The Real McCoy's
Non ce n’est pas article sur une série américaine ou encore l’épicerie implantée rue Grenelle. Je vais plutôt vous parler d’une marque à l’ADN typiquement japonais. Et comme souvent au pays du soleil levant en matière de vêtements, The Real McCoy’s reproduisent des tenues fidèles des américains des années 50 ou 40. En mieux. Et cela passe par la tenue militaire à la tenue de motard, de « worker » ou encore celle d’étudiant de l’Ivy league.
Vous trouverez donc plusieurs lignes :
- TheRealMccoys (ligne la plus orientée Militaire / WW2 : seconde guerre mondiale)
- Joe Mcoys (la ligne la plus orientée streetwear)
- Buco (ligne la plus orientée moto : allez voir leurs perfectos !)
Data création : 1980s
Fondateur : Hitoshi Tsujimoto
Particularité : A amassé plus des milliers de vêtements américains d’époque (du XXème siècle) dont plus de 10 000 jeans Levis !
Dans une interview pour le wall street journal, Tsujimoto affirme qu’il ne cesse de perfectionner les pièces qu’il crée. Même si celles-ci sont très largement issues de l’histoire américaine, il n’a de cesse de les embellir. La coupe notamment, celle des années 40 étant assez large, principalement pour les vêtements militaires qui permettaient d’emporter des armes ou des outils. Ayez toutefois à l’esprit que cela reste globalement des vêtements de reproduction militaire. Donc pas ou très peu de coupes slim : exit les jeans utltra skinny à la Cheap Monday.
En termes de comparaison, cette marque est bien plus qualitative qu’un Alpha Industrie. Et forcément les prix aussi sont beaucoup plus élevés.
Quelques ordres de grandeur pour vous faire une idée :
- Comptez 100€ pour un tee shirt
- 300€ pour un jean
- Et 2000€ pour un blouson en cuir
Bon ok, c’est un peu pour les geek du vêtement. Mais à ce prix là, vous aurez ce qu’il se fait de mieux. Aucun compromis en terme de qualité : vous trouverez d’excellentes matières/matériaux et de très bonnes finitions.
D’ailleurs ne vous attendez pas à trouver de bonnes affaires en soldes. Je n’ai que très rarement vu leurs articles soldés. (Ce qui est bon signe, non ?)
Ce sont des vêtements faits pour durer, qui se patinent. Par patine, j’entends : cette chaleur humaine qu’on retrouve sur tous les objets ancienset qui s’accroit avec les générations. Nouveaux modes de consommation oblige, celle-ci tend malheureusement à disparaitre. Et de fait les jeunes y deviennent moins sensibles.
L’article phare de The Real McCoy’s : la flight jacket A2 en cuir
Pour la petite histoire, alors que je passais dans la boutique de surplu militaire Doursoux - rue Amelot – un client discutait avec le responsable de la boutique. Je compris qu’il était mécontent d’un des cuirs qu’il avait acheté ailleurs. En effet, sa flight jacket avait vieilli de 10 ans en quelques mois.
Après son départ, je m’empressais de demander au gérant s’ils’agissait d’un Real McCoys. Celui-ci m’affirma qu’il s’agissait d’un Buzz Rickson mais que oui les cuirs Real MacCoys étaient les plus beaux cuirs qu’il avait eu l’occasion de voir.
Et pour cause, les cuirs sont tannés de manière végétal (même si cela est loin d’être toujours un gage de qualité : c’est le genre d’argument massue trop souvent mis en avant à mon sens mais c’est un autre débat). Les cuirs tannés avec ce type de procédé sentent souvent bon. Le mimosa et l’écorce de chène par exemple. (Ce qui peut inspirer la création de parfums cuir – voir La Note Verte de Jean Claude ELLENA)
Sur les flight jacket vous trouvez également d’autres détails de finitions haut de gamme (je sais qu’on y est attaché chez BG)
- Les fermetures à glissières Talon marque américaine, une des premières sur le marché (avant YKK).
