Comment s’habiller pour aller au bureau

 
 

Nous inaugurons aujourd’hui un nouveau billet. Qui ne s’est jamais cassé la tête avant de sortir affronter un évènement social ? Un mariage, une sortie entre amis, un entretien d’embauche…Nous ne prétendons pas avoir une seule et unique réponse mais nous avons des idées pour rendre ces sorties plus agréables. Avec un peu de retard, nous nous demandons comment s’habiller pour la reprise du travail - au bureau ?

Voici notre proposition en images.

Marcos porte :

- Une Teba en coton bleu de la maison Justo Gimeno (lisez notre article ici)

- Une cravate club de la boutique parisienne Kimono

- Une chemise Oxford Cloth Button Down de Camessi (lisez notre article ici)

- Un pantalon Prologue (lisez notre article ici)

- Des souliers single monk strap Alden

- Un sac ARKET 
- Une paire de lunettes Moscot modèle Lemtosh à verres fumés bleu

Nous aimons beaucoup les vestes Teba, véritables alternatives aux blazers, qui ajoutent du punch à une tenue. Ces revers si particuliers font tout.

La cravate club est un indispensable du vestiaire masculin et vient rappeler que même si les vacances sont finies, les rayures de ce tour de cou sonnent le début d’une reprise excitante.

Marre des chemises blanches ou bleu ciel en popeline ? Nous proposons d’opter pour un OCBD – avec poche à rabat ! – pour que vos collègues vous complimentent et s’étonnent : « je n’ai jamais vu ce type de poche poitrine, c’est pas mal ! ». Oui, et drôlement pratique à la fois.

Le pantalon gris permet de lier l’ensemble, car le gris va avec tout. Préférez une flanelle mouchetée pour les jours à venir, elle vous tiendra chaud et vous aurez de l’allure.

Quant aux souliers, après avoir porté des années durant des double boucles, nous concédons au charme de la boucle seule, terriblement actuelle. Après tout, votre grand-père n’a-t-il pas de l’allure lorsqu’il les porte ?

 

La chemise western rouge et blanc d'Elvis Presley

Nous avions déjà parlé de Rockmount dans un article sur Jack A. Weil alias Papa Jack, l’inventeur de la chemise western et fondateur de Rockmount Ranch Wear en 1946.

La chemise ci-dessous a justement été conçue par Rockmount. Elle est nommée « ELV » en référence à Elvis Presley qui l’a popularisé en 1957 dans le film "Loving You" et la chanson "Teddy Bear".

Elle est en gabardine de coton, brodée sur le devant, le dos, le col et les poignets. Comme toute chemise western, il y ades boutons-pression, nacrés rouges ici. On notera aussi la présence de poches Smile et des poignets Shotgun. La coupe est décontractée pour plus de confort.

Cette chemise reproduit magnifiquement la chemise western qui a coloré la vie glorieuse d'Elvis.

À noter qu’outre Elvis, des musiciens célèbres tels que Bob Dylan, Johnny Cash, Don Henley et Robert Plant portent ou ont portés les chemises de cette marque.

Où Rockmount fabrique

La société possède deux usines – une aux États-Unis et une en Asie – qui sont gérées depuis Denver, le siège social et le centre de distribution de la société.

Toutes leurs chemises sont produites au Texas. Comme l’explique Steve Weil dans une interview pour CompagnyWeek, « Posséder votre moyen de production est le seul moyen d'assurer une production fluide sans que des concurrents n'interfèrent avec vos livraisons. ».

Alors que la confection reste faite aux Etats-Unis, la chaîne d'approvisionnement s'est déplacée vers l'étranger. « Le tissu vient du monde entier, il n'y a plus ou presque rien des États-Unis. » explique Steve Weil pour CompagnyWeek.

Rockmount développe également ses propres tissus et y ajoute des traitements spéciaux, telles que les broderies, dans une usine appartenant à l'entreprise en Inde où il existe historiquement une tradition pour ces savoir-faire.

D’autres catégories de produits ne sont pas fabriquées aux États-Unis. Rockmount fabrique certains de leurs chapeaux au Mexique, et des foulards en soie sont fabriqués en Chine.

« Quelle est notre stratégie quant à l'endroit où nous fabriquons ? C'est très simple. D'abord, nous préférons le faire aux États-Unis, car cela fait partie de notre philosophie. Cependant certaines catégories ne peuvent plus être fabriquées aux États-Unis, nous recherchons donc les endroits qui ont une longue histoire dans la fabrication de ces produits. » déclare Steve Weil.

La Botte Gardiane, une entreprise française familiale au savoir-faire exceptionnel depuis 1958

La Botte Gardiane

 

Note : nous avons demandé à la Botte Gardiane de nous envoyer les chaussures que vous allez découvrir dans cet article.

Le 28 mars 2019 National Geographic consacrait un article sur la Camargue, cette région française réputée pour sa faune et flore sauvage et ses étendues d’eau infinies formant des marais aux mille et une couleurs. On y découvre la région des chevaux et gardians, ces protecteurs de manades de taureaux libres aux allures de cow-boy. Dans ce climat rude et aux terres incultes, le gardian se doit d’être vêtu adéquatement.  A l’inverse de leurs homologues américains, une charte sur la tenue vestimentaire des gardians a été dressé le 20 avril 2008 par la Nacioun Gardiano, une association fondée en 1904 ayant pour but de “maintenir et de glorifier le costume, les us et les traditions du pays d’Arles, de la Camargue et des pays taurins”. On y apprend que la “diversité des couleurs est à rechercher (...) les chemises à manches longues et des couleurs vives recommandées” et que le “col de chemise (est) fermé”. Quant aux chaussures, elles doivent être “montantes (avec ou sans lacets) ou bottes de cuir (toute autre chaussure est à proscrire y compris les santiags et bottes pointues américaines ou mexicaines”. Voilà qui est clair ! 

C’est dans cette veine que la marque camarguaise La Botte Gardiane fabrique depuis 1958, la botte authentique des gardians. Nous souhaitons par ce biais mettre en valeur une paire qui nous tient à cœur, une “botte gardiane” différente et classique à la fois.

Gardian surveillant son troupeau « à bâton planté » vers 1910.

Phot. Naudot, Carle, coll. Musée de la Camargue, PNR de Camargue. Num. David Huguenin (8301795). © Musée de la Camargue, PNR de Camargue.

La Botte Gardiane où le phénix renaissant de ses cendres

1958 marque la création de l’entreprise dans l’arrière-pays gardois qui se spécialise dans la fabrication des chaussures et articles en cuir. La société s'épanouit et se développe considérablement pendant plus de deux décennies mais dépose le bilan en 1995, date à laquelle l'actuel propriétaire, Michel Agulhon, la reprend et la redynamise. 

Sous l’impulsion des enfants du repreneur - Antoine, Julien et Fanny - l’entreprise s’exporte aux Etat-Unis et même au Japon, un des marchés les plus porteurs. En 2007, puis à nouveau en 2019, La Botte Gardiane obtient le prestigieux label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), marque de reconnaissance de l’Etat distinguant les entreprises aux savoir-faire industriels et artisanaux d’excellence. Un véritable gage de  qualité. L’entreprise est même une des premières à obtenir cette distinction en Occitanie. Ce label est décerné pour cinq années et peut être renouvelé, à condition que l’entreprise continue de mettre en œuvre son savoir-faire industriel et artisanal d’excellence.

Pour ses 60 ans, en 2018, l’entreprise se dote d’un nouvel atelier de confection selon la norme “RT2012” visant à limiter les consommations d’énergie. Une décision avant-gardiste et nécessaire lorsque l’on sait l’urgence à ce sujet.

La Botte Gardiane exporte environ 25% de sa production à l’international, le public Japonais étant particulièrement friand de ce savoir-faire français et l’esthétique de ces bottes si particulières. La maison confectionne 12 000 paires chaque année, chacune nécessitant au minimum 60 opérations par paire. Avec les années, la maison a étoffé son offre et diversifié les modèles proposés. Il est même possible de personnaliser une commande et de réaliser une paire sur-mesure ! 

Chez La Botte Gardiane, vous pourrez choisir votre cuir. En voici une sélection non exhaustive entre le veau velours, l’hydrocalf, le suportlo, le cuir de mouton ou encore du tannage végétal.

Dans la continuité d’une fabrication plus juste et éthique, La Botte Gardiane réutilise ses chutes de cuir pour confectionner les lanières des boîtes à chaussures dans lesquelles leurs créations sont proposées. Autre point important, la maison camarguaise propose un service de soin et de réparation pour redonner une seconde vie à ses chaussures. Une paire bien construite qui dure - presque - une vie, voilà l’objectif de La Botte Gardiane.

Le modèle “Boots”: l’autre botte gardiane

Pour cet article, nous avions souhaité mettre en avant une paire de bottines montantes en cuir noir, classiques et faciles à porter. Si nous affectionnons particulièrement le modèle emblématique de la maison - qui jouit d’une notoriété internationale - nous voulions montrer que l’entreprise camarguaise pouvait aussi produire des souliers plus classiques.

Comme vous vous en doutez, La Botte Gardiane n’a pas inventé ce modèle précis, tellement est-il décliné dans l’art bottier. En revanche, l’entreprise peut se vanter de le produire à la main dans leur atelier du Sud de la France, sans intervention de sous-traitants aucune. 

