Valstar Milano 1911 - Blouson Suédé

Note : A notre demande, Valstar a accepté de nous envoyer le blouson pour la réalisation de cet article.

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Valstar Milano

Blouson suédé Valstarino

 
Texte : Marcos Eliades
Photos : Valstar ; Thomas M
 

Introduction

En 1873, le philosophe allemand Robert Vischer invente le terme « Einfühlung » dans sa thèse sur l’esthétique. Ce néologisme signifie littéralement « empathie » mais recoupe également le sentiment d’appartenance, de sensation et le fait de « s’adonner à une émotion ». Le vocable sera ensuite popularisé par le philosophe Theodor Lipps, admiré par Freud, qui détaille la faculté pour un être humain d’apprécier une chose seulement s’il se projette réellement avec celle-ci. Selon lui, il est impératif de véritablement ressentir l’objet, comprendre comment il a été façonné par l’artisan et la signification qu’il lui en donne. Le concept d’« Einfühlung » englobe ainsi la possibilité pour l’être humain de ressentir une émotion interne et de la partager avec son environnement.

A un niveau moindre, nos vêtements doivent nous rendre heureux : si l’on ne ressent pas une petite flamme lorsque qu’on les porte, ils finiront dans les méandres de nos armoires.

Mon blouson Valstarino me fait ressentir cet « einfühlung » lorsque je le porte.

Décryptage.

 
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Histoire

Valstar est née à Milan en 1911. Elle a grandement été popularisée par les plus grandes stars de l’époque telles que l'acteur Humphrey Bogart – notamment dans le film Casablanca dans lequel il arbore un trench-coat de la marque – et connaît ainsi une starification quasi-instantanée.

A ses débuts la production est essentiellement dédiée aux vêtements de pluie haut de gamme. La ligne directrice est toujours la même : créer les meilleurs vêtements possibles, dans les plus belles matières.

En 1935, un nouveau blouson est lancé : le Valstarino, littéralement « petit Valstar ». Directement inspiré du mythique blouson A1 de l'armée américaine conçu en 1927, il diffère de ce dernier notamment dans le choix des matières. Façonné à partir d’un cuir très souple, en velours ou en agneau plongé, le Valstarino conserve néanmoins les boutons sur le devant, les poches plaquées ainsi que les poignets. Le col et le bas du dos sont en tricot de laine.

 
 
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Le Valstarino fait partie intégrante de l’histoire italienne : tellement fameux qu’il se hisse au 11ème rang des 99 objets iconiques italiens nommés dans le livre « Novantanove icone. Da segno a sogno », au même titre que la Fiat 500, la Vespa, la cafetière Bialetti...Une vraie reconnaissance qui explique sans doute son succès au Japon aujourd’hui. Le blouson a toutefois été revisité depuis sa version historique de 1935, notamment en termes de couleurs, de coupe ou de matériaux. Le logo aussi a connu une renaissance, puisqu'il est inspiré de celui utilisé pour sponsoriser l'équipe nationale de football italienne lors de la Coupe du Monde 1978.

 
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VALSTAR x LES INDISPENSABLES PARIS (34).JPEG
 

REVIEW

Enfiler un Valstarino, c’est tout de suite se sentir appartenir à quelque chose de grand. L’odeur du cuir caractéristique, le blouson la dégage délicatement. Extrêmement agréable à porter, il taille cependant slim et court mais se porte ainsi. Il est donc préférable de l’essayer au préalable dans un point de vente physique avant de franchir le pas de l’achat.
Ce blouson est digne des plus grands bad-boys du cinéma – McQueen, Brando – mais nous voulions nous éloigner ici de cette image en l’associant dans une tenue plus habillée.

Je l’associe avec mon pull shetland « Kelly green » Laurence J. Smith, un chino en velours blanc Uniqlo, une paire de chaussettes crème ainsi que mes Alden « color 8 cordovan » penny loafers 986. Combo gagnant.

Je dois être honnête, posséder une veste en cuir me faisait peur au début, justement à cause de l’image qu’on lui colle. Le Valstarino permet une transition de style tout en douceur : si comme moi, vous n’êtes pas habitué à endosser du cuir, ce blouson en décomplexe le port assez rapidement. En effet, pas de prise de tête avec ce type de blouson : simplicité est le maître mot.

