The Elder Statesman - Cachemire et maille

 

Il y a deux ans nous avions écrit un article sur six marques qui utilisent des machines à tricoter manuelles pour la production de leurs pulls et accessoires en maille.

Nous aurions pu ajouter The Elder Statesman à cette liste. Depuis sa création en 2007, toutes les pièces - y compris les bonnets, pantalons, cardigans, coussins et chaussons - sont développées à Los Angeles par une équipe d’experts dans les métiers à tricoter main. The Elder Statesman travaille essentiellement la fibre de cachemire et est connue pour ses motifs tie-dye.

Le 12 juillet dernier, la marque a publié une vidéo sur son atelier de fabrication. L’atelier est composé d’une dizaine de machines à tricoter domestique type Silver Reed. On aperçoit également quelques machines à remailler.

Machine à tricoter type Silver Reed
Capture écran, A Look Inside The Elder Statesman's Factory in Los Angeles

Capture écran, A Look Inside The Elder Statesman's Factory in Los Angeles

Remailleuse en action
Capture écran, A Look Inside The Elder Statesman's Factory in Los Angeles

Le nom The Elder Statesman est un hommage au frère décédé du fondateur, Greg Chait. L’idée lui est venue après avoir reçu en cadeau une couverture en cachemire. Agé de 34ans, il quitte son poste au sein de la marque de denim Ksubi et décide de se lancer.
Il commence par développer une collection de couvertures personnalisées fabriquées à partir de fils épais dans une usine de l'Ouest canadien (Greg Chait est né à Toronto), qui s'est finalement transformée en une série de bonnets tricotés. La ligne a connu un certain succès, l’entreprise était lancée.

D’où proviennent leurs fils en cachemire ? Sans surprise, majoritairement d’Italie et d’Écosse.

Images MrPorter. Liens en cliquant dessus.

 

Comme des Garçons Homme x Northamptonshire Productive Society

 
 

Nous vous avons récemment parlé de Solovair. Pour résumer, Solovair est à Doc Martens ce que Padmore Barnes est aux Wallabees, un ancien atelier de production britannique ayant produit des modèles mythiques pour Doc Martens avant leur délocalisation en Asie.

NPS est la marque haut de gamme de l’atelier, entièrement doublée en cuir.

Ils ont récemment collaboré avec le label japonais Comme des Garçons. La paire est actuellement en solde sur SSENSE - lien en cliquant sur les images.

Il s’agit justement du modèle Gibson à 3 œillets que nous avons testé précédemment. La forme est très classique sans être massive ou trop fine. Le juste milieu. On l’a plébiscite.

 

Où sont fabriqués les vêtements The Real McCoy's ?

 
 

La réponse est donnée dans le dernier numéro de Lightning Magazine, le magazine tokyoïte dédié à la culture américaine.

The Real McCoy's est une marque qui reproduit des vêtements vintage avec une qualité bien souvent supérieure à celle d'époque.
Tous leurs vêtements sont fabriqués au Japon. Dans un article de Bénédicte Browne pour le magazine The Rake, nous apprenions que la marque avait acheté une petite usine de production de jeans afin de produire leur propre denim brut - principalement non sanforisé (denim qui n'a pas été pré-rétréci) dans des poids de 14 à 16,5 oz.
Mais on découvre dans ce numéro que The Real McCoy's possède une usine de confection pour tout type de pièces. Ainsi sur les photos d’illustration du magazine, on se rend compte que les A2 sont produits en interne, de la coupe des peaux jusqu’au montage des blousons.

La marque possède également énorme stock d'articles vintage tels que des chemises en flanelle des années 1940 et 1970, des vêtements de travail en denim, des Levi's 501…Une énorme source d’inspiration. Elles sont stockées au siège de la marque, dans la baie de Kobe.

Capture écran CLUTCHMAN TV

Capture écran CLUTCHMAN TV

Le siège dans la baie de Kobe

Le stock de fournitures de The Real McCoy’s
Capture écran CLUTCHMAN TV

 
 
 

6 montres à moins de 50 euros

 
 

20 grammes. C’est le poids de l’une des montres automatiques les plus légères au monde, la RM 027 de la marque suisse Richard Mille qu’à notamment porté Rafael Nadal lors de l’une de ses victoires au tournoi de Monte-Carlo. Ce petit bijoux en carbone édité à 50 exemplaires coûte près de 400 000 euro.

Dans un autre registre, pour 20€ livraison comprise vous pourrez vous procurer une Casio à mouvement quartz qui pèse elle aussi 20 grammes.

On a également rajouté dans la sélection d’autres montres sous la barre des 50€ ainsi qu’en fin d’article des montres Seiko automatiques à moins de 250€.

 

Les montres Marathon

 
 

Marathon Watch a été fondée en 1904 sous le nom de Weinstrum Watch et qui s'appellera par la suite Wein Brothers avant devenir Marathon Watch en 1939. La marque est alors principalement distribuée en Amérique du Nord.

Depuis 1941, Marathon fabrique des instruments de chronométrage pour les forces alliées, et aujourd'hui la quatrième génération de la famille perpétue la tradition avec une large gamme d'instruments qui donne à la fois l’heure mais - selon les modèles - qui peuvent également mesurer la température ou la distance parcourue.

Les montres Marathon combinent l’exigence des cahiers des charges militaires avec l'ingénierie suisse.

Où les trouver ? Directement sur leur vite ou via des revendeurs tel que Amazon.

Liens en cliquant sur les images.

