Notre avis sur les Desert Boots de Crown Northampton

Note : À notre demande, Crown Northampton a accepté de nous envoyer une paire de Desert Boots pour la réalisation de cet article.

Crown Northampton

Desert Boots

Les Desert Boots sont mes chaussures préférées depuis toujours. Il faut dire qu’à mon sens elles cumulent les supertlatifs : faciles à porter, légères, confortables, décontractées et habillées à la fois, rustiques…c’est une peu la chaussure quatre saisons.

Marcos avait déjà eu l’occasion d’en parler sur le site il y a maintenant déjà trois ans. Il avait choisi le modèle en cuir Chromexcel color 8 de chez Horween. Un très bon choix qu’il porte encore régulièrement et qui supporte très bien les années.

 

Les desert boots en question - cuir horween chromexcel

 

Mon choix s’est quant à lui porté sur un cuir et un coloris beaucoup plus classique. Enfin pas si classique que cela. Car oui, le cuir sélectionné par Crown Northampton est très souple et très doux. Vraiment très souple.

Une surprise à la réception de la paire que je ne suis visiblement pas à le seul à avoir vécu si l’on en croit ce commentaire sur Reddit (en anglais, traduit via Google Translate) :

Elles sont arrivées très joliment présentées avec des housses anti-poussière de la marque, des lacets en coton ciré de rechange et un porte-clés en cuir. Félicitations. Étant donné qu'elles ne sont pas du tout structurées et doublées, elles ont un aspect assez rustique qui faisait partie de leur attrait pour moi. Les coutures sont assez décentes et le cuir suédé (rough-out) est incroyablement doux. Pour citer le grand Ned Flanders, j'ai l'impression de ne rien porter du tout ! J'adore le fait que l'on puisse voir et sentir le grain du cuir à la texture si caractéristique sur l'intérieur.

Il provient de chez Charles F. Stead, une tannerie anglaise réputée pour ses cuirs suédés. Clarks travaille également avec eux pour leurs Desert Boots Originals. Ils utilisent la qualité “Bronto”, un cuir d’aspect suédé classique avec des propriétés extrêmement résistantes.

Crown Northampton utilise de son côté la qualité Janus. Comme expliqué sur le site Charles F. Stead, le cuir Janus est une production de qualité supérieure. Il est beaucoup plus délicat au toucher, mais pour autant contient des fibres solides qui le rende résistant, flexible et durable. Son envers pleine fleur est très doux, finition aniline.

 
 

On n’a pas encore eu l’occasion de tester ce cuir dans les pires conditions mais sa souplesse et sa finesse nous incite à vouloir ménager la paire en hiver. Leur cuir gras de chez Horween est beaucoup plus adapté. Et de manière générale les Desert Boots ne sont pas idéales lorsqu’il pleut beaucoup ou que le froid glacial se fait sentir. La semelle crêpe est connue pour glisser facilement. Question froid, de bonnes chaussettes ou des semelles en laine peuvent aider.

Quid de la forme ? Voici sans doute ce que l’on regarde en premier sur une Desert Boots. Et à notre avis les Clarks Originals proposent l’une des meilleures formes. Cela tombe bien, celles des Crown est assez proche. Je vous ai fait une photo ci-dessous à côté de mes veilles Clarks (dont les semelles en crêpe n’ont pas supporté les années). On voit que la forme est très similaire.

C'est pour moi un point positif.

À ce niveau là, elles sont bien placées par rapport à la concurrence. Par exemple, les Astorflex sont de très bonnes chaussures, on l'a souvent écrit ici. Mais leurs formes sont rarement parfaites, et c'est exactement ce que beaucoup d'entre-vous leur reproche. À la fin, bon nombre d’entre vous vont alors chercher un meilleur design chez Drake's par exemple, bien que nettement plus cher.

Vous remarquerez aussi ci-dessous sur la 2ème photo que le haut de la chaussure épouse bien la jambe. Il n’y pas trop d’espace vide. Pour autant elle ne serre pas, vous ne la sentirez pas à ce niveau.

 
 

On aussi regardé ce qu’en disait d’autres blogs comme celui de Permanent Style, une référence dans le domaine. On a trouvé la réponse dans un commentaire d’un article sur les Desert Boots d’Anglo-Italian.

“Je n'ai pas essayé les Crown mais j'en ai vu. Le style est beaucoup plus anglais que l'Anglo-Italian (les points sur le bout de la chaussure et la silhouette mentionnés ci-dessus) et la qualité est correcte mais pas excellente. Elles ont une semelle en crêpe avec les côtés peints en noir, ce qui n'est pas très joli”

J’ai justement opté pour les côtés de la semelle peinte en noir. Effectivement on voit que cela a été fait rapidement. Mais cela ne m’a pas spécialement dérangé. Et cela reste cohérent avec l’image que l’on se fait d’une Desert Boots, une chaussure tout-terrain qui n’est pas forcément la plus raffinée.

Autre point qui peut déranger mais qui est cohérent avec les Desert Boots originelles, la semelle intérieure s’arrête à la moitié de la chaussure. Seul le talon bénéficie d’un petit rembourrage pour plus de confort.

 
 

Question taille, tout comme Marcos j’ai opté pour ma pointure habituelle. La largeur était parfaite pour mon pied.

En conclusion je recommande vivement cette paire de Desert Boots. J’ai enfin trouvé MA paire.

Elles sont disponibles ici.

Colhay’s - Cardigan col châle

Note : nous avons demandé à Colhlay’s de nous envoyer la pièce que vous aller découvrir dans cet article

COLHAY’S

Cardigan Col Châle

Selon la légende, le cardigan a été inventé pour le lieutenant général James Brudenell, septième comte de Cardigan. Il voulait un pull qu'il pourrait enfiler sans abîmer ses cheveux parfaitement coiffés. Il a donc découpé le devant, mis des boutons, ainsi est né le cardigan. Voilà pour la légende.

Comme expliqué dans notre précédent article sur Colhlay’s ici, l'histoire du comte de Cardigan et de la popularité du cardigan est en partie réelle. Le nom du vêtement vient bien de James Thomas Brudenell, mais l’idée qu’il ait directement « inventé » ou popularisé le cardigan est sans doute un peu exagérée. Ce qui est sûr c'est le lien entre le nom de Cardigan et l’engouement pour ce type de vêtement qui a fixé cette association dans l'imaginaire collectif.

Quant au cardigan à col châle, un détail conçu à l'origine pour la veste de smoking, on ne sait pas exactement quand il est né et a été intégré.

Dans tous les cas, les cardigans à col châle sont de superbes pulls d'automne. Le col en V met en valeur le visage tandis que le corps du tricot garde son porteur confortablement au chaud. Vous pouvez en trouver auprès de nombreuses marques, et leur gamme va des prix stratosphériques à des prix plus raisonnables.

 
 

Nous notre préférence va pour ceux qui sont les plus épais, comme celui de Colhay’s ci-dessus. Ils sont généralement fabriqués en Écosse en laine, cachemire ou de poil de chameau à plusieurs fils. Au moins 4 fils et jusqu’à 16 fils sont torsadés ensemble pour former un fil plus épais et plus résistant. Cela donne au pull plus de chaleur et de durabilité. Les fils sont également fabriqués à partir de fibres animales plus longues, ce qui évite en partie le boulochage. Enfin, le tricotage à tendance à être plus dense et plus serrés, ce qui permet de garantir que le pull conservera sa forme pendant des années.

Le résultat, bien que cher, est quelque chose d'incroyablement épais, moelleux et chaud. Portez-en un par une matinée fraîche et vous serez immédiatement impressionné par la qualité. 

 
 

Notre cardigan Colhay’s est tricoté en 6-fils, jauge 3. Résultat des courses, il pèse 1,2 kg, un beau bébé ! À la fois épais et à la main extra-moelleuse.

On le porte essentiellement en intérieur et quelques fois en extérieur également lorsque la météo s’y prête. Il peut se porter avec un par-dessus, mais très honnêtement cela nous arrive rarement pour une simple raison : le cardigan est très volumineux, notamment au niveau du col. Cela rend ce type d’utilisation assez inconfortable, sauf peut-être lorsqu’il est totalement boutonné.

