Nos paires de Paraboot
À la suite de notre visite de l’usine Paraboot, on était tellement enthousiasmé qu’on a eu envie de faire un shooting avec les paires qu’on possède et qu’on porte au quotidien. Parce que Paraboot c’est non seulement un certain savoir-faire mais aussi une gueule.
Texte : Marcos E. et Mathieu R.
Photos : Thomas M.
En 1519, François Ier érige avec l’aide des architectes Pierre Nepveu et Jacques Sourdeau, le château de Chambord, véritable joyaux de l’art Français du XVIe. Célèbre pour son escalier à double révolution probablement sorti de l’imaginaire de Léonard de Vinci en personne, ainsi que ses 282 cheminées et 426 pièces, le château représente l’excellence et l’élégance à la française à travers le monde.
Quoi de plus normal que de marcher dans cet héritage quadricentenaire ?
Nous vous avions présenté dans le précédent article notre visite de l’usine Paraboot ainsi que son histoire. Voici désormais quelques photos de deux modèles de nos garde-robes que nous affectionnons particulièrement. Le premier, l’iconique Chambord que porte Marcos.
Un savoir-faire français
Porter une paire de Paraboot c’est avoir les pieds solidement enracinés et l’assurance d’une durabilité sans faille. Nous sommes cependant conscients que certains modèles ne sont pas au goût de tout le monde. Pour être honnête, c’était mon cas au départ pour le modèle Chambord !
Alors qu’est-ce qui m’a fait changer d’avis ? Le voir porté par un ami dans une version en Cordovan. Avec le temps, cette idée a germé et j’ai moi aussi décidé d’essayer une paire. Je n’ai pas été déçu !
Le modèle Chambord est une chaussure “golf”, elle a la particularité d’avoir une piqûre du plateau - la partie extérieure supérieure de la chaussure - à 45°, un savoir-faire assez rare. Ce modèle est en fait un derby - deux languettes de cuir sont ajoutées de part et d’autre du plateau pour former la fermeture - à lacets 5 œillets. Surtout, la Chambord est en véritable cousu norvégien, sur semelle gomme - semelle fabriquée directement par l’usine Paraboot, comme nous l’avions montré dans notre article précédent. C’est un modèle qui respire la France. Les Américains mais surtout les Japonais nous l’envie et se l'arrachent. Un savoir-faire unique qui sort tout droit de l’usine de Saint-Jean-De-Moirans.
Le cousu norvégien, pourquoi c’est cool ? Parce que cela permet une robustesse sans égal de la chaussure. La tige est cousue à la semelle par l’intermédiaire d’une trépointe, les deux coutures restent visibles: la couture dite “norvégienne” relie la trépointe à la tige et la première de montage. Le ressemelage y est ainsi facilité.
Après avoir visité l’usine je suis d’autant plus content d’en posséder une paire. Sans doute grâce à tous ces hommes et femmes derrière la fabrication de ces chaussures, chacun y mettant son cœur à l’ouvrage. En effet, le fait de découvrir la fabrication étape par étape d’un objet du quotidien le rendant réalité est toujours une chose assez incroyable. De se dire et de voir que les souliers que nous avons aux pieds sont passés de main en main et ont souvent nécessité plus de 150 opérations minutieuses, impossible de ne pas être en admiration.
Un cuir américain
Le véritable coup de cœur de ce modèle est pour moi son cuir. Outre les cuirs traditionnels, le modèle Chambord - tout comme la Avignon - est décliné en cuir cordovan “couleur #8 Horween”. Paraboot est la seule marque de chaussures en France à pouvoir travailler ce cuir légendaire américain. Le cordovan est un cuir provenant de l’arrière du cheval - issu d’élevage contrôlé par la tannerie - qui a été trempé dans différents bains successifs pour le tanner et lui donner cette couleur si caractéristique, les reflets aubergine sont à tomber…
L’avantage du cordovan est qu’il vieillit magnifiquement avec le temps, des vaguelettes sur le plateau voient le jour en fonction de la marche du porteur. Ce cuir n’a besoin que de très peu d’entretien, un brossage énergétique régulier est amplement suffisant !
Un style Français
Niveau confort, je n’ai rarement été aussi conquis d’emblée par une paire de chaussures. Chaque être humain ayant sa podo morphologie - les miens étant plutôt fins - le confort est une notion très subjective. Quoi qu’il en soit, après les avoir portés plusieurs mois, je suis aussi confortable qu’au premier port !