 

Solovair - The Northamptonshire Productive Society (NPS)

Solovair

Une histoire anglaise

 
 

Note : nous avons demandé à la marque de nous envoyer la paire que vous découvrir dans cet article

En 1844, le peintre Anglais Joseph Mallord William Turner (1775 – 1851) présentait à la Royal Academy son tableau Pluie, Vapeur et Vitesse qui devenait l’hymne de la modernité. C’est en effet cette toile qui représente pour la première fois les résultats de la Révolution industrielle, à savoir la brume et le smog naissant, laissés par la locomotive qui passe sur le pont Maidenhead Railway Bridge et construit par le célèbre architecte Isambard Kingdom Brunel. Cette prouesse architecturale scindait la Tamise et permettait de relier Londres à Bristol. L’Histoire est faite de premières fois. À cette époque, le boom ferroviaire permet le développement économique et facilite les échanges entre villes et pays. Si bien qu’à lieu en 1851 pour la première fois l’Exposition Universelle à Londres. Mais l’artisanat n’est pas mort et continue à se développer tout en se perfectionnant. 

En 1881, cinq cordonniers habitant dans le village de Wollaston en Angleterre, se réunissent pour former une coopérative – une entreprise appartenant à ceux qui y travaillent – nommée Northamptonshire Productive Society (NPS). C’est à cette période que la région de la ceinture de cuir du Royaume-Uni se développe. Nous affectionnons particulièrement cet endroit de l’Angleterre pour son savoir-faire séculaire en matière de souliers. Nous sommes donc honorés de vous présenter une marque trop peu connue du grand public qui a gagné nos cœurs, Solovair.

Décryptage.

Une histoire anglaise

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, à l’image de ce qui pouvait se faire pour la maille, les chaussures et les bottes étaient fabriquées à domicile par des cordonniers individuels qui étaient payés à la paire. La rémunération était faible et la sécurité de l’emploi inexistante. C’est dans ce contexte qu’est créé NPS sous forme de coopérative.
Dès 1881, l’entreprise décroche un contrat avec le gouvernement anglais pour produire des bottes à destination des armées. À la fin du XIXème, en 1899, la marque s’agrandit et passe de 5 à 80 salariés ce qui l’oblige à déménager dans des locaux plus grands, aux abords de South Street, locaux qu’elle occupe toujours aujourd’hui ! 

Mais c’est dans les années 1950 que NPS prend son essor. La marque produit alors des chaussures rivetées et cousues, collées ou encore Goodyear qui est la aujourd’hui leur méthode principale d’assemblage.
Pendant 35 ans, NPS fabrique des chaussures en semelle caoutchouc aux lignes épurées et au confort redoutable.  C’est en 1959 que sortira d’ailleurs des ateliers NPS la première paire de Doc Martens. En effet, Doc Martens ne possède pas d’usine en propre et passe donc par plusieurs fabricants anglais. NPS, fabriquera donc sous licence des Docs Martens by Solovair pour « Sole-Of-Air » -  ou « semelle à air » pour leur légèreté.

L’histoire ne dure cependant pas et dans les années 1980, avec la mondialisation galopante, la marque est au bord de la faillite. En effet, Doc Martens délocalise l’ensemble de sa production. NPS décide cependant de continuer et d’utiliser le nom de marque Solovair pour sa marque en propre.
La marque continue de souffrir mais en 2006, un ange tombe du ciel en la personne d’Ivor Tilley, un habitant du village de Wollaston amoureux de chaussures et ayant travaillé dans le secteur pendant plus de 45 ans. Avec l’accord des salariés, il rachète NPS et la fait renaître de ses cendres. Aujourd’hui, Solovair se porte bien et propose des modèles iconiques dont la 4 Eye Gibson Shoe que nous avons le plaisir de vous présenter.

La « 4 Eye Gibson Shoe »

Voici une paire estivale et facile à porter. Sa forme bout rond est sur le last - forme en anglais - 2488 de la marque. Nous aimons beaucoup de points sur ce modèle. Tout d’abord ce daim de couleur sable subtile qui se marie terriblement bien avec une tenue aux couleurs terres – ou qui adouci les couleurs plus prononcées. Ensuite la semelle en caoutchouc Solovair qui est d’une légèreté et robustesse surprenante. Nous aimons particulièrement sa forme, plus discrète qu’une semelle commando et moins massive visuellement. 

À noter que la marque préconise de choisir sa taille habituelle, mais pour ce review et chaussant habituellement du 6.5 UK, j’ai opté pour un 6 UK. C’est purement personnel, je préfère être bien maintenu dans mes chaussures. Attention, ne jamais porter des chaussures dans lesquelles vos orteils butent contre le fond ! Elles ne s’élargiront jamais en longueur, à l’inverse de la largeur.

La confection de la paire est classique Elle jouit d’une construction « stitchdown », autrement dit un montage sandalette très courant que l’on retrouve sur la plupart des chaussures à semelles en crêpe, la Desert Boot de Clarks étant sans doute la plus connue. Pour la petite histoire NPS a d’ailleurs produit des Clarks Originals Desert Boot dans les années 60 et même plus récemment en 2015 lorsque Clarks Originals a célébré le 65e anniversaire de la Desert Boot.

Les avantages de ce montage se résument en deux mots : ultra-flexibilité et confort. La paire est aussi facile d’entretien et résiste bien dans le temps. Seul inconvénient, il n’est pas facile de trouver un cordonnier qui accepte de vous changer la semelle.
Solovair ne le propose d’ailleurs pas pour ce type de montage. Vous pourrez néanmoins acheter une semelle de la marque et aller chez Galoche et Patin par exemple.

J’aime particulièrement ce bout arrondi…mais vous le savez déjà sans doute au vue de mes précédents articles ! Mais là où nous avons été conquis, c’est vraiment côté confort. Cette paire est d’un confort assez déconcertant. Tout d’abord car il n’est pas rare que ce type de chaussures fassent mal aux pieds les premiers ports, mais cela n’a pas été le cas ici. Puis, la tenue globale et l’allure renforce l’idée que cette paire est iconique, elle va à tout le monde et peut être portée – au moins – 6 mois durant l’année.

Comment porter cette paire de derby ? Je choisis un chino en coton olive subtil de la marque parisienne Swann (review à venir), un t-shirt Uniqlo U et une chemise en seersucker de Shirtonomy. Simple.

