Soldes été 2020 - Notre sélection
/Les soldes d’été ont comme à leur habitude déjà démarré sur quelques-uns de nos e-commerces favoris : MrPorter, Nitty Gritty…
Les soldes d’été ont comme à leur habitude déjà démarré sur quelques-uns de nos e-commerces favoris : MrPorter, Nitty Gritty…
Fujito est une marque japonaise lancée en 2002 par le fondateur éponyme Go Fujito.
Go Fujito est né 1975 dans une ville appelée Saseboa, à proximité d’une base américaine. Un lien avec les Etats-Unis qui sera renforcé suite à de nombreux voyages en Californie pendant sa jeunesse. Une influence qui lui fera découvrir la culture du skateboard ou du hip-hop. Son premier travail il le trouvera toutefois au Japon dans une friperie du quartier Harajuku de Tokyo. C’est grâce à cette expérience qu’il a pu se rendre compte à quel point les vêtements d'aujourd'hui sont basés sur des modèles vintages. Ces années lui ont aussi permis d’apprendre sélectionner et à vendre des vêtements vintages. Par la suite il travaillera pour Denime appartenant au groupe des “Osaka Five”, l'une des entreprises japonaises pionnière dans le jean. Cette expérience lui a permis de mieux comprendre l’ensemble de la filière textile - de la sélection des fils au tissage, en passant par le patronage, la confection ou le lavage des vêtements.
L’histoire de la marque Fujito commence réellement lorsque Go Fujito lance une série de t-shirts sérigraphiés. Il passe ensuite à des jeans puis s’étend progressivement à l’ensemble du vestiaire. La collection a pour la première fois été présenté à Paris en 2015, et c’est sans doute à la suite de cette étape que le marque a pu trouver de nouveaux distributeurs en Europe et aux Etats-Unis.
Fujito propose des vêtements assez larges et confortables. Tout est fabriqué au Japon. Les chemises sont par exemple montées à Karatsu. Les matières peuvent être soyeuses ou très décontractées.
Mais tout comme Go Fujito lui-même, le label tisse des liens harmonieusement avec des mondes assez différents. Fujito a par exemple collaboré avec Liverano Liverano, une maison de tailoring florentine très respectée et a également lancé sa propre ligne de vêtements streetwear inspirés du skateboard avec Yoichiro Uchida, le gérant du magasin japonais Placerworkshop.
Malgré tout, Fujito reste une petite marque, seules trois personnes aident Go Fujito. La marque est basée à Fukuoka - sur l'île japonaise de Kyushu. Vous pouvez d’ailleurs suivre toutes les aventures de Go Fujito ici.
La marque est disponible chez Elevation Store (à Paris), Rendez-vous store (Toulouse), Super Denim ou encore NoManWalksAlone.
“Quand je suis rentré au Japon, j’ai apporté avec moi une paire de Nike que j’avais acheté quand j’étais en Californie. Cela m’a fait devenir une star à l’école.”
“Il y a quelques années, un de mes clients est allé au Pitti Uomo en portant un de nos jeans. M. Liverano l’a vu et a lui demandé d’où il venait. Mon client m’a contacté et nous a mis en contact.
J’ai été très honoré par l’intérêt de M. Liverano. Lors du Pitti Uomo suivant je me suis donc rendu à Florence pour lui montrer une paire de jeans Fujito. Il a demandé si nous pouvions changer un peu le patronage, ainsi que certains détails de montage. De retour à son atelier, il nous a également donné une copie d’un patron en papier accroché à son mur qu’il voulait que nous utilisions pour la poche gousset. Encore une fois, j’ai été très honoré parce que je sais à quel point il est inhabituel pour M. Liverano de partager l’un de ses patronages papier.”
80% Cotton 20% Silk
80% Cotton 20% Silk
80% coton 20% soie
Tender est une marque britannique fondée par le designer William Kroll, diplômé de la célèbre Central Saint Martins. L’histoire a commencé en 2009 par le lancement d’un jean. Une pièce qui n’a pas été choisie au hasard car William Kroll a travaillé dans un premier temps pour EVISU après avoir obtenu son diplôme. Les vêtements Tender sont majoritairement fabriqués en Angleterre. L’accent est mis sur les matières, les processus de teintures respectueux de l'environnement, les détails techniques (particulièrement pour la construction des jeans, il suffit d’écouter la fin de cette interview de William Kroll pour s’en rendre compte - il sait de quoi il parle). Cette connaissance approfondie de la fabrication, il l’a commencé chez Tobias Tailors, un tailleur londonien sur Savile Row.
Le nom Tender est directement emprunté des trains à vapeur. Fabriqué en fonte et entièrement riveté, le tender est d’une solidité exceptionnelle afin de transporter du charbon et de permettre au train de voyager. Une idée et un esprit qui se traduit dans la marque. Tender rend ainsi hommage à l'époque victorienne et à la deuxième révolution industrielle de la fin du 19e siècle, où les machines à vapeur, la production d'acier et de fer, ainsi que la construction de chemins de fer ont commencé. Cette période est aussi connue sous le nom de Great British Steam Age.
“Un tender est (dans la traction à vapeur) un wagon d'un type spécial placé immédiatement après la locomotive pour assurer son approvisionnement en combustible (bois, charbon, gazole) et en eau.”
Tender est distribuée mondialement. Un tiers de la production va au Japon, et le reste est répartie entre les États-Unis, le Royaume-Uni et le reste du monde.
“Après avoir obtenu mon diplôme… j’ai obtenu un emploi chez EVISU et je me suis retrouvé à Hong Kong pour eux, ce qui m’a aussi beaucoup amené à aller au Japon. J’y ai rencontré beaucoup de gens incroyables et j’ai vraiment commencé à comprendre pourquoi les gens disent que le Japon est très excitant pour les gens qui font des choses. J’ai fini par décider que j’allais quitter mon travail à Hong Kong et aller au Japon pour essayer d’apprendre la teinture indigo - j’avais rencontré un gars qui avait installé son propre petit atelier et il a dit qu’il m’enseignerait. Depuis, je retourne au Japon deux ou trois fois par an maintenant et une grande partie de mon marché est là.”
“Pourquoi est-il si important que le produit soit fabriqué en Angleterre?
Je suis britannique, et quand j’ai commencé Tender, je voulais faire quelque chose avec une identité différente des nombreuses excellentes marques américaines et japonaises qui ont une esthétique similaire. Je pense que l’environnement dans lequel quelque chose est fabriqué a un impact sur la manière dont on le perçoit (surtout lorsque la patte du fabricant est très évidente [...]). Ce n’est jamais une bonne idée de généraliser, mais je pense que la fabrication britannique a une certaine chaleur et une certaine convivialité qui la distingue des autres pays.”
“Tailoring is magic and about tricking the mind, e.g. by hiding stuff and making the wearer’s shoulders seem broader. With jeans it’s very different. Rivets, visible and often contrasting seams etc. I really like that transparency with jeans.”
“ I find that one of the most vulnerable parts of a jean is the inseam construction; that’s often the first place the jeans break out. To prevent that from happening, the design is made so that the flat felled seam on the inside leg is folded in the opposite direction [to how it’s done on most jeans]. The result is an inseam that faces the front of the jean as opposed to the back. It means that the inseam face moves in the same direction as the natural movement of a person on the seat of a motorbike or bike. The idea is an inseam that is less likely to break out and, due to that, a longer lasting jean.”
“ I think it’s very important to remember that a closed selvedge (visible or not) can be a sign of good denim, but it’s not the selvedge that makes the denim or the garment interesting, so at a certain level I think it’s nice to look beyond that to other qualities and ideas.”
“Je n’aime pas que les choses soient trop ergonomiques au début. Ce que j’aime dans les vêtements fabriqués à partir de matériaux naturels, c’est que les fibres se plient et se remodèlent avec l’usage, de sorte qu’elles s’adaptent au corps et aux actions de son propriétaire. ”
Quelques exemples de chemises Tender. On apprécie particulièrement le bas soit droit - qui facilite le port de la chemise hors du pantalon - et que le dernier bouton soit proche du bas. Photos TheBureauBelfast.com.
En plus de proposer des vêtements, des chaussures et accessoires en cuir, Tender Co. ajoute à son offre des montres très réussies. Nommées GS / TP (General Service Time Piece), ces montres sont conçues en Angleterre et fabriquées à Tokyo avec des mouvements (quartz pour la plupart, ou à remontage manuel) de Miyota et Seiko Epson. Comme pour la plupart des autres produits Tender, le design est largement inspiré de montres vintages tel que West End Watch Co a pu en produire. Fidèles à la taille d'origine des premières montres-bracelets, les cadrans GS / TP sont relativement petits (28 mm, une taille standard pour les montres militaires dans les années 40 et 50) par rapport à la plupart des modèles actuels. Seul tranche le boîtier, qui est relativement épais.
Les montres sont notamment distribuées sur le site de la marque, ici. On y retrouve, la Fried Eggs Watch, un de nos modèles favori.
Ce n’est pas la première année que la marque japonaise Junya Watanabe collabore avec la marque workwear française Le Laboureur dont l’atelier est installé à Digoin depuis 1956. Pour cet été 2020, la collection capsule porte sur une veste en coton épaisse de coloris blanc, bleu, jaune et rouge.
La version blanche porte le logo du célèbre restaurant St John de Londres. Les autres versions ont un logo brodé de l’Amsterdam Tulipe Museum. Toutes les pièces sont réalisées en France par Le Laboureur.
La gamme Seiko 5 Sports a été lancé en 1963 avec la volonté d’établir une nouvelle norme en matière de montres abordables, robustes et élégantes. La Seiko 5 porte le nom de ses 5 attributs clés : mécanisme automatique, affichage du jour et de la date, résistante à l'eau, une couronne intégrée au boitier et un bracelet durable.
La marque vient de sortir un nouveau modèle que l’on aime beaucoup.
Information importante, le boîtier fait 40 mm. Elle reste donc assez massive.
Références précises des nouveaux modèles : SRPE51, SRPE53, SRPE55, SRPE57, SRPE58, SRPE60, SRPE61, SRPE63, SRPE65, SRPE67, SRPE69
Mouvement automatique : 4R36
Prix de vente sur EndCloting : 279€
Pour rappel, ci-dessous les modèles similaires des années précédentes.