Ces Chambord sont en semelle gomme à bout rapporté - évidemment Paraboot comme mentionné plus haut - estampillés “RP” pour Richard - Pontvert, du nom du couple fondateur de la marque : Rémy-Alexis Richard et Juliette Pontvert. Si l’allure de ces souliers paraît massive, son poids ne l’est pas. Elles s’intègrent facilement dans des tenues urbaines, workwear ou plus campagne. Nous n’avons rien contre le port des Chambord avec un costume mais sans doute que l’harmonie appelle à choisir le tissu de celui-ci avec intelligence: optez par exemple pour un velours ou une flanelle de laine lourde.
Niveau style, j’ai choisi pour le shooting un de mes “costumes” favori de l’été, un pantalon et veste en coton indigo de Bleu de Chine, un t-shirt écru et des chaussettes aubergines. Tout simplement.
La Chambord en version « hybride »
En ce qui me concerne (Mathieu), la Chambord est une version qui a toujours retenu mon attention et qui faisait partie de ma « bucket list » depuis quelque temps. Elle est plus facile et plus fine que les Michael même si elle garde des racines rustiques propres aux origines de la marque.
Possédant déjà des paires de Michael, mon choix s’est porté vers une Chambord avec ce « truc en plus » qui permet de la différencier du modèle original.
Alors certes les déclinaisons cuir de la Chambord sont moins importantes que la Michael - hormis c’est vrai la superbe version Horween de Marcos. En effet, il est difficile d’y ajouter du lapin sur le dessus du pied, le rendu serait sans doute contestable dû à la relative finesse de la chaussure. Mais les alternatives existent et il ne m’aura pas fallu très longtemps pour choisir le modèle que vous avez sous les yeux.
Une collaboration cohérente AVEC ARPENTEUR
Cette alternative porte le nom de Chukka. Le pari pouvait être risqué de retravailler ce modèle en version semi-montante mais force est de constater que cela fonctionne et que la Chambord originale n’est pas dénaturée. Les quartiers du modèle ont été redessinés de manière harmonieuse avec le reste de la chaussure. Comment sait-on que c’est réussi ? C’est bien simple, on a l’impression que ce modèle a toujours existé chez Paraboot.
Elle est le fruit d’une collaboration qui dure depuis plusieurs années avec Arpenteur. Pour rappel, Arpenteur est une marque française qui a été créé à Lyon (on reste dans la même région) en 2011 et qui propose des vêtements utilitaires avec des coupes soignées, le tout entièrement fabriqué en France. Quand on vous dit qu’il y a de la cohérence dans cette association.
Le montage reprend le cousu Norvégien, une doublure en cuir de chèvre et une semelle gomme. Seule différence notable, elle dispose de 3 œillets de laçage contre 5 initialement. Le fait qu’elles s’arrêtent au niveau de la malléole et que la paire reste souple et légère, permet de préserver le confort d’éventuels frottements ou désagréments qui pourraient se ressentir dès les premiers ports. Je conseille cependant de ne pas les mettre lors de journée trop ensoleillée, car elles tiennent chauds aux pieds ou sous la pluie qui abîmerait la peau qui les habille.
La paire existe en deux versions avec un cuir grainé (décliné en noir et en marron) et ce veau velours pleine fleur de couleur tabac.
Au niveau de la taille, vous pouvez opter pour votre pointure habituelle voir une demie pointure en moins mais le mieux reste tout de même de les essayer.
En résumé, j’apprécie vraiment les différentes propositions que font Arpenteur sur les modèles Paraboot depuis leur début. Le fait de garder l’aspect originel des paires en y apportant une certaine touche plus urbaine y est sans doute pour beaucoup.
La tenue
En cette période de Printemps et avec l’arrivée des beaux jours, j’aime jouer avec les couleurs vives.
Je suis donc parti sur le cinq poches écru de chez Superstitch avec un tee-shirt blanc de la marque House of Blanks. Mais pour ne pas verser dans le thème « soirées blanches » d’Eddy Barclay, j’y ai ajouté une veste Le Laboureur dans un vert Kelly Green plus vif. Elle est dans un mélange coton / polyester.
Je la trouve cohérente avec le reste de la tenue, d’une certaine façon avec le thème «vêtement de travail Made in France».
Le coloris tabac des chaussures ressort particulièrement bien avec le jean blanc.
La suite en images.