Marcher sur l’air

Pour 179 €, vous pourrez marcher sur l’air ! Nous n’avons pas trouvé alternative moins chère en terme de souliers…fabriqués en Angleterre ! Bien sûr à ce prix là l’intérieur n’est pas entièrement doublé en cuir, mais vous pourrez toujours vous tourner vers la gamme NPS, qui est le haut de gamme de leur atelier. Les paires sont alors entièrement doublées en cuir.

Même le rappeur Tyler The Creator porte des Solovair. Dans une interview récente, il déclarait porter le modèle « Black Hi-Shine Tassel Loafer ».

Solovair est une marque de chaussures authentique anglaise qui gagne non seulement à être connue, mais que nous proclamons comme un indispensable.

 

Nos paires de Paraboot

 
 

À la suite de notre visite de l’usine Paraboot, on était tellement enthousiasmé qu’on a eu envie de faire un shooting avec les paires qu’on possède et qu’on porte au quotidien. Parce que Paraboot c’est non seulement un certain savoir-faire mais aussi une gueule.

Texte : Marcos E. et Mathieu R.
Photos : Thomas M.


En 1519, François Ier érige avec l’aide des architectes Pierre Nepveu et Jacques Sourdeau, le château de Chambord, véritable joyaux de l’art Français du XVIe. Célèbre pour son escalier à double révolution probablement sorti de l’imaginaire de Léonard de Vinci en personne, ainsi que ses 282 cheminées et 426 pièces, le château représente l’excellence et l’élégance à la française à travers le monde.

Quoi de plus normal que de marcher dans cet héritage quadricentenaire ?

Nous vous avions présenté dans le précédent article notre visite de l’usine Paraboot ainsi que son histoire. Voici désormais quelques photos de deux modèles de nos garde-robes que nous affectionnons particulièrement. Le premier, l’iconique Chambord que porte Marcos.

Un savoir-faire français

Porter une paire de Paraboot c’est avoir les pieds solidement enracinés et l’assurance d’une durabilité sans faille. Nous sommes cependant conscients que certains modèles ne sont pas au goût de tout le monde. Pour être honnête, c’était mon cas au départ pour le modèle Chambord !

Alors qu’est-ce qui m’a fait changer d’avis ? Le voir porté par un ami dans une version en Cordovan. Avec le temps, cette idée a germé et j’ai moi aussi décidé d’essayer une paire. Je n’ai pas été déçu !

Le modèle Chambord est une chaussure “golf”, elle a la particularité d’avoir une piqûre du plateau - la partie extérieure supérieure de la chaussure - à 45°, un savoir-faire assez rare. Ce modèle est en fait un derby - deux languettes de cuir sont ajoutées de part et d’autre du plateau pour former la fermeture - à lacets 5 œillets. Surtout, la Chambord est en véritable cousu norvégien, sur semelle gomme - semelle fabriquée directement par l’usine Paraboot, comme nous l’avions montré dans notre article précédent. C’est un modèle qui respire la France. Les Américains mais surtout les Japonais nous l’envie et se l'arrachent. Un savoir-faire unique qui sort tout droit de l’usine de Saint-Jean-De-Moirans.

Le cousu norvégien, pourquoi c’est cool ? Parce que cela permet une robustesse sans égal de la chaussure. La tige est cousue à la semelle par l’intermédiaire d’une trépointe, les deux coutures restent visibles: la couture dite “norvégienne” relie la trépointe à la tige et la première de montage. Le ressemelage y est ainsi facilité.

Après avoir visité l’usine je suis d’autant plus content d’en posséder une paire. Sans doute grâce à tous ces hommes et femmes derrière la fabrication de ces chaussures, chacun y mettant son cœur à l’ouvrage. En effet, le fait de découvrir la fabrication étape par étape d’un objet du quotidien le rendant réalité est toujours une chose assez incroyable. De se dire et de voir que les souliers que nous avons aux pieds sont passés de main en main et ont souvent nécessité plus de 150 opérations minutieuses, impossible de ne pas être en admiration.

Un cuir américain

Le véritable coup de cœur de ce modèle est pour moi son cuir. Outre les cuirs traditionnels, le modèle Chambord - tout comme la Avignon - est décliné en cuir cordovan “couleur #8 Horween”. Paraboot est la seule marque de chaussures en France à pouvoir travailler ce cuir légendaire américain. Le cordovan est un cuir provenant de l’arrière du cheval - issu d’élevage contrôlé par la tannerie - qui a été trempé dans différents bains successifs pour le tanner et lui donner cette couleur si caractéristique, les reflets aubergine sont à tomber…

L’avantage du cordovan est qu’il vieillit magnifiquement avec le temps, des vaguelettes sur le plateau voient le jour en fonction de la marche du porteur. Ce cuir n’a besoin que de très peu d’entretien, un brossage énergétique régulier est amplement suffisant !

Un style Français

Niveau confort, je n’ai rarement été aussi conquis d’emblée par une paire de chaussures. Chaque être humain ayant sa podo morphologie - les miens étant plutôt fins - le confort est une notion très subjective. Quoi qu’il en soit, après les avoir portés plusieurs mois, je suis aussi confortable qu’au premier port !

Ces Chambord sont en semelle gomme à bout rapporté - évidemment Paraboot comme mentionné plus haut - estampillés “RP” pour Richard - Pontvert, du nom du couple fondateur de la marque : Rémy-Alexis Richard et Juliette Pontvert. Si l’allure de ces souliers paraît massive, son poids ne l’est pas. Elles s’intègrent facilement dans des tenues urbaines, workwear ou plus campagne. Nous n’avons rien contre le port des Chambord avec un costume mais sans doute que l’harmonie appelle à choisir le tissu de celui-ci avec intelligence: optez par exemple pour un velours ou une flanelle de laine lourde.