SEIKO 5 SPORTS SNZG09K1
La marque propose par ailleurs toujours la collection Seiko 5 Sport SRPD lancée l’année dernière.
Terry Ellis est né aux Antilles. Il émigre par la suite à Londres alors qu’il est encore enfant ; Il deviendra acheteur pour le petit magasin menswear culte de l’époque, Barnaby. On pouvait y trouver des marques telles que Dc Martens, John Smedley, Paul Smith, CP Company, Chevignon, Stone Island…offrant un mélange éclectique entre vêtements de sport, d’héritage anglais et de streetswear. C’est également à Londres qu’il rencontre sa future femme, Keiko Kitamura, une styliste japonaise. Ensemble ils travailleront pour Beams en tant au’acheteurs, puis deviendront directeurs de Fennica, une marque du groupe Beams lancé en 2003. Elle fait le pont entre le design et l'artisanat. Son offre est riche : des vêtements, des meubles scandinaves ou encore de la poterie japonaise. La gamme englobe donc tout un style de vie, des vêtements pour hommes et femmes aux articles d’intérieurs pour la maison.
“Je ne porte pas de t-shirts”
Paraboot pour Fennica
Orslow pour Fennica
En écrivant l’article sur les chaussettes japonaises Rototo on est tombé sur cette jolie marque de sacs en toile épaisse assemblés à Kyoto au Japon : Ichizawa Shinzaburo Hanpu Co., Ltd. L’entreprise a démarré dans le quartier de Higashiyama, à Kyoto, en 1905. Plus de 110 ans ont passé, et tout leurs sacs sont toujours faits à la main à proximité de la seule boutique de la marque dans le monde.
“Fabriquer des sacs à Kyoto et les vendre à Kyoto.”
L’histoire démarre donc en 1905 au Japon. Kihee Ichizawa, connu pour son excentricité (il portait par exemple des vêtements occidentaux ce qui était assez rare à l’époque), décide d’acheter une machine à coudre et de fabriquer des chemises et des sacs. Au début de l'ère Showa, son fils, Tsunejiro reprend l’affaire familiale et achète une machine à coudre industrielle américaine (Singer) pour 400 yens. À titre de comparaison il était possible de faire construire une maison pour 1000 yens à cette période. Mais grâce à cette machine il lui est maintenant possible de coudre des toiles épaisses. La marque produisait ainsi des sacs à outils pour les charpentiers, des sacs de livraison pour les pharmacies, les magasins de lait, les magasins d'alcool…Le sac en toile d'Ichizawa fabriqué par Tsunejiro s'est rapidement répandu.
Parmi les modèles emblématiques de la marque, ils ont créé un sac de livraison pour le lait, un sac porte-alcool, un sac pour transporter des blocs de glace ou encore une trousse à outils de menuisier.
Nobuo, la troisième génération qui a survécu à la période tumultueuse de l'après-guerre, était une personne ludique et créative. Il écoutait du jazz, de la musique classique, aimait les antiquités et les peintures, et aussi la mode. Il ressemblait plus à son grand-père, Kihee, qu'à son père plus sérieux Tsunejiro. A cette époque l’entreprise fabrique des équipements pour la randonnée ou l’alpinisme tel que des toiles de tentes, des vestes…Mais avec la montée des fibres synthétiques telles que le nylon, cette demande à diminuée. Fort heureusement la demande pour des sacs en toile durable, a quant à elle augmentée. Dans les années 1970 la marque aura même quelques articles dans Popeye Magazine.
Ichizawa compte une dizaine d’employés à cette époque. Ce chiffre passera à 70 avec l’avant-dernière génération, Shinzaburo, le fils de Nobuo.
Plus de 100 ans plus tard, l’entreprise est toujours indépendante. Elle n’emploie pas de sous-traitants ou de sociétés affiliées et continue ainsi de fabriquer et vendre en direct la majorité de ses sacs.
Ci-dessous le sac conçu pour transporter des blocs de glace à une époque où les réfrigérateurs n’existaient pas.
Le sac qui permettait de transporter des blocs de glace
Une version dérivée du sac pour transporter les blocs de glace
Dans le passé, les artisans de la ville de Kyoto suspendaient leurs sacs au guidon de leurs vélos. La hanse était donc raccourcie par rapport à aujourd'hui puisque les sacs sont majoritairement portés à l’épaule ou la main. À cette époque, les artisans de la ville de Kyoto imprimaient également le nom et le numéro de téléphone de leur magasin ou entreprise sur le sac. La publicité de l’époque.
Un "sac de livraison de lait" est un sac conçu pour la livraison de bouteilles de lait. Il est à fond rond et plat. La partie qui frotte contre le vélo est doublée et renforcée de points en "x". Il y avait même un trou au fond pour empêcher le lait de s'accumuler lorsqu’une bouteille de lait s’était cassée à l'intérieur. Il était autrefois utilisé par de nombreux magasins de lait à travers Kyoto et est à présent utilisé par le grand public depuis environ 35 ans.
Le sac qui servait à transporter du lait
Des types de sacs dérivés ont été créés en réponse aux demandes des clients. Le sac de livraison de lait d'origine (pour 20 bouteilles) est renforcé avec des poches pour une facilité d'utilisation. Il peut être utilisé pour mettre des livres, toute sorte d’accessoires ou encore pour aller à la piscine / à la mer.
Ci-dessous un modèle dérivé avec une forme ovale pour faciliter le contact avec votre corps et possède une poche intérieure zippée pour ranger les objets de valeur. La fermeture se fait avec une ficelle.
La "sac pour alcool" était utiliser pour livrer lune bouteille de saké ou de vinaigre. Il semble que par le passé, les brasseurs de saké imprimaient leur marque de saké sur le sac, puis remettaient les bouteilles emballées à leurs distributeurs.
Ce sac a été amélioré avec les années en renforçant le fond du sac.
Sac qui servait autrefois à transporter les bouteilles d'alcool
Vous remarquez aussi que chaque sac porte le logo d’Ichizawa. Cette étiquette, au-delà de faire de la publicité à la marque, est aussi une ancienne tradition qui visait à identifier et certifier de la provenance du sac. Car avant que l'étiquette ne soit utilisée, le sac était tamponné directement. Un engagement de la marque sur la qualité de ses produits puisque l’acheteur peut ainsi revenir en cas de besoin faire réparer son outil de travail.
Le fameux tampon qui permettait de marquer chaque sac
On peut d’ailleurs distinguer 3 marques.
"Shinzaburo Hanpu" est utilisé pour les produits en toile de coton uni. Cela correspond au logo vert sur fond blanc.
"Shinzaburo Kaban" est utilisé pour les produits en toile à motifs ou en lin et chanvre. Cela correspond au logo sur fond bleu.
“Ichizawa Hanpu” pour les sacs traditionnels. Il s’agit du logo où les lettres noires sur fond blanc sont entourées de rouge.
Les 3 logos des 3 marques
Pour chaque modèle, différentes tailles sont proposées.
Le choix des couleurs est lui aussi assez fourni (15 environ). La marque développement également quelques imprimés.
Le même modèle en plusieurs tailles
Modèles imprimés
Avec le temps les sacs Ichizawa revêtent une jolie patine. La texture et l’aspect change progressivement à mesure que vous utilisez le sac pendant une longue période.
Au cœur de l’atelier d’Ichizawa
Tous les artisants travaillent par deux : l’un prépare la toile et l’autre coud
Crédit Photo : Tayasu Hitoshi
Les sacs sont fabriqués à la main par des artisans - à proximité du magasin - en utilisant une toile de épaisse de 8oz. Elle est soit en coton (matière historique) soit également en chanvre (ou en lin) depuis les années 80. L’histoire démarre lorsque la femme de Shinzaburo trouve un vieux morceau de tissu de chanvre. La texture était agréable et la couleur vert terne était très intéressante. Ce bout de tissu datait de la Seconde Guerre mondiale. Par la suite Shinzaburo a essayé de teindre des tissus de chanvre, et le résultat fut assez bon. Il a donc cherché à s’approvisionner en toile de chanvre en Europe. Mais qualité n'était pas stable et les livraisons incertaines avec l’instabilité politique au niveau du canal de Suez. Après quelques essais/erreurs, le fil de chanvre a pu être filé et tissé au Japon jusqu’à obtenir une toile de chanvre de qualité satisfaisante. 6 couleurs ont même été développées. Il n'y a cependant pas d'usines au Japon qui peuvent teindre le tissu jusqu'au noyau de sorte que la couleur ne se décolore pas même après une longue utilisation. C’est la raison pour laquelle la toile se patine bien avec le temps. Sa toile est également imperméabilisé. Selon la force de la solution imperméable, le tissu peut être dur ou doux. S'il est trop dur, il sera difficile à traiter et les coins endommageront rapidement le sac. Plusieurs essais et erreurs ont été nécessaires afin de la rendre étanche, mais pas trop dure, ni trop douce, et adaptée pour un sac.
Pour découper la toile.
La taille de ciseau n’est pas volontaire : elle est seulement la marque du temps.
A chaque affûtage des deux lames, le ciseau perd de la matière. Avec les années il devient donc plus petit.
Crédit Photo : Tayasu Hitoshi
Le fil aussi n’est pas choisi au hasard. Il est similaire à celui utilisé pour les fils de tente en Antarctique. Un fil moins sensible à la rupture à cause friction. Il se resserre également avec le temps, ce qui augmente encore la résistance.
Idem pour la métallerie (rivets, boutons…). La couleur du placage et de la peinture est choisie en harmonie avec la couleur du sac.
Patine des boutons Ichizawa après quelques décennies
Dans l'atelier, les machines à coudre d'avant-guerre sont toujours actives car très robutes. Mais avant d’êtres cousus entre eux, les bords de la toile sont affinés à l’aide d’un maillet.
Les toiles doivent être amincies pour être cousues : elles sont initialement trop épaisses pour les machines à coudre
Il est possible d’amener son sac à la boutique afin d’y être réparé
Ichizawa ne propose pas uniquement des sacs à main. Des sacs à dos ou en bandoulière sont également en vente.