Gage de qualité, le cuir pleine fleur utilisé est souple et résistant à l’eau issu de la tannerie française Degermann, située en Alsace. La tannerie vous est sans doute familière car c’est aussi auprès d’elle que se fournit Paraboot, dont nous avions visité l’usine en mai dernier.

Pourquoi choisir ce modèle de boots en particulier chez La Botte Gardiane plutôt qu’ailleurs ? Plusieurs raisons à cela. 

Tout d’abord d’un point de vue esthétique. Vous connaissez sans doute notre amour pour les chaussures à bout rond - relisez nos reviews de Tricker’s, Crown Northampton ou encore Solovair si ce n’est pas le cas - alors face à ce modèle de La Botte Gardiane, comment pouvions-nous rester insensible ? La cambrure du plateau de la bottine est douce et pas trop prononcée, ce qui lui confère un rendu solide et épuré à la fois. Nous adorons l’élastique sur les côtés ainsi que la languette cachée, à l’arrière de la paire, sur laquelle tirer pour enfiler les bottines plus facilement. La Botte Gardiane est fière de son savoir-faire et héritage, à juste titre, l’emblème de la marque est apposé discrètement sur le talon de la bottine, en ton sur ton. Nous sommes partisan de design plus épuré sur les souliers de manière générale, mais nous devons concéder que l’emblème de la marque a du cachet.

Le gardian camarguais sur son cheval cabré tenant son ficheiroun, cette longue gaule en bois se terminant par des petits tridents à pointes courtes lui servant à se faire obéir du troupeau. La Botte Gardiane en a fait son emblème.

Le gardian camarguais sur son cheval cabré tenant son ficheiroun, cette longue gaule en bois se terminant par des petits tridents à pointes courtes lui servant à se faire obéir du troupeau. La Botte Gardiane en a fait son emblème.

Ensuite la confection, produites dans un cuir de veau gras pleine fleur nommé Suportlo - littéralement “qui supporte l’eau” - ces bottes sont vos meilleurs amis par temps humide. L’épaisseur du cuir utilisé chez La Botte Gardiane est souvent plus importante que la moyenne des autres bottiers - entre 2,4 et 2,6 mm - ayant pour conséquence une forte résistance à l’épreuve du temps qui pose sa patine naturelle sur la paire. La semelle en caoutchouc crantée extrêmement légère confère à ce modèle une allure de chaussure tout-terrain palliant toutefois au risque de paraître massive visuellement. Quant au montage, il est soudé. Bien que plus fragile, ce dernier offre beaucoup plus de légèreté et de souplesse, d’ailleurs, le confort est immédiat ! 

Pour finir, le confort justement. La maison camarguaise a réussi le pari fou de rendre les bottines confortables dès le premier port ! Voilà plusieurs mois que nous les portons, aucune ampoule ou mal de pieds à signaler. Précisons que nous avons opté pour notre taille habituelle car le chaussant est normal. Bien qu’une boutique en ligne soit disponible, il est toujours préférable d’essayer directement en magasin le modèle souhaité. Si vous n’avez pas une boutique La Botte Gardiane dans votre ville, il y a de grande chance qu’elle soit distribuée dans un des nombreux magasins partenaires de la marque


Comment porter ces boots camarguaises ?

Le gros atout des bottines, c’est qu’elles se portent avec tout. Nous aimons les pantalons cinq poches blanc, ici nous portons le jeans de notre ami Arthur, chez SuperStitch. Une chemise western sawtooth en jeans de Via Piana et un t-shirt blanc Uniqlo U. En toute simplicité.


La botte finale

En poussant la porte de la boutique parisienne de la Rue du Bourg-Tibourg - la seconde se trouve rue de Charonne - nous avions tout de suite compris où nous mettions les pieds. Fanny Agulhon, fille de Michel, nous accueillait dans cet écrin où la chaussure est reine. Les modèles sont exposés avec goût sur les étagères, le mobilier est sobre, la boutique respire le confort et la familiarité sans basculer dans l’intime.

Nous aimons les marques qui proposent des produits bien manufacturés, qui plus est en France. Pour 320 €, vous pouvez avoir ces bottes à vos pieds. Des bottes camarguaises qui se portent facilement, en toute décontraction, par beau temps ou par pluie. Elles sont à l’épreuve de tout terrain, après tout, ces bottes sont faites pour marcher.

 

Pied de Coq - Des vêtements de seconde main

 

Texte : Mathieu @Bestshopsintown

Dans l’article sur Abbot’s shoes, Marcos avait vu juste en disant que : 

“Nos garde-robes sont (trop) remplies.” 

Mais je ne peux malgré tout m’empêcher de vouloir ajouter des pièces à mon dressing. Cette envie irrépressible d’acheter un article avec un truc en plus ou qui aura le mérite de combler un manque, au moins jusqu’au prochain.

Heureusement les goûts s’affinent et s’affirment en vieillissant. Des pièces plus classiques et plus durables viennent remplacer des choix stylistiques que je qualifierais “d’erreurs de jeunesse”.

Que ce soit des choix de coupes discutable - trop “fité”ou oversized, trop court ou au contraire trop long -, des couleurs osées dont on se lasse rapidement, ou simplement nos goûts qui évoluent, force est de constater que les cas où l’on n’utilise pas nos vêtements jusqu’au bout sont nombreux. Mais bonne nouvelle, cela fait parti du voyage et d’autres personnes peuvent donner une seconde vie à vos vêtements. 

Pour éviter de répéter mes erreurs, j’ai développé un “catalogue” de marques qui me conviennent et qui traversent les années sans me décevoir. 

Et comme nous sommes nombreux dans ce cas, il est devenu facile de trouver des pièces que d’autres ne désirent plus. Le désavantage de cela, est qu’il faut y passer du temps, beaucoup trop de temps parfois, pour trouver une pièce en excellent état et à un prix qui nous convient. 

C’est là tout l’avantage de certains sites spécialisés qui font cette première sélection à notre place. J’ai d’ailleurs repéré un nouvel acteur très prometteur sous le doux nom de Pied de Coq Seconde Main

Découvrons en plus sur sa fondatrice. 

Peux-tu te présenter ? 

Je suis Anaïs, j’ai travaillé quelques années dans le prêt à porter femme haut de gamme avant de lancer «  Pied de Coq seconde main » en mai 2021.  

Quel est le concept de Pied de Coq ? 

C’est une boutique en ligne de vêtements et accessoires de seconde main dédiée aux hommes élégants.  Par ailleurs je commence aussi à développer une sélection pour la femme. 

L’idée de départ est de mettre en avant une sélection unique à prix abordables pour tous les hommes qui  aiment se vêtir. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Dans la mesure du possible, j’essaie de  proposer un large choix de tailles (du 44 au 58) que ce soit pour le vêtement ou les souliers (du 38 au 46).  

Pour la sélection des articles, je chine absolument toutes les pièces moi-même. C’est un travail précis et  de longue haleine qui est très passionnant. 

Pourquoi opter pour la seconde main ?

La seconde main est une façon de se démarquer, de s’apprêter de manière responsable et de  dénicher des perles rares. Dans tous les cas, je m’efforce de proposer des vêtements et accessoires  en parfait état. Cependant, il se peut qu’il y ait des imperfections plus ou moins visibles qui seront  signalées et détaillées. Naturellement les prix sont ajustés en fonction de l’état de la pièce. 

Mon avis 

L’offre est mise à jour régulièrement, allant du petit accessoire comme les cravates, chapeaux, casquettes, pochettes, écharpes jusqu’à des pièces plus massives comme les costumes, manteaux et mailles.  

Les prix sont cohérents au regard de leur prix neuf et de leur état. Outre leur site marchand, vous avez également l’opportunité de retrouver une partie de la  collection sur Vinted. 

En ce qui concerne les marques distribuées, le choix est précis tel que Drake’s, Brooks Brothers,  Crockett & Jones, Rocky Mountain Featherbed, Filson, Johnstons of Elgin, Old England ou encore Arnys. Bref que des labels reconnus et que nous apprécions chez les Insdispensables, alors jetez un  œil et qui sait, vous trouverez sans doute votre prochaine pièce. 

 

Tenue des lecteurs - Edouard

 

Au matin, fidèle à son habitude – qui ne lui était plus une contrainte – et à sa prière matutinale – qui lui était une respiration –, le galant tira ses rideaux, puis il ouvrit sa fenêtre et enfin ses volets – remarquez qu’homme d’habitude mais par-dessus tout raisonnable il ne se risquerait pas à inverser les étapes. Il regarda le ciel – il eût aimé le contempler mais que voulez-vous le temps lui était compté et la méditation était déjà passé. Il regarda le ciel, donc, et devait bien lire quelque chose dans ces nuages, ces traînées lointaines ou ramassées au-dessus de sa tête, ces ballots grisâtres, ces lourdeurs à l’horizon. Hélas, ce qu’il y lut ne le réjouit guère et une vérification sur le bulletin météorologique le confirma : ce jour-là il pleuvrait. Dans un fol espoir de voir ces prédictions contredites, il baissa les yeux vers la ruelle en contrebas, il guetta ses voisins mais, à nouveau hélas, il constata qu’ils portaient tous des vêtements de pluie, des pantalons en plastique pour les plus motards, un parapluie à la main pour les plus élégants. À ce moment le galant n’eût pas aimé être confondu à cette humanité craignant les éléments, il la toisa avec un certain mépris, pensant creuser avec elle une distance qui lui eût permis d’être épargné. Mais bien vite il se résigna : c’est bien à cette masse humaine qu’il appartenait, celle qui se réfugie sous un auvent, celle qui oublie son pépin à l’entrée du restaurant, celle qui s’effraie de voir monter dans sa rame de métro un oiseau de mauvais augure couvert de pluie.

