Qui fabrique les sweatshirts en LOOPWHEEL [TsuriAmi-Ki] ?
Définition : Loopwheel machine
Qu’est ce qu’une loopwheel machine ? C’est le nom qui est donné pour désigner spécifiquement les machines à tricoter circulaire des années 1920. En japonais on parle de "Tsuriami-ki" : "tsuri" signifie accrocher, "ami" signifie tricoter et "ki" est le mot pour la machine. Car oui ces machines ont la particularité d’être “suspendues”. Elles sont le plus souvent accrochées à des poutres en bois et tricotent des sortes de grandes chaussettes tubulaires. Elles peuvent tricoter du jersey pour les t-shirts ou du jersey molleton pour les sweatshirt. Petite parenthèse d’ailleurs sur le mot sweatshirt : on parle de sweatshirt parce qu’il a initialement été pense pour absorber la transpiration du corps et ainsi le garder grâce au frais grâce aux petites boucles sur l’envers du tissu.
L’histoire de ces machines suit la même destinée que celles utilisée pour réaliser des jeans selvedges telles que les fameuses Draper X3 looms.
Alors que le monde occident se sépare de ses machines vieillissantes dans les années 50 et 60 pour se tourner vers des machines circulaires plus productives, les entreprises Japonaises en rachètent une partie.
Elles offres des caractéristiques intéressantes par rapport à leurs concurrentes plus modernes :
Le fil utilisé pour tricoter n’est pratiquement soumis à aucune tension.
Seul un ou deux fils peuvent être utilisés lors du tricotage. Un processus plus lent, mais un résultat final beaucoup plus moelleux.
Le tricot tombe sur un chariot qui tourne avec la machine. Il tombe naturellement avec la gravité et n'est pas tiré, roulé ou mis sous tension.
Toutes ces avantages rendent manifestement les jerseys loopweel plus résistants, plus moelleux et plus élastiques car ils s'étirent verticalement et horizontalement et s'adaptent ainsi confortablement au corps. Ils seraient même plus résistants aux lavages répétés, là ou un molleton lambda perd vite de son moelleux. On a même pu lire qu’un jersey classique cède en moyenne lorsqu’il est lesté de 4 kg de plomb, là où un jersey loopwheel cède seulement lorsqu’il est lesté de 7kg de plomb.
Le diamètre des machines varie en fonction des tailles. A chaque machine correspond une taille. Et comme elles tricotent en tubulaire, il n’y a pas de coutures sur les côtés des t-shirts ou sweatshirts réalisés avec ces tricots. Le seul hic concerne le rendement : 1 seul mètre par heure. Il faut donc entre 2 à 3 jours pour tricoter 24 mètres, là où les nouvelles machines circulaires plus récentes sont capables de le faire en 1 heure. Et forcément le prix s’en ressent également : 1 mètre de jersey looppwheel est beaucoup plus cher que du jersey standard.
Les fabricants de jerseys LOOPWHEEL 吊り編み
Ce qui est sûr c’est que personne ne sait précisément le nombre de fabricants qui possèdent encore des machines loopwheel. Parfois on lit qu’il n’y a plus qu’une seule usine, parfois deux, parfois quatre…nous on tablerait plutôt sur 6 dans le monde. Ce qui est sûr c’est qu’on en a identifié au moins 4 : 3 au Japon et 1 en Allemagne.
Toki Seni
TOKI SEN-I est une entreprise Japonaise qui produit des tricots depuis 1984. Tout comme Kanekichi Industries (voir plus bas), elle est située dans la préfecture de Wakayama. Elle possède de nombreux métiers à tricoter dont les fameuses machines Tsuri qui ont été fabriquées il y a plus de 100 ans en Europe. Toki possède également des machines circulaires plus standards : tous les jerseys Toki Seni ne sont donc pas tricotés sur des machines Tsuri.
Depuis février 2005 Toki Seni est présente sur Première Vision, le salon pour les professionnels de la mode et du textile. Les marques de Luxes et de mode haut de gamme font parties de leurs clients.