J’apprécie particulièrement le design et la coupe qui confèrent au blouson un certain aspect « militaire-urbain ». Un vrai plaisir de faire et défaire le boutonnage de ce blouson : je vous conseille justement de jouer avec les différents styles qu’il offre ; l’effet visuel ne sera pas le même selon que le blouson est complètement ouvert, boutonné au milieu ou boutonné par deux fois. Une sorte de couteau-suisse tout-terrain. Je l’associe également facilement avec mon jeans SuperStitch mais aussi en tailoring, pour casser le côté trop « lisse » d’une tenue : pantalon flanelle taille haute pour le bas, pièce en maille pour le haut ainsi que mes éternelles loafers fétiches.

Quelle profondeur dans la couleur, quelle souplesse du cuir, quelle qualité ! Le Valstarino est comme un bon copain sur lequel compter, il ne vous décevra jamais.

Qui dit blouson en daim, dit entretien minimal. Voici nos conseils :

  • Imperméabiliser le blouson à l’aide d’un spray imperméabilisant (Saphir Invulner – Médaille d’Or par exemple)

  • Ranger son blouson sur cintre, préférablement, à l’abri d’une lumière directe pour ne pas abimer le daim.

  • Si votre blouson en daim viendrait à se tâcher (malheur !), pas de panique, ce produit miracle est la solution : le « Super Gommadin » toujours de Saphir Médaille d’Or.

  • Il est également conseillé d’apporter son blouson chez un nettoyeur spécialisé dans le cuir. L’entretien dépendra de la fréquence de port de votre blouson.

Ce n’est pas pour rien qu’il y a « star » dans Valstar.


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Valstar Milano - La marque reine des blousons A1

 

 

 

 

Valstar Milano

Clairement dans notre TOP 10 de nos marques préférés. Les matières au sont top, les coupes encore la qualité de fabrication aussi. Vraiment une marque qui a toute sa place dans votre vestiaire. Ses pièces traverseront bien les années. Car finalement comment reconnaît-on un vêtement bien pensé, au-delà de la matière, de la coupe et de sa qualité ? Par le simple fait qu'il soit encore portable et désirable 10 ans plus tard.

Historique

Valstar est une marque née à Milan en 1911. Une marque centenaire qui a traversé les âges. Les plus grandes Stars portent ou ont porté du Valstar. On pense à l'acteur Humphrey Bogart par exemple. Il joue avec un trench-coat de la marque dans le film Casablanca.

Humphrey Bogart dans le film Casablanca

Humphrey Bogart dans le film Casablanca

 

Le blouson Valstarino est directement inspiré du mytique blouson A1 de l'armée américaine conçut en 1927. Et à l'inverse de ce dernier, le blouson de Valstarino est majoritairement confectionné avec un cuir très souple, en velours très souvent. Ou en agneau plongé. Le blouson conserve néanmoins les boutons sur le devant, les poches plaqués ainsi que les poignets, le col et le bas du dos en tricot de laine.

Dès 1931 le célèbre A-2 le remplace. Une vie militaire finalement très courte mais qui sera prolongée dans la vie civile grâce aux Italiens, et particulièrement Valstar en 1935.

valstar capiello waterproof

A la belle époque, Valstar fait aussi appel aux plus grands artistes publicitaires de l’époque. Ci-dessus par exemple une publicité réalisée par Leonetto Cappiello, un artiste italien qui est arrivé en France au début des années 1900.

Le blouson Valstarino a été nommé dans le livre Novantanove icone. Da segno a sogno comme faisant parti des 99 objets iconiques Italien. Au même titre que la Fiat 500, la Vespa, la cafetière Bialetti...Une vraie reconnaissance qui explique sans doute son succès au Japon. A noter tout de même que le blouson a bien entendu été revisité par rapport à sa version historique de 1935, que ce soit en terme de couleurs, de coupe ou de matériaux.  Même le logo a une histoire particulière puisqu'il est inspiré de celui utilisé par Valstar pour sponsoriser l'équipe nationale de football italienne lors de la Coupe du Monde de 1978. Avec une touche moderne et pop pour alléger le poids de l'histoire de la marque.

