Esk Cashmere

Esk Cashmere est une entreprise familiale née dans les années 1960 qui fabrique des tricots pour un certain nombre de marques haut de gamme depuis des années et qui a lancé il y a plus de 5 ans sa marque en propre.

Parmi les marques connues avec lesquelles ils ont collaboré on pourrait citer le magazine Monocle, Très Bien Shop, notre excellent partenaire TrunkClothiers ou encore Nigel Cabourn.

Si Esk ne figure pas dans le livre japonais SWEATER Book-World Masterpiece Sweater BEST 150 Items, c’est sans doute parce qu’il est paru en 2010. Soit avant que Esk ne développe sa propre gamme. Car à notre avis, Esk Cashmere aurait tout toute sa place dans ce livre.

Basée en Écosse, Esk a longtemps produit à la fois des vêtements en chaîne et trame (tissus) et en tricot, avant de se concentrer totalement sur le tricot au début des années 90. Elle se trouve à proximité de Dumfries, une ville où historiquement il y a toujours eu de grands fabricants de maille. On pense notamment à McGeorge.

Esk est donc elle aussi imprégnée de cet héritage.

Le site de la marque est actuellement en refonte. À suivre.

 

Nigel cabourn chez esk - au mileu des machines à remailler.
iMAGE CABOURN.COM

 

Kimono, une boutique d'accessoires pour hommes

Située sur le boulevard Haussmann à Paris, à côté des grands magasins, de l’Opéra ou encore de la gare Saint Lazare, Kimono est une petite boutique iconique du 8ème arrondissement depuis plus de 50 ans. 

Ils proposent un grand choix d’accessoires indispensables pour les hommes. Que ce soit des cravates cousues main en France, des nœuds papillons, des chaussettes hautes ou courtes déclinées dans bon nombre de couleurs (marques Doré-Doré et Kimono), des sous-vêtements de la marque suisse Hanro ou encore des bretelles ou boutons de manchettes, vous y trouverez forcément quelque chose pour compléter votre dressing. 

Kimono - 74 Boulevard Haussman

Salvatore Piccolo x Nicness

La marque japonaise NICENESS a récemment dévoilé une collection de chemises faites en partenariat avec Salvatore Piccolo, un fabricant de chemises établi de longue date à Naples.

Une première pour les deux marques. La collection est basée sur le style de chemises décontractées des années 1970.

Ce qui nous a surtout interpellé, c’est l’utilisation d’un tissu en voile de coton de chez Carlo Riva, souvent considéré comme l’un des plus luxueux fabricants italiens de tissus de chemises.

The Merchant Fox propose également des chemises en tissu Carlo Riva. Il est même possible d’acheter directement le tissu sur leur site si vous voulez vous faire confectionner vos chemises à vos mesures par un tailleur parisien.

Le second tissu (à carreaux) provient de la maison Thomas Mason du groupe Albini.

Preuve de la collaboration, les initiales bordées NNP.

10 alternatives de sacs à Cabaïa

On se cherche encore un peu sur la ligne éditoriale. Des articles qui oscillent entre le communiqué de presse, un ton froid et journalistique d’un Monocle avec un point de vue plus acide, moqueur et polémique.

Prenons l’exemple des sacs Cabaïa. On ne sait pas vous, mais dans l’équipe on en croise à chaque coin de rue depuis plusieurs semaines.

Mais doit-on vraiment expliquer pourquoi on fuirait à tout prix cette marque ?

Au lieu de ça, vous trouverez ci-dessous 16 alternatives qui ont notre préférence.



1.PORTER YOSHIDA

Cela commence par un incontournable, la marque Japonaise Porter Yoshida, un vrai spécialiste dans la bagagerie.

2. ICHIZAWA SHINZABURO HANPU

Autre marque japonaise, Ichizawa Shinzaburo Hanpu produit des sacs en toile épaisse à Kyoto depuis 1905. Plus de 110 ans ont passé, et tout leurs sacs sont toujours faits à la main à proximité de la seule boutique de la marque dans le monde.
Leurs sacs sont distribués en exclusivité en Europe chez TrunkClothiers.

3.ISAAC REINA

Une très belle marque française de maroquinerie.

4. VINTAGE : CHEZ BROADWAY AND SONS

Pourquoi ne pas achetez votre sac dans une friperie ou un magasin de surplus militaire ? On conseille fortement de regarder chez Broadway & Sons.

5. CHERCHBI

Une très belle marque anglaise de sacs premium.

6.EPPERSON MOUNTAINEERING (voir aussi MASTER PIECE)

Epperson Mountaineering est une marque de vêtements et d'équipements outdoor fondée en 1973 par un alpiniste américain, Bart Epperson. Leurs produits sont principalement fabriqués aux USA.

7. BRADY

Brady est une marque britannique de sacs fondée en 1887. Elle propose notamment de très beaux sacs à destination des photographes.

8. FELISI

Felisi est une marque italienne que l’on a connu grâce à TrunkClothiers lors d’un déplacement à Londres.
Leurs sacs sont disponibles sur Dantendorfer.

9.STEVE MONO

Steve Mono est une marque de maroquinerie et d'accessoires récente. Elle a été fondée en 2007 par le designer espagnol Steve Mono. Leurs produits sont fabriqués en Espagne.

10.FRANCK CLEGG

Franck Clegg est une marque de maroquinerie de luxe fondée en 1970 par Franck Clegg, un artisan maroquinier passionné basé à Fall River, dans le Massachusetts, aux États-Unis.

11. CHAPMAN BAGS

Chapman Bags est une marque anglaise de sacs à dos.

12. FREITAG

La célèbre marque suisse est connue pour ses sacs en toile de bâche recyclée et ses designs uniques inspirés par l'architecture industrielle et les paysages urbains.

13.TUSTING

Tusting est une marque anglaise de maroquinerie fondée en 1875.

14.LA PORTEGNA

La Portegna est une marque espagnole de maroquinerie. Elle propose des sacs à main, des chaussures, des accessoires et des vêtements en cuir, inspirés de la culture et de l'artisanat espagnol. Leurs produits sont principalement fabriqués en Espagne.

15.UNIQLO

Uniqlo propose depuis quelques saisons de très beaux sacs en nylon.

16.FJÄLLRÄVEN

Et si vraiment vous cherchez un sac “grand public” à la mode, Fjällräven a notre préférence.

Pull norvégien Norlender

Il y a 2 ans nous avions écrit un article sur les pulls Norvégiens. Le pull norvégien le plus célèbre étant celui de LLBean.