Kanekichi Industries
Fondée en 1912 Kanekichi Industries est une entreprise japonaise située à Wakayama (aussi appelée la ville du tricot au Japon*) qui continue de produire des tissus tricotés à l'aide de machines Tsuri-ami. Tout en conservant les méthodes de production traditionnelles, Kanekichi Industries s’efforce de développer de nouveaux tricots. De gros efforts sont également déployés pour continuer à former des artisans tricoteurs, une profession aujourd'hui en déclin. Il s’agit d’un travail méticuleux quand on sait qu’il y a plus de 1000 aiguilles sur chacune de ces machines. Chaque aiguille est placée à la main, et est espacée de sa voisine grâce au coup d’oeil expert du tricoteur. L’atelier de Kanekichi Industries est équipé d’environs 200 machines à tricoter loopwheel, mais seulement la moitié d’entre elles sont actuellement en service. Les autres sont soigneusement stockées en cas de besoin.
*Au début de l'ère Taisho, Tokyo, Osaka et Nagoya étaient les principaux centres de production de tricot, mais la préfecture de Wakayama s’est rapidement développé jusquà les dépasser. Entrant dans l'ère Showa, la préfecture de Wakayama est devenue la principale zone de production de tricot du Japon. À cette époque, il y avait presque 100 entreprises de tricotage dans cette région, et certaines rues s’appelaient même “tricot”.
Merz B Schwanen
L’aventure commence lorsque Peter Plotnick (à la tête de Merz b.Schwanen aujourd’hui) tombe sur un vieux stock de sous-vêtements Mertz b. Schwannen lors d’un marché aux puces. Il sent tout de suite que la main est différente et que le produit est bon mais découvre que Mertz b. Schwannen a fermé 3 ans plus tôt. Il continue de chercher une entreprise capable de reproduire ses produits et rencontre alors Rudolf Loder, l’un des derniers fabricants de sous-vêtements de la région. Par miracle son entreprise possède une trentaine de machines à tricoter loopwheel, la plus ancienne de 1928 et la plus jeune des années 1960. Elles ne sont pas utilisées et font plutôt office de musée. Peter Plotnick comprends vite le potentiel de ces machines en vue rééditer les anciens modèles Merz b. Schwanen. Les héritiers de la marque Merz b. Schwanen acceptent le projet et c’est ainsi que la marque est revenue sur le marché en 2011 plus de 100 ans après sa création.
C’est une des seules marque au monde avec The Flat Head (qui en aurait 4) à posséder de telles machines.
Wada Meriyasu (和田メリヤス)
Wada Meiyasu est une entreprise de tricot fondée en 1957. Elle compte environ 120 machines Tsuri-ami et quelques artisans tricoteurs. 7 employés en 2017 pour être précis.
Où trouver des sweatshirts Loopwheel ?
Le premier commentaire que l’on peut faire est qu’à moins de travailler dans l’industrie textile, il est assez difficile de reconnaître un jersey fabriqué à l’aide de machines loopwheel. Il ne suffit pas d’avoir un t’shirt sans coutures sur les côtés pour qu’il s’agisse d’un jersey tricoté avec cette machine. D’autres types de machines circulaires peuvent tricoter en tubulaire.
Le plus simple à notre avis est donc de se fier à une liste de marque sûres.
A commencer par Merz B.Schwannen. C’est la marque la plus facile d’accès puisqu’ils sont situés au cœur de l’Europe et qu’ils disposent d’un bon réseau de distribution. La marque précise made on original loopwheeler sur les jerseys réalisés à partir de cette machine.
LOOPWHEELER
LOOPWHEELER est une marque japonaise crée par SATOSHI SUZUKI en 1999. Elle est souvent considérée comme l’une des meilleurs en matière de sweatshirts. Ils sont fabriqués par Kanekichi Industries puis confectionnés chez Maruwa Textile Industry.
AutreS marques
Studio D’artisan
The Strike Golden
Momotaro
Nanamica
Iron Heart
The Real McCoy’s
Ware-House
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