Niveau style, j’ai choisi pour le shooting un de mes “costumes” favori de l’été, un pantalon et veste en coton indigo de Bleu de Chine, un t-shirt écru et des chaussettes aubergines. Tout simplement.

La Chambord en version « hybride »

En ce qui me concerne (Mathieu), la Chambord est une version qui a toujours retenu mon attention et qui faisait partie de ma « bucket list » depuis quelque temps. Elle est plus facile et plus fine que les Michael même si elle garde des racines rustiques propres aux origines de la marque.

Possédant déjà des paires de Michael, mon choix s’est porté vers une Chambord avec ce « truc en plus » qui permet de la différencier du modèle original.

Alors certes les déclinaisons cuir de la Chambord sont moins importantes que la Michael - hormis c’est vrai la superbe version Horween de Marcos. En effet, il est difficile d’y ajouter du lapin sur le dessus du pied, le rendu serait sans doute contestable dû à la relative finesse de la chaussure. Mais les alternatives existent et il ne m’aura pas fallu très longtemps pour choisir le modèle que vous avez sous les yeux.

Une collaboration cohérente AVEC ARPENTEUR

Cette alternative porte le nom de Chukka. Le pari pouvait être risqué de retravailler ce modèle en version semi-montante mais force est de constater que cela fonctionne et que la Chambord originale n’est pas dénaturée. Les quartiers du modèle ont été redessinés de manière harmonieuse avec le reste de la chaussure. Comment sait-on que c’est réussi ? C’est bien simple, on a l’impression que ce modèle a toujours existé chez Paraboot.

Elle est le fruit d’une collaboration qui dure depuis plusieurs années avec Arpenteur. Pour rappel, Arpenteur est une marque française qui a été créé à Lyon (on reste dans la même région) en 2011 et qui propose des vêtements utilitaires avec des coupes soignées, le tout entièrement fabriqué en France. Quand on vous dit qu’il y a de la cohérence dans cette association.

Le montage reprend le cousu Norvégien, une doublure en cuir de chèvre et une semelle gomme. Seule différence notable, elle dispose de 3 œillets de laçage contre 5 initialement. Le fait qu’elles s’arrêtent au niveau de la malléole et que la paire reste souple et légère, permet de préserver le confort d’éventuels frottements ou désagréments qui pourraient se ressentir dès les premiers ports. Je conseille cependant de ne pas les mettre lors de journée trop ensoleillée, car elles tiennent chauds aux pieds ou sous la pluie qui abîmerait la peau qui les habille.

La paire existe en deux versions avec un cuir grainé (décliné en noir et en marron) et ce veau velours pleine fleur de couleur tabac.

Au niveau de la taille, vous pouvez opter pour votre pointure habituelle voir une demie pointure en moins mais le mieux reste tout de même de les essayer.

En résumé, j’apprécie vraiment les différentes propositions que font Arpenteur sur les modèles Paraboot depuis leur début. Le fait de garder l’aspect originel des paires en y apportant une certaine touche plus urbaine y est sans doute pour beaucoup.

La tenue

En cette période de Printemps et avec l’arrivée des beaux jours, j’aime jouer avec les couleurs vives.

Je suis donc parti sur le cinq poches écru de chez Superstitch avec un tee-shirt blanc de la marque House of Blanks. Mais pour ne pas verser dans le thème « soirées blanches » d’Eddy Barclay, j’y ai ajouté une veste Le Laboureur dans un vert Kelly Green plus vif. Elle est dans un mélange coton / polyester.

Je la trouve cohérente avec le reste de la tenue, d’une certaine façon avec le thème «vêtement de travail Made in France».

Le coloris tabac des chaussures ressort particulièrement bien avec le jean blanc.

La suite en images.

 

Cravates tricotées d'Ascot à Krefeld - Made in Germany

 
 

On est de grands fans des cravates tricotées. Et on est pas les seuls, depuis maintenant plusieurs années elles reviennent à la mode. Assez formelles pour être portées avec un costume elles ajoutent une petite touche spéciale et décontractée. Elles sont proposées dans de nombreuses matières, de la soie au cachemire, en passant par la laine, le coton ou encore des mélanges.
Nous aimons particulièrement les cravates en tricot de soie. L’un des meilleurs fabricants de ses cravates en tricot soie est allemand. C’est bien simple, si vous avez une cravate en tricot de soie Made in Germany, il y a de grandes chances qu’elle proviennent de chez Ascot, le meilleur et le dernier fabricant allemand de cravates tricotées implanté dans la ville allemande de la soie : Krefeld. Ils travaillent avec les plus grandes marques, des marques confidentielles aux plus grands acteurs du Luxe.

Derrière Ascot, il y a une histoire familiale qui dure depuis plus d’un siècle. L’entreprise a été fondé en 1908 par Karl Moese.
C’est son fils Erwin qui, lors d’un voyage Angleterre à la fin des années 40 où il a notamment assisté aux célèbres courses de chevaux royales d’Ascot, décide qu'Ascot serait le nom de marque idéale pour eux. Depuis lors l’entreprise est toujours restée familiale et est toujours spécialisée dans la cravate.

Les cravates tricotées d’Ascot sont fabriquées sur des métiers dont nous avons déjà parlé : les cotton machines. Elles permettent de tricoter plusieurs cravates en même temps. Ce sont des machines à tricoter rectiligne énormes, de presque 16 mètres de long que l’on retrouve chez tous les meilleurs fabricants de tricots au monde : Johnstons of Elgin, Barrie, Scott & Charters, William Lockie ou encore John Smedley.

Une fois la cravate tricotée à plat, elle est cousu sous forme de tube à l’aide d’une machine “cup seamer” dont on a parlé ici.

Cup Seaming Machine : la cravate passe (rapidement) entre les 2 “roulettes”

Une fois cousue sous forme de tube, les cravates sont retournées à l’aide d’une grande tige. De cette façon la couture le long de la cravate est presque invisible de l’extérieur.