Outre le temps, il fallait imaginer la journée qui s’annonçait : une séance photo avec Les indispensables, un ami avec qui se ruiner chez un bouquiniste, un anniversaire sur l’île Saint-Louis. Il faudrait donc être souple, à l’aise et chic. La vie faisant bien les choses lorsqu’elle s’y met, ces trois qualités se retrouvent facilement dans le vestiaire masculin classique.

C’est à ce moment que le galant prit la seule décision qui valait à cette heure du jour et à ce moment de l’année : ce jour-là, ce serait imperméable !

La vie faisant décidément bien mieux les choses que ce qu’en dit ce rabat-joie de Cioran, il en avait un, chiné chez Ammar, un grigou au grand cœur et aux poches extensibles – suffisamment grandes pour accueillir vos billets mais trop petites pour y garder de la monnaie. Ah ce vêtement avait supporté bien des orages, traversé bien des ondées ! Le galant se rappelait notamment un soir sur les remblais de Saint-Malo : il n’avait pas d’autres choix que de rentrer à l’hôtel de l’Univers à pied, alors il avait chanté « La blanche biche » et « La cuisine, le ménage et l’amour » d’Herbert Pagani en serrant les pans du manteau vite trempé et lourd d’eau quoique perlant encore de grosses gouttes atlantiques. Certes dans ces terres bretonnes un caban aurait été plus adapté. Mais il ne faisait alors pas assez froid et il s’accorde plus difficilement. Et puis l’imperméable, ce qu’il doit peut-être à ses origines militaires, est un vêtement volontaire : enveloppe quand le froid vous étreint, bouclier quand l’eau vous mitraille, aérien quand la chaleur vous pèse. Celui-ci était plus exactement un impermeabile, transalpin donc et transgénérationnel : l’étiquette, à laquelle le galant n’avait auparavant jamais fait attention, le plongea dans les années 1970, dans cette décennie autant absurde que superbe.

Certes, il manquait un bouton, tout le monde le remarquait et le faisait remarquer, il était toujours au fond de la poche gauche, non pas encore trouvé le temps de le recoudre, oui m’en occuperai bientôt, oui moi-même, non pas chez le retoucheur, qui n’est pas moins filou que le fournisseur.

Mais, même bancroche, on cachait aisément cette cicatrice par la ceinture, portée haute, en y faisant un nœud toujours vaguement différent. Et, quoi qu’il en soit de cette boutonnière désespérément vide, il était hors de question de renoncer à ce pardessus : il avait deux « profondes », dirait un poulbot, qui rivalisaient sans peine avec la fosse des Mariannes et, le galant étant lettré, il pouvait y enfourner des livres grand format, une bouteille de Saumur, des assignats de 1792, le fameux dictionnaire d’Ambrogio Calepino, un magnum de Gevrey-Chambertin, une imprimante e-Studio3515AC et un melchior de Bâtard-Montrachet sans que l’allure en fût gâtée. C’était pour toutes ces raisons que l’imperméable était le partenaire idéal : polyvalent, pratique et avec fichtrement d’allure !

Tenue des lecteurs

Puis, telle l’intendance à la Grande armée, le choix des souliers colle à la météo. À l’évidence, lorsque la pluie menace, les paires trop précieuses – comme souvent – devaient rester rangées, de même des glacées à préserver, des sans patins à patiner, des veau velours à épargner, des espadrilles à jeter et des minorquines à encenser. Le choix, dès lors, se restreignait, selon la gravité des cas, à une ou une infinité de croquenots qui allaient du mocassin lâche à la bottine Balmoral la plus corsetée. Dans le cas du galant, figurez-vous, c’était tout vu : toute la tenue lui était venue la semaine précédente devant le miroir du susnommé Ammar. Ce serait donc avant tout des chaussures blanches, une paire trouvée sur une plateforme au V blanc sur fond vert, une lettre qui n’est pas sans rappeler la victoire, ici celle de la tentation sur vos promesses d’épargne plutôt que de Churchill sur le honni moustachu.

Il faut ici confesser que l’amour du galant pour les souliers blancs remontait à son premier choc esthétique relatif au vêtement. Il avait alors seize ans et un cliché de Serge Gainsbourg lui avait fait l’effet d’un uppercut intérieur. En se renseignant, il avait vite appris que ce qu’il portait aux pieds étaient les célèbres Zizi de Repetto et, bien sûr, comme cela advient lorsqu’on est un adolescent, le nom l’avait fait ricaner. En y repensant bien, il devait confesser qu’à trente ans sonnés, le nom continuait de le faire ricaner. Les castrateurs lui avaient bien expliqué qu’il s’agissait d’un hommage à Zizi Jeanmaire, le galant n’en avait pas moins continué à ricaner ; pire encore, il faisait désormais de la danseuse aux belles gambettes un nouveau sujet de ricanement.

Cependant, sa quête de chaussures blanches ne pouvait s’arrêter à ces gauloiseries, il fallait s’y atteler sérieusement. Étudiant fauché – en cela fidèle à la culture pléonasmique française qui va d’« au jour d’aujourd’hui » à « écrivain raté » – il avait jeté ses économies dans une paire d’Anniel. Las, c’était en vain qu’il s’était contenté de coquillettes sans beurre : elles n’avaient pas survécu à l’été. Se résignant à attendre avant de pouvoir acquérir la paire de Zizi – qui, alors qu’il avait vingt ans, le faisait, je vous le confirme, encore ricaner –, ce n’est que plus tard qu’un camarade, plus fortuné que lui et ayant donc été en possession des exquises grolles, lui expliqua qu’elles étaient, elles aussi, fragiles et qu’il risquait d’être déçu de l’achat – qui, de toute façon, ne venait pas.

Tel Lénine, toujours en quête de souliers qui convenaient, le galant s’était demandé que faire. C’était donc sur Vinted qu’un beau jour – et l’adjectif lui semble encore aujourd’hui tout à fait mérité – il avait trouvé celles qui allaient devenir ses compagnes de pied. Son contact était un ancien soldat belge qui, après avoir monté la faction comme sur un air bien connu, dispersait son paquetage au plus offrant. Parmi son trousseau, le galant trouva les chaussures de tenue de sortie et, en bien moins de temps qu’il en faut pour obtenir un renseignement auprès du Trésor public, il en devint le propriétaire plein et entier.

Or, plus le temps passait, plus il parvenait à les assembler avec tout genre de tenues. Ajoutant à cela la polyvalence d’une semelle gomme, le bout rond-mais-pas-seulement qui va avec des pantalons larges ou des falzars étriqués , le lecteur attentif aura saisi toutes les vertus de ces sorlots merveilleux.

Quant à la largeur de ses futals, le galant aimait à rappeler qu’il devait ce goût récent à l’œil sagace – quoique, maintenait-il, grigou – d’Ammar, fripier de son état, fripier de peu d’après l’État. C’était d’ailleurs lui qui lui avait vendu celui qu’il allait porter ce jour-là, une laine grise mi-froide mi-épaisse, aux motifs Herringbone assez fins, aux revers équilibrés et véritablement quatre saisons – le galant soutenait qu’au même titre que les Italiens silencieux ou les chiffonniers honnêtes c’était rare mais que ça existait. Le système de boutonnage en était assez complexe et bien utile mais plût à Dieu que le photographe ne l’ait pas immortalisé. Bref, le galant avait son bas.

Il est venu le temps de confesser que tous ces oripeaux n’avaient pour seul but que de s’accorder avec la veste que le trop bourdieusien drouillard lui avait refourguée la semaine précédente : un veston en Prince de Galles gris, blanc et bleu ciel, non trop cintré, aux revers larges et à l’allure plus qu’honnête. Le galant se dit, en l’empoignant, elle qui pendait comme un suspendu de Montfaucon, qu’il n’avait pas intérêt à perdre un bouton. Non pas qu’avec d’autres pièces il eût eu intérêt à le faire mais parce que ceux-là étaient particulièrement « vintage » – comprendre ici impossible à retrouver. Or changer tout un boutonnage des manches aux poches intérieures, pour en avoir fait deux très suffisantes fois l’expérience, était fastidieux. Et, quoique ce soit à certaines âmes latines trop vulgaire d’en parler, c’était idiotement onéreux. Ah, grand Dieu, dans ces moments-là on en venait à regretter l’insouciance nue du jardin d’Éden ou les peaux de bête sans prétention – les peaux, pas les bêtes, sur lesquelles les préhistoriens demeurent étonnamment silencieux mais qu’on imagine facilement se la jouer un tout petit peu.

