Tenue des lecteurs #3 Tibo
J’ai toujours voulu porter un béret, mais je n’ai osé franchir le pas qu’il y a quelques mois, trop inquiet de l’effet que ça pourrait faire. Puis finalement, en voyant le dernier film de Wes Anderson (allez le voir, il est plein d’humour), j’ai vu l’acteur Owen Wilson en porter un et ça a fait sens. J’ai fait quelques recherches et j’ai appris que c’était un Laulhere. Ça m’a décidé. Je suis passé faire un tour dans leur boutique à Paris, j’ai essayé quelques modèles et puis je suis parti sur un béret avec un tour de tête en cuir, en laine mérinos bleu marine, et j’ai demandé à avoir une largeur réduite pour accentuer le côté militaire et moins « franco-français ». C’est l’avantage des marques qui ont leur propre manufacture, on peut modifier quelques petits détails. Depuis que je l’ai je l’adore et je le porte tout le temps.
L’écharpe que je porte vient d’une friperie, Son & Image à Paris, c’est la première friperie que j’ai fait en arrivant ici, il y a quelques années. J’achète énormément en seconde main, moins cher, plus de variétés dans les coupes et l’impact écologique est moins grand. Celle-ci a été faite dans un bon cachemire écossais. J’aime bien le motif tartan Royal Stewart, le rouge est bien vif et ça permet d’avoir un point d’encrage visuellement, le cachemire avait une main un peu sèche au départ et puis il s’est adoucit.
Parce que j’ai souvent froid aux mains, j’ai pris une paire de gants de chez Agnelle. A mon avis, c’est une des marques qui propose le meilleur « rapport qualité/prix » sur le marché sur ce produit. Ils sont fait en France, dans un cuir de cerf qui vieillit très bien, avec une doublure en cachemire. J’avais une autre paire de chez eux mais je l’ai perdu, alors j’ai repris des gants dans la même marque, pourquoi changer ? Ce modèle ne permet pas d’utiliser mon téléphone quand je les porte (contrairement à d’autres modèles chez eux). Ce n’est pas plus mal finalement, même si je me rends compte à quel point j’en suis accro…Au poignet je porte une Nivada, une montre des années 70, trois aiguilles, sans complications. La marque n’existe plus, je l’ai trouvée d’occasion à un bon prix et j’ai eu un coup de coeur sur le boîtier coussin.
Mon tote-bag est un achat utile de chez Shakespeare and Co. Il est très pratique, peu cher, le coton est épais, et parce que c’est ma librairie préférée à Paris : la sélection, l’histoire, l’ambiance, les canapés et le chat qui se balade… Il faut s’y rendre au moins une fois !
Il faisait relativement froid le jour du shooting alors j’ai sorti un de mes pantalons dans un twill de coton assez épais. Il vient de chez Casatlantic, une petite marque qui ne fait que des pantalons et des shorts et qui les fabrique au Maroc. Elle a été crée par Nathaniel Asseraf (un des acheteurs de la friperie suédoise Broadway and Sons), celui-ci est une reproduction d’un pantalon des années 50 qu’il a trouvé. Donc il a toutes les caractéristiques que je cherchais : taille haute, coupe droite, pattes de serrage sur les côtés.
Là c’est le moment confession. J’ai fait le combo interdit : col roulé et écharpe, quand je vous disais qu’il faisait froid ce jour là…Celui que je porte vient de chez Sunspel, c’est un classique de chez eux, il est en laine mérinos assez fine bleu marine. On me l’avait offert il y a quelques années quand je travaillais dans la mode, il me va toujours et j’aime le porter, un souvenir pratique en somme.
La veste que j’ai est un de mes achats préférés de ces derniers mois, j’y reviens tout le temps. Elle date des années 60, d’une marque qui n’existe malheureusement plus. Je l’ai dénichée via un américain qui collectionne les pièces Ivy, elle était trop petite pour lui, parfaite pour moi. Un échange via PayPal, j’ai prié pour qu’elle passe à la douane, et elle était chez moi deux semaines plus tard. J’adore ce style, un faux trois boutons, un roulé de revers impeccable, sans padding, une seule fente dans le dos, un peu de marge au niveau du torse, deux boutons aux manches, semi-doublée. J’ai même trouvé un Union tag à l’intérieur, celui de l’Amalgamated Clothing Workers of America. J’ai passé une heure à me perdre sur des sites référençant les types d’étiquettes pour la dater (entre 1962 et 1976 si vous me posez la question, et oui, je me suis perdu).
Avec la tenue j’ai mis une paire de Red Wing, leur modèle Blacksmith en cuir gras. Elles m’ont été offertes il y a un peu plus d’un an. C’est très adapté pour la météo parisienne et elles vont avec beaucoup de pièces de mon vestiaire. Sans trop y réfléchir je me suis rendu compte qu’elle devenait mon choix par défaut dans beaucoup d’occasions. Un jour j’aimerais bien les remplacer par une paire de bottines en cordovan de chez Alden, peut-être pour mon premier voyage aux Etats-Unis ?
Pour finir la tenue j’ai pris une parka M65 de l’armée américaine, c’est une parka que j’ai cherché pendant un moment, mais elle était soit trop chère, soit en mauvais état, soit pas à ma taille…Celle-ci je l’ai trouvée dans une friperie toulousaine, perdue entre des cabans trop grands. Elle date du début des années 70, j’adore son zip en alu qui contraste avec la toile et j’aime l’histoire derrière la pièce, sa représentation dans la culture populaire. Elle était en parfait état quand je l’ai acheté et à un prix tout à fait décent, je n’ai pas hésité très longtemps et je ne le regrette pas. Elle est très pratique (c’est un argument qui revient souvent chez moi) je peux l’associer avec à peu près tout.