Cet article a connu un boum de visites la semaine dernière. Pour une raison très simple, un reportage de TF1 sur les Fjords de Norvège qui comprenait une visite de la marque Norlender, fabricant historique de pulls Norvégiens.

Le reportage est visible, en fin d’article.

On y distingue une machine à tricoter à carte d’une autre époque mais qui fonctionne encore. Elle tricote des panneaux de tricots qui sont ensuite coupés et cousus.

À partir de la 5ème minute.

montage surjet classique

Nishiguchi's Closet

On ne vous présente plus Beams, tant la marque est connue des aficionados du vestiaire masculin.

Une renommée internationale qui s’est faite en partie grâce à quelques acheteurs et personnalités clés de la marque devenus au fur et à mesure des années des icônes du vêtement masculin. Que ce soit Yo Shitara (PDG de Beams et fils du fondateur), Tatsuya Nakamura ou encore Motofumi Koggi, ils ont su imposer un style à mi-chemin entre le classicisme américain et la sprezzatura italienne, le tout revisité avec un point de vue japonais.

Shuhei Nishiguchi, le directeur de la création de la marque, est connu pour ses looks s’inspirant du militaria, du tailoring avec quelques touches de sportswear. Souvent aperçu au Pitti Uomo, le célèbre salon de Florence, il ne me déçoit rarement, que ce en terme de silhouette et qu’en terme d’associations de couleurs.

Dans son livre intitulé Nishiguchi's Closet paru chez Gakken, il donne d’ailleurs quelques conseils de style personnels et y présente certaines pièces emblématiques de son vestiaire (10 pièces pour 100 looks) qui vous inspirerons sans doute à créer quelques looks.

Le livre est disponible ici et uniquement en japonais.

Interview de Christophe Loiron par Hell’s Kitchen

Retour en 2009 avec cette interview de Christophe Loiron pour le site Hell’s Kitchen - fermé depuis. En fouillant sur web.archive.org on s’est dit qu’il serait intéressant de vous la repartager car elle n’a pas vieillie.

Bonne lecture.



Hell’s Kitchen : Peux-tu te présenter personnellement ? Pourquoi as-tu quitté la France pour Los Angeles ? Qu’est-ce qui t’a attiré dans cette ville ?

Christophe Loiron : Je suis arrivé à Los Angeles à 24 ans en 1990. Histoire de voir si l’herbe était plus verte. Rêve de gamin. Je suis de la télé génération « Au nom de la Loi », « Mystères de l’Ouest » et « Hawaii Police d’Etat », donc il a fallu que j’aille voir sur place dès que l’occasion se présenta.

J’en suis revenu maintenant, mais à l’époque, rien de ce qui était Français m’intéressait culturellement. Je n’avais aucune idée d’où se trouvait la Corrèze, mais je savais plein d’autres infos inutiles ! Genre je savais qu’Elvis se fournissait en chemises chez Lansky Bros à Memphis et qu’il portait sa boucle de ceinture sur le coté pour ne pas rayer le dos de sa guitare. Je rêvais ricain. Il faut dire que, nous, on avait Dave, eux, ils avaient James Brown…

L.A., c’est le hasard des rencontres. Je jouais du Rockabilly à Aix en Provence avec mon pote Karim, à la fin des années 1980, et on a rencontré ce gars de Californie, contrebassiste, en jouant dans les rues aixoises. Un ricain brut de fonderie qui nous racontait des histoires sur Hollywood, et à l’époque, venir de L.A., pour nous, ça parlait ! Karim est resté tranquille sur Marseille, et moi, je suis parti voir la-bas si j’y étais.

En fait, ce sont les premières notes de « Race with the Devil » de Gene Vincent & his Blue Caps qui m’ont pavé le chemin pour finir ici.

J’ai d’abord atterri à O.C. (Orange County) puis j’ai décidé d’aller dans la cour des grands, direction L.A.

Là, les opportunités fourmillaient. Petits métiers et puis la fripe m’a fait gagné mon premier dollar.


Hell’s Kitchen : Comment est né ton intérêt pour le workwear américain ? Est-il plus intéressant que le français ? Qu’est-ce qui t’intéresse dans le Made In USA? C’est le seul pays de production sur lequel tu te focalises ou d’autres t’intéressent ?

Christophe Loiron : C’est un mélange d’images de mes «héros» de jeunesse que j’ai toujours vu en cow-boy, mataf, aventurier ou rebelle, à l’écran. Ca marque.

C’était refiltré par les talentueux costumiers des studios d’Hollywood, et ça avait toujours de la gueule. «L’équipée Sauvage», «La Canonnière du Yang-Tsé», «Luke la main froide», etc…Tous ces gars, les McQueen, Brando, Bronson, Newman, etc avaient toujours une dégaine pas possible dans leurs films. Fringues patinées et cuites au soleil, et on avait l’impression qu’ils étaient venus au tournage avec leurs propres sapes.

Mon père, baroudeur et grand passionné de chevaux et western movies, m’emmenait dans ces « stocks américains » (à l’époque où ça voulait dire quelque chose) avec des piles de jeans brut, des sacs militaires, des pioches et autres bidules…

La caverne d’Ali Baba. Tu sortais de là habillé comme Hud !

En France, il y avait Ventura dans «100 000 Dollars au Soleil»… Le chino roulé, combat boots et t-shirt blanc. Beaucoup de rêveurs de contrées lointaines portaient du surplus militaire US.

Pour la faire rapide, le work francais tourne autour de la moleskine, le US du denim. Tous les deux sont simples et pas fashion a l’origine. Ils se recoupent par l’indigo, qui semble être une constante mondiale pour les vêtements de travail. On trouve parfois des bizarreries, comme les bourgerons chevronnés blancs lin/coton de l’Armée Française coloniale. J’imagine toujours les pauvres gars qui cassaient du cailloux à Biribi en pantalon blanc…

Maintenant j’aime les deux styles, mais a l’époque j’étais plus attiré par le denim que par le bleu de chauffe, plus railroad worker que cheminot SNCF…

Je respecte beaucoup le Travail, et les gens qui transpirent pour gagner leur croûte. J’aime les bleus de «Des souris et des Hommes», les gars qui portaient ça gagnaient leur vie de façon plus respectable que certains boursiers, d’après moi…

Hell’s Kitchen : Peux-tu présenter à la fois ton magasin, ta marque, et tes nombreuses collaborations entre Sugar Cane et J.Crew? Comment tout cela a commencé ?