Cependant, le lecteur qui suit – le fayot du premier rang probablement – conviendra qu’une fois la veste empoignée, le galant ne pouvait l’enfiler sans interposer entre elle et lui une chemise. Il lui fallait en choisir une, certes, mais laquelle ? Si on peut réserver nos plus majestueux horions pour la règle des trois couleurs, il faut reconnaître qu’il s’agissait d’accorder les teintes harmonieusement. À ce petit jeu, le gris et le blanc se nourrissent très bien de bleu ciel, déjà finement présent sur la pièce-maîtresse. En avant, donc, pour une chemise brodée par l’éther, une liquette aux teintes d’azur, un habit léger, allons, car l’air d’avant orage est toujours lourd.

Avec cet éventail de douceur, l’acier d’une montre s’adoucissait et apaisait le regard, comme si au fond de sa dureté résidait un petit cœur fondant, comme si Gilles de Rais avait été, en plus du bourreau sanguinaire, licencieux et obscène, un père aimant et un mari attentif.

Le galant avait trouvé cette tocante, voyez-vous, à Deauville une année en arrière. À cette époque de sa vie, il était un salarié fauché – et il n’avait pas attendu l’inflation estivale pour trouver cet assemblage toujours aussi pléonasmique. Passant devant les enseignes horlogères toutes rutilantes mais indiquant toutes une heure légèrement différente, il doutait de la pertinence de ces maisons, quoique ce fût en réalité parce que l’état de ses finances lui permettait la critique plutôt que l’acquisition d’une Santos de chez Cartier. Or, il était tombé devant le magasin Swatch qui côtoyait toutes ces prestigieuses maisons et il faut reconnaître qu’il était non seulement plus facile d’y bourse délier mais aussi plus aisé d’y trouver un modèle pas trop épais. Ni une, ni deux, il s’était offert une montre à Deauville, là !

La tenue était presque achevée. Deux gênes demeuraient : le col de la chemise bleu ciel n’était pas très heureux avec l’ensemble gris-blanc-beige et, le premier problème découlant de celui-là, le galant avait une sensation de cou nu, vide. Il fallait y remédier en fouillant dans son sac à foulards. Un gris, cela ferait l’affaire : il complèterait la mise et masquerait le bleu pour ne garder que trois couleurs tout à fait faites pour s’entendre. Il pouvait désormais sortir, paraître aux yeux du monde, traîner dans les librairies, se faire prendre en photo, qui sait ?

Par bonheur c’est tout cela à la fois qu’il fit dans la journée et il tenait à en remercier du fond du cœur Marcos et Thomas des Indispensables : c’était un chouette moment, à l’ombre des colonnes du Palais royal, place Colette ou, plus dangereux car exposé aux oukazes des garde-chiourmes de l’art officiel mitterrandien, près des Sphérades de Pol Bury. Vivat !

Edouard Bureau

 

Uniqlo U - Lookbook FW22

 
 

La nouvelle collection Uniqlo U sera disponible en magasin le 22 septembre. Le thème reste similaire aux saisons précédentes : « une garde-robe suffisamment compacte pour tenir dans une seule valise et qui peut être portée toute les saisons ». Les articles de cette saison sont toujours minimalistes et fonctionnels.

Le travail réalisé par Christophe Lemaire pour Uniqlo U reste assez proche de ce qu’il réalise pour sa marque en propre Lemaire. Même volumes et mêmes styles.

Pour les hommes on trouve des hauts en laine, flanelle et jersey de coton et des chinos larges. On apprécie tout particulièrement leurs jeans qui ont une coupe légèrement tapered, même si la longueur est souvent limitée au 32.

En bonus on a mis quelques images du nouveau magazine Lifewear de cet automne qui devrait sortir en version française d’ici quelques temps. On y découvre notamment une collaboration avec le magazine l’Étiquette et un focus sur la ville de Paris.

 

The Quality Mending Company

 
 

Texte et photos : Mathieu @Bestshopsintown

Continuons ensemble le petit tour d’horizon des boutiques indépendantes qui méritent que l’on s’y  attarde pour leur sélection. Cette fois, direction la “Big Apple” pour des vêtements workwear de  seconde main. 

Bienvenu chez The Quality Mending Company.  

The Quality Mending Company est une boutique de vêtements vintage pour hommes située à New  York. 

Fondée en 2003 par Oliver Harkness sous le nom d'Eleven Vintage, ce collectionneur passionné de  vêtements vintage souhaitait proposer un lieu où l'on puisse trouver de véritables pépites. 

En 2010, il décide de changer le nom pour The Quality Mending Co afin de refléter l'évolution de son  activité et le développement de son propre label (une ligne de vêtements et d'accessoires  principalement fabriqués aux Etats Unis et s'inspirant de pièces vintage). 

Il y propose un large éventail de pièces vintage telles que du denim, des tee-shirts de groupes de  rock-n-roll (il a eu une relation étroite avec les Sex Pistols et les Clash), des chemises de travail  françaises et allemandes, des vestes en cuir des années 50, 60 et 70, des vêtements militaires, de  l'indigo et bien d'autres encore, mais chaque pièce a sa propre histoire. 

On notera aussi une très belle sélection de lunettes de soleil de la marque new_york_eyerish dans le  style Moscot notamment le modèle Lemtosh, un iconique de la marque américaine. 

Après avoir initié pendant plus de 15 ans dans le célèbre quartier de Noho jusqu’en 2020, c’est  désormais au 329 Bowery que vous retrouverez leur boutique. 

The Quality Mending Co étant l'un des meilleurs magasins vintage de New York, nous vous le  recommandons vivement.

 

J.Crew Giant chino

 
 

Texte : Romain @Lastrolab

Vous avez peut-être senti cet été la petite secousse qui a interrompu le ronronnement de la mode masculine. Vous êtes plus probablement passé à côté car vous étiez en vacances en train de prendre vos negroni en photo et car l’épicentre se trouvait sur la côte Est des Etats-Unis, à New York. 

Le 25 juillet dernier, la marque américaine J. Crew publiait en ligne son look book pour la rentrée 2022. En soi, la nouvelle aurait pu être un non-événement. La marque qui a connu ses heures de gloires dans les années 90 était en perte de vitesse ces dernières années et a frôlé la banqueroute en 2020. 

Depuis les années 2000, J. Crew est connue pour son fameux costume « ludlow ». Un costume modérément slim fit, pantalon taille basse et veste ras les fesses. Une entrée de gamme accessible financièrement et géographiquement (quelques 127 boutiques quadrillent les Etats-Unis) devenue un classique pour le jeune américain soucieux de se différencier de son père et de son costume Brooks Brothers. 

Alors pourquoi l’annonce de cette nouvelle collection a été au centre des conversations estivales ? Car il s’agissait de la première collection conçue par Brendon Babenzien. Si le nom de ce natif de Long Island, NY, ne vous parle pas, peut-être que son parcours vous permettra de mieux le situer. Après une quinzaine d’années à la tête de la création chez Supreme, Monsieur Babenzien dirige depuis 2015 sa propre marque, Noah. Un profil streetwear séduisant pour J. Crew à la recherche d’une image neuve.

Les attentes étaient donc hautes. Si, à la sortie du look book, une bonne partie des commentateurs se sont exclamés « J. Crew est de retour ! », certains se sont aussi demandé « J. Crew est de retour ? ». Pour un petit français qui n’a jamais connu la marque, la question revêt assez peu d’intérêt. Comment J. Crew pourrait être de retour sans jamais avoir été là…

En parcourant le catalogue en ligne, une chose est sûre, la marque a su saisir l’air du temps. Les looks mélangent un vestiaire traditionnel avec des pièces d’origine work/streetwear qui n’est pas sans rappeler Noah (au hasard) ou Aimé Leon Dore, avec qui il est difficile de ne pas faire de comparaison, voire Drake’s (dans une traduction au vocabulaire plus européen). D’ailleurs, cette nouvelle esthétique décevra probablement les adeptes des moodboards des années 1990 (#oldjcrew). 

Bien sûr, s’il fallait placer le curseur chez J. Crew, il serait davantage du côté preppy ou ivy que streetwear. Les imprimés sont plus sages que chez ALD ou Noah. Les mannequins rigolent gentiment sur le ponton de leur maison au bord du lac au lieu de fixer l’appareil photo d’un air défiant. On veut bien s’encanailler mais restons quand-même en Nouvelle Angleterre. 

Par curiosité, je suis allé regarder ce qui était disponible sur la boutique en ligne lors de la sortie du lookbook. Quelques pièces ont  attiré mon attention (des chemises aux imprimés cachemire, un pull en coton à grosse maille…), mais parmi les produits proposés, rien ne me paraissait combler un manque grave dans ma garde-robe et justifiant un achat. C’est logique, la marque s’adresse au grand public. Les obsédés du vêtement, eux, n’ont pas attendu 2022 pour acheter un sweat de rugby, une chemise en oxford, un pull façon shetland ou un chino... 

À propos de chino, un modèle en particulier a fait couler beaucoup de pixels à sa sortie : Le Giant Chino. Parmi ses coupes de chino, de la plus ajustée à la plus droite, J. Crew a sorti de ses archives le Giant Fit. Je connais mal l’histoire de la marque, mais la résurrection du Giant Chino semblait être l’événement dans l’événement. Ce qui tombait bien car j’étais à la recherche d’un chino sans pli à la coupe ample, dans l’esprit des officer chinos de Ralph Lauren, et surtout de leur version originale de l’armée américaine (on y revient toujours). Finalement, l’achat se justifiait.