L'étiquette rappelle que la version historique du blouson date de 1935

L'étiquette rappelle que la version historique du blouson date de 1935

Des jeunes étudiants italiens bien stylés

Des jeunes étudiants italiens bien stylés

COLLECTIONS

Vous l’aurez compris, Valstarino est une marque entièrement dédiée au blouson A1. Valstar de son côté regroupe tout le reste de leur outerwear. Des imperméables, des blousons, des surchemises…

Du fait de son héritage dans les vêtements de pluie, vous trouverez beaucoup de matières techniques. Ou rendues techniques, par exemple grâce à la technologie Storm Système de Loro Piana. Résultat ? Des matières naturelles qui sont déperlantes, imperméables et coupe-vent.
Vous aurez les avantages de ces matières naturelles, à savoir le toucher, le confort, une certaine respirabilité…et ceux des matières techniques. Fini la sensation des K-Way d'antan qui vous  faisait transpirer dès le moindre rayon de soleil et qui finissait par vous coller à la peau.
Comment font-ils concrètement ? D'une part le tissu est traité et d’autre part une membrane* est ajoutée.
*sorte de film que l’on colle sur le tissu dont le principe est de laisser passer l’humidité vers l’extérieur (transpiration) mais de bloquer son entrée vers l’intérieur. (pluie)

D’autres marques haut de gamme du secteur utilisent ce type de tissu, comme le célébrissime Mackintosh. (aller jeter un œil au Bon Marché, un des seuls magasins de Paris qui en possède une petite sélection)

La fameuse technologie Storm System de Loro Piana (appartenant à présent au groupe LVMH)

La fameuse technologie Storm System de Loro Piana (appartenant à présent au groupe LVMH)

Mac en laine avec membrane waterproof - Loro Piana

Mac en laine avec membrane waterproof - Loro Piana

Oeillets au niveau de l'emmanchure afin d'évacuer la transpiration. S'avère souvent très utile en pratique.

Oeillets au niveau de l'emmanchure afin d'évacuer la transpiration. S'avère souvent très utile en pratique.

Le Mac Valstar équipé du tissu de chez Loro Piana : élégance et technicité

Le Mac Valstar équipé du tissu de chez Loro Piana : élégance et technicité

Un trench/mac d'été, classique dans sa version Beige

Un trench/mac d'été, classique dans sa version Beige

Collaboration avec le distributeur très select Japonais United Arrows Photos du très bon eshop français Beige Habilleur

Collaboration avec le distributeur très select Japonais United Arrows
Photos du très bon eshop français Beige Habilleur

Coutures étanches : propre, beau et fonctionnel On perçoit aussi la membrane imperméable qui recouvre le tissu : il s'agit de la partie qui brille

Coutures étanches : propre, beau et fonctionnel
On perçoit aussi la membrane imperméable qui recouvre le tissu : il s'agit de la partie qui brille

 

Autre possibilité, les cotons de chez British Millerain ou Halley Stevensons. Vous savez, ces cotons waxés qui équipent les Barbour depuis plus de 100 ans. Le principe est de tremper le coton dans de l’huile de paraffine pour le rendre imperméable. Une application déjà utilisée depuis le 15ème siècle pour graisser les voiles (grâce à de l’huile ou de la graisse de poisson) et ainsi améliorer la prise au vent, notamment sous la pluie. British Millerain est un des plus grands producteurs au monde de ce type de tissu. Que ce soit à usage civil ou militaire.

Mac Valstar en coton waxé de chez British Millerain

Mac Valstar en coton waxé de chez British Millerain

Très belle confection : on distingue la doublure imperméable

Très belle confection : on distingue la doublure imperméable

Leurs blousons A1 en laine sont aussi magnifiques. Dans le même esprit le fabricant Japonais Ring Jacket possède un modèle en maille dans sa collection. Le top du confort.

