et du degré de soin apporté.



DISTRIBUTION

Ludwig Reiter - Drei-Mäderl-Haus

Ludwig Reiter - Drei-Mäderl-Haus

Ludwig Reiter possède un réseau de boutiques en propre en Autriche, Allemagne et Suisse.
La marque est par ailleurs distribuée au seins de multimarques en Allemagne, Italie, Angleterre…mais pas encore en France. A défaut d’aller à Vienne, vous pouvez donc vous tourner vers leurs distributeurs en ligne tel que The Rake, Bombinate ou TrunkClothiers.


G.A.T

G.A.T

Lookbook TrunkClothiers - Hiver 2019

Lookbook TrunkClothiers - Hiver 2019

Crédit photo : The Rake

Crédit photo : The Rake

Le modèle emblématique : Budapester

Le modèle emblématique : Budapester

De veilles paires de Ludwig Reiter - et elles vieillissent plutôt bien de ce que l’on peut voir

De veilles paires de Ludwig Reiter - et elles vieillissent plutôt bien de ce que l’on peut voir

Modèle Husarenstiefel

Modèle Husarenstiefel

Modèle Maronibrater - “Cuir de russie”

Modèle Maronibrater - “Cuir de russie”

Modèle Norwegers

Modèle Norwegers

Le modèle emblématique : Budapester

Le modèle emblématique : Budapester

*dans les années 60 la marque fera appel à des partenaires autrichiens pour répondre à la demande