Aperçu de la gamme Ichizawa
Messenger Bag Ichizawa
Messenger Bag Ichizawa
Messenger Bag Ichizawa
La seule boutique au monde est située au Japon à Kyoto. Avec le Covid-19, la marque propose cependant exceptionnellement la vente à distance pour le monde entier. L’unique chance de pouvoir acheter à distance l’un de nos deux modèles préférés :
Autre possibilité : Trunk Clothiers. Le magasin londonien est l’un des seuls distributeurs au monde de Ichizawa.
Tote Bag disponible sur Tunk Clothiers
Tote Bag disponible sur Tunk Clothiers
Tote Bag disponible sur Tunk Clothiers
Tote Bag disponible sur Tunk Clothiers
Tote Bag disponible sur Tunk Clothiers
Tote Bag disponible sur Tunk Clothiers
Tote Bag disponible sur Tunk Clothiers
On ne va pas revenir sur l’histoire de la Converse mais rappelons tout de même que la Chuck 70’s est une reproduction de la Chuck Taylor des années 70. Tous les détails historiques sont reproduits. Vu de loin on ne voit pas trop forcément la différence avec une converse classique, mais en s’approchant on devine que la semelle est plus épaisse, qu’elle est plus confortable, que la toile de coton est bien plus solide et que les lacets semblent de meilleure facture.
Une réponse plus complète nous vient récemment de la chaîne Youtube Rose Anvil - qui est également un artisan du cuir. Sur sa chaîne Youtube, cet américain découpe tous les classiques de la chaussure (Dr Martens, RM Williams…) et analyse la composition et fabrication. Et forcément ça intéresse du monde, car on peut enfin mieux comprendre ce qui fait l’intérêt (ou non) de certaines marques.
Il s’est attaqué à la question de la différence entre les Chuck 70’s (en rouge dans sa vidéo) et les Chuck classiques (en noir).
Dans un premier temps en observant l’aspect extérieur puis en découpant les 2 paires au milieu afin d’avoir une coupe de profil.
Le logo sur la Chuck 70’s est plus épais et embossé - et probablement fait à partir de cuir
La Chuck 70’s est plus haute
La Chuck 70’s a une semelle brillante
Les logos ne sont pas les mêmes à l’arrière
Après avoir revu ces détails directement visibles, passons à l’intérieur de la basket.
1ère différence : comme on l’a déjà tous remarqué, la semelle extérieur est plus épaisse sur la Chuck 70’s. Mais on apprend surtout qu’elle est même équipée d’une semelle à mémoire de forme (en bleu) qui l’a rend plus confortable. La Chuck Classique n’a pour équivalent qu’une mince couche de textile. (en vert)
Une Converse Chuck Taylor vue de profil
Une semelle extérieure plus épaisse
2ème différence : la semelle interne est plus épaisse et plus confortable. Elle peut même s’enlever sur la Chuck 70’s.
La semelle interne (en grise) de la Chuck 70’s est chouïa plus épaisse et plus moelleuse
3ème différence : la toile du dessus de la chaussure est plus résistante : bon ok ça on le savait déjà sans avoir à la découper en deux parties.
4ème différence : la partie la plus fragile de la Converse se situe au niveau du point de flexion. Pour la 70’s il est renforcé par un insert supplémentaire de tissu canvas. D’où la surpiqûre extérieur qui est visible sur les côtés de la Chuck 70’s et qui n’apparaît pas sur les Converses classiques.
On distingue bien le renfort supplémentaire de la Chuck 70’s
Une surpiqûre qui n’est pas qu’un détail esthétique
5ème différence : le contrefort de la Chuck 70’s monte plus haut ce qui assure un meilleur maintient et évite aussi que la chaussure ne s’affale sur elle même quand on l’enlève.
6ème différence : l’assemblage de la chaussure entre la tige (partie haute en toile) et la semelle est renforcée grâce à une couche supplémentaire qui la rend a priori plus solide
Chuck 70’s : une contruction similaire à la Classique mais améliorée
Elles sont vendues ici.
Diemme footwear est un fabricant de chaussures situé à Onè di Fonte, une petite ville du district de Montebelluna au nord-est de l'Italie. Diemme est principalement connu pour sa production de chaussures de haute montagne, de trekking, de sécurité ou encore de chasse. Elle a été fondé en 1992 par les frères Maico et Dennis Signor, qui ont tous deux grandi dans l'industrie de la chaussure. Leur grand-père a travaillé pour les meilleures usines de chaussures à Montebelluna - chez Calzaturificio Rondini, Calzaturificio San Giorgio, Calzaturificio San Marco ou encore La Robusta - et a même fabriqué des chaussures sur mesure pour les soldats allemands qui étaient stationnés dans cette zone pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il a continué a travailler dans l'industrie de la chaussure pendant de nombreuses années puis à réparer des chaussures jusqu'au jour de sa mort. Une source d’inspiration pour les deux frères.
Dennis Signor a commencé à travailler dans le secteur en 1983 pour une usine qui produisait des bottes de chasse. En 1992 il produit - en dehors de ses heures de travail - avec son frère une petite quantité de chaussures pour un distributeur allemand. C’est ainsi que démarre aventure, et la construction de l’usine CALZATURIFICIO DIEMME qui au fil des ans assurera la production de marques mondiales telles que Chanel, Bottega Veneta, Gucci, Salvatore Ferragamo, etc. Car oui comme beaucoup de marques italiennes, en plus de leur propre collection, Diemme produit également des chaussures pour d'autres marques et notamment pour le Japon où elles ont produit pour une grande variété de marques et de chaînes de distribution par le biais de leur partenaire japonais GMT Tokyo. Pour le design et la distribution de ses propres collections elle travaille avec la société scandinave d'Oslo Blender Agency depuis 2010. C’est d’ailleurs grâce à ce partenariat que la marque fut présente sur des e-shop tel que Odin New York, Très Bien Shop ou Oi Polloi.
Toutes les chaussures Diemme sont Made in Montebelluna, une ville réputé pour son savoir-faire dans la chaussure et ce depuis les années 1870. Tout à commencé lorsque les cordonniers locaux ont commencé à fabriquer des bottes pour les bûcherons et les montagnards de la région. Plus de 150 plus tard, Montebelluna est reconnue une ville à la pointe de la recherche dans la production de chaussures de sport techniques et performantes. Des marques comme Diadora ou Lotto se sont beaucoup développées dans la région. Pour la petite histoire, c’est par exemple à Montebelluna dans l’usine du canadien Canstar que Nike a produit la semelle de la Mercurial, la chaussure de football lancée pour la Coupe du monde de football en France, en 1998. Dans les années 2000, ce sera même le centre de 50% de la production mondiale de chaussures d'alpinisme technique et 75% des chaussures de ski du monde. Plusieurs millions de paires y seront produites.
C’est finalement pour toutes ces raisons - présence locale de fournisseurs de tissus, de semelles et de cuirs - que Diemme est en mesure de produire des séries limitées de produits faits à la main dans une meilleure qualité. Elles sont faites dans leur usine d’Onè di Fonte, dans la périphérie de Montebelluna.
Usine Diemme
Crédit photo : idigyoursoleman.com
“L’usine de Diemme a une capacité de production maximale d’environ 80000 paires par an. Les plus grandes usines chinoises fabriquent plusieurs fois ça rien que pour les échantillons.”
“La qualité et l’artisanat sont clairement des éléments clés qui entrent dans la fabrication de vos chaussures pouvez-vous nous parler du processus pour les fabriquer et des personnes / produits impliqués ?
Si vous faites une paire pour la production d’échantillons, cela prend environ 12 heures de travail. De l’approvisionnement en matériaux à la découpe du cuir en passant par l’assemblage. Cependant, lors de la production, une équipe de 35 à 40 personnes produit une paire en environ 1 heure et 20 minutes.”
Lookbook Diemme
Lookbook Diemme
Lookbook Diemme
Lookbook Diemme
Diemme est principalement connue pour ses chaussures de montagne qu’elle a pris le soin de perfectionner pendant des années - sur les question du poids et l'isolation au froid -, notamment grâce aux alpinistes de l’association “Scoiattoli di Cortina”.
Cette approche de la chaussure, Diemme souhaite la partager sur d’autres catégories. Via des collaborations par exemple. On pense à Vans Vault, Carhartt Heritage, Carhartt WIP, Stone Island, PAM ou encore A.PC.
Diemme x Vans
A.P.C. x Diemme
Cette saison Diemme a sorti une paire de basket en toile en Cordura (pour éviter les trous trop rapidement) dans le style Doek :
Comptez 240€.
« Une femme peut courir des heures chercher un cadeau pour un homme. Cela finit toujours par une cravate » disait le journaliste Américain Earl Wilson. Un cadeau qui n’est malheureusement pas apprécié à sa juste valeur : ce présent termine souvent dans les méandres du placard des hommes, qui n’en voient pas l’utilité dans leur garde-robe. La cravate est souvent étiquetée comme « accessoire » alors qu’elle devrait être élevée au rang d’essentiel. Elle est indissociable de la chemise, si bien que l’on n’offre pas de cravate à qui a besoin au préalable d’une chemise…Aujourd’hui la « dictature du cool » met à mal le port de ce bout de tissu. Fort heureusement, quelques irréductibles résistent encore et toujours à l’envahisseur.
Voici mon plaidoyer pour le port de la cravate à travers le test de deux maisons que j’apprécie beaucoup : Shibumi Firenze et Spacca Neapolis.
Honneur aux anciens, voici l’histoire de Shibumi Firenze.
Shibumi (渋味) signifie « beauté subtile » ou « élégance sous-évaluée » en Japonais. Un slogan qui sied parfaitement à ce cravatier tant il se distingue par ses tissus colorés et élégants. La maison est fondée par Benedikt Fries en 2012 à Florence. Ses origines italiennes le poussent à explorer le monde sartorial et notamment celui de la cravate. La ville florentine joue un rôle primordiale dans l’élaboration et la recherche de nouveaux motifs et combinaisons de couleurs. Peu à peu, la maison s’étoffe et propose l’expérience du bespoke pour une variété de services tels que des costumes, chemises, pochettes, bretelles, écharpes ou encore des étuis à lunettes…et bientôt des masques en tissu !
La marque est nettement imprégnée de la ville de Florence, lieu de naissance de la Renaissance Italienne et haut lieu de manufacture transalpine. Il est simple pour une maison comme Shibumi de trouver son inspiration dans une rue d’artisans telle que Via di Santo Spirito, une rue empruntée par les plus grandes figures du passé, de Léonard de Vinci à Michel-Ange en passant par Dante.