Marcos a opté pour un coloris marine qui va avec tout ou presque. Un no-brainer pour se faciliter la vie.

 
 

Question taille, Marcos porte ici une 36 (XS). C’est la bonne taille pour son mètre 70.

Il le porte avec une chemise Via Piana dont il a déjà parlé ici et des Paraboot en cordovan évoquées ici.

 
 

Vous pourrez retrouver le cardigan en question sur le site de Colhay’s ici.

Le reste en images.

Les sacs français UPLA

Comme vous le savez sans doute déjà, on suit religieusement le blog de Tatsuya Nakamura, le directeur créatif de Beams.

Vous pouvez le consulter ici.

Dans un article récent il évoque les sacs UPLA, une marque française populaire en France dans les années 80 et 90 aujourd’hui disparue.

Les sacs Upla ont été créé à Paris en 1973 par les frères Zachariasen et deux autres associés dans une ancienne crémerie près des Halles.

Upla signifie d’ailleurs L'Union des Produits Laitiers et Avicoles.

Upla était alors un précurseur des concept stores, proposant un assortiment très varié d’articles introuvables en grand magasin : un fourre tout d’objets et de vêtements dénichés à l’étranger, ainsi que divers accessoires de beauté inédits. La marque a connu un vif succès jusqu’en 1985.

Comme l’explique Tatsuya Nakamura, encouragés par le fait que les jeans importés des États-Unis se vendaient comme des petits pains parmi les jeunes, les deux frères ont créé des pantalons en toile colorés dans un premier temps et UPLA a été pensé comme un sac coloré pour les accompagner.

La besace dite du pêcheur était née. Elle était alors fabriquée dans une usine de Corrèze, que ce soit en toile ou en cuir.

 Voici quelques unes des photos prises par Tatsuya Nakamura du magasin situé aux Halles à Paris en 1988.

Autre photo ci-dessous prise par Tatsuya Nakamura devant OLD ENGLAND à Paris en 1989.

Les deux sacs sont des UPLA.

 
 

Vous connaissez sans doute Brady et John Chapman, deux marques britanniques qui produisent également le même type de sacs de pêche et de chasse. Mais comme le précise Tatsuya Nakamura, ils sont souvent proposés dans très peu de couleurs, essentiellement du beige, kaki, noir ou bleu marine.
  
Où en trouver ? On a jeté un oeil sur Vinted, comptez entre 20€ (sacs en nylon) et plus de 100€ (sac entièrement en cuir) pour trouver votre bonheur.

Ci-dessous quelques articles vus récemment sur la plateforme de seconde main. Attention, à notre avis la plupart des modèles que l’on trouve en occasion ne sont pas Made in France. Vraisemblablement des productions plus récentes (faites en Chine) suite aux différents rachats de la société.

5 boots pour cet hiver

Avec l’hiver qui approche et son lot d’intempéries, vous êtes probablement à la recherche de chaussures qui puissent vous à la fois protéger et s’intégrer facilement dans votre garde robe.

Les Chelsea boots peuvent parfaitement remplir ce rôle.

En particulier celles de notre sélection ci-dessous, à la fois rustiques mais soignées.

Paraboot

Les modèles Élevage et Manège ne sont pas toujours faciles à trouver mais cela vaut la peine de faire quelques recherches. Elles sont en cousu norvégien, idéales pour l’hiver.

Heschung

Autre marque française, Alsacienne cette fois-ci. On recommande leur modèle Tremble, également en cousu norvégien.
On aime particulièrement la déclinaison en veau velours.

La Botte Gardiane

Troisième marque française de cette sélection, on a eu la chance de visiter leur atelier en 2022. Vous retrouverez l’article ici.
Pour le reste on recommande toutes leurs bottines, leurs cuirs gras protègeront très bien vos pieds.

RM Williams

Deux marques australiennes à présent. RM Williams tout d’abord.

Il faut dire que si l’Australie a une bonne culture en matière de bottines robustes c’est sans doute en raison de son environnement extrême, de sa culture du travail en extérieur, et de son style de vie rustique.

Le modèle Gardener de RM Williams incarne le style pratique et l'élégance rustique emblématique de la marque.

Blundstone

Deuxième marque iconique australienne. Tous leurs modèles chelsea sont devenu des classiques, prisés aussi bien en milieu urbain que rural.
Elles sont moins bien finies que les RM Williams mais elles vous protègeront tout aussi bien.

Bonus : Sanders

Un classique qui se porte toute l’année. Elles sont sans doutes moins rustiques que toutes les propositions précédentes

Kamakura Shirts - Des chemises Ivy fabriquées au Japon

Note : À notre demande, Kamakura a accepté de nous envoyer les chemises que vous allez découvrir dans cet article. 

De 1185 à 1333, le Japon fut sous l’ère Kamakura. Une époque prospère où les arts et la guerre triomphèrent. Cette période donne naissance à la ville éponyme à 50 kilomètres au Sud-Ouest de Tokyo, capitale du pays au Soleil Levant depuis 1868, début de l’ère Edo. Mais ce n’est pas tant un topo historique que nous souhaitons vous compter mais plutôt celui d’une histoire singulière japonaise née en 1993 prenant racines dans l’Amérique des années 1960 et les campus universitaires de l’Ivy League.

Voici Kamakura Shirts, des chemises confectionnées au Japon.

1993: Naissance et réminiscence d’un mythe

Ce mythe, c’est les États-Unis et les tenues vestimentaires des étudiants des universités Ivy League. Pas étonnant lorsqu’on sait que les fondateurs de Kamakura Shirts sont Yoshio et Tamiko Sadasue - mari et femme - ayant travaillé sous l’égide du mythe Kensuke Ishizu, fondateur de la marque VAN JACKET INC. qui a introduit le style Ivy au Japon dans les années 1960-1970.

C’est ainsi qu’en 1993, mari et femme décident de fonder une marque de chemises à l’inspiration américaine et japonaise, ce sera Kamakura Shirts.

 
 

Nos chemises

En fait, avec nos chemises japonaises, nous avons pris une machine à remonter le temps. Les deux chemises que vous découvrez dans cet article appartiennent à la collection “Vintage Ivy” et on été pensés par Graham Marsh, auteur de l’incontournable The Ivy Look: Classic American Clothing, qui découvre la marque japonaise en 2012. Depuis lors, il n’a de cesse d’imaginer des chemises en collaboration avec Kamakura.

Pour commencer, la chemise bleu marine en oxford était dans ma liste depuis un moment. En trouver une avec un beau bleu n’est pas chose aisée. 6 boutons frontaux en nacre, poche poitrine, bouton de col à l’arrière : la chemise coche toutes les cases de l’inspiration Ivy.

J’émets deux petites réserves car globalement la chemise taille plutôt petit. J’ai opté pour une taille 14 mais je pense qu’une taille 14.5 aurait été sans doute plus judicieux. En effet, l’emmanchure est assez haute, ce qui me gêne parfois dans mes mouvements - étonnant, n’est-ce pas ? Elle est tout simplement trop haute pour moi. 

Seconde petite réserve, la chemise est cintrée au niveau de la taille. Je l’aurai préféré moins proche du corps, à la coupe droite. Mais “contre mauvaise fortune bon coeur”, cela me permet de la porter rentré dans le pantalon et cela fonctionne parfaitement ! 

Je pense que beaucoup d’entre nous avons longtemps boudé la chemise sombre. Mais finalement, je l’associe avec un pantalon en velours côtelé blanc Uniqlo lumineux, des Desert Boots Crown Northampton et une surchemise PML. Je ne la porterai pas avec une cravate mais cela sans doute car je pense volontairement à cette chemise comme une alternative moins habillée.

 
 

Et la seconde chemise, un velours aux rayures fines ou needle cord, est elle aussi d’inspiration Ivy et imaginée par le même virtuose que la précédente, Graham Marsh.

