Solovière - Une marque française créative
/Note : Solovière ont gentiment accepté de nous envoyer les chaussures que vous allez découvrir dans cet article
Texte : Mathieu R. @BestShopsInTown
Photos : Thomas M.
Dans son roman intitulé La sous-développée, Zoé Valdes nous raconte l’histoire d’une exilée Cubaine partie rejoindre ses parents dans la ville lumière, Paris. Une métropole qui lui est familière mais qu’elle doit apprivoiser au grès de diverses rencontres et errances nocturnes. Un mélange de passions et de découvertes où Paris est la capitale des divines tentations.
À Paris justement les tentations ne manquent pas. Toutes les plus grandes marques de souliers y sont présentes. Mais outre les classiques maisons historiques qui se comptent sur les doigts d’une main, peu sont les nouvelles venues qui correspondent à nos goûts, que ce soit en termes de qualité ou simplement de style. Encore plus rares sont les nouvelles marques françaises qui attirent notre attention. Mais ça c’était avant d’avoir une divine tentation et de découvrir une jeune marque de souliers française nommée Jacques Solovière.
Le processus créatif
Fondé en juin 2014 par Alexia Aubert, cette marque pour homme et femme combine à la fois une approche classique et mode. Cela s’explique notamment par le parcours de sa fondatrice, sa double expérience technique et créative.
Après des études d’art en communication visuelle et graphisme, Alexia intègre une formation en modélisme industriel qui lui permet de découvrir les techniques propres aux métiers de la chaussure.
Elle approfondie ses connaissances techniques le week-end, où elle est assistante chez un bottier parisien à Belleville. Elle y apprend les bases de la fabrication de chaussures de manière traditionnelle. C’est aussi l’occasion de réaliser les prototypes de ses propres dessins.
À l’issue de ses études, Alexia a notamment travaillé pour Pierre Hardy en tant que chef du studio. Une expérience lui permettra de dessiner les chaussures des collections hommes et femmes.
Le dessin est d’ailleurs toujours la première étape du processus créatif. Comme le déclare Pierre Hardy, C’est le premier geste. Je mets en traits ce que je vois. C’est l’organisation et la maîtrise de mon regard et de l’objet.
Cette citation reste encore aujourd’hui un leitmotiv dans le processus créatif de la maison Jacques Solovière.
Pour mémoire, Pierre Hardy a été l’un des pionniers dans la démocratisation des baskets en cuir au sein des maisons de mode. Cet univers plus marqué streetwear résonne d’ailleurs avec celui de la créatrice, elle qui a grandi avec l’émergence de la culture hip hop en France dans les années 1990. Elle restera 2 ans aux côtés de son idole de jeunesse avant de prendre un virage plus international.
Alexia a également évolué au seins d’autres maisons de Luxe. Chez Oscar de la Renta à New York, Louboutin à Paris ou encore via des missions de consulting pour différentes marques comme les Anglais de Mulberry. L’ensemble de ses expériences lui ont permis de développer son sens du style et sa créativité dans des maisons toutes reconnues pour leur identité forte.
Le lancement de Jacques Solovière
Le manque de créativité dans l’univers de la chaussure masculine. Voilà le point de départ du lancement de Solovière, à la frontière entre les chaussures traditionnelles et des paires plus décontractées. Les deux premiers modèles furent une slipper revisitée sur une semelle cuir et un mocassin avec un lacet plié sans empiècement. Le point commun des deux modèles et qui font, encore aujourd’hui l’identité de la marque, est l’absence d’empiècement et de coutures. Une silhouette épurée au maximum.
Aujourd’hui la gamme s’est étoffée mais chacune des paires est reconnaissable possède un ADN propre à la maison Jacques Solovière.
Est-ce la marque des grands ? Sans doute. L’ensemble des paires proposent un joyeux mélange entre pureté et décontraction avec une construction souple qui permet d'épouser parfaitement votre pied. Les silhouettes peuvent s’adapter à tout type de tenues même si on préfèrera les associer avec des vêtements “casual” afin d’y apporter un côté nonchalant et une décontraction qui correspondent bien à l’image de la marque. Une nonchalance toute Parisienne dirons-nous.
La fabrication
Les paires sont réalisées en Italie, dans un village proche de Florence, dans cette magnifique région qu’est la Toscane. Il s’agit d’une petite entreprise familiale sait retranscrire à merveille les souhaits du label parisien tout en y ajoutant son expertise acquise depuis plusieurs générations.
Le choix du modèle
Plusieurs modèles me faisaient de l’œil mais très vite mon choix s’est porté sur le modèle Alexis en veau grainé noir - disponible également dans les coloris Brown, Mogano ou Savane. Il représente pour moi toute l’ADN de la marque.
Ses lignes sont pures, renforcé par le fait qu’il s’agit d’un loafer, et atypique car monté sur une semelle crêpe. Le chaussant est fait d’une seule pièce de cuir terminé par un léger liseré de cuir, ce qui amène de la fluidité à l’ensemble. Sa semelle en caoutchouc crêpe procure légèreté et un vrai confort d’utilisation.
Pour la porter de manière régulière je peux vous assurer que mes pieds ne souffrent pas en fin de journée. Et dans ce coloris noir avec sa double trépointe cousue surpiquée, c’est un vrai couteau suisse qui s’associe avec bon nombre de mes tenues.
En ce qui concerne la taille, j’ai opté pour une demi-pointure en moins que ma taille habituelle car elles taillent légèrement plus grande de ce que j’ai l’habitude et pour ce genre de modèle, elles se doivent de rester parfaitement collées au talon pour éviter tout effet disgracieux lors de la marche. A noter que l’intérieur de la paire est intégralement doublé en cuir.
Ce modèle est au prix de 330€, ce qui au vu de sa conception et qualité de fabrication générale nous paraît cohérent. En bref, cette paire de Jacques Solovière est une vraie satisfaction qui fait désormais partie de ma rotation de souliers fétiches.
La Desert Boot Ray fait partie des autres chaussures emblématiques Solovière. C’est d’ailleurs grâce à ce modèle que nous avons découvert la marque il y a maintenant presque 5 ans.
Une vraie réussite qui a immédiatement séduit les Japonais. Strasburgo fut d’ailleurs l’un des premiers distributeurs des Ray au Japon. Et quand on connaît le niveau d’exigence des japonais vis à vis de la qualité, c’est forcément bon signe. À la moindre égratignure ils n’hésitent pas à renvoyer toute une collection.
Le modèle Ray a un petit côté mignon et pour autant très masculin ; C’est ce type de design qui nous séduit beaucoup. La marque apporte un jenesaisquoi en plus mais sans jamais aller trop loin, sans jamais en faire trop.
Jean a choisi une version en cuir suédé facile à entretenir et qui vieillira bien. Le chaussant est large, confortable et facile à enfiler. Comme pour ma paire Alexis, on conseillerait de partir sur une demi-pointure en moins. Voire une pointure en moins.
Bonne nouvelle pour les parisiens, la marque a récemment inauguré une boutique au 108 Rue du Cherche-Midi dans le 6ème arrondissement. Allez-y faire un tour, pour essayer et vous rendre compte par vous-même.