Sierra Designs Down Vest Japan edition – Comment acheter au Japon ?
/Texte : Marcos Eliades
Photo d'illustration : Marcos Eliades
LL Bean, The North Face, Rocky Mountain Featherbed : des marques mythiques d’outdoor américaines. Les années 1960-1970 ont vu émerger un grand nombre de fabricants de matière technique aux États-Unis, accompagnant ainsi les nouveaux hobbies d’une classe moyenne émergente. Graduellement, l’accessibilité à ces pièces réservées initialement aux explorateurs les plus intrépides se démocratise. Le camping* est légion et les vêtements l’accompagnant font leur apparition.
Aujourd’hui, la course à la technicité dans le vêtement laisse parfois la place à un design sclérosé. Un tour sur eBay suffit pour se convaincre que les pièces vintage sont belles : couleurs vives, détails discrets, le tout fabriqué aux U.S.A.
Je me suis mis à la recherche d’une down jacket et j’ai fini par la trouver…au Japon.
Décryptage de la down jacket Sierra Designs.
* Aux États-Unis, le mot « camping » ne désigne pas un mobile-home mais bien la pratique d’une activité de découverte de la nature.
Une histoire d’outdoor
Les fondateurs Bob Swanson et George Marks se rencontrent en 1963 dans un chalet à Berkeley. Deux ans plus tard, ils fondent Sierra Design avec pour but d’offrir au plus grand nombre des vêtements d’outdoor, indépendamment de leur milieu et niveau d’expérience. Rapidement, l’entreprise grandit et propose, en 1968, un duvet pour deux baptisé « double sleeping bag » qui fait un tabac. L’article phare de la collection est cependant incontestablement leur parka « 60/40 ». Dans un article, le co-fondateur George Marks détaille l’histoire derrière cette fraction légendaire : Bob Swanson, le co-fondateur, avait choisi un tissu 62% coton et 32% nylon. Les deux associés achètent alors cette liasse du fabricant Arthur Kahn Company et confectionnent des parkas dans cette matière en arrondissant les chiffres pour un effet plus percutent : 60/40.
Les parkas orange fluo deviennent la marque de fabrique de Sierra Designs et inondent le marché, concurrençant The North Face, qui n’avait pas vu cet engouement venir. La pièce crève l’écran sur le dos de Robert de Niro dans The Deer Hunter. Une icône est née.
Ma quête pour une down jacket
Je cherche à acheter vintage lorsque cela est pertinent mais cette quête n’a malheureusement pas abouti cette fois-ci car les tailles ou les coloris ne convenaient jamais…la recherche s’est donc poursuivie sur internet chez eBay, Etsy et quelques ultimes sites de vêtements vintage français et internationaux.
Je cherchais une couleur précise, un vert particulier, le « Kelly Green », une autre de mes « Obsessions Vestimentaires Compulsives ».
A force de recherches, je tombe sur un site Italien de vêtements vintage qui proposait une down vest Sierra Designs dans un beige claire. La taille et la couleur ne me convenaient cependant pas.
J’ai tapé sur mon moteur de recherche « Down Vest Sierra Designs » et je suis rapidement tombé sur un site Japonais. Je n’y comprenais rien. Vous avez beau avoir un logiciel de traduction, certaines phrases et informations précieuses passent entre les mailles du filet.
Je recherche donc un proxy – une extension ou un site – offrant la possibilité d’acheter au Japon. Je trouve Zen Market. Il en existe des dizaines d’autres – que je n’ai pas essayés – mais celui-ci me plaisait bien. Son interface intuitive offre la possibilité d’acheter sur des sites tels que Rakuten Japan, Yahoo Shopping Japan ou encore Amazon Japan.
Je tente une recherche armé de mes mots clefs : it’s a match. Non seulement je trouve le design et la couleur que je cherchais mais ma taille était en plus disponible. Pour la trouver, j’ai suivi le guide de taille dans la description du produit, tout y est explicité clairement. A noter que ce sont des tailles japonaises, j’ai opté pour une taille S, qui équivaut à un XS américain.
Je décide de passer commande. Il faut d’abord ajouter le produit dans son panier en précisant tous les détails de celui-ci – couleur, marque, taille – car Zen Market – en tant qu’intermédiaire – vérifie au préalable la disponibilité effective du produit auprès du vendeur avant le processus d’achat.
Une fois la vérification faite et le prix confirmé (hors frais de port), il faut ensuite virer les fonds (paiement par CB, PayPal, etc.) sur son compte Zen Market. Les prix sont en Yens, d’où un taux de change assez favorable. Un simulateur existe aussi pour calculer au préalable les frais de port.
Une fois l’achat finalisé, il faut patienter quelques jours – parfois quelques semaines au vue de la situation sanitaire actuelle – afin que le produit arrive dans les entrepôts de Zen Market. Une fois reçu, l’intermédiaire confirme sa bonne réception et son état. Il est également possible de demander une photo pour une vérification plus poussée, mais qui sera payante.
Zen Market vous propose ensuite différentes entreprises d’expédition avec devis, à vous de choisir celle qui vous correspondra le mieux. Parmi ces entreprises : Fedex, UPS, DHL notamment. J’opte pour Fedex.
Quelques jours plus tard, mon colis arrive, soigneusement emballé, avec en prime aucuns frais de douane à régler. Je ne l’explique pas, peut-être que mon colis avait été libellé comme un cadeau par l’expéditeur ? Zen Market précise tout de même que le mode d’expédition influe sur les frais de douane. Du processus de commande à celui de la réception de la pièce, comptez 20-30 jours. Les délais sont malheureusement rallongés ces derniers temps.
Il faut le dire d’emblée : cette veste a été fabriquée en Chine pour le marché Japonais avec un tissu confectionné aux États-Unis. Qui dit Chine ne dit pas forcément qualité moindre. La profusion et la précision des informations fournies me conforte dans cette idée. En effet, j’ai flashé le QR code de l’étiquette centrale pour tracer la matière première, à savoir les plumes de canards utilisées.
Je suis redirigé ici, sur le site de Allied Feather et Down :
S’ensuit une longue liste exhaustive de données sur le fill power, la propreté environnementale du processus et ses contenants. Je vous invite à jeter un œil, même par curiosité.
Je porte cette down vest extrêmement simplement : un jeans (celui de SuperStitch par exemple, un col roulé (un Heimat ou Andersen Andersen – reviews à venir) et une paire de desert boots aux pieds (celles de Crown Northampton par exemple – review à venir).
Une down vest outdoor urbaine
Cela peut paraître antinomique. Mais les matières techniques envahissent nos vêtements et notre quotidien. Je suis particulièrement conquis par le design de cette down vest qui respire un parfum d’authenticité d’antan.
Extrêmement satisfait par cette découverte, à moi les « great outdoors ».