Mathieu, à droite, porte la porte avec décontraction. Le velours est l’un des rares tissus automnal que vous pouvez porter sans risquer d’avoir trop chaud.

Il possède également plusieurs casquettes : élégant, mais informel ; intellectuel sans être précieux ; campagnard mais aussi urbain.

La marque nous apprend que le tissage, la teinture et la finition du tissu sont effectués dans la région d'Enshu, dans la préfecture de Shizuoka, où 95 % du velours côtelé japonais est produit. Le tissu est teint dans une laveuse à tambour et séché au soleil, une méthode qui permet d'éviter que les rouleaux n'écrasent les crêtes du tissu. Il est ensuite brûlé au feu - pour enlever toute imperfection - mouillé et malaxé pour créer une texture assez douce.

 
 

« Pendant une brève période, dans les années 1960, le velours côtelé était omniprésent, il y avait même des chaussures en velours côtelé. Kamakura a fait revivre cette matière en fabriquant une chemise Vintage Ivy en velours côtelé très fin et très doux. Ce classique boutonné est disponible en quatre couleurs traditionnelles. Bleu marine profond, vert, bleu moyen et blanc. Achetez-en une dans chaque couleur, vous ne le regretterez pas » martèle Graham Marsh !

Si vous cherchez une chemise dans le style Ivy, Kamakura est une très bonne option. Surtout qu’ils sont très bien positionnés niveau prix, avec des chemises qui sont en moyenne à 150€.

Nos chemises sont disponibles ici et .

 

Manto Italia

Note : À notre demande, Manto Italia a accepté de nous envoyer la veste que vous allez découvrir dans cet article. 

On aime consulter très régulièrement Gabucci, l’une des plus belles boutique multimarques homme et femme de Suède. Particulièrement quand vous aimez le style Italien. Ce qui est fort possible, car comme le dit l'adage, "In Menswear, do as Italians do".

C’est à cette occasion que l’on a découvert la marque Manto.

Fondée en 2016, Manto est une marque italienne basée dans le nord de l'Italie à Mantova (Mantoue en français).
Si « Manto » en italien signifie « manteau », c’est aussi l’origine du nom de la ville de Mantova selon la légende. Manto était la fille du devin Tirésias.

Manto produit principalement des vêtements d’extérieurs dans un atelier de la ville. Aussi bien des vestes en cuir que des manteaux, parkas et blousons.

La marque est également distribuée au Japon chez Beams. Cet hiver ils distribuent notamment le modèle « Elasi » en cachemire double face que vous pouvez-voir ci-dessous.

C’est ce modèle que l’on a voulu essayer. Il est d’ailleurs mis en avant dans les derniers “carnets de Tatsuya Nakamura”, le directeur créatif de la marque japonaise.

 
 

On apprécie particulièrement les vestes trois poches* depuis plusieurs saisons. Facile à porter et à associer, elles sont relativement difficiles à trouver dans des matières plus luxueuses comme le cachemire.

En tombant sur cette photo de chez Beams on a donc pas hésité à contacter la marque. On est par contre parti sur un coloris marine des plus facile à associer.

On dit vestes trois poches mais on aurait pu dire “vestes de travail” /“chores jacket” / “workwear jacket”.

 
 

Premier constat à réception de la pièce, elle est vraiment douce et molle. Il s’agit vraiment d’une pièce mi-saison idéale pour l’automne.

Ce n’est donc pas une pièce qui va se suffire à elle-même lors de la saison froide. Elle sera par contre facile et agréable à porter sous un manteau lorsque l’hiver approche. Sa construction souple et le tissu moelleux l’a rendent idéale aux superpositions.

C’est ce que fait Mathieu ci-dessous avec son par-dessus réversible Drake’s London.

 
 

L’intérieur est également très propre et non doublé.

À cela s’ajoute des boutons en corne et un dessous de col en cuir.

Mathieu porte ici une taille L. Il a choisi une taille au-dessus de sa taille habituelle (M) pour éviter d’être trop engoncé dedans.

 
 

Où essayer des pièces Manto ?

À Paris vous pouvez aller chez l’Officine Paris qui distribue une petite sélection.

Côté e-shop européen, on peut citer Gabucci bien évidement. Baltzar également.

Le reste en images.

Qui fabrique les chemises de Comme des Garçons ?

Le panthéon des créateurs de mode ne contient qu'une poignée de noms et Rei Kawakubo de Comme des Garçons en fait assurément partie. Largement reconnue parmi ses contemporains comme l’une des créatrices les plus importantes et les plus influentes des quarante dernières années, elle a, depuis ses débuts à Paris en 1981, défini et transformé l'esthétique de notre temps.

Parmi les ateliers français qui ont déjà travaillé avec la marque nippone, on pourrait citer Le Laboureur. Leurs célèbres vestes de travail sont faites à Digoin en Saône et Loire. La marque française collabore également ponctuellement avec Junya Watanabe.

Mais où sont faites leurs chemises made in France ?

Réponse dans cet article de France Bleu ici ou encore ici pour France 3 Région.

On cite :

“Créée par Henri Décurey en 1975, l’atelier Confection Boischaut Nord est spécialisé dans la chemise. En 1988, l’atelier connait un tournant décisif en signant un partenariat avec la marque Comme Des Garçons, société japonaise de vêtements de luxe. L’ancien patron cède son entreprise en 2004, et c’est en 2016 que Richard Boireau, l’actuel directeur, prend les rennes de l’entreprise en totalité. En plus de l’entreprise japonaise, CBN (Confection Boischaut Nord) a diversifié ses partenariats : elle travaille avec d’autres grandes marques de luxe connues à l’international et fabrique les chemises pour la marque Lordson (rachetée en 2013).”

Et :

“CBN emploie 49 salariés. Elle travaille pour de grandes marques de la haute couture, dont Comme des Garçons. "C'est un client historique depuis plus de trente ans qui a permis de sauver l'entreprise quand celle-ci a connu des difficultés. On a l'avantage de faire avec eux des modèles d'une créativité absolue qui font le bonheur de toute l'équipe quand elle voit nos produits mis en valeur par des stars et de grands noms de la chanson française", se réjouit Richard Boireau, qui dirige CBN depuis vingt ans. Son positionnement précoce dans le prêt à porter de luxe lui a permis de tirer son épingle du jeu et de profiter du boum de l'industrie du luxe ces dernières années.”

Les polluants éternels - les PFAS

Vous trouverez plus bas un reportage intéressant sur les PFAS, ces produits chimiques qui sont notamment présents dans les textiles techniques qui vous protègent des éléments.

Ce type de textiles fait d’ailleurs débat comme on peut le voir dans le commentaire ci-dessous de Bonne Facture.

Oui, c'est une question extrêmement importante. Continuez à parler de ça ! Nous fabriquons des vêtements d'extérieur sans PFC depuis notre création. Il s'agit donc d'utiliser du coton biologique ventile, des cotons cirés, des toiles de coton certifiées GOTS, etc. Il existe également des tissages naturellement déperlants, comme la laine secrète. Ou des tweeds, qui étaient utilisés par les bergers en Écosse. Ou le Casentino / les laines bouillies lourdes / le feutrage... et enfin la peau de mouton (cela n’implique pas forcément de tuer l'animal).

Vous n'avez pas besoin d'avoir du matériel de tente pulvérisé avec des produits chimiques ou tout ce qui était utilisé à des températures de -50°C par les alpinistes des années 1980 pour s'habiller dans les villes au climat tempérées. C'est un fantasme et c’est dangereux pour l'environnement.”

 
 

On vous laisse regarder le reportage ci-dessous.

Les PFAS sont des produits chimiques toxiques. On les surnomme les " polluants éternels " car ils ne se dégradent pas dans la nature. Ils sont associés à des risques de cancer ou à un affaiblissement du système immunitaire. Grâce à des analyses inédites sur le terrain, l'équipe journalistique va mettre au jour une pollution qui ont déjà contaminé les sols, les œufs ou l'eau.

Fortela - Leur jean Johnny made in Japan

Note : À notre demande, Fortela a accepté de nous offrir le jean que vous allez découvrir dans cet article. 