Christophe Loiron : J’ai toujours voulu faire ce qui me plaisait. Le fait d’en vivre est venu avec. Depuis que je suis gamin, je chasse au trésor. Je récupérais pleins de bidules dans les poubelles et je ramenais ça à la maison. Je démontais/remontais/peignais etc…J’ai donc eu la mauvaise manie de récolter des vieilleries très tôt.

Bref, j’ai fini par ouvrir un magasin quand le Japon était à fond dans le vintage, milieu des années 1990. Comme ça me saoulait de suivre les modes, j’achetais beaucoup de choses qui m’inspiraient mais n’étaient pas encore ‘hot’ et demandées. J’ai vite eu beaucoup de stylistes comme clients (les équipes de Ralph Lauren, GAP, Abercrombie & Fitch, J.Crew etc…), qui devaient être en avance de 2 ans sur la mode pour dessiner les collec’.

Un beau jour, j’ai été approché par les gens de Sugar Cane pour faire une paire de jeans en collaboration. Je fais le design et eux ils manufacturent. J’ai fait un espèce d’OVNI from scratch, bien loin d’un 501, qui a bien plu: Le MFSC7161. Aujourd’hui ce modèle est pas mal recherché par certains «denim head» bloggers. Il n’y en a eu que 248 de produits. J’avais combiné trois toiles de denim différentes sur une même paire. Le concept était que, début des années 1930, un gars (fictif) s’était cousu son jeans pour aller travailler à la mine le lendemain. Il s’était servi de bouts de toile qui traînaient.

Résultat : denim mismatch/zigzag stitching… vraiment homemade.

Après ce premier essai, Sugar Cane m’a demandé de faire une collection complète. C’est là que j’ai inventé une autre petite histoire pour donner du fond à la collec’ : un marin de la Marine marchande en campagne embarqué de 1936 à 1946. Il avait fait le tour du Monde (de San Pedro à Yokohama…) et, à chaque escale, se faisait faire ses fringues custom-made par le tailleur de la base navale…Je voulais faire des choses qui n’avaient pas existé, mais qui auraient pu. Du possiblement correct, ou historiquement plausible, et pas juste « inspiré par le vintage », comme tout le monde.

C’était parfait pour Sugar Cane qui était cantonné jusque-là dans le replica/copie workwear et militaire. Mes scenarii donnaient un coté historique aux collections, tout en ouvrant les portes à des choses fraîches, pas du refait. Je ne « refais » rien, il y a plein de gens qui se spécialisent dans ça, et qui le font très bien. Si une pièce est rare, je porterais ça en vintage.

Avec ces pirouettes, Mister Freedom a eu pas mal de presse au Japon d’abord, puis US et fait quelques vagues dans les blogs. A l’époque, il n’y avait pas vraiment de compétition dans ce même domaine.

Puis Mickey Drexler, visionnaire et CEO de J.Crew a frappé à la porte un jour, pour voir d’où venait le buzz. Il ouvrait une nouvelle boutique concept à NYC, le « Liquor Store » où il offrait un mix de J.Crew, Red Wing,, Levi’s etc…

Un « Men’s Store ». Il a voulu tester avec du Mister Freedom pour Sugar Cane et du Mister Freedom, et ça a tout de suite marché. Ca a donné à Mister Freedom beaucoup de crédibilité auprès de gens qui ne seraient jamais rentrés dans mon magasin avant ça.

Hell’s Kitchen : Tu pourrais me définir ton univers et celui de tes projets (musique, film, art, icône, etc.) ?

Christophe Loiron : Mes projets seraient de prendre un jour de congé !

Depuis sept ans, sept jours sur sept, à raison de dix, douze heures par jour, ça fatigue son homme…

D’ici la, je veux continuer à faire des fringues que je veux porter. Si ça se vend, tant mieux, sinon, ça me fera une belle garde-robe!

J’aimerais aussi me remettre à jouer de la musique et prendre plus soin des gens que j’aime. Je suis cassé en huit quand je rentre à la maison et je n’ai plus d’énergie pour faire quoi que ce soit. No fun…

J’ai une idée a la seconde, et je n’aurai jamais assez d’une vie pour tout faire. Il faut que j’accepte. On est pas mal dans ce bateau là… Trouver la balance, c’est là la clef. Moi cette clef, j’ai dû la perdre !

Hell’s Kitchen : De quel œil vois-tu le retour de ce style depuis quelques temps, en tant que pionnier du genre? Ça te surprend que finalement on passe d’une mode masculine presque androgyne, à une beaucoup plus virile? Comment expliquerais-tu ce gain d’intérêt?

Christophe Loiron : Je suis content que l’on revienne sur une mode plus masculine, moins androgyne. Même si je me contre-tape de la mode, éphémère, je préfère voir des gens bien sapés quand je fais mes courses, que des gars avec des vilains t-shirts Ed Hardy et jeans poches arrières « ambiance Dubaï »…L.A. est assez déprimant pour ça.

Ce renouveau pour les marques/styles classic US a certainement une origine dans la prise de conscience de certains consommateurs américains que tout ce qu’ils retournaient était «made in China»… De la tasse à café jusqu’aux t-shirts. D’où volonté de vouloir revenir à un temps où l’Amérique était connue pour autre chose que la guerre en Irak…

Pour certains Américains, il était temps de se retrouver autour du «old glory», comme ils savent si bien le faire sous la menace…De là à vouloir porter de nouveau des «clothes that built America », il n’y a qu’un pas.

Le revival workwear est assez paradoxal parfois. Ceux qui peuvent s’en offrir du beau aujourd’hui, sont bien loin du farmer dans le «Dust Bowl» des années 1930. Le riche veut faire le pauvre, le look «je sors de la mine». Quant au pauvre, il est avec sa copie de sac Vuitton…

Hell’s Kitchen : Finalement, pour toi, est-ce plus un mouvement de fond ou un simple feu de paille, cette injection de testostérone dans la mode masculine?

Christophe Loiron : Pour moi, prédire la mode a autant d’intérêt que le bulletin météo de mardi en six. Pour beaucoup de papy comme ma pomme, ce revival est du réchauffé, mais pour certains gamins, une chemise chambray avec chin-strap, c’est du jamais vu. C’est bien d’apprendre ses classiques.

Pour la testostérone, je suis sûr que les filles, à choisir, préféreraient sortir avec Steve McQueen que Boy George….