Ce singulier métissage japonais est le résultat d’une des grandes passions du fondateur de la maison : la culture japonaise. L’attention aux détails y est roi, Shibumi en fait son credo.
Place à la jeune marque italienne, Spacca Neapolis.
Née en 2016 sous l’initiative du blogueur Italien Nicola Radano, la jeune maison propose des cravates au caractère très affirmé, teinté d’une insolence à l’italienne. La marque doit son nom à l’artère principale de Naples, Spaccanapoli, qui « fend » littéralement la ville en deux. Las de ne pas trouver satisfaction auprès d’autres maisons de cravates, Nicola décide d’en fonder une lui-même. Les cravates sont toutes produites à la main à Naples, avec une soie provenant de Côme.
L’impression des dessins sur les cravates est issue de la tradition napolitaine : médaillons et motifs qui attirent l’œil sont un attribut fort de la marque.
La jeune maison napolitaine propose désormais des pochettes ou encore des bandanas. Mention spéciale pour celui représentant le Pibe de Oro.
Les cravates sont majoritairement des trois-plis, mais quelques sept plis sont également disponibles.
Si la cravate existe depuis l’Antiquité, elle prend étymologiquement forme dans les années 1660 lorsque des mercenaires Croates, recrutés pour combattre en Europe lors de la guerre de Trente Ans, arborent autour du coup un petit foulard du nom de croate…qui donna ensuite le mot cravate. Certains historiens contestent toutefois cette thèse.
Quoi qu’il en soit, dans les années 1850 naît la cravate moderne, que l’on nomme « régate ». L’avènement de la Révolution industrielle apporte son lot d’impératifs vestimentaires. Pour travailler, les hommes ont besoin d’une cravate pratique, confortable et facile à porter. En parallèle, le devant des vestes présente une échancrure de plus en plus profonde. La régate est née pour combler ce vide. Elle prend le nom de « régate » de par son utilisation par les riches plaisanciers qui l’arboraient autour du cou.
L’origine moderne de la cravate trois plis vendue aujourd’hui est attribuée à l’Américain Jesse Langsdorf. Il instaure la coupe en biais caractéristique pour éviter à la cravate de vriller au porté. Langsdorf propose également d’y insérer une triplure totalement solidaire de l’enveloppe pour garantir une tenue optimale à la pièce.
Son invention a été brevetée en 1924.
Patron de la cravate déposée par Jesse E. Langsdorf
La cravate est généralement composée de trois parties : l’enveloppe, la doublure et la triplure.
L’enveloppe est la matière principale, celle qui constitue le tissu extérieur de la cravate. Elle a la particularité d’être découpée à 45° des lisières de la laize – largeur d’un rouleau de tissu – de tissu afin d’éviter que la pièce ne vrille une fois portée.
La doublure correspond à la forme triangulaire qui vient fermer la cravate sur les grand et petits pans. Elle peut être réalisée dans le même tissu que l’enveloppe mais elle est généralement en soie, viscose, polyester ou en coton.
La triplure correspond à l’entoilage. C’est la partie qui renforce la cravate et lui assure une bonne tenue et un joli tombé. Toutes les cravates en sont pourvues, à l’exception des cravates sept plis, qui sont déjà robustes. Les triplures haut de gamme sont en soie, en laine ou en laine de soie.
Voilà pour la construction, passons aux détails.
Le passe-pan est ce qui permet de cacher le petit pan une fois la cravate portée. (Personnellement, je ne l’utilise jamais !)
La bride ou « travetto » correspond à l’endroit où s’arrête une couture, elle est renforcée afin d’éviter qu’elle ne lâche. On le nomme aussi point « bartak ».
Les étiquettes se trouvent généralement au dos du grand pan et représentent le logo de la marque. L’étiquette de composition se trouve quant à elle souvent sur le petit pan et indique la composition de l’enveloppe.
Vous voilà désormais expert en cravate ! Toutefois, si vous souhaitez en savoir davantage sur ce magnifique bout de tissu, cliquez ici pour découvrir notre article de quasi 10 000 mots sur le sujet.
Tout commence un beau jour de 2015. J’avais acquis un beau costume, une belle chemise, de belles chaussettes et de beaux souliers, mais la belle cravate me faisait défaut. Je souhaitais trouver la cravate parfaite – elle n’existe pas – mais celles proposées en France à l’époque étaient – à mon goût – soit trop fades, soit trop minces.
C’est encore et toujours grâce – ou à cause ? – d’Instagram que je découvre Shibumi. Je suis d’emblée stupéfait par les motifs et les couleurs proposés, en décalage de ce qu’était le marché Français de la cravate à l’époque. Chez Shibumi, je reconnais bien la patte italienne et surtout la qualité légendaire de la soie lombarde.
Pour le mariage de mon meilleur ami l’an dernier, je décide de faire l’acquisition d’une cravate Shibumi vert bouteille à petits médaillons en « ancient madder silk » pour marquer le coup. C’est une soie au touché très particulier. Le tissu est bouilli, puis plongé dans une solution à la gomme lui conférant ce touché comparable à une peau de pêche. L’ensemble suit une longue étape de teinture au cadre à la manière de la technique du pochoir, couleur par couleur. Tout un art cette cravate !
Pour 130 euros, elle s’offre à vous. C’est une trois plis, certains diront qu’ils ne jurent que par des cinq ou sept plis mais je suis attiré en premier par le tissu et les motifs – lorsqu’il y en a. La cravate fait 8 cm de largeur. Il n’existe pas de « largeur universelle parfaite », elle devient « parfaite » par le simple désir du porteur. Suivez simplement votre instinct ! En règle générale, si vous la choisissez entre 7,5 - 8,5 cm, vous ne vous tromperez pas.
La cravate est confectionnée entièrement à la main en Italie. J’apprécie particulièrement le roulottage des bords à la main qui ajoute une note de style indéniable. Elle est d’un vert profond, très agréable à regarder, un peu sombre et prend bien la lumière. Le vert est une couleur très polyvalente qui se marie parfaitement avec le bleu, le gris et même le marron.
Je découvre Spacca Neapolis en 2017, également par l’intermédiaire d’Instagram. Je suis tout de suite séduit par les belles photos prises par son créateur, Nicola Radano. La mise en situation des cravates me permet de voir comment elles « vivent » véritablement, grâce à son compte Instagram. Le tombé est beau, tout comme les motifs et les couleurs.
Cette cravate est légèrement plus large que sa cousine florentine, elle fait 8,5 cm. Elle est entièrement confectionnée à la main à Naples. J’apprécie particulièrement la couleur assez inhabituelle et les motifs en médaillons à l’héritage très napolitain. J’ai acquis cette cravate en soldes – fréquents chez Spacca Neapolis – pour 65 euros au lieu de 90 euros, une belle affaire. Pour en profiter, guettez tout simplement le compte Instagram de la marque.
Une cravate nous (trans)porte. Selon moi, le porteur doit s’amuser lorsqu’il décide de nouer ce bout de tissu autour de son cou. Je recherche inlassablement la fameuse « goutte » – ou « fighetta » en Italien, signifiant « vulve » – dans toutes mes cravates. Certes, il existe des centaines de façons de nouer sa cravate ; j’exécute pour ma part un simple four-in-hand qui m’assure une belle goutte à chaque fois. Il va de soi qu’une cravate de bonne qualité est la clef de cette réussite consécutive : les cravates de Spacca Neapolis et Shibumi relèvent le défi à chaque nœud.
Pourquoi avoir choisi des cravates à motifs ? Je souhaitais explorer les possibilités offertes par les différentes associations entre les motifs de la cravate et ceux des chemises. Une cravate unie reste une valeur sûre. Une cravate à motifs vous poussera dans vos retranchements, elle enjolivera vos tenues. Certes, certaines professions sont vestimentairement très codifiées et ne permettent pas la fantaisie, mais il s’agit de trouver la bonne mesure. Si les motifs vous effraient, débutez par une cravate à tricot marine – ou noire, c’est très élégant – ou encore une cravate à rayures, dite « regimental tie ». Les possibilités sont infinies. Lorsque vous aurez exploré cette première famille de cravates, je vous garantis que vous irez par la suite chercher plus loin dans l’inspiration.
Je porte la cravate sans suivre de règle ou « code » particulier. La doxa me fatigue parfois !
Une illustration qui tombe à pic !
Si j’ai décidé d’illustrer mon propos par le croquis de l’excellent RoSaCe – alias Croquis Sartoriaux – c’est parce j’ai déjà vécu cette scène.
Je me trouvais à un mariage et je portais un costume hopsack bleu, une chemise bleu ciel et une cravate en tricot aubergine de la marque Berg&Berg (celle-ci ). Alors que je sirotais un champagne Bolinger tel James Bond, un ami s’exclame : « Eh ! Mais ta cravate n’est pas nouée correctement, le petit pan dépasse du grand et surtout, elle est trop longue ! ». Là, je lui rétorque : « je t’arrête tout de suite Jean-Michel – son prénom a volontairement été modifié – voici l’explication ». N’étant pas très grand et portant des pantalons taille haute – au niveau du nombril et souvent même au-dessus – je me retrouve inévitablement comme le monsieur de gauche sur le croquis ci-dessus. Au-delà de la simple « gimmick » de style, ma façon de porter la cravate est le résultat d’un choix délibéré de confort. Oui, de confort. Ceux qui ont déjà essayé de véritables pantalons taille haute vous diront comme moi : les essayer, c’est les adopter. Ainsi, le port d’un pantalon taille haute a l’avantage de rallonger visuellement les jambes mais l’inconvénient de rapetisse le buste. Résultat, la cravate paraît forcément plus longue. Ce n’est personnellement pas du tout un effet qui me déplaît, bien au contraire.