Fortela est une marque italienne fondée par Alessandro Squarzi, sans doute l’un des hommes les plus photographié dans l’univers du menswear. Son style est intimement lié à celui de son fondateur. Ce que l’on sait moins, c’est qu’Alessandro Squarzi est également un grand collectionneur. Ses vastes archives vintage sont une source constante d'inspiration pour créer les vêtements Fortela avec une touche italienne et japonaise.

Il a d’ailleurs récemment sorti un livre à ce sujet intitulé The Squarzi Archive. Une vitrine virtuelle de sa collection composée de plus 6 000 pièces, principalement des vêtements américains.

Fortela est une marque que l’on suit beaucoup, on a d’ailleurs visité la boutique milanaise à plusieurs reprises et on possède déjà quelques autres vêtements de la marque.

Pour cet article on avait envie de vous parler du jean Johnny qui fait partie de la collection Made in Japan. Il est fabriqué à Okayama à partir d'une toile selvedge bleu « moyen » 14 oz 100 % coton biologique. 

Cette dernière est fabriquée sur des métiers à navette traditionnels Toyoda. Cela lui donne de petites irrégularités qui s'accentuent avec le temps.

Alessandro Squarzi à Okayama

Si vous êtes à la recherche d’un jean qui reprend les caractéristiques des jeans Levi’s des années 60, ce modèle Johnny de Fortela pourrait vous intéresser.

Les années 60-70 sont toujours très appréciées actuellement car le volume, la coupe, le montage et la toile utilisée par Levi’s durant ces années sont toujours très contemporains.

Sans surprise il est donc cousu en « single stitch », montage caractéristique du début des années 1970.

 
 

Ce jean Johnny présente une silhouette slim - mais sans être trop slim. Il a suffisamment de volume aux cuisses pour être confortable sans être trop large. La ligne de jambe n’est pas trop resserrée en bas, elle est assez droite. Un bon équilibre à notre goût.

Question taille, elle est normale, ni trop basse ni trop haute. Elle est confortable et plaque bien en bas du dos.

 

détail de construction historique, le tissu contribue à créer une tension qui maintient mieux le rivet en place (on le voit sortir du rivet)

 

On aime vraiment beaucoup la main de cette toile, elle donne l’impression d’être robuste et à la fois confortable à porter. Son élasticité naturelle est presque comparable à une toile qui contiendrait de l’élasthanne. Elle n’est donc pas cartonneuse mais pour autant présente un bon tombé. Au passage Fortela, dérivé de l'argot « Tela Forte » qui signifie « tissu fort » si l’on traduite littéralement.

Le jean était livré avec un pli central du plus bel effet. La toile ne contenant pas de polyester, l’effet se tombe au bout de quelques ports. Il ne tient qu’à vous de le raviver avec un coup de fer à repasser.

Vous noterez que notre jean n’est pour l’instant pas retouché en bas de jambe. Il est livré avec une bonne longueur supplémentaire pour les personnes mesurant plus de 1m90.

En conclusion, ce jean Fortela s’adresse à la fois au connaisseur comme au novice : un jeans japonais aux influences américaines, simple.  On recommande.

 
 

D'ailleurs, Alessandro Squarzi et l'équipe Fortela seront à Paris à l’appartement Merci, au 109 Boulevard Beaumarchais 75003, du vendredi 11 au samedi 12 octobre, venez les rencontrer !


 
 
 

Fanni Lemmermayer - Des cardigans et pulls autrichiens

On continue notre série consacrés aux pulls qui sont présents dans le livre japonais SWEATER Book-World Masterpiece Sweater BEST 150 Items dont a déjà parlé ici pour notre article sobrement intitulé Où trouver les meilleurs pulls ?

Dans cette liste figue une entreprise autrichienne, Fanni Lemmermayer.

L'entreprise viennoise fondée en 1877 est spécialisée dans la production de cardigans et des pulls en laine alpaga du Pérou.

L’alpaga a beaucoup d’avantages, outre sa légèreté cette laine souvent considérée comme étant plus chaude que le cachemire. Elle offre aussi une très bonne variété de couleurs naturelles. L’alpaga est d’ailleurs un des rares animaux à produire de la laine noire.

Fanni Lemmermayer est connue pour ses cardigans en point mousse. D’après eux, ce point de tricot révèle au mieux les qualités de laine alpaga.

On s’est donc mis en quête de ce cardigan si spécial qui est très bien distribué au Japon. Sa coupe ne plaira sans doute pas à tout le monde, sans doute un peu datée elle est notamment assez bouffante au niveau des emmanchures.

Question coloris, de nombreux choix sont possibles. Mathieu en avait trouvé un coloris jaune sur eBay mais n’étant pas à la bonne taille, il a fini par s’en séparer.

 
 

Marcos de son côté a fini par franchir le pas et en acheter un chez Mettez Paris.

Ils sont également distribués chez Anatomica à Paris si vous souhaitez voir leurs produits de plus près.

Simon Crompton de Permanent Style en a d’ailleurs acheté un là-bas.

On cite “Lors de ce dernier voyage, ma découverte a été les cardigans Lemmermayer , et j'ai fini par acheter un modèle noir à un fil (ci-dessous). Tout comme le mohair, l'alpaga est très chaud, même en maille fine, et j'aime le fait que le fil monofilament (1 ply) soit plutôt inhabituel, étant légèrement transparent. “

 

Photo Alex Natt @adnatt pour permanent style 

Photo Alex Natt @adnatt pour permanent style 

 

On ne vous a montré que leurs cardigans unis, mais sachez qu’il existe aussi des versions rayées. C’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnait très souvent.

Quelques images ci-dessous.

 
 

La Carde - Des plaids fabriqués dans les Pyrénées

Comme vous l’aurez remarqué, on parle souvent de plaids et d’écharpes sur ce site dès que l’hiver approche. Peut-être qu’un jour nous aurons le courage d’en faire une liste et un résumé complet.

Ainsi, après Brun de Vian Tiran, McNutt of Donegal ou encore MA.AL.BI., voici La Carde.

La Carde est une entreprise familiale qui fabrique de couvertures, plaids, couettes et articles en lainage des Pyrénées depuis 1891. Cinq générations se sont transmis le flambeau de ce qui a su rester une entreprise artisanale et devenir la Maison Lafond.

La marque travaille localement sur toute la chaîne de production : de l’élevage des brebis de race Bérégeoise et Lourdaise localement dans la vallée de Luz-Saint-Sauveur jusqu’au produit fini.

Elle possède non seulement son propre atelier de tissage mais réalise aussi une bonne partie de la phase amont : tri de la laine ou encore cardage - d’où la marque La Carde.

Leurs plaids sont grattés pour une finition moelleuse et chaude.

On recommande (chaudement).

Ils sont disponibles ici.

Prix : entre 70€ et 110€

Note : leur collaboration avec A.S.L Paris (Antoine Ricardou et Clémentine Larroumet) est disponible actuellement au 1er étage du Bon Marché si vous souhaitez voir leurs plaids en “vrai” et surtout pouvoir les toucher.

Uniqlo U Automne Hiver 2024

La nouvelle collection Uniqlo U est sortie ce jeudi 26 septembre.

Une pièce en particulier a retenue notre attention : ce cardigan 100% laine vendu ici.

Il est proposé en 3 coloris, même si le noir à notre préférence.

Pour ceux qui suivent et aiment les collections de Christophe Lemaire, vous aurez sans doute reconnu un lien de parenté avec ce Fitted Cardigan femme sorti quelques années auparavant pour sa marque Lemaire.

La coupe a été revue pour cette collection Uniqlo U, elle est à présent très boxy et unisexe. Le col aussi est à présent moins féminin.

fitted cardigan

fitted cardigan leamire

Une autre pièce nous plaît beaucoup, ce manteau oversize en coton / polyamide.

Disponible ici.


Le reste de la collection en photos.

Drake's ⎜ On a essayé leur chemises “MTO”

Note: À notre demande, Drake’s a accepté que nous racontions notre expérience de leur programme “MTO” en échange des chemises que vous allez découvrir dans cet article. 