Les Japonais ont beaucoup œuvré, semble-t-il dans ce renouveau, tout comme toi, finalement, comment se-fait ce selon toi, que ce soit des étrangers qui aient ramené ce style typique sur le sol américain? Qu’est-ce qui te fascine en définitif dans le style des travailleurs américains et dans les produits fabriqués aux USA?

Les USA, de part leur courte Histoire, ont toujours été tournés vers le futur et ont été anti-passéistes.

À peine sorti du moule, un objet est customisé illico par son proprio ici. Même un soldat va customiser son uniforme : les « liberty cuffs »…

La nouveauté/création/improvisation, c’est ça qui a fait la force du pays en seulement 400 ans d’existence. Et c’est pour ça que le Monde a toujours les yeux tournés vers les US pour ce qui est populaire. Dans la mode, musique etc…

Le revers de cette attitude, c’est qu’à force de regarder devant, on oublie derrière. On veut faire le futur et on oublie son Histoire. Et parfois, le mieux est l’ennemi du bien et «less is more»…Il n’est pas toujours nécessaire d’améliorer les choses d’après moi.

Cela demande parfois un «wake-up call» de l’extérieur pour se réveiller. Les Japonais tournent depuis le milieu des années 1980 pour ramasser du vintage US. Au début des années 1990, dans mes chasses au dead-stock au fin fond du Texas ou de l’Oklahoma, je suis souvent passé après un acheteur japonais, déjà sur le coup cinq ans avant. Ca fait plaisir de ramasser les miettes après cinq heures d’avion et dix heures de route!

On me demande souvent comment un gamin japonais peut collectionner, et surtout porter, par exemple, un flight jacket Type A-2, qui, soixante ans plus tôt, était sur le dos de Mr. Smith, pilote de l’US Air Force, qui droppait ses bombes sur la famille Suzuki, ses grands-parents… Culte bizarre, en effet. En France, depuis 1945, on porte rarement le casque à pointe.

Les Européens ont aussi pas mal œuvré pour mettre le style US sur un piédestal, et raviver l’intérêt des géniteurs originaux.

Il y a dix ans, Levi’s USA n’était pas très concerné par des produits qu’ils avaient DEJA vendu…Aujourd’hui ils rachètent leurs vieux modèles sur eBay ou aux puces pour leurs archives, et ils ont LVC, qu’ils viennent de centraliser à Amsterdam…Avec l’ancien boss de RRL aux manettes !

Hell’s Kitchen : En tant que revendeur et en tant que créateur (ou re-créateur, peut-être) de vêtements, comment le consommateur de workwear made in USA a-t-il évolué depuis le début de ton magasin? Qu’est-ce qui les intéresse dans ce genre de produits? La qualité? Une production plus proche? Un retour aux sources? Autres choses?

Christophe Loiron : Il y a deux écoles: Les «Denim Heads» et ceux qui surfent la vague. Les premiers suivent ce qui se passe au Japon depuis quelques années. Tout ce trip replica et ses retombées. Les autres découvrent. Il y a des gamins qui s’habillent comme s’ils sortaient des champs de coton sans trop savoir pourquoi, juste parce que ça démarque.

Je ne sais pas si tous ont conscience du caractère historique d’un « buckle back » jeans, du temps où on ne s’achetait pas une paire à chaque changement de régime ou de mode. Tu perds du poids, tu serres la martingale.

Dans les blogs, on parle souvent de «well made» et d’attention aux détails. C’est bien d’être conscient de ça, au moins. Aux USA, dans les années 1920-1940, beaucoup de vêtements étaient faits par des immigrants, tailleurs de formation, qui avaient fui l’Europe. On s’appliquait dans son boulot, et on était fier du résultat.

Malgré ce petit mouvement encore un peu élitiste, la plupart des gamins, aujourd’hui, se ruent principalement vers les géants de l’abattage à petit prix, genre H&M, qui se permettent de sortir du «designer» à 40€. La formule est facile : les acheteurs scrutent les défilés et les petits designers, trient les tendances et extraient les produits qui sortent du lot, puis font faire fabriquer ça en Thaïlande ou Chine en trois mois. Ils coupent ainsi tous les frais de développement et recherche d’un travail de deux ans, et ils ont un produit qui est disponible au parfait moment pour les hordes qui les voient dans les magazines de modes. Les gamins sont contents car ils peuvent avoir le jeans qui va bien pour 70€…Tout un racket…

Hell’s Kitchen : Comment ça se passe aujourd’hui lorsqu’on veut produire aux Etats-Unis ? Il y a encore le savoir-faire, le matériel pour créer ces vêtements ? Ce n’est pas trop compliqué ?

Christophe Loiron : Faire aux US est un vrai casse tête. Tous ceux qui essayent ici ont des histoires d’horreur. Comme ce gars d’une boite connue qui avait acheté du premium selvedge denim japonais et qui a fait cut/sew des centaines de paire localement. Le jour de la livraison, l’usine avait coupé toutes les « red lines » et fait un overlock…plus propre. Tout à la poub’.

Ici, les usines ont eu le savoir-faire, mais n’ont plus certaines machines et ont d’autres choses a faire.

Maintenant je suis complètement parano, et j’ai presque envie de dormir à l’usine quand je fais des choses à L.A. ! Il faut tout suivre de A à Z pour éviter les mauvaises surprises.

C’est pour ça que je fais encore beaucoup de choses au Japon. Pour certaines pièces de Mister Freedom pour Sugar Cane, on utilise des machines dont les pièces détachées sont introuvables. Si ça pète, la production devra s’arrêter.

Mais je travaille sur le «made in L.A.», car je crois, utopiquement, en l’économie locale…J’achète des tomates de Californie, ça me fait mal de manger des trucs qui viennent par avion puis camion de d’Afrique du Sud, alors qu’il y en a des champs entiers dans le county d’a coté….

Hell’s Kitchen : Les patrons que tu crées pour tes vêtements, ce sont encore des patrons avec la coupe de l’époque ou est-ce que tu as ajusté en fonction des goûts/gabarits d’aujourd’hui ?