Les cravates sont ensuite mises sur des bandes de bois pendant 24 heures pour obtenir la bonne forme de cravate.

Par la suite on rajoute une bande de satin au niveau du col pour plus de confort.

Enfin dernière étape, le bout de la cravate est fermé.

Ascot est certainement devenu célèbre pour la fabrication de ces cravates tricotées parce qu’elles ont une main particulière, assez sèche et croustillante. Cela est dû au tricotage très dense et à la quantité de soie utilisée. Une caractéristique très appréciée des aficionados de cravates en tricot. Et ce d’autant plus que peu de fabricants dans le monde sont en mesure de fabriquer ce type de cravates. Moins d’une dizaine peuvent encore le faire. Et cela alors que la demande de cravates tricotées a considérablement augmenté au cours de la dernière année.

Bonne nouvelle, il est possible d’acheter les cravates Ascot directement sur leur site web. Leurs cravates tricotés en soie sont vendues à 69,9€. Celles en laine soint moins chères, à moins de 40€.

De nombreux coloris sont proposés, du classique bleu marine en passant par le vert forêt au rose ou au jaune. Vous trouverez sans aucun doute votre prochaine cravate.

Images ascot.de

 

Paraboot - L'excellence française

Paraboot

Visite guidée au coeur de leur usine iséroise

 
 

Les fabricants de chaussures français se comptent sur les deux mains. Les très bons sur quelques doigts. Paraboot en fait partie. Cette marque française de chaussures mythique rayonne mondialement depuis plusieurs décennies. 

Chose exceptionnelle, nous avons eu la chance de pouvoir visiter leur usine flambant neuve située à Saint-Jean-de-Moirans dans le département de l’Isère ! Quelle fierté d’avoir pu visiter l’un des plus beaux fabricants de chaussures au monde, à quelques heures de chez nous. 

La visite s’est déroulée en 3 étapes. Nous avons d’abord fait une visite au musée de la marque, une pièce qui regroupe les paires les plus emblématiques du développement de Paraboot et de Galibier. Dans un deuxième temps, nous avons visité l’entrepôt et vu la plupart des cuirs utilisés. Pour finir, l’après-midi, nous avons pu voir toutes les étapes de la fabrication des paires Paraboot. 

A l’issue de la visite nous étions tous d’accord, Thomas, Mathieu et Marcos : nous aimons encore plus Paraboot. C’est indéniablement une très belle entreprise à tous les niveaux. Humain, environnemental, savoir-faire et surtout, des chaussures vraiment haut de gamme. 


VISITE DU MUSÉE - histoire

Tout commence avec Rémy Richard, fils de paysan qui devient cordonnier au début du XXe siècle. Ayant le goût de l’aventure, il part aux États-Unis en 1920 sans parler un mot d’Anglais avec juste un passeport, trois francs six sous et une malle, toujours visible au musée. C’est lors de ce voyage que Rémy Richard remarque que les Américains portent en ville des sorte de chaussettes en caoutchouc par-dessus leurs chaussures afin de les protéger de l’humidité. Ces chaussures sont appelées boots par les Américains. Naîtra l’idée dans sa tête de faire une chaussure en cuir montée de semelles en caoutchouc.

Mais pour cela, il lui faut trouver la matière première, le latex. C’est au port de Para - qui n’existe plus mais qui était situé au niveau de Manaus au Brésil dans la région Amazonienne - qu’il la sourcera. 

C’est aussi de là que vient le nom de la marque ParaBoot, car Paraboot est d’abord le nom de la semelle qui équipe les chaussures de la Manufacture Extra. De fil en aiguille, le nom sera repris pour celui de la marque de chaussures. Elle est déposée en 1927. Ce travail de vulcanisation, unique en France, Paraboot le conserve toujours.

Une « Paraboot » est donc dès son origine une chaussure de cuir munie d’une semelle en caoutchouc.

Mais à son retour en France après son voyage aux États-Unis, Rémy Richard crée d’abord la marque Galibier*. Nous sommes en 1922. C’est le début du travail du cramponnage sur des bandes de caoutchouc. La marque possède d’ailleurs toujours des exemples des premières chaussures de montagne et de travail - le brodequin. Avec une semelle en bois dans un premier temps, puis les premiers moulages de semelle en caoutchouc dans un deuxième temps. À cette époque, dans le courant des années 30, et à l’image de ce que faisait déjà la marque Aigle, Paraboot proposait même des bottillons en caoutchouc.

*Vous avez d’ailleurs peut être déjà lu cette anecdote dans l’Express au sujet de Galibier ?
Par l'intermédiaire du cabinet de Jack Lang, le président a souhaité le remplacement de ses vieilles chaussures de marche. Problème: le modèle n'était plus fabriqué depuis de longues années. Devant l'insistance élyséenne, le patron du Vieux Campeur a obtenu que les usines Galibier remettent en route des machines abandonnées. Pour plus de sécurité, six modèles, de pointures différentes, ont été façonnés. Galibier les a facturé 10 000 F pièce (1 500 €). Le président était ravi ; le Vieux Campeur n'a jamais osé envoyer sa note à l'Elysée...

1945 marque la naissance de Michel Richard, le président actuel de l’entreprise. Mais c’est aussi la sortie de la Seconde Guerre mondiale. L’entreprise souhaite alors fabriquer des chaussures simples, solides et sans trop de fioritures. C’est la naissance de modèles emblématiques avec la Morzine en 1943 et la Michael en 1945. Michael est une référence à Michel (Richard). Au sortir de la Guerre, il était de bon ton d’américaniser les prénoms. Ce modèle reste aujourd’hui encore le plus fabriqué et le plus vendu de la maison. Un indispensable.  

D’autres modèles se développent en parallèle comme la « Élevage », une bottine montante au cousu norvégien, afin de satisfaire certains corps de métier. 