Et que dire des doublures ? C’est là qu’on voit vraiment qu’il s’agit d’une marque haut de gamme. Elle porte un soin particulier à chaque détail. Vous en trouverez en cachemire, en soie, en laine…mais aussi en matières plus techniques, matelassé avec du Thermore par exemple.
Bien entendu leurs boutons sont en corne. Et si vous faîtes attention vous verrez que souvent il y a un deuxième bouton sur l’arrière pour avoir une finition plus propre

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Equilibre de couleurs entre le vert foncé des bords côte, le vert clair du tissu principal et le tissu grainé marron de la fermeture centrale : bien pensé ! Vous noterez que l'on a testé le même modèle mais en bleu marine.

Equilibre de couleurs entre le vert foncé des bords côte, le vert clair du tissu principal et le tissu grainé marron de la fermeture centrale : bien pensé !
Vous noterez que l'on a testé le même modèle mais en bleu marine.

 

 

On ne pouvait pas ne pas mettre de photo de la version en cuir suédé du célèbre blouson Valstarino

On ne pouvait pas ne pas mettre de photo de la version en cuir suédé du célèbre blouson Valstarino

Blouson Cardigan de chez Ring Jacket

Blouson Cardigan de chez Ring Jacket

Ring Jacket : photo issue de leur eshop

Ring Jacket : photo issue de leur eshop

Une photo qui date de quelques années : Mark Cho (The Armoury) porte une Ring Jacket

Une photo qui date de quelques années : Mark Cho (The Armoury) porte une Ring Jacket

Blouson en laine Valstar à 360°

Blouson en laine Valstar à 360°

Blouson matelassé

Blouson matelassé

Doublure Thermore pour plus de chaleur - si vous avez lu notre premier article sur Aspesi vous êtes déjà famillier de cette marque

Doublure Thermore pour plus de chaleur - si vous avez lu notre premier article sur Aspesi vous êtes déjà famillier de cette marque

Belle doublure en polyamide/coton

Belle doublure en polyamide/coton

 

Distribution

Valstar est distribuée sur nos e-store préférés : Trunkclothiers, MrPorter, NomanWalksAlone, Monocle ou encore Drake’s pour ne citer qu’eux.
Pour ceux qui cherchent un blouson ou un trench, Valstar est vraiment une marque à regarder de très près.

Test et Avis

Le tissu provient de chez Limonta, un fabricant de tissu technique Italien.
La matière est bien évidemment déperlante. Mais n’ayant pas encore pris de grosse averse avec, on ne peut se prononcer sur son imperméabilité. Elle est aussi ultra légère, et chose qui pourrait paraître surprenante pour du 100% nylon, on ne transpire pas plus que du coton avec.

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La finition intérieur est très propre

La finition intérieur est très propre

Comme dit plus haut on a apprécie les détails que Valstar soigne : bord de côte en laine, et boutons en corne, zip double curseur, intérieur gansé (pas de fils qui dépasse)…

Pour vous montrer la finesse de ce tissu technique

Pour vous montrer la finesse de ce tissu technique

Le zip à double curseur : assez répandu en Italie, il s'avère être plus qu'indispensable !

Le zip à double curseur : assez répandu en Italie, il s'avère être plus qu'indispensable !

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Conclusion

On va se répéter, mais Valstar est définitivement une de nos marques préférées. Très belles matières, belle confection et prix raisonnable au regard de ce qu'ils proposent.

Neoretrostreetstyle - Interview

 

 

Maxime est l’auteur de l’excellent blog photo NeoRetroStreetStyle. Il nous a gentiment accordé une interview.

Maxime photographié par Scott Schuman lors de son passage chez Sartoria Ripense pour la réalisation d’un costume bespoke.Ce blouson A1 est vendu dans cette boutique si ça vous intéresse. Vous en trouverez également un peu partout ailleurs dans Rome,…

Maxime photographié par Scott Schuman lors de son passage chez Sartoria Ripense pour la réalisation d’un costume bespoke.
Ce blouson A1 est vendu dans cette boutique si ça vous intéresse
. Vous en trouverez également un peu partout ailleurs dans Rome, la Mecque de la Suède Jacket d'après Maxime.

PS : habituellement Maxime ne porte pas de lunettes. Cette photo a été prise spécialement pour le site de Scott Schuman, facebythesartorialist !

Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Mais bon c’est beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant.
— Maxime Tormen

Bonjour Maxime, peux-tu te présenter rapidement ?