Christophe Loiron : Ce que j’emprunte à l’Histoire est assez divers. Parfois une poche, une toile, une coupe, une silhouette… Parfois, d’une vieille photo trouvée aux Puces se dégage une ambiance, un contexte, et ça me suffit pour démarrer. Je mélange tout ça dans mon shaker Mister Freedom et ça donne des choses qui n’ont pas existé mais qui ont « a very old soul ». Si je m’inspire d’un patron (par exemple d’un US Navy Peacoat de 1910), je revois tout. Je ne re-actualise pas la coupe pour la rendre plus fashion, mais je recoupe pour que ça m’aille! Avec le militaire par exemple, l’homme de troupe en 1940 avait 17-20 ans, sec comme un kéké, après boot camp. Papy n’a plus son corps de jeune fille, mais j’aime le côté «fitted» des chemises et vestes. Pour les pantalons, je me sers toujours d’un dégaine que j’ai en tête (mélange de films, vieilles photos et pièces vintage…), pas d’un patron original. Un trip 1930’s naval va m’amener à d’autres choses qu’un plan McQueen aux International Six Days Trials en 1964…En parlant de McQueen, il était aussi connu pour amener ses propres fringues au tournage, ou au moins à les faire retailler ou custom-made. Son USAF chino dans « The Great Escape » n’a rien d’une coupe réglementaire, beaucoup plus slim. Tu compares avec celui de McArthur en 1944, pas le même combat ! Mais je pense qu’un truc bien fait va à tout le monde : un original Levi’s 501 allait aussi bien a Marilyn qu’à Brando. Le même patron pour deux châssis différents et tu fais baver des générations…Quant aux goûts d’aujourd’hui, je m’en préoccupe peu car ils manquent encore d’avoir « fait ses classes ». C’est moins ridicule, pour moi, de porter une coupe années 1920 ou 1950 qu’un truc fashion d’il y a 3 ans. Une nana est sexy si elle porte un low waist dans un trip gogo dancer, mais pas si c’est pour suivre le Marie Claire de Juillet. Surtout si ça ne lui va pas. Enfin, chacun sa croix…

Hell’s Kitchen : Quelles sont les raisons qui font que MF est si cher justement, puisque tu parles de ces bourgeois s’habillant en farmer des Raisins de la Colère? Capacité de production? Sourcing matières?

Christophe Loiron : Et où elle mangerait ma pomme, si c’est pas à la Tour d’Argent ?

Je rigole, vaste sujet…

Pour moi les bonnes choses se payent. L’étiquette d’une marque prestigieuse ne suffit pas non plus à justifier des prix élevés, si le produit ne suit pas. Un truc de marque fait en Chine pour trois francs six sous qui coûte la peau de l’œil en magasin à cause de l’étiquette: iznogood…Mais une veste qui a pris deux ans de recherche pour arriver au consommateur, tissages spéciaux, études, des dizaines de proto’, modif’, efforts d’une chaîne de gens qualifiés…ça se paye en bout de course. Sinon tout le monde plie boutique.

Même si Mister Freedom commence à avoir une bonne réput’, j’ai toujours le compte au rouge et conduit le même vieux camion depuis quinze ans. Je ne veux pas faire ma Cosette, mais je ne me sens pas Madoff non plus.

Quand je fais une veste, j’ai le défaut de peu me soucier si la manche va prendre une heure à coudre ou si la boucle doit venir d’un vieux stock au fin fond d’un entrepôt du Texas (d’un vieux qui ne veut pas vendre !)…Je le fais à fond, pour que ça soit assez bien pour ma pomme. Après, on additionne. Et ça fait souvent mal, c’est vrai! Il y a des gamins qui économisent six mois pour acheter un jeans Mister Freedom. J’aimerais ne faire payer que ceux qui peuvent, mais j’ai besoin de payer mes factures aussi. Et j’ai des frais fixes super importants. Je fais très peu de marge.Avec une vraie marge, une veste MF coûterait 3000$ en magasin. Ma satisfaction est dans le fait que certaines personnes que j’estime apprécient les efforts et se sentent bien quand ils portent ces sapes. Ca parait bête, mais quand un type me dit qu’on l’arrête dans la rue pour lui demander ce qu’il porte et où le trouver, j’ai l’impression de faire ma BA. Et si c’est une belle nana qui l’a arrêté, c’est le rombier qui est très content…Je n’utilise pas de overlock pour les coutures intérieures, toujours du lapseam. Tu peux « retourner la veste » et ça a de la gueule. On me demande parfois si mes trucs sont réversibles!

Chaque pièce a toujours une tonne de détails qui ont tous une origine explicable et, un sens, pas juste pour faire joli…Je ne coupe pas les coins (cut corners), sinon on obtient un rond quand on veut faire un carré. Souvent le tissus que j’utilise me coûte plus cher que le prix au détail d’une pièce finie chez H&M. Je peux avoir 40$ de denim dans un peacoat…Tu rajoutes l’édition souvent limitée à environ trois cent cinquante pièces (donc pas de profit sur la quantité), avec le moment où l’usine te dit que c’est trop difficile à faire et que les minima ne sont pas atteints. Je me demande encore comment j’arrive à sortir des frusques. Parfois j’ai l’impression d’un vrai complot! Ca serait plus simple de faire de la drouille avec des dragons à trois francs, mais je résiste ! Au début, les gens trouvaient Mister Freedom pour Sugar Cane cher et se demandaient pourquoi. Aujourd’hui j’ai moins à expliquer. Mister Freedom est toujours relativement cher (par rapport aux mega-chaines qui font affaire à l’île Maurice, ou aux «vêtements jetables» de certains margoulins), mais le gars sait que son fils sera fier de porter ça dans 20 ans. Il préfère avoir deux belles vestes qu’il est fier de porter, que dix de clown qui vont finir chez Emmaüs dans un an.

Cartier et ses métiers d'art

Il nous arrive régulièrement au sein de l’équipe d’aborder le monde de l’horlogerie. Mais nos connaissances en la matière ne nous permettent jamais d’aller très loin. Certains le font bien mieux que nous. C’est le cas de la chaîne Youtube de “Franck sans C”.

Passionné et collectionneur de montres, il vulgarise le monde de l’horlogerie au plus grand nombre.
Son slogan ? “Les montres et l’art de vivre vont bien ensemble. Vivons cette passion avec une certaine idée d’un luxe raisonné.

Il est également derrière le site my-watchsite.fr traitant de toutes les actualités liées au monde de l’horlogerie et de la joaillerie.

Il a récemment eu le privilège de visiter les usines de la maison Cartier, notamment toute la partie des métiers d’art*. Que ce soit des commandes spéciales sur des modèles iconiques comme la Crash ou encore la Santos, les techniques ancestrales sont poussées ici à leur paroxisme pour obtenir des pièces uniques se rapprochant d’oeuvres d’art.

