La veste de Gardian, le "cow-boy" Camarguais
/Il y a deux ans nous visitions l’atelier de La Botte Gardiane dans le Sud de la France, dans la belle région de Camargue. Thomas, Mathieu et moi en revenions rempli de souvenirs et surtout pétris de convictions: le savoir-faire bottier Français se portait bien.
Durant ce séjour, nous nous sommes imprégné du climat Nîmois. Climat doux et tempéré mais surtout climat stylistique. Car en Camargue, un style règne en maître, celui du Gardian. Ce prodige du cheval qui garde les troupeaux de chevaux ou taureaux. Nous pensons immédiatement à son cousin Américan, le cow-boy.
Le Gardian a du style. Un style bien à lui, emprunt à la labeur des terres agricoles et rugueuses du Sud. S’il adore arborer des chemises à motifs assez extravagants, cela est notamment pour se rendre visible de ses paires.
Je concède que ces chemises soient difficiles pour certains à intégrer dans sa garde-robe.
Mais je souhaite surtout vous parler de l’authentique veste Gardiane. Dite aussi veste manadier, elle est traditionnellement en satin noir ou marron et agrémenté de “soutaches”. Ce sont des galons tressés qui suivent les bords de la veste pour la délimiter et ainsi l’accentuer.
Ce satin noir ! Car oui, Thomas et moi explorons le noir depuis quelques années, d’aucuns diront que nous l’avons adopté. Je vous entends me dire “c’est une veste de magicien”, c’était initialement mon point de vue aussi, mais pour l’avoir vu portée sur des messieurs élégants, j’ai compris que cette veste représentait véritablement un enracinement à la terre camarguaise et un respect aux ancêtres. Des messieurs de toutes les générations en portaient à Nîmes. Il était intéressant de voir des vestes jumelés à des jeans bruts et baskets mais aussi à des chemises de Gardian et des bottes.
Comment est née cette veste ? Selon la marque Les Indiennes de Nîmes: “La veste de gardian Mistral est née lorsque Régis Reynaud, ami du Marquis Folco de Baroncelli-Janvon, patron de la Nation gardianne commença à fournir les costumes des gardians produits dans sa fabrique à Nîmes, rue de la carrière romaine.”
Anecdote curieuse, elle s’inspire de l’uniforme du collège impérial que portait l’ingénieur russe, peintre de la Camargue, Ivan Pranishnikoff (1841-1901).
Quoi qu’il en soit, osez le noir, osez le satin.
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