De tous ces détails qui font la différence
Réflexions sur le vêtement
Comme vous le savez, on aime bien les marins, Olivier De Kersauson en tête. On vous conseille d’ailleurs la lecture de tous ses livres. Oui, absolument tous. Car en plus d’être un excellent marin, il sait mettre les mots en musique. Quelques 8 000 mots de vocabulaire bien ficelés.
Il répète souvent que tous le savoir qu’il détient paut tenir sur une page A4 mais que seules quelques personnes au monde le possède.
On va nous aussi essayer - modestement comme toujours - de retranscrire ce qu'on a appris ces 10 dernières années sur une page A4.
La première chose à dire, c’est qu’on a appris beaucoup plus en lisant les commentaires de Scott Schuman sous ses posts Instagram qu’en lisant les milliers de phrases alambiqués de tous ces nouveaux blogueurs. Aucun doute, il a l’œil pour reconnaitre les vêtements qui mettent en valeurs les hommes.
A des années lumières de cette pléthore de commentaires long et ennuyeux qu’on peut trouver ailleurs. Un exemple : “Une magnifique paire de bottines balmoral dont la patine marron est resplendissante. Les perforations sont superbes et adéquatement réparties sur tout le soulier. Le pantalon en velours-côtelé marron est tout à fait cohérent en termes de style et de saisonnalité, de plus il permet de calmer la présence des bottines grâce à l’absence de contraste entre les deux pièces.”
Vous y apprenez quelque chose de vraiment utile, vous ? Nous non. Ce n’est que du verbiage.
On l’a déjà écrit dans nos colonnes : un look se regarde de préférence dans son intégralité. Car il est plus difficile d’être stylé dans son tout que dans ses parties prisent isolément. Ceci étant dit, lorsque que le look est bien réussi, il se dégage parfois une sorte de mystère, on ne sait pas réellement d’où cela vient. Un peu comme l’addition du bruit de milliers de vague devient le bruit de la mer. On distingue un seul et unique bruit, et non distinctement la multitude de vagues.
Scott Schuman, avec son œil de photographe et ses années à regarder les looks des gens, arrive à distinguer parmi l’impression générale, les petits trucs qui font la différence.
LES BLOUSONS / PARKAS / MANTEAUX
Après la matière principale du blouson, il y a un détail qu’on regarde systématiquement en second : la présence ou non d’un zip double curseur. Ou de boutons.
Pourquoi ? Pour le confort et le style.
Pour être plus à l’aise lorsque vous vous asseyez. Le vêtement ne gondole pas inutilement, vous avez plus d’air, vous ne mourrez pas de chaud
Pour plus de confort de manière général
Pour éviter de toujours ouvrir le blouson en entier (qui est long à refermer, cela nécessite les 2 mains)
Pratique lorsque l’on fait du vélo, où la position assise implique parfois de légèrement ouvrir le bas pour être à l’aise
D’un point de vue style, cela permet de laissez entrevoir les vêtements en-dessous, ce qui rend souvent très bien
Un peu à la mainère d’un blazer dont le 1er bouton est fermé. Vous distinguez à la fois le col de la chemise et la ceinture.
Du coup, lorsqu’il n’y a pas de zip double curseur, ça freine vraiment notre envie d’acquérir une pièce.
Exemple ci-dessous avec ce très beau bomber en laine de chez A.P.C. Avec un double curseur il serait vraiment parfait.
Un détail qui de manière générale est peu visible sur les marques françaises.
Il faut traverser les Alpes pour le voir appliqué de manière quasi systématique. Toutes les pièces d’extérieur de chez Aspesi ont un double curseur. Ou des boutons, le principe est le même. Idem chez Lardini, Stone Island, Belstaff…
Chez les anglais également ce double zip est assez répandu. On pense à Barbour ou Private White VC par exemple.
Du côté des marques françaises il faudra se tourner vers Officine Générale ou Ami qui intègrent ce type de détail…probablement parce qu’elles ont un A.D.N plus Italien, et quelles produisent une partie de leurs pièces là-bas.
Sur les manteaux plus long, un détail fait vraiment la différence : une longueur de manche pas trop longue, voire même un peu courte.
Exemple ci-dessous. Le porteur a un rendu beaucoup (mais vraiment beaucoup) plus athlétique. C’est simple, mais ça marche de manière systématique.
Mackintosh le fait systématiquement sur ces modèles : cela rend bien. Les manches sont un peu courtes, juste ce qu’il faut pour conserver une très bonne silhouette. Le kiff.
Une autre astuce pour les manteaux afin de garder un aspect slim tout en gardant de l’aisance au niveau de la taille : accentuer l’étroitesse des manches ! Plus celles-ci sont fines, plus cela libère de l’espace visuel entre les manches et le torse. Et donc plus vous donner une impression de minceur. Et sans être à l’étroit dans un manteau qui vous compresse la poitrine.
Le meilleur moyen d’avoir des manches très slim (sans êtres moulantes), c’est bien entendu qu’elles soient en maille. Le tissu permet difficilement d’arriver au même niveau d’étroitesse et de confort.
PANTALONS
Même astuce pour les pantalons. On l’a aussi déjà écrit ici donc on va être rapide.
Il est vrai que c’est revenu à la mode : avoir un pantalon légèrement feu de plancher, c’est à dire qui se pose juste au niveau des premiers lacets. C’est aussi ce qu’on préfère car cela donne une silhouette plus sportive. Associé avec une coupe qui suit la forme des jambes sans jamais être trop large ou trop moulante. Le juste milieu.
Deuxième astuce : adapter l’ouverture du pantalon en fonction de ses chaussures. Plus elles sont massives, plus l’ouverture du pantalon sera grande. Par exemple 20 cm avec des bottes pour l’hiver.
CHEMISES
Pour les chemises, afin de pouvoir les porter sorties du pantalon il faut veiller à avoir un dernier bouton pas trop éloigné du bas de chemise. C’est ce qui distingue les chemises business (conçues pour être portées dans le pantalon) et celles casual (conçues plutôt pour être portées en dehors du pantalon).