La vidéo est à retrouver ici.

Autre vidéo incontournable, la visite de la boutique iconique de la marque situé au 13 Rue de la Paix à Paris. Après plus de deux ans de rénovation, vous plongerez ici dans tout l’univers des créations joaillères et horlogères de la maison Cartier.

Bonne visite.

*Les métiers d'art sont définis par la loi et listés officiellement dans un arrêté. Leur finalité est la création ou la restauration du patrimoine. Il en existe 281 et pas un de plus.

Ci-dessous nos photos de la boutique iconique du 13 Rue de la Paix à Paris.

Aviatic - Des pièces d’inspiration militaire

Note : nous avons reçu les deux pièces que vous allez découvrir dans cet article

Dans notre premier billet, nous vous avons présenté l’un des pardessus de la marque ainsi qu’un col roulé. Dans ce nouvel opus, laissez-moi vous parler de leur chino British en Gabardine Double Retors coloris camel ainsi que leur veste de travail en velours. 

 
 

Le chino, une alternative au jean 

L’histoire de ce vêtement remonterait au milieu du XIXème siècle en Inde où il aurait été créé pour les troupes coloniales britanniques.

Mais c’est lors de la seconde guerre mondiale que cette pièce robuste au coloris sable ou “kaki” (venant de l’adjectif persan khāki qui signifie poussiéreux) sera démocratisé par les soldats de l’US Army. Les militaires portent une version en sergé camerton de 8,2 Oz d’épaisseur et développée en 1929 par la Camerton Mills Company.

La première marque américaine à le proposer dans sa collection est la Levi Strauss Company au début du 20ème siècle en produisant un pantalon en sergé de coton “khaki” qui deviendra à la mode et adoubé par les aventuriers pour son style décontracté. 

Rapidement adopté par la jeunesse, il habillera également les acteurs en vue de cette époque comme James Dean, Steve McQueen ou encore Paul Newman. 

À l’inverse d’un jean, l’avantage du chino est son confort dans tout type de climat. De construction ample avec une taille haute, il a connu de nombreuses modifications en fonction des différentes modes. Il est encore aujourd’hui facile de le trouver dans cette forme originale dans de nombreux surplus militaire.  

En bref, une véritable alternative au jean apportant davantage d’élégance et ce côté Preppy indéniable qu’il est facile d’associer dans une tenue. 

 
 

Le chino Aviatic  

À l’approche du week-end, il est aisé de choisir la facilité en optant pour son jean fétiche. Mais la prise de risque est quasi nulle tant il sera simple à associer. Au sein de l’équipe, nous aimons utiliser les couleurs vives dans nos tenues ces dernières saisons. Après tout, le vêtement est aussi fait pour s’amuser et il est sans doute, aussi, un reflet de notre personnalité. Donc aux oubliettes les couleurs sombres, ce sera du camel, du vert et de l'orange vif.  

Et quoi de mieux qu’un pantalon confortable, solide et aux finitions soignées ? C’est le cas du modèle Aviatic que vous avez sous les yeux. Pour cela, la marque s’est associée avec un tisserand du nord de l’Italie capable de reproduire le coton retors en chaîne et trame utilisée au début des années 80.

Le fil utilisé est très fin, ce qui le rend difficile à tisser et à teindre mais cela lui donne l’avantage de mieux se maintenir dans le temps. En effet, le tissage serré de la gabardine notamment reconnaissable aux diagonales visibles sur l’endroit, lui procure une belle tenue. Son aspect brillant (lorsque la pièce est neuve) va peu à peu s’estomper au fur et à mesure des lavages et de l’usure de la pièce. 

Enfin, il est confectionné en Ile de France, comme bon nombre de pièces de leur collection. 

 
 

Les finitions intérieures sont également très propres avec une braguette boutonnée et des poches doublées. On notera le tampon de la marque rappelant les origines militaires de la pièce. 

Niveau taille j’ai opté pour ma taille habituelle et outre une certaine rigidité au début, une fois passé en machine, cela ne sera qu’un vieux souvenir. La jambe est droite sans être trop ample. Niveau longueur, il mériterait un passage chez le retoucheur pour enlever 2 à 3 cm.  

Ce chino est proposé au prix de 245€ et est proposé en 6 couleurs différentes. Un indispensable du vestiaire, sans aucun doute. 

 
 

La veste de travail en velours 8-Wale 

Mon pull est un U Boat Roll de la marque Heimat. Son coloris Rescue Orange permet de rester dans le thème militaire / marin.

Et quoi de mieux qu’un pull en 100% laine vierge en ce shooting de grand froid ? Nous avions déjà parlé de ce pull ici

 
 

Étant donné la pluie fine et une humidité conséquente ce jour-là, il me fallait un pardessus pour affronter ce climat hivernal. La réponse était toute trouvée avec cette veste de travail en Velours 8-Wale.  

D’une part le coloris matchait avec les couleurs de ma tenue, donnant un aspect cohérent à l’ensemble. 

Mais l’autre avantage, c’est ce tissu velours côtelé très épais (550g/m²) de la célèbre maison Brisbane Moss. Cette entreprise anglaise est spécialisée dans la fabrication de velours côtelé mais aussi de moleskine depuis sa création en 1858.

 
 

Visuellement cette Chore Jacket respire la solidité. Outre une matière épaisse, le velours côtelé lui donne des reflets en fonction de la luminosité. Le tombé est bon et les poches à rabat lui procure un aspect moins conventionnel. Les boutons en métal gravés complètent bien le tout. 

 
 

Cette veste taille normalement, je recommanderai cependant de ne pas mettre un pull trop épais en dessous car vous aurez moins de liberté de mouvement au niveau de la carrure et de l’emmanchure. 

La réputation mondiale des tissus Brisbane Moss ainsi que la confection en Ile de France engendre un prix de 350€, ce qui me parait cohérent au vu de la qualité générale de la pièce. 

Elle est disponible en 6 coloris et vous la retrouverez ici

Comment porter un pull orange ?

Orange, l’une des seules couleurs qui n’a pas fait l’objet d’un livre pour Michel Pastoureau. Ce dernier a écrit sur le rouge, le jaune, le bleu, le noir, le vert…mais pas sur l’orange.

Sans doute parce qu’il dérive du jaune, une sorte de couleur intermédiaire qui n’a pas vraiment sa place.