Quelques semaines et 120 € (80 $ sur le site US...) plus tard, le chino tant attendu était là. Et c’est tant mieux car il était en rupture de stock sur le site. 

Capture écran Twitter, Rachel Seville Tashjian

En enfilant le pantalon, la première promesse est remplie, c’est ample, très ample. La coupe est exactement ce que j’attendais, relativement ajustée au bassin et relâchée de la cuisse jusqu’à la cheville. L’ouverture de jambe est à 26 cm (contre 23 sur le fameux « French Army Chino »). Je m’attendais à un vanity sizing et je confirme que j’ai bien fait de commander une taille en dessous de ce que je porte habituellement (deux auraient même pu s’envisager). La taille est modérément haute, comme il faut. 

La toile 100 % coton est épaisse, ce qui donne une belle tenue au pantalon. C’est justement ce que je reproche au chino de l’armée française : la toile est très légère, c’est parfait pour l’été mais le pantalon devient vite difforme. Ici, au contraire, le pantalon se tient bien toute la journée, la ligne est droite jusqu’à la cheville. 

Chose étonnante, le chino est fini en bas avec un revers de 4 cm. Le résultat est beau, mais je ne sais pas si j’aurais fait un revers sur un chino. Comme le bas est fini, une seule longueur est disponible : 32 pouces. Ce sera trop court pour certains, trop long pour d’autres. Pour moi c’est parfait. En serrant la ceinture, j’exhibe mes chevilles (comme sur les photos), en la relâchant je les couvre. Pour les autres, il faudra rouler à la main ou passer chez le retoucheur.

Le niveau de finition est très bon pour le prix. Sans fioritures, les coutures machines sont nettes et ont l’air solides (notamment la double couture à l’extérieur de la jambe). On apprécie quand même un gançage et une doublure en coton blanc qui apportent une touche de raffinement à l’intérieur. 

Avec un peu de recul, je suis très content de cet achat. La coupe est exactement ce que je cherchais, la qualité est bonne pour le prix. Je peux enfin arrêter de chercher en vain des chinos vintage de l’armée américaine. Bon, peut-être que je garderai un œil ouvert car, ce qui manque au Giant Chino, c’est une petite poche gousset, mais nul n’est parfait. 

 

Trompes l'oeil en cuir chez Bottega Veneta

 
 

On dit souvent que Bottega Veneta est le Hermès Italien. Spécialiste du cuir, la marque italienne est avant tout une maison de maroquinerie.

Pour la saison FW22, sous la direction de Matthieu Blazy, ancien bras droit de Daniel Lee, la marque a présenté de jolis trompes l’oeil sur certaines pièces de prêt-à-porter.

C’est le cas pour l’ensemble ci-dessous avec un jean réalisé en cuir de veau et une chemise imprimée à fines rayures en cuir d’agneau.

Ce look est directement issu du défilé de la marque.

Chemise En Cuir Imprimé À Fines Rayures - 4200€
Pantalon En Cuir Imprimé Effet Denim - 4800€

 

Studio Donegal - Un tisserand irlandais artisanal

 
 

Reconnu comme l'un des véritables gardiens du tissage manuel irlandais, Studio Donegal produit depuis 1979 une gamme classique de vêtements, d'accessoires et de textiles pour la maison, tous exclusivement tissés à la main et fabriqués en Irlande.

L’idée de créer Studio Donegal est née lorsque le tissage à la machine a été introduit dans l'industrie du tweed en Irlande dans les années 1960. Le tissage à la main a alors connu un rapide déclin.

Initialement engagé en tant que manager, Kevin Donaghy a ensuite racheté l'entreprise à la société mère Connemara Fabrics. Elle a été par la suite transmise à la deuxième génération de la famille Donaghy, Tristan et sa femme Anne qui dirigent à présent l'entreprise, adhérant au rêve initial de protéger ce patrimoine artisanal.

Tout cela contribue à faire de Studio Donegal une entreprise unique. Tout leurs produits sont 100 % tissés à la main, 100 % fabriqués à la main et le tout 100 % en Irlande.

La marque n’utilise que de la laine à 100 %, une matière qu’ils achètent principalement sous forme de fil chez leurs voisins, Donegal Yarns qui sont également situé à Kilcar et dont nous avions déjà parlé lors de notre article sur “Kilcarra - The Genuine Donegal - Spun in Ireland”.

Studio Donegal collabore également avec des marques, tel que Anatomica ci-dessous pour une collection d’écharpes et de casquettes.

 

New Balance Made in UK & USA

 
 

Pour fêter le 40e anniversaire de la fabrication de chaussures New Balance au Royaume-Uni, la marque relance un grand classique : la MADE UK 730. Cette basket est l’une des premières chaussures New Balance ayant vu le jour au Royaume-Uni. Ce modèle, innovant pour l’époque, est proposé dans un coloris gris brun. Disponible en tailles unisexes, cette basket polyvalente arbore un mélange de daim, de nylon et de matières synthétiques.

Chaque basket MADE UK est fabriquée dans leur usine de Flimby, Cumbria (Royaume-Uni), et rend hommage à l’histoire britannique de New Balance.

Cette paire s’associe à notre sens idéalement avec un pantalon en flanelle de laine pour l’hiver.

Dans un même registre vous avez la 990v1 Marblehead Made in USA issue de la collaboration avec Teddy Santis que Marcos a récemment acheté.

Dans les années 80, les designers de la 990 avaient pour ambition de créer la meilleure chaussure de running du marché. Le produit fini s'est avéré être à la hauteur. Dès ses débuts la 990 arborait un une couleur grise et un prix à trois chiffres jusque-là inédit. Pour les coureurs passionnés et les créateurs de tendance, la 990 incarnait un certain niveau de qualité et un design réussi.
Le design a subi des transformations depuis 1982, avec plus de choix de couleurs, mais l'intérêt pour la 990 est resté constant au fil des années.

 

CPO shirt en jersey épais - Le Minor

 

Note : nous avons demandé à Le Minor de nous envoyer la surchemise que vous allez découvrir dans cet article

Les chemises CPO (Chief Petty Officer - premier maître) font leur apparition sur les ponts des navires de la marine américaine dans les années 1930. Elles sont en laine épaisse et pourvue d’une poche à rabat. Bien que n’étant pas exclusive à la marine, mais elle en est rapidement devenue associée et est devenue l’une des tenues préférée des soldats en mer. 

La chemise CPO fut produite dans une coupe ample pour que les marins puissent la superposer sur leurs chemises et pulls - et ce d’autant plus que les chemises historiques qui étaient en laine repoussaient naturellement les pluies légères et les embruns. La CPO a par la suite fait son chemin vers la population civile via les magasins de surplus militaires; sa chaleur et son look décontracté ont inspiré des produits similaires sur le marché général.

Historiquement de couleur unie foncée (noir ou bleu) vous pouvez désormais trouver des versions à carreaux dans de belles flanelles. Des versions en coton existe également et c’est d’ailleurs ce que propose Le Minor dans une version plus modernes que la traditionnelle CPO. Elle en conserve toutefois les principales caractéristiques : une matière bien dense et lourde - un jersey de 400g/m2 tricoté par Le Minor - deux poches plaquées suffisamment grandes, une coupe ample sans être trop oversize, une couleur unie et un col qui reprend les dimensions de l’époque.

Avec l’automne qui arrive, les températures qui baissent, la CPO shirt de Le Minor est une pièce facile incorporer dans une garde robe et qui s’associe avec presque tout. Un indispensable.

Surchemise CPO Marine - 100% Coton pour Homme - Made in France - 150€

 
 

De Bonne Facture - Lookbook Automne Hiver 2022

 

La collection Automne Hiver 2022 de De Bonne Facture est ajoutée progressivement sur le e-commerce de la marque ainsi qu’en boutique. On l’a trouve particulièrement réussie.
Pour rappel nous avions visité leur boutique rue Sedaine en novembre dernier. L’article est toujours visible ici.


Inspiration

Cette Edition Automne-Hiver poursuit l'exploration de l'un des thèmes stylistiques de De Bonne Facture à travers le mouvement architectural moderne français, l'Union des Artistes Modernes, fondé à la fin des années 1920 par des architectes comme Charlotte Perriand, et Jean Prouvé, mettant en lumière la pureté des lignes, des formes, des structures et des matériaux.

Notre vestiaire évolue selon des styles hybrides, entre le tailoring et le workwear, en privilégiant des tissus locaux d'exception comme les laines françaises de moutons régionaux, le yak de Mongolie dans des couleurs naturelles, ou une laine bouclée d'une douceur remarquable, développée exclusivement pour nous.

Parmi les pièces que nous présentons, figure une maille jacquard sur laquelle figure une chaîne de montagnes, rendant ainsi hommage au travail de Charlotte Perriand dans la station de ski des Arcs.