C’est devenu un rendez-vous immanquable. En avril dernier, Drake’s était à nouveau à Paris pour leur pop-up de 3 jours et nous avons été invité à les rejoindre pour découvrir la nouvelle collection Printemps/Été. Toujours aussi colorée et d’un goût certain, nous voulions surtout essayer la gamme des chemises “MTO” - soit “Made To Order”.

Voici notre expérience.

La prise de mesures

Nous avons été accueillis et pris en charge par la formidable Faye, tailleur de formation ayant notamment fait ses armes chez Edward Sexton à Savile Row, belle entrée en matière ! Non seulement étions-nous entre de bonnes mains mais nous avons aussi été guidés par son oeil avisé.

 
 

Pour commencer, Faye a mesuré mon tour de col pour déterminer ma taille de chemise. Ce fût une 14.5 pour moi. J’ai ensuite enfilé une chemise gabarit qui reprend le sizing standard de Drake’s. La chemise est taillée dans un coton oxford bleu à col button-down, un style qui me plaît beaucoup.

Au passage, bien que la marque soit britannique, la prise de mesures s’effectue en centimètres et non en inch, par tradition ! Pour l’anecdote, chez Cifonelli c’est l’inverse, bien qu’étant une institution française les mesures sont prises en inch

Un constat s’impose d’emblée, les épaules sont parfaites mais la longueur totale de la chemise ainsi que les manches sont trop longues…un problème que je rencontre inlassablement dans le prêt-à-porter ! C’est là que rentre en jeu l’utilité de l’offre “MTO”. Il est alors possible de raccourcir la longueur totale ainsi que les manches. À noter que les tissus sont pré-lavés pour palier tout rétrécissement excessif, donc le gabarit que vous essayez sera d’emblée aux bonnes mesures. Un bon point lorsque l’on sait qu’il faut parfois ajouter plus de matière en prévention (un bon centimètre en général), cela évite les casse-têtes. 

La prise de mesures fut finalement assez rapide, passons au style de la chemise.

Le style de la chemise

J’adore les chemises à col button-down. Ma garde-robe en regorge de toutes les couleurs, bleu, rose, jaune, vert…toutes en oxford. Je souhaitais une chemise empruntant ce type de col mais dans une matière plus habillée. J’ai donc opté pour la belle popeline blanche de Drake’s ayant pour référence interne “C2117.09”. Un classique ! Le col est beau avec un rollino bien dessiné.

Col button-down ne signifie pas absence de cravate et couleur blanche ne signifie pas costume. Vous voyez où je veux en venir ? Ce type de chemise est, pour moi, passe-partout.

Faye m’expose ensuite les différentes options possibles pour la chemise finie. Il est ainsi possible de choisir entre une gorge américaine - ou piquée - cachée ou sans gorge. Mais également la présence ou non d’une poche poitrine (ou de deux !), le style des poignets, des plis d’aisances au dos - sur les côtés ou au milieu - et enfin le col.

Pour cette chemise, j’ai choisi une gorge américaine, une poche poitrine, des poignets arrondis et pas de plis d’aisance dans le dos. Je préfère toujours avoir un dos plus net et paradoxalement plus confortable, aucune de mes chemises n’ont de plis d’aisance - c’est une question de goût d’abord et de confort ensuite.

Quant aux cols, il y en a différents sortes et comme mentionné plus haut, j’ai choisi un button-down. La question principale était de savoir si j’optais pour un col totalement souple, semi-souple ou rigide. Bien qu’au départ je me dirigeais vers un col totalement souple, Faye m’a conseillé plutôt un col semi-souple me permettant ainsi de porter une cravate plus facilement afin qu’elle soit bien maintenue. C’est exactement ce que j’ai fait ! 

Enfin, les boutons sont en nacre. Il est bien entendu possible de choisir d’autres matières.

Là où l’offre “MTO” tire son épingle du jeu - accordez-moi ce mauvais jeu de mots - est dans la possibilité de choisir parmi toutes ses options listées plus haut. Si vous aviez toujours été frustré, comme moi, de ne pas avoir pu porter une chemise Drake’s car les manches étaient trop longues ou trop petites, cette offre corrige cela. Je précise bien sûr qu’il est tout à fait concevable d’opter pour une autre type de chemise ou par exemple une overshirt.

Autre point très positif, si vous connaissez déjà vos mesures et votre taille, l’offre MTO permet de créer une chemise à votre goût. À savoir, admettons vous avez en tête un type de chemise que la marque n’offre par sur son site ou en boutique, vous pourrez la créer ! Exemple : une chemise en lin noir avec deux poches poitrine à col button-down à gorge cachée avec des boutons en nacre…l’exemple est volontairement tiré par les cheveux !

La fabrication de la chemise, Made in the UK

Toutes les chemises de Drake’s sont confectionnées dans leur atelier, à Chard dans le Somerset près de Londres. La manufacture Rayner & Sturges - fondée en 1913 - a été acquise par la marque en 2013, ce qui lui permet de produire ses chemises sur le sol britannique tout en bénéficiant d’un savoir-faire plus que centenaire. 

Historiquement, Drake’s est connu pour être un fabricant de cravates, il était donc logique d’élargir sa gamme avec des chemises. Une belle cravate ne peut qu’épouser une belle chemise. À ce sujet, Faye nous renseigne que les chemises sont confectionnées à partir de 18 pièces cousues entre elles. Cela donne une petite idée du travail derrière le produit fini. On retrouve les incontournables des belles chemises : boutons en nacre, couture anglaises raffinées sur les côtés et surtout de beaux tissus.

Drake’s rend régulièrement hommage aux hommes et femmes derrière leurs beaux produits, lisez-en plus ici

Comment portons-nous nos chemises MTO ?

Si j’ai exposé mon expérience plus haut, Thomas aussi a eu le plaisir de goûter au processus mais a choisis un style et un tissu totalement différent que vous allez découvrir plus bas.

 
 

Quant à moi, je porte cette chemise avec une veste Teba de Justo Gimeno en lin vert, une cravate tricot en soie vert olive de la marque Sozzi Calze, un chino Uniqlo U, des Alden LSH penny loafers et des chaussettes en lin vert Bresciani.

Ma chemise Drake’s - comme l’ensemble des chemises à col button-down de la marque - arbore un bouton à l’arrière du col. S’il a une fonction pratique pour ainsi maintenir la cravate bien en place, il a également une anecdote derrière sa symbolique. La coutume voudrait que dans les années ‘50, les étudiants sur les campus américains utilisaient le boutonnage pour signifier qu’ils avaient leur coeur pris. Ceux qui le déboutonnait étaient donc célibataire, à l’inverse, ceux qui boutonnaient le bouton arrière étaient en couple ou mariés. Bien que je sois dans la dernière catégorie, je préfère toujours maintenir le bouton arrière libre, pour une question esthétique.

 
 

Thomas a de son côté opté pour une chemise à col cubain 100% lin.

Sur ce sujet, on doit dire que l’on est assez exigeant et souvent déçus. Les tissus en lin (poids chemises) manquent souvent de finesse et de densité à notre goût. Ou tout du moins ceux d’entrée de gamme. Tout comme les popelines, ce type de tissu ne supporte pas trop la “pauvreté” si l’on peut dire, contrairement à l’Oxford que l’on recommande souvent pour les chemises premier prix.

Ici le tissu sélectionné par Drake’s est idéal. Très léger et suffisamment dense, il prend très bien la lumière.

 
 

À l’inverse de moi, Thomas est parti d’une chemise de la collection en cours qu’il aimait beaucoup.

Les options correspondent à cette dernière, à savoir un col souple camp collar, 2 poches à rabat, 2 plis dans le dos, des boutons blanc en nacre et un devant plat (pas de gorge américaine). Il aurait été possible de rajouter une broderie avec ses initiales mais cela n’aurait pas vraiment eu de sens dans le cas de cette chemise très casual.