Il est énervant de devoir expliquer et justifier ses propres choix stylistiques aux personnes qui sont conditionnées par des « codes » - parfois insensés - mais cela permet de prendre de la hauteur. Je ne prétends évidemment pas avoir la bonne recette, mais je pense qu’il faut pouvoir décomplexer le port de la cravate et je suis heureux d’avoir trouvé ce qui me sied personnellement. Si je devais tout de même édicter un « code » que je m’applique – et que je vous conseille de suivre également – ce serait de ne jamais porter la même couleur de cravate et de pochette. Pourquoi ? Car le rappel de couleur est inélégant et attire l’œil instantanément sur cette combinaison chromatique trop calculée. Si vous insistez, jouez plutôt sur les tons : choisissez la pochette d’un ton plus claire ou plus sombre que votre cravate, cela donnera du relief à votre tenue. Je ne porte plus que rarement la pochette, mais lorsque je décide d’en porter une, je la choisis sobre.
Chacun a une anecdote à raconter sur la cravate. Des bonnes, des moins bonnes et des surprenantes. Celle qui va suivre entre définitivement dans la dernière catégorie. En 2009, je suis invité par mon ancien lycée pour une réunion d’école au Cercle Interallié : un club très sélect, qui loue parfois ses locaux en vue d’évènements privés. Le dress code est très strict, n’entre pas qui veut…Muni de mon invitation et d’un intérêt naissant pour la mode masculine, je me présente à la conciergerie du club. Le concierge me fait gentiment comprendre que je ne peux pas pénétrer en ce lieu feutré sans une cravate autour du cou ! Je n’y avais pas pensé…et c’est là que le responsable de l’accueil me tend une cravate club – ou « regimental tie » en Anglais, donc rayée –, j’accepte son offrande. Je m’éclipse de l’entrée et suis désormais face à un grand miroir. Je percute soudain : je ne sais pas comment nouer une cravate ! J’en avais porté que très rarement jusqu’alors et je m’affranchissais des conventions sociales de l’habillement (trop) codifiées. Heureusement, mon meilleur ami qui m’accompagnait a pu me montrer comment faire.
Si je vous raconte cette anecdote c’est bien pour vous démontrer deux pendants antinomiques : la cravate exclut autant qu’elle inclut. Je n’aurais jamais pu franchir le hall d’entrée du club sans ce précieux sésame. Tel un couteau suisse, la cravate est multifonctionnelle : elle véhicule un fort sentiment d’appartenance et permet à la fois un statement de son porteur.
Pourquoi porter une cravate ? Aujourd’hui, cela représente un acte de résistance. Je ne glorifie pas le passé, mais je suis triste de constater que peu d’hommes en portent et mal. La faute aux entreprises qui prônent le « dress down » ou le « casual wear », même Goldman Sachs – banque connue pour son dress code très stricte – a permis à ses employés en 2017 de ne plus porter la cravate ! La cravate est vue et vécue – à tort – comme un signe d’autorité d’un autre temps. Je pense que la cravate est un excellent moyen d’égayer une tenue grâce au choix du tissu, des motifs ou des couleurs. Il ne s’agit pas pour autant de porter constamment une cravate mais d’être à son aise lorsqu’on en porte une : la véritable élégance est d’adapter sa tenue à la situation.
Je ne peux que recommander Shibumi et Spacca Neapolis aux néophytes, aux passionnés et aux « cravatophiles ». Ces deux marques représentent à la fois la tradition et le renouveau de l’offre de la cravate italienne.
J’éprouve un plaisir particulier à en porter une, sans contrainte : la cravate est morte, vive la cravate !
Texte et photos : Marcos Eliades
Instagram : lord_byron1
TOMORROWLAND
Un groupe de mode japonais aux multiples activités
Tomorrowland est un groupe japonais de mode fondé en 1978 par le designer Hiroyuki Sasaki. Il génère un chiffre d’affaire de plus de 300 millions d’euros (~42 milliards de yens sur l’année 2019), comprends 1400 employés et 167 magasins exclusivement situés au Japon sauf l’un des derniers qui est basé dans le quartier de Soho à New York (depuis 2015).
Vous l’aurez compris, Tomorrowland est un acteur important de la scène nippone.
On parle de groupe, car c’est à la fois :
Anatomica fait partie des marques distribuées sur le site en ligne de Tomorrowland
Un revendeur : le groupe distribue via son réseau à la fois des marques de luxe tel que MM6 Maison Margiela, Jil Sander, Moncler…que des marques héritages Saint James, S.N.S Herning, Barbour, John Smedley…ou plus contemporaines comme les bijoux Le Gramme. La sélection est toujours bien choisie, garante de l’image de marque du groupe.
Une marque : plusieurs marques pour être précis : Ballsey, Macphee, Des Prés, Knott, Bacca, Caban, TOMORROWLAND WOMEN, Tomorrowland Boys & Girls, TOMORROWLAND MEN, GALERIE VIE, Edition ect.
Un gestionnaire de distribution au Japon pour les marques Acne Studios, James Perse, Dries Van Noten, Souleiado (une marque provençale) et Isabel Marant : c’est eux qui ont supervisé l’ouverture des boutiques de ces marques au Japon : en 2009 à Aoyama pour Dries Van Noten, en 2011 pour James Perse également dans le quartier d’Aoyama, en 2012 pour Isabel Marant et Acne Studio.
A côté de ces activités mode, ils gèrent également le développement de la marque de burgers américains Bear Burger. C’est à l’occasion d’un voyage à New-York en 2013 que le PDG Sasaki a mangé dans l’un de ses restaurants et a eu l’idée d’importer le concept au Japon.
L’histoire de Tomorrowland commence à Yokohama. C’est dans cette ville portuaire japonaise que Hiroyuki Sasaki a grandi. Il est très tôt fasciné par le style occidental. Après avoir obtenu son diplôme universitaire, il est embauché par une entreprise d'exportation de textiles. Mais à 30 ans il sent que c’est le moment de créer sa propre entreprise, Tomorrowland. Les premières pièces qu’il dessine seront de la maille. L’entreprise est d’ailleurs toujours reconnue pour ce savoir-faire et notamment celles créées pour l’homme. Six années plus tard, le groupe ouvre même une boutique à Milan et à Paris. Elles fermeront 3 ans plus tard. Tomorrowland préfère alors se reconcentrer sur le marché national. La première boutique dédiée à l’homme, Tomorrowland Men, sera ouverte en 1987. Ce n’est que 25 ans après que Tomorrowland ouvre à nouveau sa première boutique à l’étranger : le choix se porte cette fois sur New-York. Elle est encore en activité aujourd’hui. Entre temps 30% de la collection de Tomorrowland Men sera également distribué en ligne via Barney’s ou Mr Porter. Une collaboration qui n’aura duré que quelques saisons. La marque reste cependant disponible en ligne chez Lane Crawford, un grand magasin de luxe implanté à Hong Kong.
Le groupe est actuellement dirigé par le fils du fondateur Hiroyuki Sasaki, Yuhei Sasaki.
“Pour moi, le statut, les louanges et l’admiration sont tout simplement embarrassants. Ils me mettent mal à l’aise. Ma satisfaction personelle se trouve ailleurs.
Je crois que quiconque regarde objectivement l’état actuel de TOMORROWLAND nous verrait comme une «entreprise en plein essor». Cependant, peut-on vraiment dire qu’une entreprise dont les ventes augmentent est toujours une bonne entreprise ? Les gens qui gagnent beaucoup d’argent sont-ils vraiment heureux ? Ma réponse aux deux questions est un «non» retentissant. Au lieu de cela, j’aimerais que mes collègues de TOMORROWLAND et du monde en général voient les choses de mon point de vue et voient la joie de planifier, créer, vendre, acheter et s’enrichir spirituellement. Cette philosophie a été à l’origine de nos idées pour lancer “TOMORROWLAND Records” et ainsi vendre des CDs pour soutenir les courses de voitures classiques en Italie, et pour collaborer avec des artistes étrangers dans le but de produire des choses qui sont attrayantes, belles et qui enrichissent notre esprit.”
“Il y a quelques jours, ma fille, qui vit maintenant dans mon ancienne maison, parcourait mon ancien placard et a trouvé un pull d’une de nos collections d’il y a 37 ans — et cela ressemble à ce que nous avons en magasin aujourd’hui. Quand je l’ai vu, j’ai pensé: “Oh non, nous n’avons pas grandi !” Mais j’ai réalisé que nous sommes cohérents et c’est tout ce que je veux. »”
“Les principes que TOMORROWLAND a toujours défendus sont le «design», la «qualité», «l’individualité», les «rêves» et la «culture». Ceux-ci ne peuvent être mesurés à l’aide de données. Si notre entreprise devenait plus grande, beaucoup de choses ne seraient plus possibles. Ils sont possibles maintenant parce que nous sommes une petite entreprise.”
Beaucoup de mes blazers bleu marine sont fabriqués sur-mesure par Tomorrowland
Tyler Brûlé, 2012, Telegraph.co.uk
Crédit photo : Keanewzealand.com
Ci-dessous quelques exemples de pièces produites par Tomorrowland Men. Simples et élégantes. Elles sont disponibles sur le site en propre de la marque - qui n’expédie pas (encore) en France.
Blazer en maille, tissu de chez Reda Active | Laine mérinos provenant de Nouvelle-Zélande
Made in China
Technologie Reda Active
Blouson en maille, point Milano
4 poches
100% coton
Made in Japan
Blouson 100% soie en maille point Milano
Made in Japan
Acrylique 85% Chanvre 15%
Made in Japan
La laine tropicale 220g, référence “Blue Feel" de la prestigieuse maison italienne DRAGO
Tissu extérieur: Laine 88% Mohair 12% Doublure: Cupra
Made in China
Seersucker blazer 100% soie - Tissu de chez Tessitura di Novara qui appartient à Zegna
Made in Japan
Made in Japan
100% Laine
Tissu principal : 70% laine 30% cachemire
Doublure : cupra
Made in China
Laine tropicale Super120
Made in Japan
50% LAINE / 40% POILS RENARD / 10% NYLON
Coupe tapered
Tissu indien : Vardhman entreprise fondé en 1965
98% coton 2% polyuréthane
Made in China
MADE IN CHINA
Elle nous accompagne lors de nos sorties, nous conforte dans notre démarche et habille nos pieds. Elle se forge à notre image et nous à la sienne, elle est un fort marqueur d’identité sociale mais n’en connaît pas les barrières. Une marque de chocolat porte son nom et offre des options de personnalisation infinies à des prix parfois exorbitants…je suis, je suis ? La « sneakers ». La sempiternelle sneakers. Certains l’appellent par métonymie par le sport qu’ils pratiquent, « tennis », « basket » : tous synonymes d’une paire de chaussures de sport. La sneakers est à nos pieds ce que le jeans est à nos jambes, un essentiel.
