Les Indispensables

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Andersen-Andersen ⎜ Les meilleurs pulls du monde ?

Note : A notre demande, Andersen-Andersen ont accepté de nous envoyer les 3 pulls que vous aller découvrir dans cet article

Texte : Marcos Eliades
Photos : Thomas M.

« La mer ne se vante pas d’être salée » dit un proverbe créole. Les choses évidentes de la vie ne se racontent pas mais se vivent, pourrait-on dire à la place.

En tant que citadin d’adoption mais insulaire de naissance, la mer occupe une place à part dans mon cœur. Un de mes plus lointains souvenirs d’enfance se déroule sur la plage de Polis, à Chypre, mon pays. Les eaux sont cristallines et le sable fin. Le soleil réchauffe les petits galets sporadiques de la plage qui s’étend sur une baie calme. Pour une fraîcheur estivale garantie, ma tenue de prédilection est un short de bain, un polo piqué Sunspel et une casquette en seersucker. Loin de moi l’idée de me couvrir plus, au risque d’une surchauffe corporelle.

La beauté de la mer réside dans le fait qu’elle n’est jamais identique selon l’endroit géographique où l’on se trouve. J’ai découvert les côtes normandes voilà plus de dix ans grâce à mon meilleur ami. Des côtes sauvages, majestueuses et apaisantes. Un tout autre décor de ma Méditerranée familière ! Au gré de ces balades côtières, j’ai aussi découvert le plaisir de porter des vêtements d’inspiration marine adaptés à cet environnement plus rude.

Un bon pull marin peut vite se transformer en vêtement réconfort. La marque danoise Andersen-Andersen navigue dans cette direction.

Décryptage.

Une histoire marine

En 2009, Catherine Lundgren-Andersen et Peter Kjær-Andersen, couple dans la vie, décident de créer le « meilleur pull marin du monde ». Cette ambition prend racine après avoir trouvé un pull marin dans un magasin vintage au Danemark. La pièce était marquée par le temps, mais d’une beauté inégalable. Comme souvent le sont les vêtements vintage.

Le couple est conquis. Si la coupe de la pièce laisse à désirer, Catherine et Peter fondent Andersen Andersen dans la foulée et partent à la (re)conquête de ce pull marin mythique qui traverse les âges. Les authentiques pulls marins n’ont pas de face avant ou arrière et ce pour faciliter l’enfilage dans la nuit par les matelots. Ils sont en 100% laine. Une laine épaisse et rugueuse au tissage serré qui résiste à l’abrasion et à l’humidité. Des caractéristiques essentielles qui se retrouvent dans les pulls de la marque danoise.

La laine mérinos de ces pulls danois provient d’Uruguay et de Patagonie. Elle voyage ensuite jusqu’au Nord de l’Italie où les usines de filage, tricotage, teinture, ect. sont situés. Les pulls sont tous fully-fashioned, ce qui signifie que les pièces de tricots (le devant d’un pull, les manches, le dos) sont tricotés dans la forme et la dimension souhaitée via des diminutions/augmentations. Ce procédé évite de gaspiller de la matière et réduit le nombre d’opérations.

Un pull pour chaque occasion

La beauté d’Andersen Andersen réside dans la pluralité de l’offre, et plus particulièrement dans le poids des pulls. Des pièces fines et légères côtoient celles plus épaisses et lourdes, plus adaptées à un hiver rude et humide.

Pour cette review, nous vous présentons trois pulls références de la marque danoise. Du plus fin au plus épais.

Le premier pull est le « Seaman Turtleneck », un col roulé tricoté en jauge 7, 2 fils. Tricoté en point jersey, il s’agit du pull le plus fin de la sélection. Ce type de point est très souvent utilisé pour de la maille légère, que ce soit les t-shirts, les polos ou les pulls.
Si vous regardez attentivement la première photo, vous noterez le “bartak“ au niveau de l’emmanchure. Pour ceux qui font de la couture amateur, il s’agit en quelque sorte d’un point zigag que Andersen Andersen ajoute pour renforcer toutes les parties qui sont assemblées. Des parties qui sont bien entendu assemblées par remaillage maille à maille et non par une “simple” surjeteuse. D’un point de vue technique, le pull présente toutes les caractéristiques d’une maille haut-de-gamme.
D’un jaune rayonnant, le col roulé de ce modèle est souvent laissé déroulé car légèrement plus petit que ses grands frères. Inutile de le rappeler, la couleur jaune et ses variantes ne sont pas difficiles à porter, surtout en hiver. Elle relève parfois une tenue terne et procure doublement bonne mine et un joli teint.

Le deuxième pull a pour référence « Sailor Turtleneck ». Un pull marin à col roulé tricoté en jauge 7, 4 fils. Le pull est plus épais et lourd que le premier et convient parfaitement pour l’hiver. J’aime particulièrement l’aspect visuel des côtes perlées, ces mailles “arrondies” appelées aussi demi-côtes anglaises. Il est d’ailleurs facile de la différencier avec sa cousine, la côte anglaise : son envers est différent de son endroit, contrairement à celle-ci où l’endroit et l’envers sont identiques. Dans le jargon, on dit que ces deux formes de tricots sont à mailles chargées. Ils sont plus épais, plus lourd et plus stable que la côte 1x1.

Le pull est choisi ici dans un coloris écru du plus bel effet. Au risque de se répéter, le blanc et l’écru sont des couleurs absolument adaptées en Hiver. Nous les encourageons pleinement dans une tenue. À porter sous une down vest Sierra Designs de couleur Kelly Green, le reste suivra. Si vous êtes toujours frileux à vous essayer au pantalon cinq poches blanc/écru, regardez nos anciens articles (article Crockett & Jones, Village Paris). Convaincu ?

Le troisième pull s’appelle le « Navy Turtleneck ». Dans un bleu marine profond, ce col roulé est tricoté en jauge 5 , 6 fils et en côtes anglaises. C’est le plus épais et lourd des trois pulls. Il se porte ainsi parfaitement seul sous un manteau, par exemple un pardessus Balmacaan en Harris Tweed de Beams+. Détail utile, les bords-côtes des poignets peuvent être déroulés en cas de grand froid. Ils laissent alors apparaitre un emplacement pour le pouce afin de former une mitaine. Niveau style et lorsqu’il ne fait pas trop froid, nous préférons plutôt roulotter les poignets et de les maintenir ainsi.

Un pull à l’héritage scandinave

Des pièces en 100% laine mérinos tricotées en Italie et imaginées par les descendants des Vikings, comment ne pas succomber ?