Bonjour Thomas, j’ai 28 ans, j’habite actuellement à Londres mais je viens de Nancy en Lorraine. Mon parcours ? J’ai quitté la maison de mes parents dès l’âge de 14 ans pour me consacrer au foot en tant que gardien de but. D'abord au centre de formation du FC Metz, puis au Stade de Reims et de l'As Cannes jusqu’à l’âge de 22 ans. N'ayant pu accéder au niveau professionnel, j'ai arrêté le foot du jour au lendemain. J'ai alors repris les études et j’ai trouvé une formation pour avoir l’équivalence Bac en un an. Avec ce diplôme, mes connaissances en "Mode" et mon premier blog, j’ai réussi à intégrer l’école Mod’art international directement en 3ème année de Licence. Ensuite j’ai passé un master que j’ai obtenu.
Le diplôme en poche, je suis parti à Rome sans aligner 3 mots d’italien et j’ai réussi à intégrer l’Accademia Dei Sartori dans laquelle j’ai passé avec succès mon diplôme 6 mois après. Ensuite j'ai fait mes premières armes chez Ilario Piscioneri, un tailleur Romain, chez qui j'ai appris à coudre. Après je suis parti chez Andrea Luparelli, la fameuse boutique Sartoria Ripense. Au final j'ai dû rester 3 ou 4 ans en Italie. C’était une bonne expérience.
Mais je voulais apprendre l’anglais car je n'alignais pas un seul mot. Et c’est important dans le business. Du coup j’ai réussi à me faire financer une formation d’anglais à Londres. Pendant mon temps libre je voulais trouver un stage sur Savile Row. Mark Cho m’a mis en contact avec Kathryn Sargent et j’ai pu intégrer son entreprise. Ma formation terminée, je pouvais rester travailler chez Kathryn mais mon salaire ne me permettait pas de vivre à Londres.
Je travaille actuellement chez Ralph Lauren à Londres. Je m’occupe d’un tout nouveau service de customisation et j’alterne avec le service tailleur. Parallèlement , je tiens 2 blogs dont NeoRetroStreetStyle. Je pense être un autodidacte.

De quand date ta passion pour les vêtements ?

Cela doit remonter à l’âge de 11 ans. A l’époque j’étais un fan de rap Us (East Cost). Il n'était pas rare que je prenne le train pour aller chercher mes vinyles chez urban music à Châtelet car je trouvais pas ce type de musique en CD. C'était lépoque où je portais du Avirex, Timberland, Clarks, Air force One bullrot, Enyce et toutes ces conneries là.
Je me suis toujours intéressé à la contre-culture en général depuis mon plus jeune âge. Le vêtement en faisait partie intégrante. Depuis j’ai évolué...

A quelle occasion t’es-tu dit que tu allais faire un blog de photos ? En ayant vu le travail d’un Scott Schuman ? A l’occasion d’une participation au Pitti Uomo ? D’ailleurs quel est ton ressenti sur le salon ?

J’ai commencé mon blog à l’époque où The Sartorialist commençait à partir en cacahuète. J’aimais bien Mister Mort mais c’était parfois un peu trop "clochmoutte" à mon goût et je ne me retrouvais pas vraiment dans les street blog menswear de l’époque. C’était trop fashion et too much.
Alors je me suis dit : pourquoi ne pas créer un blog en essayant de trouver le juste milieu entre élégance et style naturel, intemporel. Je pense d'ailleurs investir dans un nouvel appareil photo prochainement...
J’ai du faire 4 ou 5 Pitti Uomo ! Malgré ce qu’on pourrait penser à première vue, l’ambiance est plutôt bonne, les gens sont sympas et tu peux voir un peu comment le business fonctionne. Tu as tout le gratin menswear mondial, tu y découvres de nouvelles marques et tendances. Il y a également des soirées un peu partout dans la ville, ça vie, c’est vraiment sympa, j’ai de bons souvenirs.  C’est un peu un concours du type le mieux habillé du salon et comme tu as pu le constater, 85 % des participants en font un peu trop. Mon boulot est de shooter les 15% restants.

 

Ta photo préférée ?