Cette couleur est devenue depuis quelques saisons très utilisée pour la maille. D’abord les bonnets. Et maintenant les pulls.

Il faut dire que les pulls se prêtent très bien à la couleur. On portera aisément un pull orange là où ça se complique beaucoup plus pour une veste ou un pantalon.

C’est donc sans trop de surprise que le orange s’intègre facilement dans nos tenues.

Exemple ici une avec sur-chemise en laine bouillie de chez Aspesi, un chino Casatlantic et une casquette en laine Uniqlo. Le pull provient de l’excellent McGeorge.

 
 

Documentaire sur l’industrie textile du nord

L'industrie textile du Nord a connu une chute rapide depuis la fin des années 2000. La raison en est principalement due à l’accroissement de la concurrence mondiale, de nouvelles technologies et de l’utilisation de produits bon marché produits à l'étranger. De nombreuses usines ont fermé et le nombre d'emplois dans l'industrie textile s’est écroulée. Cependant, certaines entreprises de l'industrie textile du Nord ont réussi à s'adapter et à se diversifier pour répondre aux nouvelles exigences du marché.

C’est finalement ce que met en avant le reportage ci-dessous dans le Nord, à la rencontre des acteurs du secteur textile qui font ou ont fait vivre la région.

  • L’Or Blanc du Nord : Sophie Hallette, la plus grande fabrique de dentelles de la région. Alliance du savoir-faire des dentelières du nord avec des machines anglaises qui n’ont pas changées depuis plus d’un siècle.

  • Cousin Frères : entreprise spécialisée dans le tressage qui a longtemps fabriqué les lacets de l’armée française

  • La Lanière de Roubaix

  • Damart

  • Le Mahieu

  • L’ENSAIT

On adore les Paraboot vertes

Le "Racing Green" est une couleur qui est associée aux voitures de course, d'où son nom. Cette teinte de vert foncé fût souvent utilisée pour les voitures de sport britanniques, en particulier les voitures de course Jaguar.

L'origine de cette couleur remonte aux débuts du sport automobile au Royaume-Uni, où les couleurs nationales étaient utilisées pour identifier les voitures. Le vert était la couleur réservée aux voitures britanniques.

Au fil du temps, le "Racing Green" est devenu une couleur emblématique bien au-delà du monde de l'automobile. Et bien qu'il existe de nombreuses nuances de vert, le "Racing Green" est facilement reconnaissable grâce à sa tonalité foncée et profonde.

Un coloris que l’on peut retrouver sur des Paraboot Michael et qu’on aime particulièrement.

D’autres nuances de vert plus proches de l’olive sont également disponibles selon les modèles.

LifeWear Magazine - Printemps Été 2023

sOMMAIRE DU NOUVEAU MAGAZINE LIFEWEAR

Le nouveau magazine LifeWear d’Uniqlo est dédié à l’art. Les équipes d’Uniqlo ont notamment donné carte blanche au magazine Apartamento pour mettre en lumière trois artistes à Barcelone.

Mais ce qui nous intéresse tout particulièrement c’est le portrait consacré à Nigel Peake, un artiste Irlandais qui a notamment collaboré avec Hermès ou encore Rapha.

C’est d’ailleurs lui qui a dessiné la première de couverture de cette édition. Il est photographié ci-dessous à Kyoto.

Il travaille principalement dans le domaine de l'illustration, de la peinture et du dessin. Son travail se caractérise par des compositions abstraites, des formes géométriques et des dessins en noir et blanc.

Dans ses œuvres, Nigel Peake explore les paysages urbains et naturels, en utilisant des lignes fluides et des motifs élaborés pour créer une ambiance dynamique et évocatrice. Ses illustrations ont été publiées dans de nombreux magazines et livres, ainsi que dans des expositions individuelles.

Le travail de Nigel Peake est apprécié pour sa simplicité, sa précision et sa qualité esthétique. Il puise son inspiration dans les détails de la vie quotidienne, et les transpose en compositions poétiques et graphiques. Son travail est souvent comparé à celui de l'artiste suisse Paul Klee, pour son utilisation de la couleur et de la forme dans la représentation de l'espace.

Vous pouvez accéder à ses livres en cliquant sur les images ci-dessous.

 
 

Le Laboureur Pull Camioneur Burel - 100% Français

Note : Le Laboureur ont gentiment accepté de nous envoyer le pull que vous allez découvrir dans cet article

Le Laboureur produit depuis 1956 des vêtements de travail, à Digoin, au cœur de la Bourgogne.

Spécialiste des vestes et pantalons de travail, la marque française fabrique également depuis le début des années 90 des pulls camionneurs en Tunisie. Pour le lancement de cette nouvelle pièce, les deux jeunes dirigeants de Le Laboureur ont décidé de produire à nouveau ce pull dans l'hexagone.

Afin de les aider, ils ont fait appel à Nathan Tordjman, styliste maille chez Martin Margiela et Thomas Mustel, architecte.

Le pull a été pensé pour faire écho à un classique de la marque : la veste Burel 100% pure laine cardée provenant des moutons noirs de l'île d'Ouessant. Un produit naturel sans colorants ni procédés chimiques. La couleur de la laine est le reflet des moutons de l’île.

 
 

Ce travail se ressent immédiatement en voyant le pull Burel. Sa main est main très rustique et feutrée.

Il est composé de 20% de laine provenant des chutes de leurs vestes Burel, 30% des circuits de recyclage français et 50% de laine vierge de mouton français.

Soit au total 50% de laines recyclées et 50% de laine vierge naturellement brune.

 
 

La couleur brune naturelle de la laine renforce le côté rustique et campagnard du pull. Sans compter sur son large col ouvrant qui permet de se protéger le cou d’éventuelles bourrasques. L’on troque volontiers une écharpe contre cette armure.

Il est équipé d’un zip, autrement dit il s’agit d’un pull camionneur. Une invention qui ne date pas d’hier puisque c'est au milieu des années 1930 que la fermeture à glissière telle que nous la connaissons a commencé à apparaître sur des vêtements.

 
 

Le pull tricoté en intégral : il n’y a pas de coutures au niveau des côtés et des emmanchures. Cela permet un gain de temps (et donc de coût) non négligeable. Les opérations manuelles sont réduites au minimum. L’alliance de la dernière technologie pour produire une ligne de pull très ancrée dans la tradition.