 

The Andover Shop

 

Texte et photos : Mathieu @Bestshopsintown

La genèse

Comme beaucoup avant moi, je me suis intéressé à ce fameux mouvement que l’on nomme “Ivy League”. Souvent utilisé à tort et à raison, de quoi s’agit-t-il exactement ? “L’Ivy League est un groupe de huit universités privées (Harvard, Yale, Princeton, Penn, Columbia, Dartmouth, Brown et Cornell) du Nord-Est des États-Unis. Elles sont parmi les universités les plus anciennes et les plus prestigieuses du pays. Le terme « ivy league » a des connotations d'excellence universitaire, de grande sélectivité des admissions ainsi que d'élitisme social.” d’après la définition donnée par Wikipédia. Mais alors quel est le rapport avec le vêtement masculin ?

C'est au début du 20ème siècle que ce style inventé par des étudiants américains a émergé. Ces étudiants, pour la plupart issus de familles américaines privilégiées, visaient à représenter l'élite de la nation américaine en respectant les codes et les coutumes traditionnels. Cependant, à une époque où le célèbre "Sack Suit" de Brooks Brothers devient de plus en plus populaire, les étudiants cherchent à mélanger le style formel de leurs parents avec leur style de vie d'étudiant américain. Leur tenue doit être confortable sans paraître négligée, à l'opposé de ce qu'ils représentent.

Leur implication dans les sports universitaires tels que l'aviron, le tennis ou le basket-ball mais aussi leur goût prononcé pour le Jazz et les icônes comme Miles Davis ou Bill Evans leur permettront de mélanger les vêtements dits classiques avec des pièces plus confortables et sportswear, le tout avec une certaine nonchalance.

Mais c'est après la Seconde Guerre mondiale (début des années 1950) que ce style atteint son apogée. L'émergence de marques comme J.Press, Ralph Lauren, J.Crew, Brooks Brothers fera de ce style un élément incontournable de la culture américaine et de la mode masculine dans le monde entier. Des personnalités comme John Fitzgerald Kennedy, Steve McQueen ou encore Paul Newman vont démocratiser ce style auprès du plus grand nombre.

Un des marqueurs de cette époque retraçant la genèse de ce style sur les campus, est le célèbre livre Take Ivy publié en 1965 au Japon et photographié par Teruyoshi Hayashida. Rempli de looks d’étudiants déambulant sur les campus, vous y trouverez les classiques chemises OCBD, les penny loafers, les vestes à trois boutons dorés avec chino beige et les cravates club.

Plus récemment, on ne peut que vous recommander la lecture du livre Ametora de W. David Marx. Ce dernier aborde un aspect plus culturel et historique et nous explique comment les Japonais (comme souvent) ont “sauvé” ce fameux style américain.

Ou encore le dernier livre de Jason Jules, Black Ivy: A Revolt in Style qui retrace une période de l'histoire américaine où les hommes noirs ont adopté les vêtements d'une élite privilégiée et se les ont appropriés afin de lutter pour l'égalité raciale et les droits civiques.

L’épicentre de l’IVY League, Andover Shop

Partant de ce postulat et de ces images, je me suis mis une idée en tête, à savoir “les étudiants américains de l’Ivy League s’habillent-ils toujours de la même façon aujourd’hui ?”

Pour ce faire, je me suis donc planifié un road trip sur la côte Est des Etats Unis avec quelques stops sur des campus américains dont Harvard et le MIT dans l’agglomération de Boston, Georgetown University à Washington D.C ou encore Penn à Philadelphie. Et autant vous le dire tout de suite, le constat est sans appel, ma réponse est non. Les polaires à l’effigie de l’université, les sweats à capuche au nom des équipes de sport, ainsi que le combo jeans / baskets ont remplacé les penny loafers et autres blazers à épaules souples. Mais je tiens à préciser que je suis passé en pleine journée lorsque les étudiants passaient d’un building à un autre et non lors des cérémonies ou ils sont certainement habillés de manière plus traditionnels.

Mais une université m’a marqué plus que les autres, Harvard. Pourquoi me direz-vous ? Outre ce qu’elle représente en termes de prestige avec son campus chargé d’histoire, c’est surtout pour un magasin en particulier. Je ne parle pas des célèbres bookstore que l’on retrouve partout et où on peut acheter toute sorte de souvenirs à l’effigie de l’université, le tout étant souvent fabriqué très loin de l’école en question.

Non je parle d’un lieu, ou comme O’Connells Clothing, le temps semble s’être arrêté pour être aujourd’hui un symbole de ce style traditionnel américain. Bienvenu chez Andover Shop, en plein cœur de Cambridge et à deux pas des bâtiments de la célèbre université d’Harvard.

L’histoire du magasin

Fondé en 1948 par Charlie Davidson et Virgil Marston, Andover Shop est une autre institution du style américain traditionnel encore en activité. Fort d’une histoire riche, imprégné de tradition, cette équipe de tailleurs experts dans leur domaine, habillent des hommes et des femmes depuis plusieurs générations. Que ce soit des étudiants, des professeurs, des écrivains, ou encore des musiciens, chacun est en mesure de trouver une pièce à ajouter à son vestiaire.

Proposant un service de confection sur mesure, avec des tissus de bonne facture, allant du tweed au cachemire. Ils proviennent de certaines des meilleures usines et sont souvent issus de collaborations de plusieurs décennies.

Pour leur marque, ils ont su, au fur et à mesure des années et de leur expertise, développer des liens étroits avec des ateliers venant des quatre coins du globe comme le Royaume Unis, les Etats Unis, l’Italie, le Canada ou encore l’Argentine pour les ceintures ou le Pérou pour leur pull en Alpaga.

Outre le made to measure, et le label Andover, quelques marques sont disponibles à la vente comme Chrysalis, Seaward and Stearn, Schneider’s, Samuelsohn, Hickey Freeman, Alden, Pantherella ou encore Barbarian pour n’en citer que quelques-unes.

Possédant deux boutiques ainsi qu’un e-shop, cette marque vous plaira si vous cherchez des vêtements typiques du style traditionnel américain, venant des meilleures maisons et avec un savoir-faire certain.

Leur réputation n’étant plus à faire, notamment pour les initiés, je vous recommande un passage dans ce symbole de la culture prepy/ivy de l’Est américain.

Deux addresses :

  • La boutique originale ouverte en 1948 est située au 127 Main St, Andover, MA 01810
    La boutique située à côté d’Harvard et ouverte en 1950 est au 22 Holyoke St, Cambridge, MA 02138

Kit Blake London

 

Note : nous avons demandé à Kit Blake London de nous envoyer le pantalon et le short que vous allez découvrir dans cet article.

Texte : Romain @Lastrolab
Photos : Thomas M.

Marseille, juin 2005, fermez les yeux et imaginez la scène…Enfin non, gardez les yeux ouverts ça vaudra mieux pour la suite. Je disais donc, juin 2005, j’ai 16 ou 17 ans, j’essaye en boutique un pantalon en lin blanc. Le vendeur qui me voit hésiter et craint pour sa commission me glisse un « en plus, les filles aiment le lin ». Il n’en fallait pas plus pour que mes hormones et mes insécurités prennent le volant et me guident jusqu’à la caisse, non sans attraper au passage une sublime casquette Von Dutch assortie. En effet, comment ne pas pécho au Bazaar (Bd Rabateau, 13008) avec ce magnifique pantalon blanc, au bas grisé par la souillure des vodka-pomme (le Red Bull était encore interdit en France) sans véritable forme et au tissage tellement lâche que mes poils de jambes passaient à travers, tout comme les motifs criards de mon caleçon Pull-in. Je me demande même s’il n’avait pas des cordons aux chevilles, au cas où. Ça va vous surprendre, mais non, je n’ai pas pécho cet été là. 

Il m’aura fallu 17 ans (je viens de recompter, je suis effaré par ce chiffre) pour surmonter ce traumatisme et essayer de nouveau un pantalon en lin. Comme vous le constatez sur les photos, ce pantalon, de la marque Kit Blake, n’a rien à voir avec celui des chaudes nuits de ma fin d’adolescence. Après tout, il serait tellement dommage de se passer complètement du lin, qui a l’avantage de respirer plus que le coton et de gratter moins que le fresco (personne ne parle du fresco qui gratte, le lobby de la laine froide a bien travaillé). 

Dès les premières manipulations, la qualité du lin saute aux yeux. Lourd et souple à la fois (bien sûr qu’il froissera, ça reste du lin) le tissu garde une belle tenue qui met en valeur sa coupe. 

Pour ses pantalons en laine, Kit Blake propose une couple ample avec un beau drapé tout du long de la jambe. Pour le lin et le coton, la marque a choisi d’ajuster légèrement sa coupe pour prendre en compte les spécificités de ces tissus. Les plus callipyges d’entre nous pourront peut-être choisir une taille au dessus de leur taille normale pour plus de drapé et ajuster les pattes de serrage sur les côtés. La taille est mi-haute, quelques centimètres sous le nombril. Sur le devant, les deux plis (rassurez-moi, vous ne dites plus « pinces »  quand même ?) ont le bon goût d’être suffisamment profonds et orientés vers l’avant, à l’anglaise (ou à la française, comme vous voudrez). Vous l’aurez compris, on est loin du pantalon de backpacker à imprimé éléphants (celui que vous avez rapporté après avoir « fait » l’Asie du Sud-Est). 

