Lavenham - Des vestes matelassées faites au Royaume-Uni

 
 

Les vestes matelassées motif losange - diamond quilted jacket - sont un classique du début de l'automne.
Une marque britannique nous vient immédiatement à l’esprit : Lavenham. Fondée en 1969, Levenham - du nom du village où la société fût implantée dans la région de Suffolk en Angleterre - est initialement un fabricant de couvertures de cheval matelassée en nylon.

En 1972 la marque introduit des vestes matelassées puis au fil des ans d’autres catégories de produits, des pantalons en passant par les gilets ou encore les manteaux.

Aujourd'hui, l'entreprise continue de fabriquer un produit typiquement britannique, réputé pour sa qualité et sa durabilité.

La première collaboration de Lavenham a eu lieu avec APC en 1993. De nombreuses autres marques ont suivi tel que Blackhorse Lane Ateliers, COMOLI, Casely Hayford, Edwin, Gloverall, Kenzo, Liberty, Mastermind, Nigel Cabourn, Sunspel, YMC…

Récemment la marque britannique a créé un collection capsule pour le magasin japonais l’Échoppe.

Une partie des photos on été prises à Paris, nous vous les repartageons ci-dessous.

 

Levi’s Type III

 

Texte et photos :
Mathieu @BestShopsIntown

 
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Suite de mon article sur la seconde main.

Revenons-en à ma veste en jean Levi’s Type III trouvée dans une friperie “grand public” en Belgique. Le jour où je suis tombé dessus, je n’étais bien entendu pas venu dans le but de trouver une pièce en particulier. Encore moins une Type III big E datant de la fin des années 60. Mais comment différencier une authentique Levi’s Big E d’une simple veste en jean. Pour ce faire je vous propose une petite analyse de l’histoire de Levi’s et des différents éléments qui m’ont permis de l’authentifier rapidement.

La société Levi Strauss & Co a été créé en 1853 à San Francisco en Californie par Mr Levi Strauss lui même. C’est en 1873, à l’aide de Mr Jacob Davis que l’histoire de la célèbre toile de Nîmes connaît son essor avec la naissance du fameux pantalon “jeans”. Jacob Davis, par manque d’argent, proposa à Levi Strauss de déposer le brevet permettant d’intégrer les fameux rivets sur les pantalons de travail afin de rendre la toile beaucoup plus solide. Le jeans était né, le reste fait partie de l’histoire du vêtement.
Rapidement les jeans Levi’s deviennent une référence. Mais le brevet ne dure qu’un temps et d’autres marques peuvent désormais utiliser les rivets sur leurs modèles. Les jeans sont de plus en plus difficiles à différencier les uns des autres.

C’est en 1936, sous l’impulsion du directeur des ventes de l’époque, Mr Chris Lucier, que les pièces Levi’s vont connaître une nouvelle révolution. Mr Lucier décide de créer la fameuse étiquette rouge (le Red Tab) et de l’intégrer sur la poche arrière droite des Jeans et avant gauche des vestes. Cela permet d’identifier les pièces de la marque et les différencier de ses concurrents. C’est d’ailleurs encore aujourd’hui un des meilleurs moyens d’identifier un jean Levi’s au premier coup d’œil. Ces étiquettes portent la marque LEVI’S. Les lettres sont inscrites en capitale uniquement d’un côté de l’étiquette et sans trademark (le fameux R entouré). Ce n’est qu’au début des années 50 que la marque sera inscrite des 2 côtés de l’étiquette.

Les trois types de Vestes Levi's

Concernant les vestes, on recense trois grandes déclinaisons :

• La Type I (ou 506 XX) : première des trois, elle a été produite entre 1905 et 1953. Elle est reconnaissable avec sa poche unique du côté gauche de la poitrine ainsi que son double pli d’aisance de chaque côté de la boutonnière

• La Type II (ou 507 XX) : très proche de la Type I dans sa conception, elle se différencie grâce à ces 2 poches poitrines. Elle a été produite de 1953 à 1962.

• La Type III (ou 557 XX) : c’est le modèle qui nous intéresse.

Produite de 1962 à nos jours, la type III est la plus répandue et la plus connue des trois. En effet, elle est facilement identifiable par ses deux poches poitrines et le célèbre V sous chacune d’entre elles. Aussi communément appelé “Trucker” jacket, cette appellation n’a cependant jamais été reconnue par Levi’s.

La première version de la Type III a pour nom de code 70557. Produite de 1962 à 1967, elle possède les deux poches plaquées sur la poitrine ainsi que son tag (étiquette) écrit en lettre capitale.