Pour ma photo préféré je dirais une des photos de Kamoshita. J'ai souvent de la chance avec lui, j'ai le temps et il est toujours très souriant quand il me voit le shooter...C'est peut être à force de le croiser un peu partout depuis quelques années.

 
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Peux-tu nous raconter l’histoire de la photo ci-contre ? Parce que c’est très très rare de croiser des filles habillés comme ça.

Oui c’est une photo prise à Bruxelles durant un séminaire avec mon école de Mode à l’époque. On avait parfois un peu de temps libre et au lieu d’aller au Starbucks café, j’en profitais pour vadrouiller un peu dans la ville, je suis tombé sur cette fille et j’ai shooté.

 

Ton classement des personnes connues les mieux habillées du salon Pitti Uomo ? 

En parlant de classement, ils devraient effectivement inventer un classement du type le mieux habillé du salon, autant pousser le délire jusqu’au bout...!
Difficile de répondre à ta question, je dirais Karl Edwin Guerre, il fait un peu ce qu’il veut, ça déconne jamais, et puis il a cette nonchalance qu’on naturellement les "black". Sur ce que j’ai vu au dernier Pitti 90, je dirais Chad Park de Bn tailor. Ou les types de The armoury, Brycelands & co, Kamoshita, les frères Castillo de MAN1924, Simone Righi..et 2,3 italiens inconnus. Quand tu regardes mon blog, tu peux t’apercevoir qu’à chaque Pitti c’est souvent les mêmes que je shoote. Ces mec maîtrisent parfaitement les codes et ont une culture sartoriale poussée c’est sur, mais bon c’est direct beaucoup plus facile en étant habillé en Liverano, Ambrosi, Dalcuore ou Himel Brothers. Même le jardinier du coin serait élégant. Pour moi un homme qui a du style est capable d’avoir de l’allure de la tête au pied avec un budget de 20 euros...! Noburo Kakuta avec son physique de vieux sage est favorisé. Il est vrai qu'il maîtrise parfaitement les proportions et les nuances de bleu, mais on ne peut pas dire qu’il prenne beaucoup de risques...Voilà après ça reste que du visuel...

Karl Edwin Guerre tout en couleur

Karl Edwin Guerre tout en couleur

Simone Righi

Simone Righi

 

Ton Linkedin précise que tu as fait l’Accademia dei Sartori à Rome et Mod'art International Paris. Y as-tu appris des choses concrètes ? Rejoins-tu l’avis d’un Antonio Liverano ou d’un Patrick Johnson qui pense qu’on n’apprend rien dans les écoles de modes ? 

Je les rejoins oui et non, ça dépend ce que tu entends dans école de mode. Il faut faire la part des choses et être objectif. Certains profs, c'est vrai, ont une conception du luxe qui n’est pas vraiment la mienne, c'est sûr, mais j'ai appris pas mal de choses (dans la première école Mod’art) notamment au niveau du business, du management, de la communication et du marketing en général. Je suis parti à Bangkok, Milan et Hong Kong en séminaire grâce à cette école. J’ai pu y rencontrer des créateurs d’entreprise. C'est d'ailleurs à ce moment que j’ai pu rencontrer l’équipe de The Armoury. Cette école avait aussi organisé une visite chez Degand à Bruxelles, le célèbre magasin consacré à l’élégance masculine. Je pourrais te citer d'autres points positifs. Après ça dépend peut être des écoles mais je ne vais pas cracher sur une école qui ma donné ma chance...!

Et concernant le métier de tailleur, je suis d’accord avec eux sur le fait qu’on apprend mieux sur le terrain, c’est une réalité. J’ai appris avec des tailleurs qui ont réalisé des costumes pour Cary Grant, qui ont travaillé plus de 30 ans chez Brioni à la belle époque ou encore chez Valentino avec plus de 40 ans dans la confection. J’ai rencontré des gens vraiment compétents.

 
Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel serait le meilleur. Je ne vais pas citer de noms, mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes.
Devant la boutique Liverano Liverano à FlorenceCredit Photo : Gentleman Chemistry

Devant la boutique Liverano Liverano à Florence

Credit Photo : Gentleman Chemistry

 

Comment s’est passé ton apprentissage chez Sartoria Ripense ? Qu’as-tu appris ?