Les années 1950-1960 sont marquées par le développement de la marque Galibier avec les découvertes des faces Nord des plus hauts sommets du monde, tels l’Everest ou le Mont Blanc. Les grandes figures de l’alpinisme viendront s’équiper directement à l’usine comme René Desmaison, Paul-Emile Victor ou encore Haroun Tazieff. Ils permettront à la marque de développer des produits répondants aux spécificités de la haute montagne. Pour autant, Paraboot reste plus axé campagne et agriculture. Le développement de Galibier à l’international se fait essentiellement aux États-Unis, au Canada et en Italie. 

Les années 1980 marquent d’ailleurs l’augmentation des exportations vers les États-Unis mais aussi le début d’une période difficile pour la marque. Avec les différentes privatisations d’entreprises et réglementation du travail mises en place par François Mitterrand en France ainsi que l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan aux Etats-Unis, et sa mise en place d’une politique de l’offre, le dollar s’effondre passant de 10 à 4 francs. L’entreprise se retrouve au bord du gouffre et en dépôt de bilan.  

La marque rebondit grâce notamment au modèle Michael qui connait un vif engouement. Cette tendance marquera l’avènement de la Michael en ville. S’en suivront le développement des modèles Chambord, Avignon...que nous affectionnons beaucoup. 

À la fin des années 1980, c’est l’essor du marché Japonais. Ce développement continuera au cours des années qui suivront jusqu’à devenir aujourd’hui l’un des principaux marchés de Paraboot. Une reconnaissance quand on sait l’exigence et l’attachement des Japonais au savoir-faire !

LES COLLABORATIONS

Quelques mots sur les collaborations. Paraboot ne le met pas spécialement en avant mais elle a travaillé avec les plus belles marques du monde. Les modèles emblématiques de ces collaborations sont exposés au sein du musée de la marque. C’est par exemple le cas d’une très belle paire réalisée avec Hermès. Un mixte de Michael et de Morzine. 

L’occasion pour nous de (re)découvrir la Morzine. Moins connue que la Michael, elle a souvent la préférence des connaisseurs. Elle a toujours été plus chère que la Michael notamment due à l’utilisation d’une peausserie plus noble. La peau provient en effet d’un veau né sous la mère (VSLM) et qui y restera pendant environ 2 ans. Cela donne un aspect moins rigide et plus souple au cuir. Sa patine sera également différente qu’un cuir de veau classique. 

Pour la petite anecdote, la Morzine est parfois surnommée la « Para 3 bandes » en référence à ses 3 coutures sur le côté faisant penser à la signature Adidas. 

 

Les cuirs utilisés

Nous avons passé deux heures à regarder les différents cuirs, leur main, leur finition, leur épaisseur**…Si Paraboot ne possède pas de tannerie, la marque a développé avec les années une très bonne expertise dans le cuir. Une nécessité, car une bonne chaussure c’est d’abord un bon cuir. Ceux de Paraboot proviennent majoritairement de France : de Degermann, une tannerie Alsacienne bien connue ou encore de chez Haas à l’image du Novonappa utilisé pour la Morzine ou du Suportlo pour la Michael, Chambord, Avignon…

Ils sont principalement 100% pleine fleur et sur chaque peau utilisée aucune couche de finition plastique n’est appliquée pour masquer les défauts. Pas de cuir rectifié. C’est aussi pour cette raison que l’on peut parfois observer de légères rides ou veines.

Au cours de ces échanges, on s’est également vite rendu compte que pour distinguer un bon cuir suédé cela se complique. Comment différencier à l’œil nu un cuir pleine fleur qui a été poncé d’une simple croûte de cuir ? Pas toujours facile voire impossible...La notion de confiance avec la marque est alors primordiale.

**entre 2.2 et 2.4mm pour les peaux utilisées par Paraboot

VISITE DE L’USINE

Nous avons pu voir toutes les étapes de fabrication et même de la maintenance des machines. Tout commence par la semelle, puis la découpe des cuirs, le montage de la tige, l’assemblage et enfin les étapes de finitions. 

Quatre processus en particulier nous ont marqué au cours de cette visite.

1. La semelle
Premièrement la semelle. Un des seuls fabricants de chaussures au monde à ne pas sous-traiter la fabrication de ses semelles.
Historiquement, la marque a même inventé les semelles de montagne 11 ans avant Vitale Bramani, le créateur de Vibram.

La matière première (le caoutchouc) passe dans deux des imposantes presses qui équipent l’usine. Plus on chauffe la matière, plus elle devient dure, ce qui permet de jouer sur l’effet recherché, plus ou moins robuste et plus ou moins souple.

Détail intéressant, on notera que les semelles intermédiaires - indispensables pour durer - sont également équipées d’un cambrion en métal qui permet une bonne tenue de la chaussure.

2. La doublure flottante
Sur une paire haut de gamme, on a systématiquement ce qu’on appelle une doublure flottante. La doublure intérieure est uniquement piquée et non collée à la tige. Autrement dit, lorsque l’on laisse reposer sa paire après une journée de port, l’air va pouvoir circuler plus facilement à l’intérieur. La durée de vie de la chaussure est sensiblement accrue. Car l’ennemi du cuir, c’est l’humidité et la moisissure.

En effet, il y a 50 ans, il n’était pas rare que les gens portent les mêmes chaussures tous les jours. Ils n’alternaient pas pour que la paire puisse respirer, tout simplement car ils n’avaient pas plusieurs paires à faire tourner ! Les habitudes ont changé. Pour autant, les chaussures résistaient très bien. La doublure flottante permet justement de pallier ce problème.

3. La différence entre le jointé 45 et le jointé mur
L’une des spécialités de Paraboot sur la Chambord est le jointé 45. Il s’agit de la piqûre du plateau, réalisée à 45°. Un savoir-faire assez rare que peu de chausseurs maîtrisent.
Cela permet d’obtenir une couture très fine et discrète, un détail très prisé par les fins connaisseurs Japonais.