La deuxième version détient le code 70505 et a été produite de 1968 à 1971. Il s’agit du modèle présenté. Elle est identifiable grâce à la petite étiquette blanche situé sous l’étiquette principale (small label) à l’intérieur de la veste. Cette étiquette contient des instructions de lavage comme le stipulait la loi en vigueur aux Etats Unis à cette époque. On remarque aussi le code WPL 423 sur l’étiquette qui signifie Wool Products Labeling et 423 qui correspond au RN (numéro de registre des entreprises de textile fabricant aux Etats Unis) de Levi’s. La toile des vestes Big E est légèrement plus épaisse que les modèles qui suivront. De plus les coutures autour des boutons ainsi que sous les poches sont faites avec un fil de couleur noir (le fil utilisé par la suite sera de couleur gold). Enfin les boutons sont en cuivre.

1971 sonne la fin de l’étiquette LEVI’S avec le E capital, c’est l’intégration du “small e”. Mais jusqu’en 1984, la Type III ne connaîtra pas de grandes révolutions. Sa coupe reste boxy, c’est à dire courte en longueur mais large au niveau du buste.

L’ensemble de ces vestes sont Made in USA. Attention à certains exemplaires qui peuvent être Made in Hong Kong ou Made in Macau, ce qui signifiait qu’elles étaient faites pour le marché Canadien. De plus c’était souvent les modèles femmes qui étaient concernés.

En 1984, la Type III va connaître une grosse révolution avec l’intégration de deux nouvelles poches sur les côtés de la veste (Chest Pocket). Elle possède désormais 4 poches et le code 70506. Une des raisons évoquées par l’intégration de ces poches est le fait que Levi’s était un des sponsors des athlètes américains pour les JO de Los Angeles en 1984. Cela permettait aux sportifs de mettre les mains dans les poches afin de les protéger lors des soirées de remise de médailles. La coupe de la veste évoluera également avec une longueur plus importante et un “fit” plus prononcé, donc plus près du corps. Autre aspect important, l’apparition d’un double stitch (double couture) au niveau de la base de la boutonnière.

Le modèle Type III a connu un très grand nombre de déclinaisons comme les versions avec des doublures intérieures de type blanket / flannel ou sherpa mais également des versions en Corduroy.

Attention, aujourd’hui certaines pièces sont reproduites avec le Big E sous la gamme LVC (Levis Vintage Clothing). Mais vous pourrez voir sur l’étiquette qu’elles ne sont plus produites aux Etats Unis (ou du moins pas intégralement).

Concernant les déclinaisons de couleur des fameuses étiquettes BIG E, en voici quelques exemples :

  • Orange Tab : cette étiquette orange fait sa première apparition en 1969. Elle a été créée pour introduire une gamme plus “fashion” de la part de Levis avec des coupes plus expérimentales comme des jeans plus fit ou les fameux “pattes d’éléphants”, plus évasés à partir du genou. On peut d’ailleurs en apercevoir quelques exemplaires sur les photos du fameux Festival de Woodstock d’Août 1969. Cette étiquette a continué jusqu’en 1999 et une grande partie des modèles ont été créé pour le marché Européen.

  • White Tab : cette étiquette blanche avec l’écriture noire a été spécialement conçu pour les pièces en Corduroy (Jeans & Jackets) mais aussi sur la gamme “Levis for Gals” qui était une gamme destinée à la gente féminine.

  • Black Tab : étiquette noire avec son écriture dorée, essentiellement sur les pantalons de la gamme STA-Prest (non iron)

Puis vinrent d’autres couleurs avec le small e, comme l’introduction du Silver Tab en 1988. Cette étiquette grise avec son écriture blanche était destinée aux Jeans baggy essentiellement. Cette collection aux proportions larges était typique de ce qui se faisait dans les années 1990/2000.

Enfin le Blue Tab qui équipe les modèles de la gamme Made & Craft.

Vous l’aurez compris, les points d’attention sont nombreux et c’est à force de recherches que vous identifierez plus facilement les détails. Je vous recommande cependant deux ouvrages essentiels si vous souhaitez approfondir le sujet. Ils ont été écrits par deux des plus grands collectionneurs Japonais de jeans Levi’s d’époque, Mr Yutaka Fujihara (Patron de la boutique BerberJin à Tokyo) et Naoki Kawamata.

• Levi’s Vintage Denim Jacket Book (2020)

• The 501 XX A collection of Vintage Jeans (2015)

Mes recommandations :

Pour commencer je vous conseillerai de partir sur la Type III car c’est la plus simple à trouver, de par la quantité produite et en termes de prix, ça reste la plus abordable. En revanche, si vous pouvez vous le permettre ou que l’occasion se présente, pourquoi ne pas choisir une originale Type I ou Type II ?


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