Rencontre avec VeryGoodLord
/Cette semaine on est allé à la rencontre d'Arnaud Chanteloup, fondateur de VeryGoodLord. L'occasion pour nous de parler menswear, blog homme et entrepreneuriat.
Bonjour Arnaud, si tu devais te présenter en quelque mots tu dirais quoi ?
Arnaud, fondateur du blog VeryGoodLord et de la marque Giotho.
BLOG
Comment t'es venu l'idée de créer VeryGoodLord ?
J'ai commencé en créant Needit, un site où je faisais de la "curation de contenu" (NDLR : sélectionner, éditer et partager les contenus les plus pertinents du Web) sur la mode masculine. Je m'étais inspiré d'un site américain : uncrate. Un site assez connu outre-atlantique (et qui existe encore d'ailleurs)
qui propose une sélection de bonnes adresses, de beaux objets et de bonnes pièces. Tout le travail et toute la différence se fait sur cette sélection. Rien de révolutionnaire tu me diras, mais cela fait la valeur de leur contenu.
Puis, naturellement, j'ai eu envie d'écrire et partager ma vision. J'ai donc créé le blog VeryGoodLord. C'était en 2012. Je dois dire que ça a marché assez rapidement. J'ai donc continué, écrit plus d'articles mais aussi et surtout développé ma ligne éditoriale. L'identité de VeryGoodLord. Je le faisais en parallèle de mon travail de juriste.
A un moment donné j'ai eu envie de pousser le projet jusqu'au bout et j'ai donc démissionné pour me consacrer à temps plein à VeryGoodLord et ma marque Giotho.
Après il faut savoir que je ne suis pas tout seul à rédiger des articles. Deux personnes s'occupent de la partie horlogerie, une pour la partie vin et spiritueux et une de la partie grooming. Chacun étant expert et passionné par leur domaine respectif. VerygoodLord ce n'est donc pas juste de la mode masculine mais c'est un tout. D'ailleurs j'ai vraiment envie de développer les sujets sur les montres, parce que ça fait vraiment partie du vestiaire de l'homme et que c'est un produit que beaucoup d'hommes affectionnent.
Quel rôle a pu jouer Internet dans ton apprentissage ?
Pour moi ça été un catalyseur mais ce n'est pas le déclencheur. Pour refaire l'histoire, je suis juriste de formation. J'ai travaillé dans un cabinet d'avocats et quelques grandes entreprises. Je fus donc très vite amené à devoir bien m'habiller. Je n'avais pas le choix. D'ailleurs mon premier stage je l'ai fait chez Chanel...Bien présenter était donc impératif pour être intégré normalement dans la société.
Après oui Internet m'a aidé. Je trouvais beaucoup d'informations sur les blogs de l'époque qui étaient CommeUnCamion, BonneGueule, SoDandy, ParisianGentleman...Et c'est aussi à ce moment que je me suis dit que j'avais une place à prendre parmis tous ces blogs. Car aucun ne me correspondait vraiment. Ça n'a donc jamais été un positionnement marketing mais une vraie passion que je devais faire vivre.
Comment vois-tu la bloggosphère masculine française ? Le rôle des blogs prend-t-il de plus en plus d’ampleur ?
Ce que je regrette en France, c'est un certain manque de professionnalisme. On toujours un peu en retard par rapport à certains américains, italiens ou anglais. Si l'on prend l'exemple de Simon Crompton (NLDR : fondateur du site Permanentstyle) : il a du beau contenu, bien structuré, une belle plateforme, des partenariats...un vrai média.
Comment ça va évoluer ? Difficile à dire...mais oui on voit que ça bouge. Pour la partie image, peut être que les blogs vont revenir sur le devant de la scène (par rapport à un Instagram). Pour la partie vidéo, ça va exploser...le terreau idéal de son développement est en place (smartphones, réseaux 4G...). Je pense d'ailleurs m'y consacrer de plus en plus. Des vidéos de conseil sur la mode masculine par exemple.
Quand VeryGoodLord like un post Instagram, c'est toi qui le fait ou une machine (en fonction des tags ou que sais-je) ?
(Rires) Non non c'est bien moi...D'ailleurs je fais pas mal de stories. C'est le côté assez sympa d'Instagram.
Que penses-tu du menswear à Paris ?
Je trouve qu'il y a un bon dynamisme, pas mal de marques qui se créent et qui essayent de tirer le marché vers le haut. Par exemple champdemanoeuvre pour les jeans, RSVP pour la petite maroquinerie ou encore Baltic pour les montres.
Y a-t-il des tendances qui t’agacent particulièrement ? A contrario, lesquelles apprécies-tu ?
Les copies des montres Daniel Wellington m'énervent un peu...Ce que j'apprécie par contre, c'est la tendance des hommes à vouloir bien s'habiller. Et de les aider grâce aux blogs, à mon blog. C'est assez gratifiant quand je reçois des commentaires positifs, des emails de remerciement, et même des mots gentils dans la rue.
Est-ce que tu envisages de retourner au Pitti Uomo ?
J'y songe, je vais essayer d'y retourner, mais peut-être pas cet été.
Si tu pouvais revenir en arrière, quel conseil donnerais-tu au « jeune Arnaud » ?
Faire les choses tout de suite ! Si j'avais su, je n'aurais probablement pas fait d'études de droit. Aller droit au but et ne pas trop écouter les autres finalement. Et plus tu commences tôt, mieux c'est.
GIOTHO
Peux-tu nous en dire plus sur ta marque ? Quelle était l’idée derrière ?
J'ai lancé Giotho fin 2016. J'avais envie de créer une belle marque de chemise. L'idée était finalement très simple : de beaux tissus, une belle coupe, une confection européenne !
Un détail/service que tu apprécies et que l’on retrouve trop rarement de nos jours ?
L'empathie d'une marque envers son client avec un service vraiment personnalisé.
Quels sont tes projets pour la suite ?
Continuer les chemises sur Giotho et lancer des accessoires sur VeryGoodLord. Ça devrait arriver prochainement...Affaire à suivre.
AUTRE
Y’a-t-il un vêtement que tu voudrais absolument ?
Une veste croisée Camoshita !
Credit photos : beigehabilleur
Quelles sont les personnes dont tu aimes le travail ou le style ?
Tyler Brulé, le fondateur de Monocle et Wallpaper.
Un restaurant ou un livre à nous conseiller ?
Un des livres que j'adore : The Vintage Showroom. Beaucoup de photos de vêtements militaires...D'ailleurs je porte une veste de l'armée Suédoise que j'ai trouvé chez Marie et Benoit, passage du Cerf.
Mon restaurant préféré à Paris ? Le septime : une bistronomie, rue de Charonne.