Je me souviens, je suis arrivé chez Ripense avec mon air ahuri. Andrea sortait de son bouiboui d’en bas et m’a accueilli avec le sourire italien...Je lui ai demandé s'il pouvait m’accueillir pour parfaire mon apprentissage, et le lendemain j’étais opérationnel. Au début c'était vraiment difficile. Puis après quelques mois et beaucoup de travail je devenais plus productif. A la fin j’arrivais presque à réaliser ce qu’on appelle « la secondo prova » ( le deuxième essayage). Je le remercie encore car c'est vraiment là que j’ai tout appris, avec lui et le personnel ultra qualifié.

Le sur-mesure est-il vraiment le saint graal ? Un avis ?

Le sur-mesure est bien pour les personnes avec un physique particulier. Après c'est bien aussi pour les connaisseurs passionnés, les gens qui recherchent des tissus, une coupe, des détails en particulier. Cela dépend aussi des tailleurs, il ne faut pas écouter ou lire les choses qu’on entend par-ci par-là comme quoi tel ou tel est le meilleur. Je ne vais pas citer de noms mais il y a des tailleurs (ou stylistes plutôt), qui ne méritent vraiment pas leurs renommées quand tu t’approches un peu plus près de leurs vestes. Parfois les clients ramènent leurs vestes bespoke réalisées par d’autres tailleurs pour qu’on les retouche et il m’est arrivé pas mal de fois d être surpris en découvrant un travail de sagouin. Souvent des blogueurs bespoke postent des détails zoomés de vestes tailleurs en croyant que ça été bien réalisé alors que je vois tout de suite que c'était bâclé. Il y a certains détails que même les "connaisseurs" (et parfois même le tailleur) ne voient pas car ils ne fabriquent pas la veste. Et puis le travail à la main n’est pas toujours un gage de qualité, la machine est parfois plus efficace sur certaine parties de la veste. Donc voilà, il faut faire attention, surtout à Naples…

Si tu as un physique basique, de la personnalité et que tu connais un bon retoucheur, tu peux avoir de l’allure pour pas grand chose.

Maxime en plein travail dans l'atelier Sartoria RipenseCredit photo : VeryGoodLord

Maxime en plein travail dans l'atelier Sartoria Ripense
Credit photo : VeryGoodLord

Un avis également sur les tailleurs italiens qui fleurissent sur Internet ?

Ils ne fleurissent pas, ils existent depuis bien longtemps, c’est juste que c’est une tendance. Ils font un costume aux acteurs bloggers connus dans le milieu et ça part. J’ai une liste concernant le nombre de tailleurs en Italie dans mon premier livre de l’Accademia Dei Sartori, il doit y en avoir plus de 500. Rien qu’a Rome, il y en a partout, c’est juste qu’ils ne font pas communication.

Tu as également travaillé à Londres pour Kathryn Sargent,  la première tailleur bespoke londonienne. Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, peux-tu la présenter rapidement? Pourquoi avoir rejoint son équipe ? Quel était ton rôle ?

Oui pour le coup c'est une vraie "Master Tailor" (elle peut se permettre de poser avec les ciseaux). Au départ je ne la connaissais pas vraiment, c’est Mark Cho de l'équipe The armoury qui m’a mit en contact avec elle. Elle a travaillé plus de 15 ans il me semble chez Gieves and Hawkes, elle était cutter. Elle a créée son entreprise il y a 5 ans maintenant. D’après internet elle aurait même réalisé des costumes pour David Beckam et le prince Charles. Je garde le secret, mais il m’est arrivé de croiser des vedettes ! Au niveau des finitions, je dois admettre qu’elle fait partie du top sur Savile Row, et d’après ce que j’ai vu les femmes sont plus pointilleuses..

J’ai appris pas mal de choses pendant ces quelques mois, notamment à monter les manches, ou encore à réaliser le first fitting. Elle a une boutique sur Savile Row et un magnifique atelier situé à Brookstreet situé juste à côté.

Fort de ces 2 expériences, préfères-tu l’école anglaise ou italienne ?