Si elle naît sur les terrains de sport, elle foule aujourd’hui le pas dans nos villes : j’ai testé la marque Slovaque ZDA qui renaît de ses cendres grâce au Japon.
Décryptage.
La marque de chaussures ZDA est fondée en 1948 à Partizanske, en Slovaquie et se nommait à l’origine « Závody 29. Augusta Partizánske ». L’entreprise était réputée pour la confection de ses chaussures de sport jusque dans les années 1980, époque à laquelle elle ferme ses portes. La marque slovaque sera par la suite rachetée par la firme japonaise Reproduction of Found, elle-même fondée en 2016, qui puise son inspiration dans les pays avec une forte histoire de production de chaussures à usage militaire, tels que l’Allemagne ou la Russie.
Ce n’est qu’en 2016, après un voyage en Slovaquie dans les usines de ZDA, que le fondateur du groupe EYE FOUND.co, Ltd, spécialiste japonais de la chaussure de sport classique, décide de relancer la production de la maison. Pour ce faire, il utilise les machines, formes et matériaux d’origine encore à disposition dans l’atelier de Slovaquie en y insufflant ses inspirations et références stylistiques.
Reproduction of Found – label de la marque japonaise EYE FOUND – a repris la production avec grande attention. Chaque paire de sneakers est produite comme à l’époque. Le nom du modèle, le pays de confection ainsi que l’âge originel de la paire sont inscrits à l’intérieur de la semelle. Tel est le cas du modèle mythique « Marathon » produit par ZDA à l’origine, qui fait son grand retour.
« Tradition meets the future »
A l’origine, l’usine ZDA tournait à plein régime et produisait plus de 7 millions de paires annuellement. La marque ZDA existe toujours aujourd’hui et produit parallèlement sa propre ligne de chaussures, mais elle n’a plus beaucoup de points communs avec ce que font les Japonais de Reproduction of Found.
Des « rétro Marathons » sont proposées au prix de 109 euros sur le site officiel de la marque.
Si ZDA ne fabrique plus que quelques milliers de paires par an, elle produit tous ses modèles à la main avec un processus de tannage du cuir dépourvu de chrome – un métal très toxique à forte dose –, ce qui assure souplesse et qualité à la pièce. Le sourcing des matières provient exclusivement de pays de l’Union Européenne et permet une haute traçabilité. ZDA se veut une marque responsable et engagée, une marque qui renaît après avoir souffert de la forte concurrence asiatique et de la course aux matières à bas coûts.
Si la sneakers est l’ADN de ZDA, l’histoire de la chaussure de sport débute bien avant 1948. Embarquons ensemble dans notre DeLorean et retraçons l’histoire de la sneakers.
Notre DeLorean nous dépose en Angleterre, à Liverpool en 1832, date à laquelle Wait Webster brevette un processus révolutionnaire selon lequel des semelles en caoutchouc sont directement attachées sur la chaussure. Cette invention conduit à la création de Plimsolls, des chaussures en canevas portées initialement majoritairement par des enfants. - ici le big boy Paul Newman portant un exemple de Plimsolls.
En 1852, des crampons sont ajoutés à la semelle pour augmenter l’adhérence au sol, innovation que l’on doit à la Boulton Company – aujourd’hui Reebok – fondée par Joseph William Foster. Des entreprises telles que Dunlop et Goodyear produisent également des chaussures à semelles caoutchouc : un nouveau marché est né, destiné à une élite. Avec l’industrialisation, tout change. A partir de 1892, le caoutchouc devient un élément fondamental de la production de chaussures et équipe largement les paires de l’époque. Les chaussures sont plates, flexibles et permettent aux porteurs de marcher sans bruit : le mot sneakers nait du verbe « to sneak » signifiant « se faufiler furtivement ».
La sneakers est avant tout une chaussure de sport. Adolf – dit Adi – Dassler invente des paires de chaussures dans les années 1920 qui conviennent aux coureurs et aux sprinters. En 1925, il brevette une paire contenant des crampons ainsi qu’un amorti.
La sneakers de Dassler, très robuste !
Les chaussures confectionnées par Dassler n’étaient pas faites pour des distances supérieures à 800 m. De nombreux athlètes les adoptent et en deviennent des ambassadeurs, tels que Lina Radke et Jesse Owens. Jesse Owens les portera notamment lors des Jeux Olympiques de Berlin de 1936 et finira quadruple médaillé d’or olympique.
En 1948, les frères Dassler fondent Addas. Peu de temps après, l’entreprise se scinde en deux pour donner Adidas et Ruda – qui deviendra ensuite Puma.
Dans les années 1960 apparaît la Trackster de New Balance : la première chaussure de course à largeurs multiples. La sneakers s’adapte désormais aux pieds du coureur, et non plus l’inverse. La semelle à plusieurs crampons en gomme assure une meilleure adhérence et absorption des chocs ainsi que la prévention de blessures – très courantes avec les modèles en crampons en métal.
Les années 1970 marquent la démocratisation de la sneakers dans les villes. Nike fait une entrée fracassante dans le sneakers game : en 1974, Bill Bauerman – un des fondateurs de la marque et ancien entraîneur d’éducation physique – imagine une paire de chaussures légère et flexible. Il invente la Waffle Trainer.
Une des 12 « Waffle Shoes » restantes dans le monde. Cette paire a été acquise par Miles Nadal pour 437,500$ lors d’une vente aux enchères publiques de la maison Sotheby’s en 2019.
En 1976, l’ingénieur de la NASA Frank Rudy conçoit la première sneakers « à bulle d’air » en collaboration avec Nike, la Tailwind. L’idée est de remplir des récipients en plastique d’air pressurisé qui se contractent sous l’impact du poids du pied.
Les années 1980 marquent un nouveau tournant avec la domination de Nike, Reebok et Adidas. En 1984, Adidas incorpore un podomètre électronique au sein de la chaussure, une première dans l’intégration de l’électronique dans le monde des chaussures de sport. En 1986, ASICS lance sa première paire à amortissement GEL en silicone, 28% plus performante que la technologie « Air » de Nike. La marque à la virgule riposte rapidement en proposant, dès 1987, la Nike Air Max : la première sneakers à bulle visible agissant comme amortisseur.
La sneakers est un objet de société, un must-have, popularisé par des icônes du sport tels que John McEnroe ou Michael Jordan. En 1984, la « Air Jordan » explose les records de ventes pour la première année de sa commercialisation – 128 millions $ – et propulse la sneakers au rang de mythe, synonyme de réussite sociale.
« His Airness » et ses Jordan : un mythe est né. Pour l’anecdote, Jordan portait du 47 au pied droit et du 47,5 au pied gauche.
Une culture du « cool » voit le jour sur les playground américains où le mimétisme pousse les enfants à imiter leurs idoles. La culture Hip-Hop s’empare de la sneakers qui s’installe dans la rue : dans un premier temps, auprès des adeptes de breakdance, surnommés « B-boys ». La pratique de cette danse à mi-chemin entre l’art et le sport requiert des chaussures capables de garantir une forte stabilité : les breakdancers jetteront leur dévolu sur la PUMA Suede.
Dans un second temps, les groupes de rap tels que Run D.M.C., propulsent la sneakers au sommet des charts : grâce à leur titre « My Adidas » de 1986, le modèle Superstar s’arrache. La firme aux trois bandes proposera même un contrat de sponsoring au groupe. Si vous regardez les photos de l'époque, c'est la mode du délaçage délibéré et la languette au vent : that was cool.
Les années 1990 démocratisent complètement la sneakers, la faisant passer pour une chaussure citadine polyvalente.
Les années 2000 consolident la course à l’innovation technologique. En 2005, Vibram commercialise son « Five Fingers shoe » pour la pratique du kayak, récupéré par les coureurs du monde entier comme symbole de « course pieds nus ».
Les Five Fingers Shoe ne sont peut-être pas les plus esthétiques du marché, mais ont l’air drôlement confortables.
En 2006, Nike lance « Nike+ Air Zoom », qui permet de synchroniser ses chaussures avec son iPod pour mesurer le temps, la distance parcouru et les calories brûlées.
En 2013, New Balance commercialise la première sneakers produite en utilisant la technologie 3D : un laser scanne et détermine les caractéristiques de chaque pied et propose une semelle adaptée à chacun d’entre eux.
De nos jours, cette course technologique est toujours d’actualité, mais côtoie amplement la course à la hype cristallisée par certaines maisons de luxe. La chaussure n’est plus simplement sportive mais s’exhibe au quotidien et devient véritablement un objet précieux, collectionné par certains « sneakers heads ».
Les sneakers que j’ai choisies sont un hommage à une discipline olympique mythique : le marathon. Destinée initialement aux coureurs, la paire se fond toutefois parfaitement en milieu urbain.
Sobriété dans les lignes et les couleurs
La ZDA Marathon
Les sneakers ZDA « Marathon » font l’objet d’un regain d’intérêt assez important ces dernières années, grâce à la firme japonaise Reproduction of Found mais également à l’apparition d’une certaine nostalgie, qui se caractérise par la simplicité des formes et du design d’autrefois.
La marque ZDA reste tout de même assez confidentielle et n’est pas largement distribuée dans le commerce. La paire de ce test vient de l’excellent eshop suédois Berg&Berg. D’autres eshops en proposent également, tels que Beige Habilleur, Elevation Store ou encore Nitty Gritty.
Je cherchais une paire de sneakers au design simple et à la touche « retro flare », une paire sobre qui ne fasse pas « bling » aux pieds : je voulais pouvoir les porter sans avoir la sensation inverse. Comme souvent, Instagram m’a mis sur la voie de ZDA et je l’ai suivie. En apprenant davantage plus sur la marque, j’ai été séduit. Notamment par la fabrication main sur des machines de l’époque – faits rares de nos jours – en Slovaquie, pays de naissance de ZDA.
La Marathon taille normalement, j’ai donc pris ma taille habituelle, à savoir 40. A sa réception, j’ai été agréablement surpris de voir qu’elles se trouvaient dans une boîte en carton blanche dénuée de toute inscription : pas de logo, pas de couleur criarde, une simplicité rare de nos jours.