Lors de chaque première commande, les pantalons sont livrés sans ourlet afin de permettre à chacun de choisir sa longueur idéale. Pour éviter tout malentendu chez le retoucheur (« pas trop long, mais trop court non plus, hein ») le carton de livraison contient un feuillet avec trois exemples illustrés de longueurs possibles. Une fois la bonne longueur déterminée et mesurée, il sera possible de la communiquer lors d’une prochaine commande, pour vous éviter l’aller-retour chez le tailleur (le commerce de quartier vous remercie). Autre bonne surprise, un petit cintre métallique à pince vous permettra de suspendre votre pantalon comme il se doit et préserver son repassage, si la hauteur de votre penderie vous le permet. 

En termes de finitions, rien n’est à redire. Le travail à la machine est impeccable. L’intérieur est très bien fini avec un gansage omniprésent et des plis dans le rideau de ceinture. Nous sommes en présence d’une belle façon italienne. Dernier détail notable, les boutons pour les bretelles sont déjà cousus. Les amateurs apprécieront.

J’ai également pu essayer un bermuda en coton. Le bermuda présente la même qualité de fabrication et la même coupe que le pantalon. A l’exception de sa longueur bien sûr… 

Peut-être davantage que pour le pantalon, j’aurais pu prendre une taille au dessus pour gagner en aisance. Encore qu’après un ou deux jours de port, le short s’est détendu et est devenu tout à fait confortable (je n’ai malheureusement pas de photo pour appuyer mes propos, mais vous pouvez me faire confiance). Un détail original conclut le bermuda : l’ourlet est fini avec un revers.   

Le pantalon en lin est vendu à 290 euros (250 pour de la laine, et 190 pour le coton) et le bermuda 170 euros. La dépense n’est pas anodine, mais la qualité est au rendez-vous, et il n’est pas impossible que je me laisse tenter par une jolie flanelle pour l’hiver...


Fondée en 2019 à Londres, Kit Blake propose des pantalons inspirés de la plus pure tradition de Savile Row et  réalisés en Italie dans des tissus anglais et italiens. La philosophie de la marque est d’offrir des pantalons au style intemporel pour aider les hommes à sortir de leur jeans, sans pour autant sauter dans un costume. Parce qu’il n’y a pas que les pantalons gris dans la vie, la marque prépare des éditions limitées dans des tissus originaux, des pantalons plus décontractés, comme ses bermudas, et, qui sait, peut être également un programme de MTO/MTM...

 

Où revendre ses souliers en seconde main ?

 

Abbot’s shoes

Nos garde-robes sont (trop) remplies. Pour les alléger, deux options s’offrent à nous, rationaliser nos achats ou revendre ce que nous ne portons/n’aimons plus. 

Mon mantra consiste à me séparer d’une pièce lorsque je fais l’acquisition d’une autre, plus conséquente. C’est une sorte de balance et d’équilibre que j’ai mis en place depuis quelques années…qui n’est pas toujours scrupuleusement respectée car il ne faut pas chercher à se séparer - ou acheter - une pièce coûte que coûte. Le tout doit se faire naturellement. 

Pour ma part, je compte plusieurs paires de chaussures - ma femme dirait trop, moi pas assez - inévitablement, je me lasse de certaines paires. Parfois, je me trompe même de pointure car je n’ai pas essayé le modèle en boutique ou que la boutique en ligne de la marque n’offre pas la possibilité d’un retour contre remboursement. C’est le jeu. 

Alors, je me tourne vers des plateformes de revente en ligne. Vous en connaissez plusieurs ici en France, Le Boncoin, eBay ou encore Vinted. En revanche, comment bien revendre une paire de qualité - achetée chère - à un public de connaisseur ?

Souvent, je me retrouve à brader des paires de Crockett & Jones sur Vinted…J’ai enfin trouver la solution pour remédier à cela. 

Voici comment j’ai réussi à revendre ma paire d’Alden modèle « Longwing » en « color 8 cordovan ».

Abbot’s, le site Anglais spécialisé dans la revente de souliers de seconde main

Sur Instagram, j’ai repéré il y a peu, un site anglais de revente de souliers de seconde main, Abbot’s. 

Le fondateur, Adam Luck, a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.

Qu'est-ce qui vous a poussé à créer Abbot's ?

Peu après avoir obtenu mon diplôme universitaire, j'ai commencé à travailler dans le quartier des services financiers de Londres, connu sous le nom de "The City" (ndlr. équivalent au quartier de La Défense aux abords de Paris). J'adorais passer devant les magasins de chaussures et admirer les vitrines de marques comme Church's, Joseph Cheaney et Crockett & Jones. Cependant, je ne pouvais pas me permettre l’achat aux prix auxquels ils vendaient leurs souliers, alors j'ai eu l'idée de m'acheter une paire de Church's d'occasion et de les restaurer.

J'ai appris à nettoyer et à cirer les chaussures pour qu'elles ressemblent le plus possible à une paire neuve et j'étais ravi du résultat final. J'ai continué à acheter et à remettre à neuf des chaussures d'occasion, car j'aimais ce processus. J'ai fini par le faire pour mes amis et ma famille et par vendre en ligne des chaussures que j'avais restaurées. Ce hobby a fini par faire l’effet boule de neige et s'est transformé en un emploi à temps plein et en une petite entreprise qui est maintenant Abbot's. 

 Quels sont les critères pour qu'une paire de chaussures soit proposée chez Abbot's (marque, modèle, état) ?

Les deux principaux facteurs que nous recherchons sont la qualité et l'état. Nous ne prenons en considération que les chaussures de marques dont nous avons confiance dans la qualité des matériaux qu'elles utilisent et dans les méthodes de construction utilisées pour la fabrication. L'état est également très important, car nous souhaitons que nos clients portent les chaussures qu'ils nous achètent pendant de nombreuses années. Nous ne prenons en compte que les chaussures qui ont encore de nombreuses années d'usure devant elle. Nous achetons beaucoup de marques différentes et considérons les chaussures au cas par cas. Parmi les marques les plus populaires que nous achetons et vendons figurent Edward Green, Church's, Joseph Cheaney, Tricker's, Loake et Alden.

 

Dans quelle mesure pensez-vous que l'achat d'occasion est la solution à la production de masse ?

Bien que nous ne pensions pas que l'achat d'occasion soit la solution à la production de masse, nous pensons qu'il peut avoir un impact important dans la lutte contre les problèmes multiformes que les pratiques de production de masse non durables peuvent créer. Nous ne pensons pas qu'il y ait quelque chose de mal dans le concept de base de la production de masse, mais nous pensons que le problème réside dans le manque de pratiques durables dans la production de masse ainsi que dans la nature jetable des biens qu'elle produit. L'achat et la vente d'articles d'occasion au lieu d'articles neufs peuvent certainement contribuer à lutter contre la production de masse, car ils permettent de déplacer la demande des entreprises produisant des articles jetables non durables vers des entreprises fabriquant des articles de qualité qui peuvent résister à l'épreuve du temps et donc conserver leur valeur.   

 Nous pensons que l'achat de seconde main est particulièrement important pour les articles en cuir tels que les souliers. La production de masse de chaussures en cuir n'est pas une pratique durable. La fabrication de chaussures en cuir représente un quart de la production mondiale de chaussures, mais jusqu'à 80 % de son impact environnemental. En raison du manque de matériaux de haute qualité et respectueux de l'environnement pouvant remplacer le cuir, il est important d'utiliser pleinement les articles en cuir. Porter des chaussures en cuir pendant seulement neuf mois supplémentaires, au lieu d'en acheter une nouvelle paire, peut réduire considérablement l'empreinte carbone, eau et déchets, jusqu'à 30 %.

 Nous encourageons les consommateurs à rechercher des articles de qualité, à en faire bon usage, à les faire réparer et, lorsqu'ils ne sont plus désirés, à les revendre pour qu'ils puissent continuer à être utilisés.

 En France, de grandes marques ont commencé à proposer des souliers d'occasion directement au sein de leurs magasins - comme Paraboot et J. M. Weston - pensez-vous que les marques de chaussures britanniques vont suivre ?

Nous l'espérons. Dr. Martens a actuellement une collaboration intéressante avec le site internet Depop pour vendre des chaussures et des bottes remises à neuf, ce serait formidable de voir d'autres marques britanniques suivre cet exemple. Nous pensons que proposer des chaussures d'occasion en magasin, comme les marques françaises susmentionnées, est un excellent moyen de montrer comment des chaussures confectionnées durablement peuvent souvent être encore plus belles que lorsqu'elles étaient neuves avec l'usure et l'âge. Nous pensons que les excellents services de remise à neuf/réparation proposés par les grandes marques de Northampton sont souvent sous-utilisés et la présentation de chaussures d'occasion en magasin pourrait être un excellent moyen de promouvoir la réparation et la réutilisation des chaussures à trépointe.

 

Enfin, si vous n'aviez qu'une seule paire de chaussures, laquelle serait-elle et pourquoi ?

C'est une question délicate, car je suis entouré de superbes paires de chaussures tous les jours. Peut-être que je choisirais la "Dover" d'Edward Green en veau marron foncé. Je pense que c'est une chaussure très élégante et polyvalente qui peut être assez chic pour être portée avec un costume dans un cadre formel, mais qui peut aussi être très bien avec un jean ou un chino dans un cadre plus décontracté. Cependant, comme je joue également au football, je risque d'être regardé d'une drôle de façon en essayant de taper dans un ballon de football avec ces chaussures !