Les anglais ont une manière de travailler complètement différente de celle des italiens. Quand je suis arrivé a Savile Row, ils m’ont pris pour un fou avec mes techniques de vieux Calabrais. De mon expérience, j’ai naturellement une préférence pour les italiens mais les anglais sont plus structurés dans leur manière de travailler et ça se ressent sur le résultat final.

Tes bons plans (boutiques, friperies…) à Rome et Londres ?

A Rome, il faut aller au Porta Portese le dimanche matin, c'est le meilleur marché que j'ai pu faire. Tu peux trouver du bespoke pour 3 euros.. du vintage américain pour 1 euro...du Ralph pour 2 euros...faut fouiner. Sinon tu peux trouver pas mal d'objets design.
Tu peux aussi aller jeter un coup d’œil chez Federico Polidori, c'est un artisan qui travaille le cuir. Ce qu'il fait est fantastique.
Bien évidemment, tu peux faire un tour à la boutique Sartoria Ripense, il y a une sélection bien choisie.
Deux autres boutiques sympas qui me viennent à l'esprit, s’appellent VillaBorgheseRoma (située via Po 158, ils ont un site internet) et Blue Marlin Roma : bonne sélection militaire et vintage.
Et si tu cherches des gants de qualité, il y en a à tous les coins de rue.

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Boutique Federico Polidori rue del Piè di Marmo

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Boutique Blue Marin, située rue Regina Margherita

A Londres, les tips sont assez connus des gens qui s'intéressent au sujet. Pour le vintage il y a le Portobello Market le vendredi, Bricklane A Shoreditch le jeudi matin me semble-t-il. Pas très loin, il y a une boutique qui s’appelle House of vintage situé à Cheshire Street.

Chez Camden aussi il y a des trucs sympas. Il y a aussi le fameux The Vintage Showroom à Covent Garden. Et beaucoup de friperies dans les alentours de ce que je t’ai cité. Sinon tu peux jeter un œil rues Jeremy Street et Savile Row. il y a Lock & Co par exemple.

The Vintage Showroom à Londres

The Vintage Showroom à Londres

Récemment j’ai découvert une autre boutique de vintage américain avec une très bonne sélection.J'ai oublié son nom...elle se situe à Crystal Palace.

Pour finir, j’ai vu sur ton Instagram que tu faisais de la moto. Que penses-tu de la circulation à Rome ou dans l’Italie en général ? C’est un vrai plat de spaghetti ?
D’ailleurs tu portes quoi ? Des vêtements que tu affectionnes ? 

Oui, j’ai passé le permis moto juste avant de partir en Italie. J'ai toujours rêvé de pouvoir sillonner en moto les routes de Toscane, dans le coin des CinqueTerres ou au bord du le lac de Côme. Étonnamment je préfère la circulation Romaine que Londonienne. A Rome, tu fais un peu ce que tu veux, il suffit juste de s’imposer et les gens te laissent passer, ça marche comme ça. A Londres c'est très dangereux, il y a beaucoup trop de bus, taxi, et cyclistes. Sans compter les touristes qui traversent en regardant du mauvais côté. Je dois risquer ma vie au moins 5 fois par jour.
Là je prépare un nouveau Road Trip en Écosse pour Mai. J’essaye de réduire au maximum mes bagages car ma moto (Ducati Monster) n’est pas conçue pour ce type de voyage normalement. Du coup je suis en ce moment même en train de customiser ma bonne vielle Barbour International en rajoutant deux poches arrières. Si on compte mon pantalon cargo vintage de l’armée française, je devrais avoir pas mal de place.

J’ai pas mal de pièces favorites, surtout des blousons. Pour moi un beaux blouson est indispensable. Ma type A1 en cuir naturel réalisé par Mister Freedom est une de mes préférées. A l'achat, elle était blanche. Aujourd’hui elle a une patine orangée incroyable, je suis remonté de Rome à Nancy en moto avec ce blouson,, j'ai de bons souvenirs ! Sinon mon gilet brown’s beach d’Anatomica, ça fait pas mal d’années que je l’utilise couramment, par dessus un pull, en doublure sous une Barbour, au dessus d’un t-shirt et même sous un costume. Il est très pratique également quand je travaille, avec ses 4 poches.

ROME BARBOUR
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Ces couleurs ! Mamamiaa...On est bien à Rome.