Petite digression, on lit parfois que l’absence de coutures permet d’accroître le confort. On doit vivre sur une autre planète mais les coutures côtés d’un pull ou d’un t-shirt ne nous ont jamais gênées outre mesure. Ces dernières permettent d’ailleurs souvent une coupe plus précise que leurs homologues tricotés d’un seul bloc.

 
 

Interviewé par Le Laboureur, on apprend de Thomas Mustel qu’en sortie de machine de à tricoté le pull fait 1,5 fois la taille souhaitée. À ce moment là il ressemble plus à une côte de maille médiévale qu’à un pull. Il subi par la suite un lavage à 60°C sans produit chimique pour le feutrer et lui donner ses dimensions finales.

 
 

De l'origine de la fibre jusqu’au tricotage Le Laboureur a donc réussi à créer une ligne de pulls en matière naturelle et fabriquée en France. 

Cette édition limitée est proposée à 139€.
Le Laboureur ne dispose pas de e-shop. Mais vous pourrez trouver la liste de leurs distributeurs ici.
On conseillerait par exemple La Blouse de Lyon pour les lyonnais.


That’s Not My Age

Un peu d’inspiration aujourd’hui, avec l’auteur du livre Know Your Style: Mix It, Match It, Love It et fondatrice du blog That’s Not My Age, Alyson Walsh. Journaliste, ancienne rédactrice en chef d'un magazine de mode et auteure, elle a commencé son blog il y a près de 14 ans, en 2008.

Son message : It's not about Age, it's about Style!

On a découvert ce blog via des marques comme Wallace Sewell et Jo Gordon qui ont déjà travaillé avec Alyson Walsh.

La suite en images.

Photography: Claire Pepper

Howlin' - Cardigan Will O' The Wisp

Comme expliqué par Marcos dans son article sur l’un des cardigans de chez Malloch’s, le cardigan est tantôt vieillot, tantôt premier de la classe, certains disent même qu’il serait démodé…Mais à notre avis il fonctionne très bien avec un simple t-shirt.

Ici la laine brossée apporte une touche supplémentaire de cool. Jean porte d’ailleurs également un bonnet Shaggy Dog de chez Bosie.

Si parfois les cardigans peuvent s’avérer des pièces très lourdes et (trop ?) épaisses, celui de Howlin’ est très léger, moelleux et vous tiendra bien au chaud. Enfin sauf au niveau du cou, mais avec une écharpe cela ne pose pas de problème.

Question coupe, elle est moderne sans être trop étroite. Juste ce qu’il faut. Jean porte ici une taille M.

Il s’agit d’un modèle O' The Wisp. Pour avoir vu le modèle Shaggy Bear de Mathieu, la coupe est plus ajustée. Niveau brossage cela semble identique. Mais la laine utilisée n’est peut être pas la même.

En définitive l’on ne peut que recommander ce cardigan - tricoté en Écosse, comme toutes les mailles Shetland de Howlin’.

Disponible ici.

 
 

Jo Gordon - Des écharpes pleines de couleurs

On continue notre série d’articles sur les plus belles écharpes au monde. Celui d’aujourd’hui porte sur la marque britannique Jo Gordon et fait écho à un autre article écrit il y a quelques mois sur la marque Wallace Sewell.

Les deux marques ont un amour pour la couleur et la créativité. Les écharpes Jo Gordon apportent une touche de couleur à n'importe quelle tenue, la cerise sur le gâteau. La différence entre les deux marques ? Les écharpes Jo Gordon sont tricotées et non tissées.

Jo Gordon est la fondatrice de la marque éponyme Jo Gordon. Elle est née et a grandit en Écosse. C’est à l’âge de 16 ans qu’elle a eu sa première expérience avec le monde de la maille. Le bonnet tricoté de son père avait besoin d'être remplacé. Avec l'aide d'une amie de sa mère ils ont tricoté un nouveau bonnet. Son premier tricot et sa première cliente satisfaite.

Le premier d'une longue série car Gordon dirige avec succès sa propre entreprise de tricots depuis 1995. L'amie de sa mère, Vilma, l'aide toujours. Gordon attribue une grande partie du succès de l'entreprise à sa coopération avec des personnes qui partagent sa passion pour la tradition et l'artisanat écossais.

La laine utilisée par Jo Gordon est filée en Écosse et toute la collection est tricotée au Royaume-Uni ou en Écosse.

Jo Gordon : “La laine est un matériau honnête et fonctionnel et l'Écosse a une longue histoire de fabrication et de production des meilleurs tricots au monde. Elle est animée par des personnes aux compétences incroyables et depuis mes débuts, je travaille avec des moulins qui partagent ma passion pour la tradition et l'artisanat. Souvent petits, ces fabricants comprennent l'importance de maintenir leurs compétences en vie. Ils sont les meilleurs dans ce qu'ils font et fournissent la qualité et l'authenticité qui sont au cœur de ce que je produis.

Leurs écharpes, bonnets, chaussettes…sont disponibles ici.

Bute Fabrics

Vous avez sans doute vu passer ce manteau de chez Drake’s cette saison.

 
 

Ce n’est pas un Harris Tweed mais un tweed produit par Bute Fabrics en Écosse, à Rothesay une ville située à proximité de Glasgow.

L’usine a été fondée en 1947 par le 5e marquis de Bute afin de créer des emplois pour les militaires rentrant chez eux après la Seconde Guerre mondiale. Pour ce faire il a repris une filature de coton du XVIIIe siècle et a lancé une industrie “artisanale”, en tissant sur des métiers traditionnels à petite échelle. Elle s’est très vite spécialisée dans la laine et compte aujourd’hui une cinquantaine de personnes.

Leurs tissus et tweeds en laine étaient vendus dès leurs débuts chez Harrods et Liberty à Londres. Ils ont également très rapidemment été utilisés par des maisons de haute couture telles que Balenciaga, Nina Ricci ou encore Pierre Cardin.

Bute s'est également lancée dans la création de tissus d'intérieur dans les années 1970. Ils ont par exemple travaillé avec Herman Miller ou Knoll. La laine, naturellement résistante, était parfaite pour ce type tout type de revêtement d’intérieur.

Ci-dessous le tissu Bute Fabrics utilisé par Drake’s pour son manteau.

Ils disposent par ailleurs de leur propre e-shop. Ce qui a particulièrement attiré notre attention. Ils proposent en effet de très belles écharpes dans le fameux mélange 75% Lambswool 25% Angora que nous adorons tant.

Ils mériteraient sans doute une place dans notre article sur les meilleurs marques d’écharpes.

Le e-shop en question est accessible ici.