 
 

Vous l’aurez remarqué, ce n’est pas Thomas mais Mathieu qui porte la chemise pour ce shooting et ce même si elle a été confectionnée pour Thomas notre photographe. Il faut dire qu’ils ont tout les deux une taille similaire et que la chemise n’a été retouchée qu’au niveau de la longueur de manche, -1cm pour être précis.

Mais comme expliqué plus haut, il aurait aussi été possible de changer la longueur de la chemise.

C’est en ce sens que l’on pense que le Made To Order est très utile pour de nombreux clients, nous y compris. En modifiant ces 2 paramètres (longueur de manches et longueur du corps de la chemise), vous aurez un très beau résultat pour 80% des gens. Et contrairement au Prêt-Porter, vous aurez la possibilité de choisir vos propres tissus, col et poignets.

Le meilleur des deux mondes.

 
 

Pour finir, Drake’s organise prochainement un trunk-show à Paris du 4 au 6 octobre, l’occasion de rencontrer l’équipe formidable et de toucher les tissus pour concrétiser son projet de commande. On ne manquera pas d’y faire un tour !

 

Bonus supplémentaire, voici quelques images prises lors du 1er rendez-vous.

Uniqlo - Nouvelle collection

Le nouveau magazine Lifewear d’Uniqlo est sorti il y a quelques semaines. Bonne surprise, on a pu y découvrir Jason Jules alias Garmsville, l’auteur de Black Ivy: A Revolt in Style.

Il y évoque ses pièces préférées Uniqlo.

 
 

Sans surprise les chemises Oxford Uniqlo font partie du vestaire de Jason Jules depuis plus de 20 ans déjà. Comme il le dit, sa crainte fût qu’elle ne disparaisse de l’offre avec le temps :

“Pendant longtemps, à chaque fois que je rendais en magasin, j'en achetais deux ou trois en prévision d'un éventuel arrêt. Ce qu’il faut savoir, c’est que quand Uniqlo a ouvert à Londres, c’était assez unique en son genre, vous ne trouviez rien d'autre de semblable. À vrai dire, un certain nombre de mes amis s'en sont même trouvés un peu déboussolés. Est-ce qu'Uniqlo est cool ? Est-ce que c'est mainstream? Est-ce que c'est crédible? Pour ma part, je ne me posais pas ces questions, je savais que m'importe quelle marque capable de produire des chemises Oxford boutonnées de cette qualité devait être prise au sérieux. Ce qui m'inquiétait plus, en revanche, c'est la possibilité que, comme la plupart des enseignes de l'époque, la marque puisse soudainement décider d'arrêter ces chemises incroyables au profit de pièces plus « tendance ». Près de 20 ans après avoir acheté ma première chemise Oxford boutonnée Uniqlo j'ai le plaisir et le soulagement d'affirmer qu'elles sont toujours au rendez-vous. Je possède d'ailleurs encore aujourd'hui certains des premiers modèles que j'ai achetés quand le magasin a été inauguré. Est-ce qu'on peut dire qu'elles sont vintage, du coup ? La question se pose...”

Si vous voulez essayer ces fameuses chemsies Oxford, on ne saurait trop vous conseiller de vous orienter pour leurs coupes regular (et non slim). Les regular ne sont disponibles qu’en ligne et pas en magasin. Question taille, optez pour votre taille habituelle chez Uniqlo.

Ici pour les chemises rayées regular et ici pour les chemises unies regular.

Autre détail recommandé par Jason Jules, les chaussettes de couleur. À retrouver ici.

De notre côté, voici quelques pièces que l’on recommande particulièrement.

C’est le cas notamment du t-shirt blanc Uniqlo U. Un vrai incontournable que l’on achète en plusieurs exmeplaires de peur qu’il ne soit pas reconduit la saison suivante.

Disponible ici.

 
 

Leurs t-shirt manches longues à rayures sont également une très belle réussite. C’est d’ailleurs la première fois qu’on se laisse convaincre par la matière Airism et l’on a plutôt été agréablement surpris. Elle est très agréable à porter au quotidien.

Ils sont disponibles en ligne ici - et sold out dans la plupart des magasins parisiens.

Autres pièces qui ont attiré notre oeil cette saison.

Cette ceinture (ici).

Ces lunettes également (ici)

Ou encore les pulls en cachemire (ici) et les pulls classiques en laine mérinos (ici).

Dries Van Noten - Quels sont ses fournisseurs ?

Avant hier je lisais une très bonne interview de Dries Van Noten dans le dernier GQ.

Extrait :

“GQ : Il est clair que la mode est actuellement très instable. Le système semble plus fragile qu'aucun d'entre nous ne l'avait imaginé.”
“Dries Van Noten : Ce n'est pas la mode qui est fragile, c'est le commerce de la mode. Ce sont deux choses bien différentes. La mode, c'est du désir. Tel est son pouvoir. Vous ne vous sentez pas bien, vous mettez un pull et vous vous sentez déjà beaucoup mieux. Vous voulez briller à un moment donné, vous pouvez briller. Vous voulez vous cacher, vous pouvez vous cacher.
C'est le pouvoir des vêtements.C'est à cela qu'ils servent. C'est le plus important. Ce que les hommes d'affaires ont fait de la mode n'a rien à voir. Et ce n'est pas ce que je préfère en ce moment. Combien de faux désir peut-on créer? Aujourd'hui, c'est trop, absolument trop.”


Cette interview m’a refait penser à la collection Automne Hiver 2017 de la marque belge dont on avait pas encore parlé sur ce site.

Elle m’a particulièrement marqué à l’époque parce qu’elle célébrait certains des héros méconnus de l’industrie de la mode (i.e les tisserands et les filateurs) en reproduisant leur logos sur ses vêtements. Cela reflétait aussi à l’époque l’une des tendances des plus populaires : placarder un « logo iconique » en géant sur les vêtements. Les exemples les plus marquants provenaient de chez Balenciaga ou Gucci.

Pour la petite histoire, afficher le nom des fournisseurs était assez courant dans les publicités des années 70. Il suffit de regarder les publicités Yves Saint Laurent de l’époque dans Vogue Italia pour s’en convaincre.


Voici les 6 fournisseurs mis en avant à l’occasion de ce défilé.

Jamieson & Smith

Ici le logo est celui de Jamieson & Smith, fournisseur de l’une des meilleures laine Shetland. 
Dans le cas précis il s’agit d’un fil classique 2ply Jumper Weight.

À ne pas confondre avec Jamieson’s of Shetland dont on a beaucoup parlé ici et dont on adore leurs pulls.

 
 

Toki Sen-i

TOKI SEN-I est connue pour être l’un des rares fabricant de jersey Loopwheel, dont on a déjà beaucoup parlé sur ce site. Ils travaillent par exemple avec The Real McCoy's - voir notre article ici.

 
 



Marling & Evans

Tisserand réputé, Marling & Evans a été fondé en 1880. Cette fabricant britannique produit principalement des tissus épais poids manteaux ou vestes.

 
 




Lovat

Vous les connaissez peut être via leurs écharpes mais Lovat est avant tout un fabricant écossais de tweed.
Pour en savoir plus on vous conseille de regarder cette vidéo réalisée par The Armoury.

 
 

FOX BROTHERS

Fox Brothers est une maison de textile britannique iconique fondée en 1772, Située à Wellington, dans le Somerset, la marque est un acteur majeur dans le secteur du tweed et des tissus tailleur, appréciée tant par les artisans du vêtement que par les marques de luxe.

 
 

Hainsworth

Hainsworth est un nom qui résonne dans l’histoire de la mode. Fondée en 1783, la société Hainsworth a d’abord commencé comme fabricant de tissus pour l’armée britanique.

Leurs tissus ont été utilisés sur de multiples champs de batailles : à Trafalgar, à Waterloo, en Crimée, en Afrique du Sud pendant la guerre des Boers et pendant les deux guerres mondiales. L’un de leurs tissus emblématiques est le "Hainsworth Melton". Il est particulièrement prisé pour sa robustesse et sa chaleur.

Post-guerre, la marque a su s'adapter et évoluer, embrassant le marché civil tout en maintenant son héritage militaire.