La chaussure contient des empiècements en cuir et en nylon qui viennent d’Italie. Je suis encore une fois surpris par le sourcing de ces deux matières premières : cela symbolise tout le travail de détail qui est mis dans l’élaboration de la paire. La paire contient également de la mèche – un tissu aéré – principalement à l’avant et sur les côtés : cela permet d’évacuer efficacement la transpiration. Je vous déconseille de porter ces chaussures par temps de pluie ou de froid : vos pieds ne seront pas bien isolés du froid.
Les sneakers ne me font pas de grands pieds, et j’aime ça !
Je les enfile pour la première fois : cling ! Mes pieds ont gagné le gros lot. Je suis très confortable, la sneakers ne serre pas mes pieds, ma cheville est bien maintenue et la paire est ultralégère. Cette sensation de confort s’explique par la semelle « trail ».
La semelle « trail », une véritable semelle tout-terrain
La semelle ressemble à une chenille de tank tellement elle absorbe les chocs. Les pieds sont très stables et le talon est maintenu droit lors de la démarche. C’est un très bon point pour ces sneakers. Je me sens vraiment très bien dans ces Marathon ! La semelle englobe bien l’ensemble du plateau et remonte jusqu’à la pointe de la chaussure ce qui permet une protection des orteils contre la rugosité du sol. Ce renforcement est aujourd’hui assez standard dans la plupart des paires de sneakers : celles qui en sont munies témoignent d’une conception intelligente.
Côté esthétique, la paire n’a pas d’allure « mastoc » comme peuvent l’avoir certaines sneakers d’aujourd’hui. Elle est sobre aux lignes épurées. J’apprécie particulièrement le détail de l’estampille « Marathon » sur les côtés, un clin d’œil à la discipline olympique.
L’empiècement en cuir « Marathon » bien visible, sans pour autant prendre toute la place.
La sneakers est une paire de chaussures qui ne devrait pas faire défaut dans une garde-robe. Peu importe son style, elle peut toujours servir au quotidien lors d’une balade ou pour faire du sport. La sneakers est par essence une chaussure robuste, qui ne vous fera pas faux bond. J’ai longtemps cherché une paire qui serait à la fois originale, sobre et surtout très confortable, j’ai fini par la trouver chez ZDA.
Une sneakers qui, je le sais, ne courra pas les rues tellement elle est rare aux pieds des citadins. Une sneakers qui a derrière elle une histoire, une âme. La Marathon ZDA est devenue ma « go-to » paire de sneakers, celle que j’enfile sans hésiter. Que je marche ou que je cours, je suis toujours extrêmement confortable. La Marathon est sobre, légère et fabriquée en Europe. Une petite licorne sur le marché. Je n’arrive vraiment pas à trouver de bémol à cette paire. Peut-être le prix – 190 € – mais qui est largement justifié au vue des caractéristiques que j’ai étayés tout au long de cet article. Ce sont des sneakers qui valent largement cet investissement et que je recommande les yeux fermés.
Je ne suis pas près de courir 42,195 km de sitôt, mais je suis rassuré de savoir que, si je le voulais, je le pourrais grâce à ces Marathon. Plus que de la hype, un morceau d’histoire aux pieds.
Texte et photos : Marcos Eliades
Instagram : lord_byron1
Jan et Patrick Olyslager | Photo Oipolloi.com
Jan & Patrick Olyslager sont les fondateurs de la marque Belge Howlin' (traduction « qui sent mauvais » en argot écossais, c’est également un clin d’oeil musical). Une histoire de famille car dès 1981, l'entreprise familiale produit des tricots en Ecosse et en Irlande sous le nom de marque Morrison. Elle s’arrête en 2007 mais les deux frères décident d’ouvrir en 2008 une boutique Morrison et d’y vendre leur nouveau label Howlin’. Ils commencent par l’appeler dans un premier temps Howlin’ by Morisson puis après quelques saisons abandonnent le nom pour garder Howlin’.
Depuis 2015 la majorité des collections sont produites en Belgique. Les pulls en laine shetland sont toujours réalisés en Ecosse et en Irlande car ils possèdent un savoir-faire spécifique. Mais les t-shirts et sweatshirts sont bien fabriqués en Belgique dans l’un des derniers ateliers de Flandre. Le jersey est même tricoté dans la région lorsque c’est possible - et non acheté directement fini sous forme de rouleaux de tissus. Cela leur permet encore plus de créativité, car ils peuvent travailler plus en amont de la chaîne.
La marque est très bien distribuée dans le monde. Une centaine de points de vente dont leur boutique anversoise Morrison qui existe toujours. Elle distribue d’autres marques que l’on aime beaucoup tel que Beams +, A Kind Of Guise, Novesta, Paraboot, Velva Sheen ou encore Astorflex.
“Comment le monde de la maille a-t-il évolué depuis les années 80 ? A-t-il changé ?
Cela a beaucoup changé. À cette époque, vous aviez une unité de production dans chaque petite ville d’Écosse, mais dans les années 80, beaucoup de marques ont déplacé leur production vers l’est. Seules quelques petites entreprises ont réussi à rester en vie. C’est la même chose avec les entreprises de production de fil. C’est vraiment dommage car quoi de mieux que d’acheter local?”
T-shirt éponge manches longues
80% coton / 20% polyester | Made in Belgique
T-shirt éponge
80% coton / 20% polyester | Made in Belgique
Hand dyed
80% coton / 20% polyester | Made in Belgique
T-shirt éponge
80% coton / 20% polyester | Made in Belgique
Seersucker italien
Made in Belgique
Chemise Howlin’
Novesta
En toile canvas
Capture écran Google Street View | Mai 2018
Vous connaissez sans doute déjà le magasin Surplus d’A.P.C. situé au 20 Rue André del Sarte dans le 18ème arrondissement à côté de la butte Montmartre. Cette boutique rassemble tous les invendus des saisons précédentes à des prix attractifs allant jusqu’à -50%.
Le concept est à présent entendu au monde en ligne.
Quelques exemples ci-dessous.
140€ | Toile technique italienne et empiècements cuir en agneau
80€ | Tissu italien en chevron denim
126€
126€
70€
133€
73€ | Made in USA
Jungmaven
Une marque américaine tournée vers le chanvre
Jungmaven est une marque américaine créée par Robert Jungmann un écologiste passionné. Il est un des chefs de file de l'industrie du chanvre depuis le début des années 90 aux Etats-Unis. En 1993, il fonde la marque de vêtements de plein air Manastash alors qu'il est encore sur les bancs de l’université américaine Central Washington University. Déjà à cette époque la marque Manastash se sent très concernée par les problématiques environnementales. Il l’a revend en 2005 alors qu'il vit au Costa Rica. Il commence alors à travailler en parallèle sur les colorants naturels et le batik, une technique artisanale d'impression des tissus. C’est aussi à cette période qu’il fonde Jungmaven.
Robert Jungmann
Crédit photo : Juniperridge.com
La majorité des produits Jungmaven sont composés d’un mélange 55% chanvre 45% coton biologique. Cela donne une main plus douce et évite que la matière soit trop fluide et tombante. La marque propose également des t-shirts 100% chanvre depuis 2012. Ils sont teints avec des colorants naturels tels que le café, le thé noir, l'indigo, la noix, la grenade, le vin rouge ou encore la créosote.
Robert Jungmann est convaincu des qualités que peuvent apporter le chanvre. Car c’est est une fibre naturelle qui a un impact assez faible sur l'environnement. Elle nécessite moins d'eau que le coton, peu ou pas d'irrigation, aucun pesticide ou d’engrais chimiques, ni de graines OGM. C’est une matière qui a fait ses preuves, et c’est sans doute pourquoi elle est cultivée depuis des milliers d’années un partout dans le monde. La France est d’ailleurs en bonne position car elle est actuellement le deuxième producteur mondial après la Chine.
Pour promouvoir le chanvre, la marque lance en 2010 une campagne de sensibilisation quant à l’impact environnemental positif de la culture de chanvre. La culture du chanvre est à cette époque interdite aux Etats-Unis car elle peut être faite dans une optique plus “récréative”, et moins à des fins industriels. C’est à cette occasion que Jungmaven lance le slognan “Everyone in a hemp Tee by 2020”, “Tout le monde en t-shirt en chanvre d’ici 2020”. Le t-shirt est le moyen le plus simple pour diffuser ce message.
“Comment rendre tout ce que nous faisons plus sain ? Je pense que le chanvre est l’un des rouages de la solution. C’est pour ça que c’est ma passion depuis si longtemps. Et c’est pourquoi je continue dans cette voie.”
Les avantages du Chanvre - Jungmaven
Les vêtements Jungmaven sont principalement confectionnés et teints à Los Angeles. La matière (les jerseys en chanvre) provient de Chine, un des seuls pays ayant une filière assez développée et organisée pour pouvoir fournir la marque.
“Qu’en est-il des avantages de tout produire à Los Angeles?
Il existe de nombreuses usines de confection et de teinture à Los Angeles qui sont capables de produire en petites séries. En ce qui concerne la fabrication de t-shirts aux États-Unis, Los Angeles est probablement le meilleur endroit. ”
En dehors de son propre site internet - qui expédie en France -, la marque est distribuée chez quelques revendeurs européen.
On pense à Beau Bien et Oipoilloi.
Sweatshirt en mélange 55% chanvre 45% coton biologique
Denim 55% chanvre 45% coton biologique
T-shirt 100% chanvre
T-shirt 55% chanvre 45% coton biologique
T-shirt 100% chanvre.
Collaboration avec la marque d’Adriana Moreno : Moonshadow.
Teinture végétale utilisant des pétales de fleurs séchées, des peaux d'oignon, de l'eucalyptus, de l'extrait de racine de maddor, des haricots noirs, des grains d'expresso, des dahlias et d'autres pigments naturels.
T-shirt éponge 55% chanvre 45% coton biologique
T-shirt 100% chanvre
T-shirt 100% chanvre - on distingue bien la matière
La marque The Gigi dans le journal Senken Shimbun
C’est en lisant une interview de Eiichiro Homma dans Monocle pour préparer notre article L'annuaire - Eiichiro Homma, Nanamica & The North Face Purple, qu’on a appris l’existence d’un journal Japonais très connu : Senken Shimbun. Eiichiro Homma le lit tous les matins pour bien commencer sa journée et rester informé.
