Rayures italiennes
/Note : EDESIM nous a envoyé la veste que vous allez découvrir dans cet article.
Une seule référence en matière de rayures, le livre de l’historien spécialiste des couleurs Michel Pastoureau publié en juillet 2021 : Rayures, une histoire culturelle. Il traite des préjugés culturels entourant les motifs à rayures et de l'histoire culturelle de ces motifs en occident.
Que peuvent avoir de commun saint Joseph et Obélix, la prostituée médiévale et l'arbitre de base-ball, les frères du Carmel et les baigneurs de la Belle Epoque, les sans-culottes de l'an II et les musiciens de jazz ? Ils portent un vêtement rayé, signe de leur situation sur les marges ou en dehors de l'ordre social. Structure ambiguë, qui ne distingue pas clairement la figure et le fond, la rayure est longtemps restée en Europe une marque d'exclusion ou de transgression. Le Moyen Âge voyait dans les tissus rayés des étoffes diaboliques, et la société moderne a longtemps continué d'en faire l'attribut vestimentaire de tous ceux qu'elle situait au plus bas de son échelle (esclaves, domestiques, matelots, bagnards).
Toutefois, à partir de l'époque romantique, ces rayures dégradantes, sans vraiment disparaître, commencent à être concurrencées par des rayures d'une autre nature, porteuses d'idées nouvelles : liberté, jeunesse, plaisir, humour. Aujourd'hui, les deux systèmes de valeurs cohabitent. Mais il y a rayures et rayures. Celles du banquier ne sont pas celles du malfrat ; celles des passages cloutés ou des grilles de la prison ne sont pas celles du bord de mer ni des terrains de sport.
En parcourant cette longue histoire de la rayure occidentale, Michel Pastoureau s'interroge plus largement sur l'origine, le statut et le fonctionnement des codes visuels au sein d'une société donnée. Qu'est-ce qu'une marque infamante ? Un signe d'exclusion ? Pourquoi les surfaces rayées se voient-elles mieux que les surfaces unies ? Est-ce vrai partout dans le monde ? S'agit-il d'une donnée neurobiologique ou d'un problème culturel ?
Ci-dessous une rayure très italienne avec cette veste EDESIM dans un tissu 100% Laine Super 120's de chez Holland et Sherry coloris vert, bleu marine et blanc.
Si Naples est connue pour ses vestes déstructurées, la capitale mondiale du tailoring est également capable de produrie de très belles vestes avec épaulettes - padding en anglais. C’est le cas pour cette veste où celle ci peut être qualifiée d’épaule roulée - rope shoulder.
Comme son nom l'indique en anglais, l'épaule roulée comporte un bout de corde au niveau de la tête de la manche afin d'ajouter de la structure à l'épaule et permettre de souligner le rebord de la manche. Elle est souvent très associée au style anglais.
Vous noterez par ailleurs que la veste ne comporte qu’une seule fente arrière mais que cette dernière remonte assez haut dans le dos pour plus de confort et d’élégance.
La suite en images.