Merci Adam !

Comment vendre ses souliers de marque sur Abbot’s ?

Le principe est simple. Dans un premier temps, il faut envoyer une demande électronique - en passant par leur site internet - en joignant photos, courte description de la marque, modèle et état des chaussures à vendre. 

Deux options s'offrent ensuite à vous: soit la vente directe de la paire - et l’achat par Abbot’s - soit le dépôt et l’envoi de la paire sur Abbot’s.com. 

Si vous choisissez la première option - à savoir le rachat direct par Abbot’s - alors le prix sera inférieur à celui d’un dépôt. Abbot’s prend 25% sur le prix final de la vente si vous choisissez le dépôt vente. 

À noter que l’expédition de la paire au Royaume-Uni est à votre charge. 


Exemple avec ma paire d’Alden Longwing en cordovan color 8

Voici quelques captures d’écran de ma paire vendue sur le site. L’attention aux détails et la qualité des photos est irréprochable, je serai capable de les racheter !

Pour un dépôt: ma paire d’Alden a été évaluée à 450£ (soit environ 500€). À cela, il faut retirer la commission du site, qui s’occupe de photographier, nettoyer et mettre en avant la paire, soit 25% donc 281,25£ (332€ environ). Cela peut paraître conséquent, mais en choisissant Abbot’s qui jouit d’une plateforme spécialisée pour les souliers de qualité, vos chances de succès sont nettement supérieures comparé à un site de petites annonces. 

Pour une vente directe: ma paire a été évaluée - après commission - à 260£ (soit 307€ environ). 

J’ai choisi la première option. Tout simplement car je n’étais pas pressé et je souhaitais tester l’efficacité du site. Je n’ai pas été déçu ! Ma paire s’est vendue en moins d’une semaine. Pour le règlement, il faut patienter 14 jours après que l’acheteur ait reçu sa paire afin qu’Abbot’s déclenche le paiement au vendeur. Pour ma paire d’Alden, l’acheteur n’a pas utilisé son droit de rétractation et j’ai été payé par le site sans encombre.

Pourquoi choisir Abbot’s ?

Il me paraît nécessaire aujourd’hui d’offrir une garantie d’achat et de vente pour des produits de seconde main. Ce principe irrigue par exemple le monde du marché de l’art français grâce à un décret - le décret Marcus du 3 mars 1981 sur la répression des fraudes en matière de transactions d’oeuvres d’art et d’objets de collection - énumère les principes et nomenclatures selon lesquels le commissaire-priseur doit procéder pour mettre en vente les objets d’art. Ainsi, si vous êtes face à une toile authentique de Renoir, le commissaire-priseur emploiera directement le nom de l’artiste. Si en revanche, le commissaire-priseur - et l’expert - ont des doutes quant à son authenticité, mais pensent tout de même qu’il y a de fortes chances que cette toile ait été exécutée par Renoir, alors le décret Marcus impose à l’opérateur de ventes aux enchères de mettre “attribué à Renoir”. Le prix de la toile en sera impactée mais la responsabilité du commissaire-priseur et de l’expert préservée.

Le parallèle peut être - et doit être - fait aussi pour le marché des vêtements de seconde main. De mon point de vue, Abbot’s peut cristalliser cette tâche. A savoir, lorsqu’une paire leur est confiée, ils ont la possibilité de l’authentifier, de l’estimer et de la mettre en vente. A l’image du commissaire-priseur, Abbots œuvre pour l’intérêt du vendeur, en agissant comme son mandataire.

Pour toutes ces raisons, je pense qu’Abbot’s mérite amplement sa place dans le marché de la seconde main et que la plateforme gagne à être connue et reconnue. En plus de proposer des souliers et un service de qualité, Adam et l’équipe sont d’une gentillesse et réactivité inégalées. Un service indispensable dans un monde inépuisable.

 

Aime Leon Dore - Look Book FW22

 
 

La nouvelle collection Automne Hiver 2022 de ALD est en ligne sur le site de la marque depuis le 26 Août.
Le bérêt qui a beaucoup fait parler de lui (voir notamment les posts de Throwing Fits à ce sujet) est déjà en rupture de stock.

Le pardessus à carreaux, fabriqué en Italie dans un mélange 50 % coton, 20 % nylon, 20 % polyester et 20 % polyuréthane, sera prochainement disponible.

 

Canton Overalls - Un pionnier des jeans japonais méconnu

 
 

En se baladant dans la boutique Margaret Howell à côté de Madeleine - la seule à Paris - on découvre rapidement que la designer britannique a reconduit sa collaboration avec une marque de denim japonaise, Canton Overalls. Une collaboration qui a déjà 10 ans puisque la première a eu lieu pour la saison printemps/été 2013 et qu’elle est régulièrement reconduite depuis lors.

Canton Overalls a une longue histoire. Comme le précise The Denim Hound dans son article consacré à Canton Overalls, il est intéressant de noter qu'une marque aussi impliquée dans la naissance de l'industrie japonaise du denim soit si peu présente dans l'esprit des passionnés de denim d'aujourd'hui.

Car Canton Overall est une des premières (la première ?) marques à avoir fabriqué des jeans sur le territoire japonais. On est dans les années 1960. Les jeans américains importés coûtent chers mais s’écoulent tout de même bien. Si bien que cela fini par convaincre certaines entreprises japonaises de fabriquer leurs versions locales.

C’est ainsi qu’en 1963, un importateur japonais, Ōishi Trading, décide de faire venir au japon du denim américain (le tissu) fabriqué en Géorgie aux États-Unis par Canton Mills. Non seulement du denim, mais aussi les fermetures éclair Talon et les rivets Scovill sans oublier une machine à coudre Union Special qui est parfaite pour travailler avec les denim épais. Ces jeans produits au Japon seront vendus sous la marque Canton.

Mais dans les années 80, le tisserand Canton Mills ferme et la marque Canton également. Ce ne sera que des années plus tard, en 2008, que la marque renaît de ses cendres sous le nom Canton Overalls. Leurs jeans sont toujours fabriqués au Japon.

Les jeans Canton Overalls sont extrêmement bien produits. Ils ont poussé le trait si loin qu’il n’y a quasiment pas de coutures réalisées avec des surjeteuses. D’un point de vue fonctionnel, cela ne rends pas votre jean plus solide. Par contre visuellement c’est beaucoup plus joli.

Où en trouver ? Malheureusement la marque n’est pas ou peu distribuée en France. Il reste la possibilité d’acheté la collaboration faire avec MHL, mais le rendu n’est pas exactement le même que les jeans vendu sous la marque Canton Overalls.

Tissu denim Canton Mills tissé dans les années 1960. Le tisserand Canton Mills était alors à son apogée. MADE IN USA.

Pantalon de peintre des années 1940 - fabriqué à partir de tissu denim CANTON MILLS dans les années 1940.
C'est un tissu fin et léger.

MHL x Canton Overalls

MHL x Canton Overalls

MHL x Canton Overalls

Un livre résumant l'histoire de Canton Cotton Mills fondée en 1899. Ses nombreuses photos permettent d’avoir un aperçu du mode de vie des artisans de l'époque.

Jean Canton Overalls de 2017
Image thedenimhound

Jean Canton Overalls de 2017
Image thedenimhound

Les fils sont volontairement non coupés
Image thedenimhound

Ces fils volontairement non coupés traduisent une certaines volonté de rendre leurs jeans moins parfaits, ce qui contraste avec le soin apporté au global pour le montage de leurs jeans
Image thedenimhound

 

Steiff Schulte - Fausses fourrures made in Germany

 
 

Cet été j’ai profité (Thomas) du ticket à 9€ qui permettait de voyager dans toute l’Allemagne et certaines villes d’Autriche - via le réseau de trains régionaux - pour visiter Munich et Salzbourg. C’est à cette occasion que je suis tombé sur plusieurs magasins Steiff à Salzbourg. Cela m’a immédiatement rappelé les peluches de mon enfance. Cette marque est célèbre mondialement pour son ourson made in Germany.

Ce que l’on sait moins, c’est que Steiff confectionne non seulement ses peluches en Allemagne, mais produit également ses propres tissus. Ils sont même utilisés - principalement sous forme de doublures - par certaines marques de prêt-à-porter telles que A Kind of Guise dont j’avais visité la boutique quelques jours plus tôt à Munich.

L’histoire de Steiff est intimement liée à celle de Steiff Schulte, le fournisseur de tissus de Steiff. Depuis leurs débuts, Schulte et Steiff sont restés en contact commercial étroit. Fondée par Reinhard Schulte en 1901 (avant la création du Teddy Bear de Steiff), ce fabricant de tissu est aujourd’hui connu mondialement pour la production du Schulte Mohair qui est utilisé pour les peluches les plus hauts de gamme, celles destinées aux collectionneurs. Tous les aspects de la production, du tissage, de la teinture et de la finition ont lieu dans leur usine de Duisburg.

Schulte produit essentiellement des tissus fausses fourrures en Mohair mais aussi en Alpaga. Une option intéressante pour de nombreuses marques de vêtements qui souhaitent éviter la fourrure mais néanmoins proposer un tissu avec une certaine qualité.

Naturellement, leur gamme de produits comprend également des possibilités moins luxueuses, des mélanges Acrylique / Coton / Laine ou Viscose.