Elle se distingue du jointé mur, une couture beaucoup plus grossière..


4. La production de bottes sur mesure
Une usine qui est capable de produire en parallèle des paires sur-mesure, c’est forcément très bon signe. C’est le cas de Paraboot qui fabrique les bottes de parade de la Police.
À sa sortie d’école, chaque nouveau motard de la Police Nationale reçoit une paire de parade réalisée sur-mesure. Elle est donc ultra ajustée au départ et nécessite même ce qu’on appelle un « tire-botte » pour pouvoir l’enlever.

Au moment où nous visitions l’usine, un artisan de Paraboot travaillait par exemple sur une botte fabriquée initialement en 2017 et qui avait été retournée. Dans ce cas précis parce que le motard avait pris du muscle.

Lorsqu’elles reviennent, les bottes sont souvent très molles à cause des ports successifs. Pour leur redonner une forme et un galbe fixe, elles sont imbibées de colle et gardées 24h dans une sorte de four spécial afin de les rigidifier.

Pour réaliser ces bottes sur-mesure, des empreintes de pieds sont prises ainsi que quelques mesures de la jambe : jarret, mollet…Afin de coller au plus près au pied du client, jusqu’à 4 largeurs de formes – réalisées en charme, un bois très dur – par pointure sont proposées. Des morceaux de cuir peuvent ensuite être rajoutés si besoin pour coller au plus près aux dimensions des pieds des motards.


La suite en images.

La matière brute qui sert à fabriquer les semelles Paraboot

Cousu norvégien

Une Chambord Cordovan en cours de montage

Teinture de tranche

Découpage laser du cuir

Placement optimal des différentes parties à couper

Opération de piquage

Les bottes “classiques” de la Police, celles qui sont normées (protection de la malléole…) et utilisées au quotidien

Une ancienne machine qui permettait de mesurer la taille des peaux - en pied carré notamment.

Elle n’est aujourd’hui plus nécessaire, mais Paraboot l’a conserve en souvenir

Vous reconnaîtrez les sandales Ibéris

Spécifique aux Michael, l’utilisation d’un cuir à poil long - pony hair en anglais

Au moment où est prise la photo, le bottier - qui est Compagnon du Devoir - nous montre les différents points de mesures : oui c’est une botte sur-mesure pour la Police Nationale ! (voir notre paragraphe plus haut)

Les formes en bois utilisées pour les bottes sur-mesure

Les réparations client en cours

Dans le musée de la marque

La marque Galibier

Paraboot x Hermès modèle Morzine

Une paire en python réalisée en collaboration avec Mugler

Le caoutchouc, une spécialité chez Paraboot

Semelle intermédiaire, composante clé d’une chaussure Haut-de-Gamme. Vous remarquerez le Cambrion - il est en métal sous le plastique.

Les bureaux Paraboot

Le four qui permet de fixer la forme souhaitée des bottes sur-mesure

Fabrication des semelles extérieures et des semelles intermédiaires

 

Belgian Loafers Crown Northampton

Belgian Loafers

 

L’habillement est un plaisir. Dans mon précédent article sur mon amour pour la Teba de Justo Gimeno, je portais une paire de Belgian loafers de la marque anglaise Crown Northampton. Voilà un moment que je les porte et je peux dire avec bonheur qu’elles sont devenues mes souliers favoris de l’été.

Nous ne présentons plus Crown Northampton tellement nous aimons cette marque et avons collaboré avec eux, et continuerons longtemps à le faire !

Ce petit billet pour vous présenter tout de même cette paire de Belgian loafers fait sur commande spéciale directement auprès de l’usine. En effet, ce modèle précis n’est pas disponible sur le site, mais un simple mail à la relation clientèle – Mark ou Ben – suffit pour les débloquer. Toutes les paires de Crown sont faites en « made to order », cela limite les pertes et permet de gérer mieux le stock, une vision astucieuse et organique dans ce climat économique.

Pour cette commande spéciale, je souhaitais un daim souple marron – c’est chose faite avec ce cuir kudu extrêmement souple qui prend la forme des pieds avec délicatesse, avec l’empiècement en cuir sur le plateau formant un nœud, marque de fabrique de la belgian.

Quelle est l’histoire de la Belgian Loafer ?

C’est l’Américain Henri Bendel – créateur d’un grand department store éponyme à New York et premier à distribuer de Chanel aux States – qui eu l’idée de créer un mocassin à l’image d’un chausson au chaussant bas et confortable, en partenariat avec des cordonniers Belges basés à Izegem, héritiers d’un savoir-faire tricentenaire. Il créé d’ailleurs la marque Belgian Shoes, toujours existante.

Mes pieds sont donc chaussés par des souliers cosmopolites façonnés par un héritage belgo-américain au savoir-faire Anglais, fabriqués à Northampton.

Disponibles ici.

 

Anatomica - Visite de leur boutique parisienne

 
 

Anatomica est une des boutiques incontournable à Paris pour tout passionné de vêtements homme.

Initialement spécialisée dans la chaussure - d’où les deux bannières sur la devanture qui représentent une paire Alden et une autre Birkenstock - on y trouve également à présent des vêtements, principalement d’inspiration workwear.
La marque de Pierre Fournier est connue pour distribuer des vêtements et des chaussures qui respectent les formes des corps. C’est donc l’un des rares endroits où l’on peut trouver plusieurs largeurs de Alden en stock.
Plusieurs références à ces problématiques liées sont à la taille, principalement celle des chaussures, sont disposées dans la boutique.

”Pourquoi les gens ont-ils toujours des chaussures trop petites ? Parce qu’à la bonne pointure il les trouve trop grandes. Alors que trop long c’est encore trop court, mais probablement trop large !”