Drakes Automne Hiver 2024

Toujours aussi attendu, le lookbook Drake’s de la saison Automne Hiver 2024 vient de sortir. 

Vous le trouverez bien entendu directement sur leur site, mais on le dépose aussi ici au cas où. Une sorte de back up si dans 10 ans vous vouliez le revoir.

Bigi Cravatte Milano : une référence dans le monde de la cravate

Note: à notre demande, Bigi Cravatte Milano a généreusement accepté nous envoyer les cravates que vous allez découvrir dans cet article.

 

Comme l’a très justement écrit Derek Guy, certaines tenues (en costume) gagneraient vraiment à être portées avec une cravate au risque d’être très ennuyeuses.

Beaucoup de nouveaux cadres s’habillent de la façon suivante - photo de gauche ci-dessous.

 
 

Cela est d’autant plus vrai que la plupart des costumes portés sont en laine super 110 coloris bleu marine ou gris assez triste, le tout porté avec une chemise blanche boutonnée - presque - tout en haut. 

Une cravate peut vraiment apporter un “plus” visuel dans ce type de cas.

Vers qui se tourner ? Bigi Milano par exemple. La marque coche toutes les cases de ce qu’on pourrait appeler une cravate de “qualité”. À savoir de très beaux tissus en fibres naturelles, comme la soie, la laine, le cachemire, le lin ou le coton. De très belles triplures aussi (en laine et coton) ainsi qu’une fabrication dans les règles de l’art, la plus emblématique étant la coupe à 45° afin d’éviter que la cravate ne vrille lorsque vous la porter.

Quelques mots sur Bigi. Bigi voit le jour en 1938 grâce à deux hommes visionnaires, Luigi Draghi et Daniele Bigi, sous le nom de la West Point Manifattura Cravatte S.r.l. L’entreprise se spécialise dans la fabrication de cravates en soie et en laine à tissage jacquard mais aussi imprimés. Les tissus proviennent d’Italie et d’Angleterre.

Bigi est basé à Milan mais exporte une bonne partie de sa production au Japon ou encore aux États-Unis. Ils fabriquent notamment pour United Arrows ou Tomorrowland. Dans un monde délaissant de plus en plus la cravate et de moins en moins formel, Bigi apparaît comme un irréductible. 

Environ 40 000 sont fabriquées dans l’atelier milanais chaque année ! Autre chiffre clé : quarante-cinq minutes. C’est le temps moyen nécessaire pour créer une cravate chez Bigi.

 

l’atelier bigi à milan

 

Mais passons à la pratique. Voici trois cravates de la maison milanaise que nous avons sélectionné pour nos tenues en costume.

 
 

Que ce soit avec un costume croisé ou droit, tout fonctionne. Mathieu à gauche porte un costume demi-mesure Swann Paris et moi (Marcos) à droite un Ardentes Clipei également réalisé en demi-mesure.

Une cravate à motifs imprimés

Cette cravate violette s’est imposée comme une de mes favorites. Elle est doublée, ce qui lui assure une bonne tenue, en 100% soie et à motifs imprimés.

Ici le violet et les carrés verts fonctionnent à merveille ensemble. Sa main est très douce. Les motifs sont imprimés à la main en Angleterre sur un tissu sergé (poids 36 onces, assez classique) écru non teint. Certaines de leurs cravates sont imprimées avec des imprimantes à jet d’encre - à l’image des imprimantes grand public - donc de façon automatisé. Ce n’est pas le cas ici. Elle a été imprimée de manière plus manuelle, via la sérigraphie. 

Vous allez me dire qu’avec mon costume marron, ma chemise rayée bleu/brun Swann en tissu Thomas Mason…on est loin de l’exemple classique du cadre à la Défense en costume gris et chemise blanche dont on parlait plus haut. C’est vrai. Et pourtant même dans ce cas là je trouve que la cravate apporte quelque chose.

 
 

En zoomant vous remarquerez que l’aspect “côtelé” en diagonal caractéristique des tissus sergé, est ici à la verticale. Comme expliqué plus haut, c’est normal puisque la cravate a été coupée dans la diagonal du tissu pour éviter qu’elle ne vrille avec le temps.

C’est une 8 cm, une largeur très classique bien qu’un peu plus large que les 7cm de la dernière décennie menswear. Mais à l’image de ce qui se passe pour le prêt-à-porter, la cravate s’élargie aussi quelque peu. Je n’irai cependant pas jusqu’à porter du 9cm.

Pour ceux que ça intéresse, elle est disponible ici.

 
 

Une cravate à tissage jacquard (motifs tissés)

La deuxième cravate est intéressante en ce sens où les motifs sont directement tissés dans la trame. On parle aussi de “teint en fil”. Sa composition 70% soie et 30% laine lui confère une main rugueuse sans être rêche, conséquence du tissage dans la trame des motifs, elle a un peu de relief.

Les tissus Jacquard sont sans doute moins courant que les tissus imprimés dans le monde de la cravate. Cela les rends d’autant plus intéressants.

Elle fonctionne très bien avec un costume aussi formel que le croisé marine porté par Mathieu.

 
 

Petit détail (rare) que l’on aime beaucoup, la doublure (ici en rouge) est 100% soie et non en cupro, la soie artificielle.

Disponible ici (modèle similaire).

Une cravate en grenadine de soie

Sans doute la plus classique de la sélection. Pour cette dernière cravate on aurait pu choisir une club tie, ces cravates à rayures que l’on aime particulièrement. On a choisi quelque chose de plus sage. Plus sage mais pas lisse pour autant.

Si on se réfère au dictionnaire CNRTL, la grenadine de soie est ainsi définie : “soie grège dont les fils sont formés par deux brins de soie d'abord tordus isolément, puis réunis par une seconde torsion”. En effet, sa surface est comparable à une gaze - “garza” en Italien - et lui confère ainsi de subtil reflets de lumière sur tout le long.

Disponible ici.

 
 

En résumé, nous apprécions particulièrement la qualité des matières employées et avons remarqué l’aisance systématique avec laquelle nos noeuds de cravates forment la fameuse “goutte”. 

Pour ceux qui le souhaitent, Bigi offre également la possibilité de se créer une cravate sur-mesure en choisissant parmi un stock exceptionnel de tissus Anglais et Italiens. Un héritage que conserve fièrement l’entreprise italienne depuis 86 ans.

Pour trouver votre bonheur, parmi leurs collections c’est par ici. Elles sont par ailleurs distribuées chez TrunkClothiers et NoManWalksAlone.

Et pour en savoir plus sur la cravate de manière général, vous trouverez notre article le plus complet ici.

Quels pulls portaient les premiers alpinistes de l'Everest ?

Des pulls Shetland !

Un de nos articles les plus lus sur le site liste les meilleures marques de pulls en s’appuyant sur le livre japonais SWEATER Book-World Masterpiece Sweater BEST 150 Items.

Vous pouvez retrouver cet article ici.

Dans cette liste figure la marque Anderson&Co avec la mention “Everest”.

Everest est l’un des modèles de pulls que portaient Edmund Hillary et Tenzing Norgay lorsqu’ils ont atteint le sommet du mont Everest le 29 mai 1953. Ce pull fût tricoté par TM Adie & Sons - dans les îles Shetland en Écosse - spécialement pour l’évènement.

Chaque membre de l'expédition a reçu deux de ces pulls. Portés comme des sous-vêtements, ils étaient fabriqués à partir d’un fil de laine ultra fin à deux brins filé à partir de la laine du cou du mouton Shetland. Ils étaient en outre extrêmement légers.

Une exposition au Shetland Museum and Archives a mis en lumière l’an passé la précieuse contribution des tricots Shetland à cette réussite britannique de l’ascension de l’Everest.