Chaque matin, je lis le journal financier japonais Nikkei et le Senken, qui est un journal spécialisé dans le vêtement et le textile.
Eiichiro Homma
Senken Shimbun est un journal japonais spécialisé dans la mode et le texile. Il a été fondé en 1956 et est considéré au Japon par tous les acteurs de cette industrie comme une publication "incontournable". Il comporte 12 pages précisément et est publié quotidiennement. L’édition anglaise porte le nom de The Senken et est publié tous les trimestres.
De la page 1 à 4 : Les informations générales
Page 4 : Fabrication / industrie
Page 5 : Distribution
Page 6-9 : Projets spéciaux / partenariats
Page 10 : Nouvelles tendances
Page 11 : Décryptage de produits
Page 12 : Page finale sur les dernières nouveautés
Source : The Senken, 2008
D’après un rapport de Senken Shimbun datant de 2008 - voir le lien en-dessous de l’image) le public de ce journal est principalement composé d'entreprises travaillant dans la mode : à la fois des marques, des distributeurs et des fabricants. Ces trois groupes représentant plus de 85% du lectorat. La plupart des lecteurs sont des employés en vente ou en marketing. A noter tout de même qu’un peu plus d'un cinquième sont PDG.
Enfin, dans l’un rapport produit par Senken Shimbun datant de 2016, le journal indique q'u’ils ont plus de 200 000 lecteurs. Leur site Web reçoit également 1,5 million de pages vues et leur newsletter compte 18 000 abonnés. C’est l’un des journal de mode les plus distribué au monde, et particulièrement en Asie où il bénéficie d’une très bonne couverture.
En plus de cette activité journalistique, Senken Shimbun organise également des expositions de mode comme le JFW-International Fashion Fair qui est une exposition faisant la promotion de l'industrie de la mode japonaise.
Go Out - la passion des Japonais pour la nature
Go Out est un magazine japonais qui recense les dernières nouveauté concernant le marché des activités de plein air. Il y a aussi bien des marques mondialement connues que celles plus émergentes. C’est un magazine qui connaît un certain succès car les japonais souhaitent échapper à leur vie citadine et profiter de la nature. Il y a bien entendu des parcs dans les grandes agglomérations japonaises, mais ce n’est pas tout à fait la même expérience. Un nombre grandissant de Japonais développent donc un certain art de vivre qui permet d’être au plus proche de la nature : camping-cars, tentes… ils passent des week-ends entiers à la campagne. Et forcément cela passe aussi par les vêtements. Une catégorie bien particulière qui répond à leurs besoins : les vêtements de plein air et d’extérieur. Cet attrait pour les vêtements qui protègent particulièrement bien des éléments est une caractéristique commune de beaucoup marques Japonaises que l’on connaît Minotaur, Visvim , White Mountaineering , Nanamica , The North Face Purple Label, Snow Peakoffrent, Meanswhile ou encore And Wander. Elles font appel aux meilleurs matières techniques (tel que GORE-TEX) pour que leurs clients soient à l’aise dans toutes les conditions.
Même avec le confinement cette passion pour les activités d’extérieur ne diminue pas - elle est transposée à domicile
Une collaboration a récemment attiré notre attention : And Wander et Barbour.
On avait déjà évoqué And Wander ici. Il s’agit d’une marque de vêtements plein air fondée à Tokyo en 2011. Les fondateurs, Keita Ikeuchi et Mihoko Mori, deux designers qui travaillaient précédemment chez Sakai Designs, ont puisé leur inspiration des montagnes japonaises pour créer leurs collections. Pour ce qui est de Barbour, on ne vous présentera pas la marque. La veste Bedale est une icône dans leurs collections.
Pour cette collaboration ils ont conservé la coupe et et le style de la Bedale et fonctionnelles et techniques du produit Wander, tout en modifiant légèrement la silhouette. Le tissu est du Cordura 65 deniers (NLDR : le poids du tissu) à 3 couches : une doublure, une membrane (eVENT) pour évacuer la transpiration et la couche extérieur (en Cordura résistante aux frottements) pour protéger du vent et de la pluie. Les coutures sont thermo-soudées.
And Wander donne les caractéristiques précise concernant l’imperméabilité et la respirabilité de ce tissu : 20 000 mm (JIS L1092), perméabilité à l'humidité 9 000 g / ㎡-24H (A-1). Un bon résultat, donc si l’on résume, elle devrait résister assez longtemps à de fortes pluies. Vous aurez donc le style d’une Barbour sans ces inconvénients principaux : le poids, la respirabilité et l’imperméabilité. Sur le papier le modèle de cette collaboration semble bien meilleur, là où une Barbour Bedale originelle est lourde, pas très respirante et pas aussi imperméable.
Une ventilation est placée sous les aisselles pour élargir l'amplitude des mouvements des bras : pratique
On distingue les coutures thermo-soudées
Des parties réfléchissantes ont été ajoutées
Le deuxième de cette collaboration est une veste revisitée de la mythique veste de motard classique BARBOUR INTERNATIONAL. Elle est composée d’un tissu 100%nylon PERTEX QUANTUM. Elle est résistante à l'abrasion, souple et surtout très légère. Elle fait office de coupe-vent mais n’est pas aussi imperméable que le modèle précédent. Le tissu est tout de même fini avec un traitement déperlant. (sur lequel aucune information n’est donné, mais qui est probablement pas très bon pour vous ou pour l’environnement - vous pouvez taper PERTEX QUANTUM DWR pour trouver plus d’informations).
Elle est tellement légère et souple qu’elle peut tenir dans la poche d’un petit sac-à-dos
Tissu Pertex
La lumière peut prêter à confusion mais elle est en Kaki , pas en noir
Pour finir, cette sur-chemise n’est pas issue de la collaboration avec Barbour mais elle nous paît également beaucoup car il n’est pas si courant de voir du seersucker imprimé.
69% polyester 31% coton
YAECA
Marque minimaliste japonaise
Kyoko Ide chez YAECA HOME STORE
Crédit photo : Kurashi-no-kihon.com
YAECA est une marque japonaise lancée en 2002 par le designer Tetsuhiro Hattori (qui a travaillé comme styliste pour d’autres marques auparavant) et Kyoko Ide, responsable communication. Initialement concentrée sur l’homme, Kyoko Ide lancera la ligne féminine de YAECA en 2005. La marque possède aujourd’hui 3 boutiques, toutes situées au Japon. La première est installée dans le quartier d’Ebisu à Tokyo. Il s’agit de la boutique historique de YAECA et c’est sans doute par celle-ci qu’il faut commencer lorsque vous ne connaissez pas encore la marque.
En 2014 est ouvert YEACA HOME STORE, dans le quartier de Minato à Tokyo. La boutique est plus orientée lifestyle. C’est une ancienne résidence française qui a été rénovée. L’intérieur est très lumineux, ouvert et meublé avec du mobilier des années 1950 de designers français tel que Pierre Guariche, Marcel Gascoin et René Herbst. Certains de ses meubles sont d’ailleurs en vente. Ainsi que des livres, des confiseries ou d’autres produits d’épicerie fine. La dernière, YAECA APPARTMENT STORE est située dans le quartier de Meguro à Tokyo et a été ouverte en 2012.
Produits français vendue chez YAECA APPARTEMENT
Source : Pen Magazine
YEACA propose des vêtements simples et durables. La marque cherche à créer un vestiaire de la vie quotidienne de très bonne facture. Le thème à la base de tous les vêtements de Yaeka est le confort. Ils travaillent une mode relaxante et naturelle depuis le début de la marque. L'une des pièces les plus emblématiques de cette volonté est leur chemise Comfort. Elle a une coupe assez courte en longueur (pour être portée en dehors du pantalon) mais assez ample pour plus de confort, des boutons-pression pour pour voir l’ouvrir rapidement et des poches sur les côtés pour transporter quelques affaires. Toutes ces caractéristiques en font un article polyvalent qui peut être utilisé comme veste. Outre le confort, YAECA prend beaucoup de soin à sélectionner ses tissus. Il sont souvent exempt d'embellissements ou de traitements graphiques. La palette de couleur reste elle aussi très sobre. Si aujourd’hui il est devenu courant de voir des marques qui se veulent relativement “anti-mode” en créant un vestiaire de basiques simples et durables, il faut se rappeler en qu’avant les années 2000 cette tendance n’allait pas de soi. Elle égermait à peine à vrai dire.
Chemise confort
En 2011, la marque lance le label YAECA WRITE dédié au Workwear. Les matières sont plus épaisses et plus brutes. Laine Shetland, Corduroy, coton waxé, Tweed…
Pull en mélange lin / laine
Manteau en mélange coton / ramie waxé
YAECA c’est aussi des collaborations. Collaboration avec des tisserands comme Brisbane Moss pour créer des matières exclusives (ce à quoi aspire souvent YAECA) ou avec d’autres marques comme avec Steve Alan.
Steve Alan x YAECA
Malheureusement, excepté peut-être pour les chaussettes, la marque n'est pas encore distribuée en Europe ou aux USA. Il reste toutefois les e-shop Japonais mais qui n'expédient pas toujours en France. On peut citer :
Ciacura
Strato et strato bee
Kinarino-mall,
Dice x Dice, le site qui propose l'offre la plus complète ; La plupart des photos ci-dessous proviennent d’ailleurs de ce site site
coton 70% soie30%
Un large choix de jean chez YAECA
Toile bien épaisse - 3 fils retordus
Pantalon M51
M65
100% coton - Montage flatlock
Tissu double face
Denim selvedge 14 oz
Sweatshirt en coton gratté
Tissu en coton / lin teint indigo - Reproduction d’un chapeau de l’US Navy
Zip YKK
Chemise confort rembourrée
Chemise confort
Fishtail Parka
100% coton - Montage flatlock
T-shirt bien épais
Une toile en coton bien épaisse - laminage avec une toile de nylon pour rendre le tissu imperméable
Coupe droite / tapered
Coton gratté duveteux
Bob en tissu velours côtelé en laine / coton / lin - Collection YAECA WRITE
Laine non teinte
Coton twill bien épais
Coton brossé
Menswear website