- Différentes finitions de cuir (cuir aniline, cuir pigmenté..) et différents types de cuir (cuir de cheval, de cerf…). – petit rappel article : http://www.bonnegueule.fr/?s=cuir+aniline -
Alors non vous ne trouverez pas de cuir en agneau plongé. On reste sur un travail de reproduction. Le sourcing de matières premières respecte donc certaines contraintes, même si encore une fois ils y ajoutent leur propre touche.
Je sais que sur beaucoup de blogs/sites de conseils, l’agneau plongé est systématiquement mis en avant comme le graal pour sa finesse et son toucher. Gardez plutôt l’esprit ouvert, ne dénigrez pas systématiquement tous les autres cuirs. Vous pourrez avoir de bonnes surprises : le cuir de cerf par exemple. Celui-ci est plus traditionnellement utilisé dans la ganterie pour sa souplesse et sa résistance. Plutôt rare et donc assez coûteux.
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Des reproductions basées sur les patrons originaux utilisés pendant la seconde guerre mondiale, comme par exemple ceux de l’entreprise américaine The Rough Wear Clothing Company (plus de 200 000 blousons produits à cette époque). Mêmes méthodes mais aussi mêmes machines de fabrication.
Le détail est poussé jusqu’à la couleur du blouson. Par exemple, au sein de la The Rough Wear Clothing Company, le Russet brown fut utilisé au début de la guerre puis remplacé plus tard par le Seal brown.
Vous noterez queles blousons sont souvent disponibles dans deux versions : une épurée sans aucuns patch - version « sortie d’usine » - et d’autres plus colorées avec des patchs d’époque que les pilotes étaient fières d’arborer. Par exemple avec ceux du 53ème escadron américain surnommé TABLY.
Les plus grands acteurs du menswear possèdent un blouson :
Et si vous êtes un vrai fan de ce genre de blouson – et j’en fait partie – je vous conseille le livre de John A. Maguire : Art of the Flight Jacket: Classic Leather Jackets of World War II (A réserver aux passionnés hein.)
Vous pouvez également feuiller The Real McCoys Yearbook : les pièces les plus emblématiques du catalogue de la marque y sont soigneusement décrites. Et l’histoire qui l’accompagne également. Pas étonnant que le niveau moyen de connaissance des Japonais en matière de vêtement dépasse largement ceux des Européens. (Enfin pour le moment ;-) ). On y apprend par exemple que les doublures en soies rouges étaient portée fièrement par les pilotes de l’Airforce ayant abattu au moins cinq avions.
L’abandon du cuir pour créer les flight jacket - américaines - au profit du nylon y est également détaillé. Résumons en quelques lignes :
- Le cuir est une ressource limitée et difficile à travailler. Le nylon quant à lui est plus facile à travailler et ne nécessite que l’eau, du charbon et de l’air. La production est plus stable et maîtrisable. Elles sont donc plus faciles à produire en masse.
- Les flights jackets en nylon offrent également plus fonctionnalités : une plus grande liberté de mouvement et plus de légèreté.
Le premier blouson d’aviateur qui n’était pas en cuir fut le B10 (enfin pour être précis il y a eu un modèle de blouson en cotton pour la marine un peu avant : le 37J1)
Autres pièce iconique :
Si vous cherchez quelques informations supplémentaires sur les field jackets américaines c’est par ici :
http://redingote.fr/breves/us-army-field-jackets-m-1943-m-1951-et-m-1965
Où trouver ? :
Le site officiel Japonais ne livre qu’au Japon. Il reste néanmoins d’autres alternatives plus près de chez nous :
- Une boutique officielle est ouverte à Londres depuis Juin 2014. Rue Henrrieta.
- Superdenim (UK)
- Realmccoysnyc : la version officielle – et récente - aux USA (ils livrent en France)
- Vous pouvez également aller faire un tour chez Rock Speed Shop rue Commines. Malheureusement ce magasin a fermé.
Tailles ?
Vous trouverez la plupart des mesures sur leur site américain :
http://realmccoysnyc.com
Bonus :
Le néon de la marque.
Comme on ne fait pas les choses à moitié, on est aussi allé faire un tour dans leur boutique Londonienne. L'article est disponible en cliquant sur l'image ci-dessous.