Carol Christiansen, conservatrice de l’exposition, explique : « Ce style de pull n’était pas nouveau. Il était utilisé depuis au moins 50 ans avant l’expédition et nous possédons des exemples de sous-vêtements en laine tricotés et filés à la main portés par les pêcheurs des Shetland dans notre collection. Les fentes sous les bras soulageaient la tension pendant l’aviron et les manches courtes facilitaient l’appâtage des lignes. L’une de ces premières pièces est présentée dans l’exposition. »

« Nous tenions à marquer cet anniversaire et à faire connaître le lien entre les Shetland et cette réalisation historique. En plus des exemples de pulls de l'Everest, l'exposition comprend une lettre dactylographiée de l'épouse d'Edmund Hillary qui, avant de se rendre au Népal en 1964, écrit à Adie's pour accuser réception de l'un des pulls pour son mari, suggérant qu'Hillary a continué à porter le style de pull Everest longtemps après l'expédition historique. »

 

Image shetlandmuseumandarchives.org.uk

 

Les pulls « Everest » ont ensuite été commercialisés par TM Adie's and Sons. Après la fermeture de la société Adie's en 1989, Anderson and Co. de Lerwick a obtenu les droits de production du modèle classique.

Anderson and Co. est toujours en activité et possède d’ailleurs son propre site de vente en ligne (ici). Pour autant, même si on a vu des pulls qui semblent similaires, aucuns ne portent la mention Everest.

Ci-dessous quelques photos d’un pull Everest E-1 Anderson and Co. vu sur un site japonais (e-workers.net). On y apprend que le pull est tricoté intégralement sans coutures sur des handframe knitting machines. (machines à tricoter manuelles, voir nos machines ici). Le fil proviendrait de chez Jamieson’s.

Devinez quel français a déjà distribué des pulls Everest En France ? Pierre fournier de Anatomica.
Quelques images ci-dessous prises sur le blog de l’une de leurs boutiques. (Sapporo)

Les pulls étaient alors vendus chez Hemispheres où travaillait Pierre.

Mais en raison du vieillissement des tricoteurs, il y a moins en moins d’artisans capables de tricoter ce pull si spécial.

Notamment à cause de son épaule singulière, un tricotage qui fût demandé par Edmund Hillary (le premier à gravir le mont Everest en 1953). Il semblerait que cela permette d’élargir l’amplitude des mouvements.

Anatomica a néanmoins pu trouver en 2018 des tricoteuses capabales de reproduire ce pull des années 50. Il s’agit de Wilma Malcolmson et Irene Smith qui sont reconnues comme d'excellentes tricoteuses sur des Shetland.

Tous les pulls Shetland d'Anatomica furent tricotés par ces deux personnes. 

Elles possèdent leur propre site, Shetland Designer, dont les pulls classiques semblent similaires aux pulls Everest.

Nomos Club Sport Neomatik Polar

Note : Nous avons le plaisir d’inaugurer le premier article d’un de nos lecteurs, Mathieu Henceval (@mhenceval sur Instagram). Si vous souhaitez aussi contribuer en écrivant un article pour le blog, faites-le nous savoir, ce serait un plaisir de vous accueillir !

« Bonjour les Indispensables Paris. Avez-vous déjà écrit sur la marque de montres Nomos ? Je suis depuis peu l’heureux propriétaire d’une Nomos Club Sport Neomatik Polar», réponse : « Non, mais, si tu le souhaites, nous serions heureux de recevoir un article de ta part sur ta montre».

Et voilà l’arroseur arrosé… 

La vérité, c’est que je ne pouvais résister à l’envie de vous parler de cette montre et de cette marque qui mérite un coup de projecteur. Vous êtes prêts ? Non, je ne vous emmène pas en Suisse, mais bien en Allemagne…

Commençons par un peu d’histoire et de géographie 

L’histoire démarre en janvier 1990, deux mois après la chute du mur de Berlin, quand un informaticien et photographe de Düsseldorf, Roland Schwertner créé la marque horlogère Nomos à Glashütte. Le nom de la bourgade de Glashütte ne vous est peut-être pas inconnu puisque c’est le berceau de la haute horlogerie allemande depuis la moitié du XIXème siècle qui a vu naître la prestigieuse marque À. Lange & Söhne. Nous sommes dans le Land de Saxe au sud de la ville de Dresde à quelques encablures de la république Tchèque. Nous sommes donc dans l’ancienne Allemagne de l’Est. En 1948, les manufactures horlogères sont nationalisées par les autorités est-allemandes et elles disparaissent donc du marché. Pour certaines, ce sera définitif. A. Lange & Söhne renaîtra dans les années 90.

Nomos dispose de deux sites : Glashütte pour la production et Berlin où se situe le bureau de design. De quatre modèles présentés en 1992 au dessin très inspirés du « Bauhaus », la gamme n’a eu cesse depuis de s’étoffer. Depuis 2005 Nomos est une véritable manufacture produisant ses propres mécanismes mécaniques à remontage manuel et automatique.

Par ailleurs, le nom de Glashütte est protégé par le gouvernement allemand depuis quelques années. En effet, pour bénéficier de la certification Glashütte, au moins 50% de la valeur du calibre de la montre doit être produit sur le site de la commune de Glashütte. Dans le cas de Nomos, ce chiffre s’élève à 95%…

37 mm de bonheur…

“Et toi, laquelle possèdes-tu?” me demanderez-vous. Et bien le choix n’a pas été facile. Mon aventure horlogère a démarré en 2010 lors de l’acquisition d’une TAG Heuer Carrera et la déjà la réflexion avant achat avait été longue. Je pense que les lecteurs seront d’accord avec moi : l’achat d’un garde-temps ne saurait être un acte impulsif. Après quelques passages dans diverses boutiques et notamment chez WEMPE à Paris et Madrid (Nomos n’étant disponible que depuis peu en Belgique où je vis) et moult tergiversations, mon choix s’est porté sur la Nomos Club Sport Neomatik Polar 37 mm. La gamme Club Sport existe depuis 2018 en différents diamètres (de 36 à 42 mm) et couleurs.

Deux éléments ont motivé ma décision (mis à part, bien évidemment, le coup de cœur pour la montre): le souhait d’un cadran dans les tons bleus et le diamètre. J’ai tout de suite été séduit par la couleur bleue « polar », l’autre couleur proposée étant un magnifique vert « pétrole » (oui, me direz-vous, on peut s’interroger sur la pertinence du nom « pétrole » à côté de celui de « polar » mais bon, là nous nous égarons un peu). Autre élément essentiel à mes yeux : le diamètre. En effet, mon poignet étant de taille modeste, je privilégie des diamètres raisonnables. Aucune des quelques montres que j’ai la chance de posséder ne fait plus de 40 mm. Le diamètre de 37 mm est donc parfait pour moi. De plus, vous devez prendre en compte que les cornes de ce modèle sont assez généreuses.

La montre présente une épaisseur réduite de 8,2 mm. J’ai choisi le bracelet « Club Sport » de type Oyster à boucle déployante. Deux autres types de bracelet sont disponibles (un Club Sport en acier composé de maillons rectangulaires articulés et un en toile disponible en bleu noir et gris clair). Coté mécanique, il s’agit du mouvement manufacture à remontage automatique DUW 3001. L’échappement (vous savez, le mécanisme responsable du tic-tac sonore) est le swing système. La réserve de marche est de 43 heures. La montre est étanche à 20 bars (je n’ai pas plongé dans les fonds de la Méditerranée cet été, mais de nombreux bains en mer et en piscine ont prouvé son étanchéité.).

Son prix : 2980 euros avec le fond en saphir et le bracelet Club Sport de type Oyster. Comptez 100 euros supplémentaires si vous optez pour le bracelet Club Sport (maillons rectangulaires). Le choix d’un bracelet en toile et d’un fond en acier réduira la facture. Pour ma part, j’ai opté pour le fond en saphir. J’ai commandé la montre directement chez Nomos et fait gravé (gravure offerte par Nomos) le prénom ainsi que l’année et le mois de naissance de mon fils né récemment. Le slogan d’une fameuse manufacture horlogère Suisse dit que vous ne posséderez jamais complètement votre garde-temps mais que «Vous en serez juste le gardien pour les générations futures»…

Toutes les photos sont celles de Mathieu, tous droits réservés.