L'autre bestseller d’Anatomica, ce sont les chaussures Wakouwa en toile vulcanisée. Vous pourrez notamment trouver les paires réalisées en collaboration avec Homme Plissé d’Issey Miyake. Elles sont faciles à repérer, il s’agit de celles aux couleurs vives : rose fluo, bleu fluo, jaune pétant…À noter qu’après des années à les avoir produite au Japon, ces dernières sont à présent fabriquées à Taiwan.

Autre pépite que vous ne trouverez que chez Anatomica : les cardigans Fanni Lemmermayer. Cette entreprise familiale autrichienne fondée en 1877 est spécialisée dans la maille, et particulièrement dans la laine d’alpaga. Leurs cardigans en point de mousse sont très plébiscités au Japon et en Corée du Sud.
Leur produit star est la cardigan rayé multicolore que vous verrez ci-dessous en photo.

Adresse : 14 Rue du Bourg Tibourg, 75004 Paris

 

Crown Northampton - The Jazz Collection

 

Récemment, Crown Northampton a lancé sa collection Jazz en Europe, longtemps après avoir été exclusivement réservée pour le marché japonais.

En attendant que l’on puisse vous montrer nos deux modèles préférés aux pieds, voici un avant-goût avec ce shooting réalisé par la marque.

Crédit photo : @crownnorthampton @adnatt @lloyd.photo @richardbiedul @melissajanetarling
Models & Styling - Richard Biedul & Melissa Jane Tarling | Photography - Alex Natt & Ben Lloyd

Disponibles ici.

Super Stitch Paris - La famille s'agrandie

 
 

Petite visite aujourd’hui chez Super Stitch Paris pour découvrir les derniers nés de sa ligne Prêt-à-Porter fabriquée au Japon.

Une veste en denim tout d’abord, la LR-11 qui reprend les caractéristiques des Levis Type II. Le tissu est un 13,5 oz japonais Selvedge en coton américain à fibres longues, les fils de couture sont en coton, les rabats de poche sont doublé en tissu Dungaree pour plus de souplesse.

La coupe est boxy et courte. Après l’avoir essayée, on peut ajouter que l’emmanchure a été retravaillé pour être plus confortable que la Type II originale.

Vous noterez aussi les 2 empiècements sur les côtés. Historiquement, du fait de la laize petite des tissus selvedge, le tissu n’était pas suffisamment grand pour couvrir tout le dos des grandes tailles. D’où l’utilisation d’empiècements sur le côté, pour palier à ce manque de tissu.

Enfin chose rare, la veste en jean est également disponible dans un coloris écru de toute beauté.

Nous en avons également profité pour essayer la nouvelle chemise en chambray LR-12.

Inspirée de la chemise de la marine américaine de la seconde guerre mondiale, la LR-12 reprendre les détails qui font le charme des modèles originaux :

  • Chambray lisière 100 % coton

  • Construction en point de chaînette

  • Col pointu

  • Boutons bleu

  • Deux poches poitrine

La suite en images.

 

Rayures italiennes

 

Note : EDESIM nous a envoyé la veste que vous allez découvrir dans cet article.

Une seule référence en matière de rayures, le livre de l’historien spécialiste des couleurs Michel Pastoureau publié en juillet 2021 : Rayures, une histoire culturelle. Il traite des préjugés culturels entourant les motifs à rayures et de l'histoire culturelle de ces motifs en occident.

Que peuvent avoir de commun saint Joseph et Obélix, la prostituée médiévale et l'arbitre de base-ball, les frères du Carmel et les baigneurs de la Belle Epoque, les sans-culottes de l'an II et les musiciens de jazz ? Ils portent un vêtement rayé, signe de leur situation sur les marges ou en dehors de l'ordre social. Structure ambiguë, qui ne distingue pas clairement la figure et le fond, la rayure est longtemps restée en Europe une marque d'exclusion ou de transgression. Le Moyen Âge voyait dans les tissus rayés des étoffes diaboliques, et la société moderne a longtemps continué d'en faire l'attribut vestimentaire de tous ceux qu'elle situait au plus bas de son échelle (esclaves, domestiques, matelots, bagnards).
Toutefois, à partir de l'époque romantique, ces rayures dégradantes, sans vraiment disparaître, commencent à être concurrencées par des rayures d'une autre nature, porteuses d'idées nouvelles : liberté, jeunesse, plaisir, humour. Aujourd'hui, les deux systèmes de valeurs cohabitent. Mais il y a rayures et rayures. Celles du banquier ne sont pas celles du malfrat ; celles des passages cloutés ou des grilles de la prison ne sont pas celles du bord de mer ni des terrains de sport.
En parcourant cette longue histoire de la rayure occidentale, Michel Pastoureau s'interroge plus largement sur l'origine, le statut et le fonctionnement des codes visuels au sein d'une société donnée. Qu'est-ce qu'une marque infamante ? Un signe d'exclusion ? Pourquoi les surfaces rayées se voient-elles mieux que les surfaces unies ? Est-ce vrai partout dans le monde ? S'agit-il d'une donnée neurobiologique ou d'un problème culturel ?


Ci-dessous une rayure très italienne avec cette veste EDESIM dans un tissu 100% Laine Super 120's de chez Holland et Sherry coloris vert, bleu marine et blanc. 

Si Naples est connue pour ses vestes déstructurées, la capitale mondiale du tailoring est également capable de produrie de très belles vestes avec épaulettes - padding en anglais. C’est le cas pour cette veste où celle ci peut être qualifiée d’épaule roulée - rope shoulder.
Comme son nom l'indique en anglais, l'épaule roulée comporte un bout de corde au niveau de la tête de la manche afin d'ajouter de la structure à l'épaule et permettre de souligner le rebord de la manche. Elle est souvent très associée au style anglais.

Vous noterez par ailleurs que la veste ne comporte qu’une seule fente arrière mais que cette dernière remonte assez haut dans le dos pour plus de confort et d’élégance.

La suite en images.